dimanche 4 décembre 2016

SMIC, salaires : pas de cadeaux. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière



Smic : pas de cadeau

Le smic n’augmentera vraisemblablement pas en janvier 2017. En tout cas, pas plus que l’inflation, soit moins de 0,6 %. Pour la cinquième année consécutive, les deux millions et demi de travailleurs pauvres payés au smic se verront infliger, une fois de plus, cette marque de mépris.
 Ce sont quelques experts, membres de grandes écoles ou d’organismes spécialisés dans l’économie, qui préconisent l’absence de coup de pouce et jugent raisonnable de bloquer le salaire minimum à moins de 7,50 euros net de l’heure, 1 142 euros pour 35 heures. Aller plus loin, alors que, comme ils le disent, « tous les indicateurs ne sont pas au vert », à commencer par le chômage des jeunes, serait courir un risque de déstabilisation. Comme si les patrons, qui ont tout à gagner à maintenir les salaires au plancher grâce aux exonérations de cotisations dont ils bénéficient jusqu’à 1,6 smic, allaient embaucher davantage avec un smic bloqué !
Fillon, désormais candidat de la droite, affiche même l’intention de revoir à la baisse le mécanisme de revalorisation afin qu’il « prenne en compte la pression concurrentielle internationale », autrement dit de tout faire pour baisser encore la faible part que le patronat concède aux travailleurs qui fabriquent pourtant leurs profits.
Entre-temps, on saura d’ici peu à combien se montera la hausse mécanique légale qui sera appliquée en janvier, sans doute quelques centimes de l’heure. À moins que Hollande, décidant de se porter candidat à sa propre succession, ne pousse l’audace, contre l’avis des prétendus experts et les souhaits du patronat, jusqu’à accorder le fameux coup de pouce, ce qui ne ferait encore que quelques centimes supplémentaires.

                                         Viviane Lafont (Lutte ouvrière n°2522)


 

Le 11 mars, on note, on réserve !
                                           



                               


samedi 3 décembre 2016

Argenteuil, Uber, La caravane passe et la surexploitation s'aggrave



La caravane passe, et l’exploitation ouvrière s’aggrave

La « caravane » Uber a fait étape au Val-Nord à Argenteuil jeudi. Des centaines de travailleurs en activité ou au chômage et des curieux s’y sont rendus. Le Parisien-95 en rend compte dans un article très intéressant car très révélateur des motivations de ces travailleurs face aux objectifs d’Uber qui remettent fondamentalement en cause le Code du travail et la condition ouvrière sur un certain nombre de points essentiels. Les travailleurs évoqués dans cet article sont au chômage, ou bien ont des séquelles de leur activité antérieure, ou, ont besoin de travail d’appoint car leur salaire ne leur permet plus de vivre…
         En tout cas, 70 000 « entrepreneurs » les conducteurs d’Uber ?
         Certainement pas.
         En revanche, un seul surexploiteur : Uber !


Sur ce sujet, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière du 18 mai dernier :

"Uber : derrière la modernité, l’exploitation

L’Urssaf d’Ile-de-France a lancé deux actions en justice contre Uber, la société de transport avec chauffeurs, afin de faire reconnaître à ceux-ci le statut de salariés et de récupérer ainsi les cotisations sociales correspondantes. En effet, derrière l’économie numérique dont se réclament les patrons d’Uber et tous ceux qui y voient un modèle pour le 21e siècle, se cache un moyen de s’affranchir des règles du droit du travail.
Les chauffeurs d’Uber travaillent comme indépendants, le plus souvent sous statut d’autoentrepreneurs. Uber se contente de mettre en contact ces chauffeurs et leurs clients par le biais de ses applications pour téléphone mobile, mais perçoit à ce titre une importante commission. Derrière la prétendue indépendance des chauffeurs d’Uber se cache une subordination totale à cette société.
C’est Uber qui fixe les prix et les revoit du jour au lendemain à la baisse. Les chauffeurs avaient ainsi fait grève en octobre dernier contre une baisse de 20 % et créé un syndicat pour défendre leurs intérêts. Uber inflige aussi les sanctions, et bien entendu ne paie pas de cotisations sociales, puisque c’est théoriquement aux indépendants de le faire. S’ils ne déclarent pas leurs revenus, Uber s’en lave les mains. C’est bien pourquoi l’Urssaf se retourne contre elle.
La rentabilité de la société est bâtie sur ce système car, si Uber payait les cotisations sociales dues pour des salariés, versait les salaires auxquels ceux-ci ont droit et devait respecter la législation sur les heures supplémentaires, l’opération ne serait plus rentable. Le modèle Uber cesserait d’attirer les investisseurs comme Google ou la banque Goldman Sachs.
Internet et le téléphone portable ne rendent pas l’exploitation moins sauvage. Des jeunes sans emploi, souvent sans qualification, signent chez Uber. Dans tous les pays pauvres, ceux qui ont une voiture s’en servent déjà pour gagner un peu d’argent en jouant les taxis. Avec Uber, la même chose se produit dans les pays développés, la seule différence étant qu’il s’est créé une société pour détourner une partie de leurs revenus."
                                 
                                      Daniel MESCLA (Lutte ouvrière n°2494)

Argenteuil : les militants de Lutte ouvrière à la rencontre des habitants



Ce matin, les militants de Lutte ouvrière iront à la rencontre des habitants et des travailleurs de la commune sur différents points de celle-ci : au Val-sud devant le magasin Simply, dans le centre au « carrefour Babou ». Pour ma part, je serai dans le centre commercial de la cité Joliot-Curie. Ci-dessous, le tract que nous distribuerons. DM


Lutte ouvrière                                    Impr. Sp. LO le 3.12.16.

Avec Nathalie ARTHAUD, faire entendre le camp des travailleurs
Hollande vient d’annoncer qu’il ne se représenterait pas, moins d’une semaine après que Fillon a été choisi par l’électorat de droite.
         Fillon qui n’ avait, sur le fond, aucune différence avec Juppé, promet maintenant de faire pire que « depuis 30 ans ». Il prend pour modèle Thatcher, cette chef du gouvernement britannique qui, dans les années 1980, mena une guerre les travailleurs. Il promet, lui aussi, une saignée aux classes populaires. Il dénonce le chômage mais veut supprimer 500 000 emplois de fonctionnaires, c’est-à-dire tailler dans les effectifs des écoles, des hôpitaux, des crèches et des bibliothèques de quartier. Si les riches ne seront pas gênés, en revanche, la vie sera plus difficile pour les habitants des villes, des campagnes, des quartiers populaires.
         Fillon veut supprimer les 35 heures. Pour fixer la durée du travail, chaque patron aurait toute latitude d’imposer une hausse du temps de travail, avec 48 heures comme seul plafond. Il veut reporter l’âge de la retraite à 65 ans, dérembourser une grande partie des soins, démanteler encore davantage le Code du travail. Il veut faciliter les licenciements et réduire les allocations chômage. Il veut augmenter de 2 % la TVA, l’impôt le plus injuste. Il veut restreindre le regroupement familial des travailleurs étrangers, lui, le soi-disant grand défenseur de la famille. Aux salariés et aux chômeurs, il promet du sang et des larmes.
         Mais quand il s’adresse aux riches, le père Fouettard se transforme en Père Noël : suppression de l’impôt sur la fortune, baisse de l’impôt sur le revenu pour les plus riches, baisse de 40 milliards des charges patronales, transfert d’une partie de l’assurance maladie aux assureurs privés. Son amie, c’est la finance !
         Ses positions contre l’IVG et le mariage homosexuel sont bénies par tout ce que le pays compte de grenouilles de bénitier.
         Quant à Valls, Hollande, Macron et leurs amis, avec les accords de compétitivité, la loi Macron, la loi El Khomri, (…), ils ont préparé pendant cinq ans le terrain pour une politique encore plus antiouvrière.
         Quant à Le Pen, elle redoute maintenant que ses électeurs aillent vers Fillon. En effet, bien malin qui pourrait dire lequel, de Fillon ou de Le Pen, a le programme le plus réactionnaire.
         Aujourd'hui, Fillon espère que l’élection lui donnera les coudées franches contre la classe ouvrière. Mais s’il est élu, celle-ci n’aura aucune raison d’accepter les coups qu’il voudra lui porter. Elle aura encore toutes ses armes pour réagir, avec des grèves et des manifestations de masse, contre les attaques du grand patronat et du gouvernement.
         Les travailleurs doivent exprimer leur rejet de toute politique antiouvrière, quel que soit le futur président. Les élections leur en fourniront l’occasion. Avec la candidature de Nathalie Arthaud, ils pourront dire qu’ils n’acceptent ni la hausse du temps de travail et du coût de la vie, ni la baisse des salaires, ni l’accroissement de l’exploitation. Face aux politiciens qui veulent gouverner pour le grand patronat et les banquiers, ils devront exprimer un vote conscient, lucide, pour affirmer leurs intérêts de classe et faire entendre le camp des travailleurs.


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