Pot-pourri
anti-travailleurs
Anti-réac, à
voir, mais anti-ouvriers c’est tout vu
Nathalie Kosciusko-Morizet vient d'annoncer
sa candidature à la primaire de la droite. Elle se présente comme l' «
anti-réac ». Dans son programme la suppression de la durée légale du travail,
la retraite à 65 ans, la fin du statut de la fonction publique, la dégressivité
immédiate des allocations chômages dès le refus d'un emploi... S'en prendre aux
travailleurs et aux chômeurs en promettant des aides aux patrons, quelle
originalité !
Mais
quel que soit le casting, à gauche comme à droite, c'est le patronat qui écrit
le scénario du film.
Le FN candidat à être le larbin du patronat
Mercredi sur France Inter, Marion
Maréchal-Le Pen se prononçait contre le projet de loi El Khomri, bien que,
disait-elle, il a le mérite de "poser les bonnes questions" sur
le temps de travail et la flexibilité. Sauf que, ajoutait-elle, il ne va pas
assez loin, en ne visant pas le retour aux 39 heures, en ne remettant pas en
cause le seuil de 49 salariés qui oblige les entreprises à avoir un comité
d'entreprise et dans la baisse des charges pour les patrons.
Entre
FN, PS et Républicains, c'est la course à celui qui sera le meilleur larbin du
patronat.
Les prochains manifestants peuvent toujours lui offrir des lunettes
Le Guen, ministre des Relations avec le
Parlement, a déclaré que les manifestations de mercredi n'avaient "pas
fait la démonstration du refus" de la loi El Khomri.
Nier
le mécontentement du monde du travail et jouer les matamores est une vieille
tactique. Mais de Juppé en 1995 à de Villepin en 2006, les gouvernements ont dû
en rabattre devant la colère de millions de manifestants. D'autant,
espérons-le, que ça n'est qu'un début...
Face à ce pot-pourri, le combat continue
Retrait de la loi El Khomri !
Des centaines de milliers de manifestants,
parmi lesquels de nombreux jeunes, étaient dans les rues mercredi 9 mars pour
exiger le retrait de la loi dite, sans doute par autodérision, loi Travail.
Les
ministres se succèdent pour expliquer qu'ils « entendent » les préoccupations
des manifestants. Le gouvernement essaye de louvoyer en mettant en avant l'idée
de taxer les patrons qui embauchent des CDD, pour, dit-il, favoriser l'embauche
en CDI. Comme si le fait d'« inciter » le patronat à embaucher en CDI, tout en
lui donnant dans le même temps un permis de licencier sans frein, allait
favoriser les emplois !
Hollande
et ses ministres n'ont pas encore bien entendu les messages des manifestants :
« ni amendable, ni négociable, retrait de la loi Travail » ou « ni
discussion, ni compromission, retrait de la loi El Khomri ». Il va falloir
les leur répéter.