lundi 4 juin 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise de ce lundi 4 juin 2018 : « Les travailleurs ont les moyens de faire reculer gouvernement et patronat »


Les travailleurs ont les moyens de faire reculer gouvernement et patronat



Les salariés de Carrefour étaient appelés à la grève lundi 4 juin. 2 100 travailleurs risquent de perdre leur emploi après la décision du groupe de se débarrasser de 273 magasins de proximité. Carrefour a réalisé plus de 700 millions de bénéfices dont près de la moitié va dans les poches des actionnaires.

Pour la famille Moulin, une des grandes fortunes du pays, qui possède plus de 10 % du capital, ou pour le milliardaire Bernard Arnault, qui en détient 8 %, ça ne suffit pas. C’est en taillant dans les emplois que Carrefour garantit les profits financiers des actionnaires plus élevés. Et c’est le même scénario partout : c’est le niveau de rentabilité attendu par la bourgeoisie qui décide de notre avenir. Malgré la crise de leur système, quels que soient la conjoncture ou le taux de croissance de leur économie, les capitalistes continuent à engranger des milliards qui viennent du recul de nos conditions de vie et de travail.

Au gouvernement, on nous dit que tout le monde a sa chance. La réforme des retraites que Macron prépare nous est présentée comme un pas vers l’égalité et la liberté. Pensez donc, avec son régime à points, chaque euro cotisé donnerait une valeur identique pour la retraite…. et tant pis si les salaires – et donc les euros cotisés – ne sont, eux, pas du tout identiques ! Et puis arrivé à l’âge légal de départ, chaque salarié pourrait choisir de prendre ou non sa retraite, en fonction « d’arbitrages personnels ». Comme s’il s’agissait d’un choix pour les plus mal payés !

Les hauts dirigeants de Carrefour, qui se sont voté une augmentation de près de 80 %, les PDG munis de parachutes dorés et autres bonus en actions, ne s’angoissent pas sur le nombre de trimestres validés pour leur pension ! Mais, du côté des travailleurs, où est la liberté ?

Où est la liberté des travailleurs de Carrefour qui ne savent pas s’ils auront encore un salaire le mois prochain ? Où est la liberté des ouvriers de plus de 50 ans, cassés par le travail, qui risquent d’enchaîner des années de chômage et de minima sociaux avec une retraite de misère ?

Parler de choix personnels pour la retraite, c’est un mensonge odieux de plus ! Les travailleurs ne seront pas plus libres de choisir au moment de la retraite qu’ils ne le sont dans le choix d’un travail, du quartier où vivre et du logement qu’ils peuvent payer ou des études auxquelles ils ont accès. Dans les quartiers populaires, on vit sous la dictature des fins de mois impossibles à boucler.

Cette dictature du grand capital est orchestrée par le gouvernement. Comme ses prédécesseurs, Macron est à plat ventre devant ses exigences. Après le code du travail, les mesures envisagées sur la retraite s’inscrivent dans la même offensive contre les travailleurs. Avec cette réforme, Macron voudrait faire passer en douce le nivellement par le bas, la baisse des pensions et le recul de l’âge de départ en retraite !

La réforme de la SNCF va dans le même sens. Pour Macron, il s’agit de faire la démonstration qu’il peut imposer aux cheminots, comme à tous les travailleurs, le recul de leurs conditions de vie et de travail.

Les médias, inspirés par les compétitions sportives du moment, parlent du match entre les cheminots et Macron et se demandent qui va remporter la première manche.

Mais refuser d’accepter la précarité pour les futurs embauchés, la perte de droits, se battre pour son salaire, pour ses conditions de travail, ce n’est pas un jeu ! Pour les cheminots, pour les travailleurs de Carrefour, pour l’ensemble du monde du travail, c’est une question de survie. Et si les cheminots ne peuvent pas, à eux seuls, faire reculer la bourgeoisie, en engageant le combat, ils ont quand même déjà remporté une victoire. 

La guerre de classe n’est pas le produit de la volonté malfaisante de Macron, tout odieux soit-il. Elle est menée en permanence par les capitalistes qui dominent cette société. Tant qu’ils auront le sentiment de pouvoir continuer, tant que leur emprise sur l’économie ne sera pas remise en cause, la machine à broyer nos conditions de vie et de travail ira de l’avant.

Sous le règne capitaliste, la lutte pour  nos conditions d’existence est une bataille permanente. Mais nous avons les moyens de contester ce règne. Car c’est notre travail qui fait fonctionner toute la société et qui alimente la pompe à profits de la bourgeoisie. En ripostant avec nos moyens, par la grève et les manifestations, par des occupations d’usine comme en juin 1936, nous pouvons menacer sa domination. C’est en lui faisant peur de tout perdre que nous obligerons la classe capitaliste à reculer.

Contrat de travail : la voie de leur maître


Le patronat dicte l’avenir



La commission des Affaires sociales de l'Assemblée vient de voter un amendement au projet de loi « avenir professionnel » qui ouvre la possibilité de remplacer plusieurs salariés absents (simultanément ou successivement) par un seul CDD, ce qu’interdit aujourd’hui la jurisprudence. Une mesure de plus qui ira droit au cœur, c’est-à-dire au portefeuille, du Medef qui l’avait exigée à plusieurs reprises.
Inscrire la précarité dans la loi offre un travail à plein temps à tous les serviteurs de la bourgeoisie.

Personnes âgées, Ehpad, bien plus de moyens sont nécessaires


Non à la « mise à l'écart » des personnes âgées



La ministre de la Santé a annoncé ces derniers jours le plan grand âge destiné aux Ehpad. Le budget supplémentaire ne permettra pas, et de loin, d'atteindre les 60 infirmières et aides-soignants pour 100 résidents, exigés par les syndicats.
La ministre s'est fendue d'un discours culpabilisateur sur la prise en charge de la perte d'autonomie, dont la société n'aurait pas encore trouvé le modèle, qui sera peut-être un jour discuté dans un grand débat national.
La mobilisation des personnels des Ehpad, et l'indignation provoquée par leurs révélations sur l'accueil des personnes âgées, a imposé un premier recul au gouvernement. Mais il faudra lui en faire faire au moins un second pour lui imposer de respecter personnes âgées à faibles revenus et personnels des Ehpad.

Guignols, Bolloré : la loi des milliardaires


Un Guignol qui ne fait pas rire



Le groupe Canal + vient d’annoncer la fin des Guignols dont les marionnettes occupaient son antenne depuis 30 ans. Son propriétaire, le milliardaire Bolloré, ne cachait pas depuis des années sa volonté d’en finir avec cette émission satirique tout en prétendant transformer la chaine en « multinationale du rire ».
En termes de caricature patronale, lui est une synthèse. À quand le clap de fin ?

Argenteuil-Bezons, la députée se fait connaître


« Nulle part » sauf sur les panneaux

 
Qui sème le vent, récoltera la tempête     Ph. Ouest-France

Une petite campagne publicitaire a lieu actuellement sur les panneaux destinés dans la Ville à l’information libre. Elle concerne la députée d’Argenteuil-Bezons dont on peut y voir le visage multiplié par trois de crainte qu’elle passe inaperçue.
         Samedi, c’est l’ancien chef de cabinet PS du maire précédent qui y allait de son balai et de son seau de colle pour installer sur un des panneaux du centre son portrait.
         Quand on participe, même dans la plus grande discrétion, à l’entreprise de Macon de guerre contre les travailleurs, ceux qui la soutiennent ne doivent pas s’étonner d’y récolter la haine des travailleurs.