dimanche 27 juin 2021

Réfugiés : les damnés de la terre

Réfugiés : les damnés de la terre

23 Juin 2021

À l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, fixée au 20 juin, l’ONU a publié son rapport annuel. Celui-ci estime à 82,4 millions le nombre de réfugiés dans le monde, soit le double d’il y a dix ans.

Et ce nombre augmente d’année en année. Cela signifie que 1 % de la population mondiale est chassée de chez elle et poussée à l’exil. 48 millions de personnes ont été contraintes de se déplacer à l’intérieur de leur propre pays. Les deux tiers de tous ceux qui ont fui à l’étranger sont originaires de seulement cinq pays : la Syrie (6,7 millions), le Venezuela (4 millions), l’Afghanistan (2,6 millions), le Soudan du Sud (2,2 millions) et la Birmanie (1,1 million). Parmi eux, 42 % ont moins de 18 ans. Près d’un million d’enfants sont nés en tant que réfugiés entre 2018 et 2020.

À propos de la période de la pandémie, un responsable de l’ONU a déclaré à l’AFP : « Tout s’est arrêté, y compris l’économie, mais les guerres, les conflits, la violence, les discriminations et les persécutions – tout ces facteurs qui poussent les gens à fuir – ont eux continué ».

Le rapport note qu’au plus fort de la pandémie plus de 160 pays avaient fermé leurs frontières. Cette situation dramatique d’une fraction importante de la population mondiale est profondément liée à l’ordre social existant. Le capitalisme pille la planète tout entière, sans permettre à des milliards d’êtres humains de se nourrir, d’avoir accès à l’eau courante, de se soigner. Loin de favoriser le développement économique, il aggrave la misère, utilise les dictatures et engendre des guerres pour les richesses.

Ces dizaines de millions de réfugiés sont les damnés de la terre actuels de ce système économique aussi injuste que barbare. L’explosion de leur nombre montre surtout que ce système entraîne toute l’humanité vers la catastrophe.

                                                             Denis Aller (Lutte ouvrière n°2760)

 


 

 

Climat : cataclysme annoncé

 

Climat, le renversement du capitalisme, une nécessité vitale

Le GIEC, groupe d'étude sur le climat, prépare un nouveau rapport. Ses grandes lignes, alarmistes, ont déjà filtré dans la presse. Pour ces experts, les impacts du réchauffement vont s'accélérer : pénuries d'eau, malnutrition, extinctions d'espèces. Ils écrivent : « La vie sur terre peut se remettre (...) en créant de nouveaux écosystèmes. L'humanité ne le peut pas ».

Il faudrait dire : l'humanité soumise à l'économie de marché, qui empêche de prendre des mesures contre le réchauffement, laissant les activités humaines soumise aux choix de chaque capitaliste, en fonction de ses intérêts particuliers.

Quant aux gouvernements, leur inaction passée, leur impuissance et leur complaisance devant le grand capital ont déjà montré que, malgré les nombreuses sonnettes d'alarme, ils se dépêcheront d’en faire le moins possible.

Le capitalisme limite les capacités de l'humanité à s'organiser collectivement pour s'adapter aux conséquences du réchauffement. Son renversement est une nécessité vitale.

 

 

samedi 26 juin 2021

Fermetures de fonderies : Fonderie MBF : le profit saccage la vie des travailleurs

 

Dans le pays, 13 500 emplois menacés…

Mardi 22 juin, la fermeture de la fonderie MBF, à Saint-Claude dans le Jura, a été annoncée.

Dans cette ville de plus de 8 000 habitants, près de 300 salariés vont se retrouver sur le carreau. En réalité, 1 200 travailleurs vont être touchés dans la région, toutes les familles sont concernées.

« Six ans que je suis dans cette boîte. Les politiques disent qu’on n’est pas assez mobiles, moi je l’ai fait. La mobilité je connais, j’ai fait 700 bornes. Pour quel résultat ? Pour une fermeture. Vous nous prenez pour qui ? », disait un travailleur en colère.

En France, 13 500 travailleurs des fonderies travaillant pour l’automobile sont menacés. Ceux des fonderies de Bretagne ont fait quarante jours de grève. Ceux des fonderies du Poitou se sont aussi mobilisés.

Les donneurs d’ordres, Renault et PSA, ont fait des milliards de profit et ils ont reçu des subventions de l’État. Ils les ont empochées, et les licenciements continuent sur leurs sites et chez les sous-traitants.

Une banderole installée devant l’usine de MBF résumait : « État assassin ». Les constructeurs le sont aussi.

Cette colère ne doit pas rester isolée à une entreprise. Tous les travailleurs sont attaqués, tous doivent s’organiser pour que ces milliards servent à garantir tous les emplois et tous les salaires.

 

Achetez notre hebdomadaire Lutte ouvrière (1,2 euro) n°2759 et n°2760, et Lutte de classe (2,5 euros) n°217 :

         Lors de nos permanences de la semaine à venir :

-ce samedi 26 juin : de 10 h. à 10h.30 au marché des Coteaux

Et de 11 heures à midi au marché de la Colonie ;

-dimanche 27 juin de 11h. à midi au marché Héloïse ;

-mardi 29 juin de 11 h. à 11h.30 devant le Franprix des Champioux.

         Chez les marchands de la presse :

                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

Attention : mes 5 articles du jour apparaissent parfois sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM

Affaire Adama Traoré : un procès mais toujours pas de justice. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine

 Affaire Adama Traoré : un procès mais toujours pas de justice

23 Juin 2021

Le procès de Bagui Traoré et de trois autres hommes, accusés de tentative d’assassinat sur forces de l’ordre, commence devant la cour d’assises du Val-d’Oise. Une femme est également jugée pour complicité.

 


Il leur est reproché d’avoir participé, en juillet 2016, aux quatre nuits d’émeute à Beaumont-sur-Oise qui avaient suivi la mort d’Adama Traoré, le petit frère de Bagui. Quelques heures après qu’Adama a succombé, étouffé dans la gendarmerie de Beaumont, un rassemblement s’était formé. Dans la nuit, des véhicules avaient été incendiés, marquant le début des affrontements avec les gendarmes et la police, au cours desquels des coups de feu avaient été tirés.

L’instruction judiciaire a estimé qu’il n’était pas établi que les mis en examen avaient l’intention de tuer : sur les 90 gendarmes et policiers qui se sont constitués partie civile, seuls six avaient été blessés en tentant de réprimer les protestations, seulement légèrement, puisqu’ils n’avaient eu qu’un ou deux jours d’incapacité de travail. Mais le procureur, ayant fait appel, a obtenu un procès pour tentative d’assassinat.

Ce procès s’apparente à une tentative de contre-feu des autorités, après la mort d’Adama étouffé par des gendarmes, qui ont été couverts dans un premier temps par le parquet. Il a aussi un fort relent de vengeance puisque, depuis cinq ans, la famille Traoré et ceux qui les soutiennent multiplient les manifestations pour obtenir la vérité sur la mort d’Adama, combattant toutes les tentatives de camoufler ce meurtre en accident médical, ou de le justifier par des accusations contre la victime.

Jusqu’à présent aucun des gendarmes qui ont coursé, arrêté et étouffé Adama n’est mis en examen. Par contre, le procès de ceux qui ont protesté contre les violences policières est organisé. La justice, comme on dit, suit son cours.

Lucien DÉTROIT (Lutte ouvrière n°2760)