samedi 27 février 2016

Retraite : conduite à tenir pour le départ d'un militant




Le désormais retraité Ivan, dit « Eugenio Etchegaray » dans la clandestinité

Nous, militants de Lutte ouvrière, avons tenu à être à la sortie de l’usine Sempérit, rue des Charretiers à Argenteuil hier à 15 heures 30. Après 38 ans de travail dans cette ancienne usine Kleber Colombes de la Ville, Ivan sortait de son dernier poste de matinée, de sa dernière journée de travail. Il est maintenant en retraite. Oui, nous tenions à être là comme cela devrait la règle, en particulier lorsqu’un militant qui a donné beaucoup de son temps en tant que militant syndical part en retraite.
         Nous étions là avec notre drapeau rouge de Lutte ouvrière. Il est sorti. Nous avons chanté l’Internationale.

Croatie – Chili –Ecosse – Argenteuil

         Ivan Hraste est né dans une famille d’immigrants croates installés à l’extrême-sud du Chili vers le détroit de Magellan. Adulte, il devint militant d’un groupe d’extrême-gauche. Il est  rentré dans la clandestinité après le coup d’Etat de Pinochet en septembre 1973. Il est resté clandestin pendant un an et demi. Il a « bénéficié » d’un accord entre le gouvernement travailliste et la dictature chilienne pour réussir à être exfiltré au Royaume-Uni. Il restera deux ans en Ecosse. Puis il viendra en France bénéficiant d’une aide de la municipalité PCF pour trouver un logement. Il vivra de nombreuses années dans la cité Joliot-Curie.
         En 2014, il a figuré sur la liste Lutte ouvrière que nous avons présentée aux élections municipales à Argenteuil.
         Il aura dû travailler jusqu’à 67 ans ( !) pour obtenir ses annuités de retraite.
         Le voici enfin libre de l’exploitation capitaliste directe.
         Que les années qui viennent te sourient, à toi Ivan et à ta femme Marta.
         Un salut fraternel au camarade Ivan


"Sainte tunique" d'Argenteuil : sainte, puisque vous le dîtes - journal d'un mécréant



Il ne faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages !

Pour les chefs catholiques du Val d’Oise, les restes textiles conservés à Argenteuil ne font pas de doute : « La Tunique du Christ est l’habit porté par Jésus durant les dernières heures qui ont précédé sa mort ». Puisqu’ils le disent… ». Et comme le dénommé JC n’est pas là pour le confirmer…
         Pourtant, il y a une dizaine d’année, une étude scientifique menée au Centre à l’Energie Atomique de Saclay avait daté ce tissus vers 600 après le début de l’ère du dénommé JC. Mais qu’à cela ne tienne, ils n’en démordent pas.
         Si la connaissance scientifique ne les intéresse pas, ma foi, ils veulent profiter en revanche  de l’exposition dudit objet pour en rehausser le prestige face à la concurrence. Cette tunique d’Argenteuil subirait un déficit de réputation comparée à des linges du même saint tonneau, tel la tunique de Trèves ou le linceul de Turin.
        
         Par ailleurs, ont-ils pris toutes les précautions nécessaires ? Pas chiens, les mécréants que nous sommes leur transmettent le tuyau suivant : « L'année 828 est une date charnière dans l'histoire de Venise. Cette année-là, le corps de Saint-Marc est volé par deux marchands vénitiens à Alexandrie en Égypte et rapporté triomphalement à Venise. » Des fois que les croyants de Bezons ou de Pontoise ou d’ailleurs soient intéressés, oui il faut se méfier du vol de relique !
         A bon entendeur salut.

SNCF, le 9 mars, à la SNCF comme dans d'autres secteurs : vers la grève et les manifestations ? Un article de notre hebdomadaire sur la situation à la SNCF



SNCF : attaque en règle contre les cheminots

Alors que la ministre du Travail annonçait la réforme du Code du travail, de son côté le ministère des Transports a transmis aux syndicats un projet de décret-socle concernant la réglementation du travail dans le secteur ferroviaire : à la SNCF, comme dans toutes les entreprises privées qui gravitent autour de l’entreprise publique.
         Ce projet de décret annonce une attaque frontale contre les conditions de travail de l’ensemble des cheminots.
         En juillet prochain, l’actuelle réglementation du travail à la SNCF sera abrogée en vertu de la réforme ferroviaire, entrée en vigueur en 2014. Pour la seule SNCF, les conditions de travail des 150 000 cheminots dépendront alors d’une convention collective en cours de négociation, éventuellement complétée par un accord d’entreprise.
         Le décret-socle fixe les principales règles sociales communes au secteur ferroviaire. En fait, la principale règle que veut imposer le gouvernement est simple : allonger le temps de travail, généraliser la flexibilité, adapter la vie des travailleurs aux exigences des patrons.
         Entre autres mesures : le temps de travail annuel des roulants, qui était de 1 568 heures, passerait à 1 607 heures, soit 39 heures de plus. Par ailleurs, 11 repos seraient supprimés. La durée journalière maximum du travail augmenterait d’une heure. Le temps de conduite pourrait être de 7 heures consécutives sans pause. Pour comparaison, les routiers doivent prendre une pause minimale de 45 minutes après 4 h 30 de conduite.
         Les sédentaires ne sont pas mieux lotis, et même plus durement touchés selon leur type de travail. Le temps de travail annuel augmente, de 39 heures en travail posté et de 18 heures dans les autres cas. La perte de repos annuelle varie entre 3 et 21 repos.
         Pour tous les travailleurs du rail, roulants et sédentaires, la journée de travail peut être allongée de 2 heures sans qu’ils puissent refuser. Les cheminots seront informés de leur calendrier de travail au plus tard 24 heures avant la prise de service et leur horaire de travail peut être modifié une heure avant la prise de poste. La notion de roulements et de grilles de travail préétablies et négociées disparait. Il faut être corvéable à merci !
         Pour tous les cheminots, alors qu’annuellement 52 repos doubles (deux jours consécutifs) étaient garantis, ainsi que 12 week-ends et 22 dimanches, plus aucun ne l’est.
         La direction tente de minimiser l’impact de ce décret-socle en prétendant qu’il sera complété par la convention collective et un accord d’entreprise, censés être plus favorables. Comme si le patronat allait redonner ce que le gouvernement vient de lui offrir ! D’ailleurs, la branche ferroviaire du Medef, l’UTP, déclare ne pas avoir de mandat pour négocier une convention collective ! De son côté, le gouvernement insiste et a déjà déclaré qu’en l’absence d’accord c’est le décret-socle qui s’appliquerait.
         Face à cette attaque de front de l’ensemble des travailleurs du rail, une riposte générale apparaît indispensable à l’échelle de tout le pays. Pour l’instant, les fédérations syndicales s’orientent vers une journée d’action le 9 mars, en espérant que les représentants patronaux voudront bien négocier. Mais les cheminots, du public comme du privé, n’ont rien à attendre des négociations. En publiant son décret-socle, le gouvernement a d’ailleurs été clair sur l’objectif qu’il poursuit, en accord avec la direction de la SNCF et les patrons privés du ferroviaire.
         Contre les reculs programmés, à la SNCF comme dans l’ensemble des entreprises, avec la mise  en pièces du Code du travail  organisée par le gouvernement plus que jamais, la seule arme des travailleurs, c’est la grève !
                                                        Christian BERNAC

Après l’échec des négociations de ce vendredi 26 février, les fédérations CGT, Sud-rail et UNSA appelleraient à la grève pour le mercredi 9 mars. La CFDT doit se décider lundi.