mercredi 6 juin 2018

MSC croisières : M comme Macron ?


Au service de la famille…, une généralité

 
                          Benjamin Lammers Wikipédia
MSC crédit Olle Benjamin Lammers Wikipedia

Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Elysée, un proche de Macron, est visé par une enquête pour « trafic d'influence » et « prise illégale d'intérêts ». Il est soupçonné d'avoir utilisé son poste de haut-fonctionnaire pour défendre les intérêts de la société MSC, dont certains de ses cousins sont propriétaires. MSC est un des plus gros armateurs du monde et le principal client des Chantiers Navals de Saint-Nazaire. Kohler a-t-il joué un rôle au moment de la vente des Chantiers en 2017 pour préserver les intérêts de MSC ?
Dans le fond, peu importe qu'il soit coupable de trafic d'influence ou non aux yeux de la justice. Les liens entre le personnel d'Etat, les cadres des entreprises et les grands patrons sont permanents. Et Macron et son équipe en sont l'exemple même !

Bezons Zebra application. La réaction des travailleurs


Non aux licenciements !

 
Lundi matin, dès la prise de service, un peu avant 7h, il y avait de l’ambiance devant l’entreprise Zebra qui fait des applications spécialisée dans le marquage routier, à Bezons. En effet, la moitié des ouvriers ont fait grève ce lundi 4 juin pour soutenir six de leurs camarades sur les 27 ouvriers de l’entreprise, à qui la direction notifiait leur licenciement.
La direction invoque des difficultés économiques. Mais personne n’y croit. Au contraire tout indique que les licenciements visent des ouvriers connus pour leur opinion syndicale CGT et surtout leur choix de réclamer leur dû. En effet, l’entreprise faisait travailler les ouvriers 40 h par semaine mais ne leur en payait que 35. Les travailleurs réclament depuis des mois un rattrapage des sommes non versées, sans réponse du patron.
Lors de la visite de la conseillère départementale de la circonscription (le 95 est un client de Zebra), les ouvriers lui ont fait remarquer que leur patron flouait aussi la Sécu, l’État et sans doute les collectivités locales. Mais pour l’instant, seuls les ouvriers s’opposent à ses agissements peu scrupuleux.
Une action réussie et un encouragement pour la suite.

Argenteuil Ali Ziri mort dans les mains de la police : neuf ans plus tard, une exigence de vérité toujours aussi forte


Neuf ans plus tard, une exigence de vérité toujours présente

 

 On nous informe
 

Migrants et sauveteurs : au bon vouloir du cinéma de l'Etat


Deux poids deux mesures

 
                                                             Haeferl Wikimedia Commons

Un sans-papier tunisien, Aymen Latrous, a sauvé deux enfants des flammes dans un appartement lors d'un incendie à Fosses, dans le Val d'Oise, en 2015. Il a d'ailleurs été décoré par le maire de la ville pour cet acte courageux. Mais, contrairement à Mamoudou Gassama, il n'avait pas été filmé sur le moment... et restait menacé d'expulsion, jusqu'à ce que les médias s'intéressent à son histoire.
Tant mieux si l'intérêt des médias permet finalement à Aymen Latrous d'échapper à la politique inhumaine du gouvernement, qui reste le quotidien de la grande majorité des migrants.

Grand frais : l’envers du décor. Une correspondance de Grenoble lu dans le dernier numéro de notre hebdomadaire Lutte ouvrière


Dans tous les cas, grand frais pour la condition ouvrière

 

Le magasin « Grand frais » d’Orgemont à Argenteuil s’est imposé comme un magasin au succès croissant. Il est dédié au « frais », à la viande, et aux fruits et légumes en particulier. S’il a l’avantage d’être facilement accessible par des voies routières favorables, le système entrée-sortie face à la butte d’Orgemont laisse pour le moins à désirer. On se demande comment les autorités départementales et municipales d’alors (la municipalité précédente d’Argenteuil) ont pu l’accepter.
         Mais ce n’est pas cela qui nous préoccupe présentement. Et la correspondance ci-dessous, si elle nous en apprend sur le système « managérial » de l’enseigne, ne nous dit directement rien sur ce qui se passe dans le magasin d’Argenteuil au niveau de la condition ouvrière des employés. On peut imaginer qu’elle est ici sur bien des plans identique à celle des salariés de Grenoble. Mais nous ne pouvons en préjuger car, si l’objectif du « résultat » est partout le même, la manière d’y parvenir pour les responsables, peut être bien différente selon les magasins. Si l’occasion nous en est donnée, nous vérifierons pour Argenteuil, et toutes les informations sur le sujet sont donc bienvenues. DM
 

« Nos lecteurs écrivent : Coup de chaud chez Grand Frais

30 Mai 2018

Comme à toutes les périodes de fêtes, le ramadan est synonyme d’un renforcement de l’exploitation pour nombre de travailleurs de la grande distribution. Le supermarché Grand Frais d’Échirolles, en banlieue de Grenoble, ne fait pas exception.

Ce magasin appartient à un puissant groupe réalisant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires et qui a ouvert en quelques années des dizaines de magasins dédiés aux produits frais dans les grandes villes. Les six semaines avant et pendant le ramadan entraînent une surcharge de travail importante pour la quarantaine d’employés.

« Deux dimanches matin d’affilée les chiffres de vente ont été d’abord doublés, puis triplés pour certains rayons. Dans celui où je travaille, on a même battu le record du magasin ! Mais évidemment, malgré nos demandes répétées, il est hors de question d’embaucher pour nous aider dans cette période particulièrement chargée. Pourtant, l’enseigne reçoit régulièrement des CV de travailleurs cherchant un emploi.
Ce refus de la direction n’est pas étonnant, quand on sait qu’une bonne partie du salaire des responsables est constituée d’une prime calculée sur le bénéfice de leur rayon. Ils ont donc tout intérêt à faire travailler un minimum de personnes pour un maximum de ventes, car ils peuvent ainsi espérer doubler leur salaire. Et surtout le système Grand Frais, qui utilise toutes les ficelles de gestion à la mode, comme la division de ses magasins en secteurs qui sont autant de micro-entreprises et de moyens d’empêcher que les travailleurs s’organisent, est une véritable machine à cash pour ses actionnaires.
Mais pour nous, qui sommes le plus souvent payés au smic, ce n’est pas la même histoire.
Nous devons tenir et organiser les approvisionnements, avec des heures supplémentaires imposées, pas toujours payées, et une cadence souvent infernale. Les semaines de 44 voire 48 heures ne sont pas rares et nous découvrons régulièrement des heures ajoutées à nos plannings sans avoir été consultés. Et la dernière innovation de Grand Frais ce sont les promotions de dernière minute, reçues à 19 h 30, alors que la journée est terminée. Il faut alors rester pour mettre les prix à jour et faire l’affichage, pour que tout soit prêt pour le lendemain à l’ouverture du magasin. Et cela c’est du bénévolat !
Autre conséquence de taille : les règles d’hygiène ne sont plus respectées. Par exemple, nous n’avons plus le temps de renouveler les bacs des aliments vendus en vrac comme il le faudrait. Des aliments peuvent donc rester en fond de bac pendant plusieurs semaines.
C’est donc sur notre dos, et sur celui des travailleurs venus faire leurs courses, que Grand Frais se sucre. Et, en période de ramadan, il a la main lourde. »

                                       Un lecteur de Grenoble »