A la sauce Hollande comme à la sauce Sarkozy,
l’austérité est toujours l’austérité
Hollande a eu beau jongler avec les mots, c’est bel et bien une
politique d’austérité qu’il a présentée dimanche soir. Qu’il ait emballé la
cure budgétaire de 30 milliards dans un discours de gauche, en répétant que des
efforts seront demandés aussi aux plus riches, ne change rien au fait qu’il va
taper sur toute la population pour faire plaisir aux marchés financiers.
Quant au patronat, il
n’a pas de quoi être affolé. Au contraire. Il voulait une « réforme du
marché du travail » pour faciliter les licenciements et améliorer la
compétitivité, il l’aura ! Il voulait baisser le coût du travail, Hollande
s’y colle avec une réforme du financement de la protection sociale. Exit la TVA « sociale » de
Sarkozy, voici la CSG
« sociale » de Hollande ! Les mots changent mais la politique
menée va dans le même sens que celle de Sarkozy.
Tout l’art de
Hollande consiste à faire passer sa politique favorable au patronat pour une
politique de gauche. L’exercice de style frise le ridicule quand il est
question des procédures de licenciement. Le gouvernement veut les rendre plus
sûres pour les salariés mais aussi plus sûres pour les entreprises ! Si
l’entreprise est sûre de pouvoir licencier, il n’y a qu’une chose de sûr pour
le salarié : il sera dehors.
Et concrètement que
propose Hollande contre les licenciements chez PSA ? Il renvoie la balle
aux négociations entre les syndicats de PSA et la direction, alors que celle-ci
ne propose comme seule négociation qu’un plan de licenciements. Alors que
l’État a versé, sous différentes formes, plusieurs milliards à PSA ces
dernières années, Hollande n’ose même pas l’obliger à ne pas licencier !
La politique de
Hollande est une mystification. Il dit vouloir combattre le chômage mais il ne
veut pas combattre les licencieurs, il ne veut pas s’opposer aux fermetures
d’entreprises et aux licenciements. Il parle de justice sociale mais il
programme un plan d’austérité drastique avec 10 milliards de dépenses publiques
en moins. Cela signifiera des services publics dégradés et des emplois
supprimés. Quant aux 10 milliards d’impôts supplémentaires payés par les
ménages, c’est illusoire de croire qu’ils ne pèseront pas sur le pouvoir
d’achat des classes populaires.
Hollande veut faire
croire que sa politique « juste et équilibrée » va dans le
sens de l’intérêt de tous. Il suffirait de quelques efforts de chaque côté et
dans deux ans « le pays est redressé » ! Depuis quatre
ans, le monde est plongé dans la crise du capitalisme la plus grave depuis
celle des années 1930 sans que personne, ni les dirigeants politiques les plus
puissants, ni les dirigeants économiques ne trouvent de solution pour en
sortir. La crise dure, s’approfondit et personne ne peut dire ce qui va se
passer dans un mois. Le gouvernement lui-même avoue qu’il ne peut pas savoir
quel sera le niveau d’activité l’année prochaine et il en est réduit à espérer
0,8 % de croissance. Alors parler de « redressement en deux
ans », c’est nous raconter des histoires.
Et quand bien même un
miracle s’opérerait d’ici deux ans, combien de salariés seront transformés en
chômeurs d’ici là ? Et combien de chômeurs tomberont dans la misère ?
Face au naufrage de l’économie capitaliste qui menace d’engloutir le monde du travail,
Hollande demande d’attendre et d’espérer !
La situation exige
des mesures d’urgence. Pour arrêter l’hémorragie du chômage et des fermetures
d’entreprise, il faut interdire les licenciements. Pour créer les emplois qui
permettraient à tout un chacun de vivre dignement, il faut forcer le patronat à
embaucher en répartissant le travail entre tous sans diminution de salaire.
Pour relever les salaires, il faut prendre sur les fortunes accumulées par les
actionnaires. Pour construire les logements nécessaires, sortir les hôpitaux de
la misère, donner les moyens à l’éducation nationale, aux transports, il faut
mettre un terme au racket des banquiers !
Hollande prêche un « compromis
historique » entre le patronat et les salariés. Comme s’il était
possible de ménager la chèvre et le chou. La classe capitaliste mène une guerre
d’autant plus féroce contre les travailleurs qu’elle est affolée par la crise
de sa propre économie. La seule politique qu’elle accepte de la part de ceux
qui gouvernent, c’est celle qui lui permet de sauver ses profits et sa fortune
en aggravant l’exploitation et en écrasant les conditions d’existence des
travailleurs. À nous d’être conscients que, dans cette guerre nous ne pouvons
compter que sur nous-mêmes. Si nous sommes décidés à défendre notre peau,
collectivement, nous en avons la force.