Réfugiés : les damnés de la terre
23 Juin 2021
À l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, fixée au 20 juin, l’ONU a publié son rapport annuel. Celui-ci estime à 82,4 millions le nombre de réfugiés dans le monde, soit le double d’il y a dix ans.
Et ce nombre augmente d’année en année. Cela signifie que 1 % de la population mondiale est chassée de chez elle et poussée à l’exil. 48 millions de personnes ont été contraintes de se déplacer à l’intérieur de leur propre pays. Les deux tiers de tous ceux qui ont fui à l’étranger sont originaires de seulement cinq pays : la Syrie (6,7 millions), le Venezuela (4 millions), l’Afghanistan (2,6 millions), le Soudan du Sud (2,2 millions) et la Birmanie (1,1 million). Parmi eux, 42 % ont moins de 18 ans. Près d’un million d’enfants sont nés en tant que réfugiés entre 2018 et 2020.
À propos de la période de la pandémie, un responsable de l’ONU a déclaré à l’AFP : « Tout s’est arrêté, y compris l’économie, mais les guerres, les conflits, la violence, les discriminations et les persécutions – tout ces facteurs qui poussent les gens à fuir – ont eux continué ».
Le rapport note qu’au plus fort de la pandémie plus de 160 pays avaient fermé leurs frontières. Cette situation dramatique d’une fraction importante de la population mondiale est profondément liée à l’ordre social existant. Le capitalisme pille la planète tout entière, sans permettre à des milliards d’êtres humains de se nourrir, d’avoir accès à l’eau courante, de se soigner. Loin de favoriser le développement économique, il aggrave la misère, utilise les dictatures et engendre des guerres pour les richesses.
Ces dizaines de millions de réfugiés sont les damnés de la terre actuels de ce système économique aussi injuste que barbare. L’explosion de leur nombre montre surtout que ce système entraîne toute l’humanité vers la catastrophe.
Denis Aller (Lutte ouvrière n°2760)