vendredi 11 mars 2016

CGT : sur un débat qui n'a pas sa place dans le mouvement ouvrier



Les prolétaires n’ont pas de patrie

Dans le dernier numéro d'Ensemble !, le mensuel de la CGT que reçoivent tous les syndiqués, la dernière page est consacrée à une interview contradictoire entre une responsable CGT et... Dupont-Aignan, sur le thème des migrants.
         Le titre de l'article est en lui-même plus que douteux : "Faut-il fermer les frontières ?" Et ensuite, on a droit à la prose xénophobe et nationaliste de Dupont-Aignan !
         Il s'agit certes d'un débat, mais le lecteur est censé choisir entre deux points de vue opposés mais présentés sur le même plan, comme tout autant respectables l'un que l'autre.
         Le nationalisme et le racisme, on n'en débat pas : on les combat.

Loi El khomri : PS, LR, FN, contre le monde du travail




Pot-pourri anti-travailleurs


Anti-réac, à voir, mais anti-ouvriers c’est tout vu

Nathalie Kosciusko-Morizet vient d'annoncer sa candidature à la primaire de la droite. Elle se présente comme l' « anti-réac ». Dans son programme la suppression de la durée légale du travail, la retraite à 65 ans, la fin du statut de la fonction publique, la dégressivité immédiate des allocations chômages dès le refus d'un emploi... S'en prendre aux travailleurs et aux chômeurs en promettant des aides aux patrons, quelle originalité !
         Mais quel que soit le casting, à gauche comme à droite, c'est le patronat qui écrit le scénario du film.


Le FN candidat à être le larbin du patronat

Mercredi sur France Inter, Marion Maréchal-Le Pen se prononçait contre le projet de loi El Khomri, bien que, disait-elle, il a le mérite de "poser les bonnes questions" sur le temps de travail et la flexibilité. Sauf que, ajoutait-elle, il ne va pas assez loin, en ne visant pas le retour aux 39 heures, en ne remettant pas en cause le seuil de 49 salariés qui oblige les entreprises à avoir un comité d'entreprise et dans la baisse des charges pour les patrons.
         Entre FN, PS et Républicains, c'est la course à celui qui sera le meilleur larbin du patronat.


Les prochains manifestants peuvent toujours lui offrir des lunettes

Le Guen, ministre des Relations avec le Parlement, a déclaré que les manifestations de mercredi n'avaient "pas fait la démonstration du refus" de la loi El Khomri.
         Nier le mécontentement du monde du travail et jouer les matamores est une vieille tactique. Mais de Juppé en 1995 à de Villepin en 2006, les gouvernements ont dû en rabattre devant la colère de millions de manifestants. D'autant, espérons-le, que ça n'est qu'un début...


Face à ce pot-pourri, le combat continue

Retrait de la loi El Khomri !


Des centaines de milliers de manifestants, parmi lesquels de nombreux jeunes, étaient dans les rues mercredi 9 mars pour exiger le retrait de la loi dite, sans doute par autodérision, loi Travail.
         Les ministres se succèdent pour expliquer qu'ils « entendent » les préoccupations des manifestants. Le gouvernement essaye de louvoyer en mettant en avant l'idée de taxer les patrons qui embauchent des CDD, pour, dit-il, favoriser l'embauche en CDI. Comme si le fait d'« inciter » le patronat à embaucher en CDI, tout en lui donnant dans le même temps un permis de licencier sans frein, allait favoriser les emplois !
         Hollande et ses ministres n'ont pas encore bien entendu les messages des manifestants : « ni amendable, ni négociable, retrait de la loi Travail » ou « ni discussion, ni compromission, retrait de la loi El Khomri ». Il va falloir les leur répéter.