Lutte
ouvrière, un courant bien vivant dans l’électorat ouvrier
21 juin 2021L’abstention record
dans les élections régionales et départementales exprime le désintérêt profond,
voire le dégoût croissant de l’électorat populaire pour ces compétitions
destinées à désigner les coteries politiques qui auront à gérer les affaires de
la bourgeoisie dans les différentes institutions.
Cette course à l’échalote pour
des places et des positions est d’autant plus dérisoire qu’après plusieurs mois
d’une pandémie qui a pesé avant tout sur les classes populaires, les
travailleurs sont de plus en plus confrontés à l’offensive brutale de la classe
capitaliste : licenciements, fermetures d’entreprises, baisse des salaires
et des allocations chômage, aggravation des conditions de travail. Pendant que
la grande bourgeoisie s’enrichit au travers de l’exploitation comme rarement
dans le passé, que des actionnaires amassent des fortunes autant grâce aux
cadeaux de l’État que grâce à la spéculation, ceux qui ont continué à faire
marcher la société même pendant la pandémie sont poussés vers la misère.
Pour les politiciens de la
bourgeoisie, les fausses promesses ou les slogans démagogiques tiennent lieu de
programme. Ce n’est certainement pas cela qui donnera aux exploités les moyens
de résister au désastre qui s’annonce. Une explosion de colère du monde du
travail, méprisé, exploité, opprimé, est inévitable et indispensable.
Encore faut-il que la colère ouvrière
de demain ne soit détournée ni par les ennemis ouverts des travailleurs, ni par
leurs faux amis ! Il faut qu’elle soit orientée, au-delà des marionnettes
interchangeables de la caste politique bourgeoise, contre ceux qui détiennent
le véritable pouvoir : les détenteurs des capitaux, les propriétaires des
usines et des banques.
C’est à la classe privilégiée,
sans utilité pour la société et pourtant riche, qu’il faudra arracher de quoi
financer le maintien de tous les emplois par la répartition du travail entre
tous sans diminution des salaires. C’est sur les revenus du grand capital, sur
les dividendes des actionnaires, sur l’argent dilapidé en spéculation
financière, qu’il faut prendre pour augmenter les salaires, les retraites et
les allocations et les indexer sur les hausses de prix pour protéger le pouvoir
d’achat.
C’est au nom de ce programme que
se sont présentées les listes Lutte ouvrière dans ces élections régionales.
L’ensemble de ces listes a rassemblé près de 320 000 voix. À une centaine
de voix près, c’est le même nombre de voix qu’aux précédentes élections
régionales de décembre 2015, et c’est presque deux fois plus de voix qu’aux
élections européennes de 2019.
Compte tenu de l’abstention
générale très importante qui marque ce scrutin et qui est encore plus
importante dans les villes et quartiers ouvriers, la stabilité de ce résultat
est remarquable. Alors que la plupart des listes de tous les partis, du
Rassemblement national aux partis de la gauche de gouvernement, ont vu leur
nombre de voix chuter entre ces deux élections, celui du courant communiste
révolutionnaire s’est maintenu. Et cela se traduit par une progression en
pourcentage, de 1,5 % à 2,23 %.
Pour modestes que soient les
scores électoraux des listes « Lutte
ouvrière – faire entendre le camp des travailleurs », leur progression
est un gage pour l’avenir. Ils témoignent de la permanence dans le monde du
travail d’un courant politique qui affiche comme objectif le renversement du
pouvoir de la grande bourgeoisie. La direction de la société doit appartenir à
ceux qui, par leur travail, la font vivre et fonctionner. C’est avec cet
objectif que les militants de Lutte ouvrière seront présents dans les luttes de
demain et s’efforceront d’y jouer leur rôle.
Le premier tour étant passé, le
seul où le « camp des travailleurs » a pu s’exprimer, le deuxième
tour n’a ni enjeu, ni intérêt pour les travailleurs et les classes populaires.
Lutte ouvrière ne cautionnera pas la supercherie consistant à présenter aux
travailleurs des hommes politiques qui sont souvent aussi réactionnaires, aussi
anti-ouvriers que ceux d’extrême droite, comme un rempart contre la menace du
RN au pouvoir.
Il n’est pas question pour Lutte
ouvrière de soutenir quelque variante que ce soit du Front républicain. Cette
république est celle de la bourgeoisie. Elle ne réserve, à ceux qui n’ont que
leur travail pour vivre, qu’un avenir d’exploitation et de mépris de la part
des riches parasites. Les travailleurs auront à combattre la classe capitaliste
pour l’empêcher de conduire la société vers la catastrophe.