samedi 6 février 2016

Hôpital d'Eaubonne-Montmorency : urgence pour ces travailleurs !



Etre forcé à occuper ses jours et ses nuits pour obtenir son simple dû

Les travailleurs en colère occupaient toujours hier le 3 ème étage du nouvel EHPAD de Montmorency qu'ils ont contribué à construire. Ils réclament d’être payés et d’obtenir leurs  fiches de paie. Ils ont travaillé pour une entreprise sous-traitante fumeuse, sous-traitante de l’entreprise ayant obtenu le marché de ce chantier.
        Le donneur d’ordre, l'hôpital public Simone Veil d'Eaubonne/Montmorency, a fermé les yeux sur le sérieux de cette entreprise. C’est aujourd’hui à lui de régler, et vite, le problème. 
             Les donneurs d’ordre n’imposent pas des normes sociales contraignantes lors des appels d'offres. En attendant, il reste à celui d'Eaubonne à assumer sa responsabilité.



Goodyear solidarité : le 4 février, un premier pas



Goodyear : grèves et manifestations contre la répression

         Sous le prétexte que Goodyear n'aurait rien à voir avec la SNCF ou la RATP, une partie de la presse s'est scandalisée que des cheminots aient fait grève en solidarité avec les 8 condamnés de Goodyear. Mais ceux qui ont fait grève ou qui ont manifesté ne se sont pas trompés, car c'est bien toute la classe ouvrière qui est visée par cette condamnation.
         Ces commentateurs, journalistes et autres spécialistes autoproclamés, s’étonnent ou font semblant d’être surpris par cette solidarité de classe. Ils risquent d’autres surprises, et d’une autre ampleur, dans la période qui vient. Et c’est ce qu’il faut souhaiter.

La solidarité de classe, ça existe

         D’autres journalistes ont tendu leur micro à des usagers qui s’entassaient sur les quais du RER, pensant rencontrer leur réprobation. Mais à leur grand étonnement, beaucoup de ces usagers comprenaient et même approuvaient le mouvement de grève. C’est que les usagers sont aussi des travailleurs, qui ont conscience qu’ils sont dans un camp et que la Justice et le gouvernement ne sont pas dans le même camp qu’eux.   

La Rochelle, Argenteuil : la lutte patronale de maires contre les travailleurs territoriaux. Un article sur La Rochelle dans le dernier numéro de notre hebdomadaire



La Rochelle : Le Point au secours du maire

Depuis qu’il tente d’imposer aux fonctionnaires territoriaux une augmentation non rémunérée du temps de travail, le maire de La Rochelle, Jean-François Fountaine, ne peut plus montrer son nez à une réunion sans y être pris à partie par des dizaines de travailleurs en colère.
         Après deux conseils municipaux perturbés ou annulés, il a même été obligé de réserver une salle de réunion, en cachette du service municipal de réservation des salles.
         Alors, l’hebdomadaire Le Point du 21 janvier est venu à son secours, dans un article de cinq pages, concentré de haine antiouvrière, dont la une a été placardée sur affichettes dans les rues de la ville.
         Le maire « ose demander » aux territoriaux d’effectuer « les 1 607 h légales », ironise l’article, qui oublie seulement de préciser que ces 1 607 heures ne sont qu’un maximum légal. Et, comme ces travailleurs avaient obtenu lors des négociations des 35 heures un temps de travail annuel de 1 525 heures environ, la journaliste écrit même, dans un encart en gras : « Cela fait quatorze ans que les fonctionnaires de La Rochelle prennent des jours de vacances dans l’illégalité », mensonge éhonté que même la presse régionale favorable au maire n’avait pas proféré aussi ouvertement. Quant au maire, l’article, flagorneur, le qualifie d’« ancien navigateur de haut niveau habitué à dompter les bourrasques ».
         Mais au fait, à qui appartient Le Point ? Quelle surprise ! À la holding Artémis – c’est-à-dire au milliardaire François Pinault – qui en juillet 2 015 est entrée au capital de l’entreprise du maire de La Rochelle, Fountaine-Pajot (440 salariés, 50 millions d’euros de chiffre d’affaires).
         C’est une leçon à retenir : pour les bourgeois comme le maire Fountaine, comme pour la presse qui leur est liée, il n’y a pas d’acquis sociaux. Dans le vocabulaire patronal, les conquêtes ouvrières deviennent même parfois des « avantages illégaux », et dans tous les cas elles doivent être reprises. Sauf si leurs projets sont mis en échec par les travailleurs en lutte, comme c’est le cas jusqu’ici à La Rochelle.

                                                                 Correspondant LO