Migrants
: les bulldozers en guise de politique
A vingt heures, le gouvernement
évacuera la zone sud du camp de Calais. C’est, aux dires du ministre de
l’intérieur, « une opération humanitaire ». L’opération est refusée
par les personnes qu’elle est censée secourir, elle est réalisée par la
contrainte et par les bulldozers et le gouvernement ose parler d’humanitaire !
Les
conditions du camp de Calais sont évidemment inhumaines et infâmes. Mais à qui
la faute ? Certainement pas aux migrants que le gouvernement se prépare à
chasser à coups de matraque. Si le gouvernement avait réellement mis d’autres
conditions d’hébergement à la disposition des migrants, ce camp aurait disparu
depuis longtemps. Le camp de conteneurs installé par l'État est bien
insuffisant pour les 3000 migrants qui seront contraints d’aller se cacher dans
les bois, dans les dunes ou d'aller grossir d'autres camps dans des conditions
de sécurité pire encore.
C’est
une politique abjecte destinée à prouver sa fermeté vis-à-vis des migrants et
flatter l’électorat de droite et d’extrême droite. Non seulement le
gouvernement refuse d'accueillir les réfugiés, mais il empêche ceux qui veulent
partir de France de le faire.
Que
l’arrivée d’un ou deux millions de femmes et d’hommes soit un problème
insoluble pour un continent de 500 millions est bien la preuve d’une
organisation sociale inhumaine.
En
assurant la liberté de circulation et d’installation aux migrants, il n’y
aurait pas de camp ni à Calais ni à Dunkerque, les réfugiés se répartiraient
d’eux-mêmes à l’échelle du continent européen, ils pourraient s’appuyer sur des
membres de leurs familles et sur toutes les bonnes volontés qui existent. A bas
la fermeture des frontières qui créé le drame humain des migrants ! A bas
la politique inhumaine du gouvernement !
Nathalie
ARTHAUD, le 23.02.16.