Gaza
sous les bombes : un massacre inacceptable
Depuis maintenant plus de deux
semaines, le pilonnage de la bande de Gaza n’a connu de cesse, laissant chaque
jour son lot de morts et de blessés, dont la quasi-totalité est constituée
d’enfants, de femmes, de cette population civile, comme on dit, dont on peut
difficilement prétendre qu’elle constitue une menace pour la population
israélienne. Et tout laisse penser que ce n’est pas terminé.
Comment
croire les laborieuses justifications des autorités israéliennes qui prétendent
que ce massacre serait nécessaire et qu’Israël serait en état de légitime
défense afin d’assurer la sécurité des habitants de ce pays ? Comment
admettre que ces bombardements venus d’abord du ciel et de la mer, auxquels
s’est désormais ajoutée l’intervention terrestre, puissent servir à détruire
les tunnels que le Hamas aurait creusés pour envahir Israël ? Personne de
bonne foi ne peut se laisser abuser par de telles fables.
Non,
l’objectif réel du gouvernement israélien n’est pas d’assurer la sécurité de
son pays et de ceux qui vivent sur son sol. Au contraire ! Cette politique
est une politique terroriste au plein sens du terme puisqu’elle vise à
terroriser les Palestiniens dans leur ensemble. Elle aura pour conséquence
d’alimenter une colère qui fournira de nouveaux bataillons prêts à se venger.
Au bout du compte, ceux qui compromettent, sans doute pour des décennies, la
sécurité en Israël, ce sont les dirigeants d’Israël eux-mêmes.
Mais
s’ils peuvent s’autoriser un tel acharnement meurtrier, c’est qu’ils savent
qu’ils n’auront pas à se heurter à l’opposition des dirigeants des grandes
puissances. Obama vient de réaffirmer qu’il comprenait que le gouvernement
israélien se défende mais qu’il lui demandait de « minimiser ses
bombardements ». À combien de victimes quotidiennes ce représentant de
l’impérialisme américain estime-t-il que les massacres seraient
tolérables ?
Le
gouvernement français est sur la même longueur d’onde. Il vient de le montrer
une nouvelle fois, d’une façon dérisoire mais combien significative, en
interdisant, à Paris puis à Sarcelles, des manifestations de protestation
contre l’intervention israélienne à Gaza. Afin « d’éviter des désordres
et de combattre l’antisémitisme », a-t-il osé affirmer avant même que
ces manifestations aient eu lieu. On a pu mesurer les résultats d’une telle
décision ! Puis, le lendemain, il s’est servi du même prétexte pour
condamner ces manifestations alors qu’il est le premier responsable des désordres
qui se sont produits.
Personne,
absolument personne, ne peut justifier l’antisémitisme, ni aucun racisme d’où
qu’il vienne. Il faut s’opposer à tous ceux qui propagent et cultivent, que ce
soit par inconscience ou par calcul, ces poisons démagogiques.
Mais
quand Valls et ses compères du gouvernement s’érigent en vertueux représentants
d’un tel combat, on est perplexe. Valls qui, quand il se proclamait
ostensiblement le « premier flic de France », cultivait le
racisme contre les Roms, n’est pas le mieux qualifié pour donner des leçons de
morale dans ce domaine.
Est-il
nécessaire de rappeler que ce qui fournit le principal aliment aujourd’hui à
l’antisémitisme de par le monde, ce ne sont pas les manifestants qui proclament
légitimement leur indignation devant les massacres de toute une population,
mais les massacreurs eux-mêmes et leurs soutiens internationaux. Comme Valls et
Hollande.
Il y a
sans doute, parmi les diverses raisons qui ont motivé ce gouvernement pour
interdire de manifester, la dérisoire préoccupation de Valls de cultiver sa
posture d’homme ferme et intraitable, histoire, du même coup, de faire les yeux
doux à ce que l’on appelle l’électorat juif. Cela rend encore plus odieuse
cette décision gouvernementale.
Quoi
qu’il en soit, personne ne peut rester indifférent ou neutre devant ce qui se
passe aujourd’hui au Moyen-Orient sous nos yeux, puisqu’on peut suivre
quasiment en temps réel, à travers les images diffusées par les télévisions du
monde entier, les bombardements et leurs sinistres effets.
Des
massacres, il y en d’autres par le monde aujourd’hui, tout aussi insupportables
et révoltants. Il faut les dénoncer et surtout dénoncer les dirigeants
politiques qui en sont, directement ou indirectement, responsables.
Mais
cela n’est pas une raison pour se taire et cesser de faire entendre les
protestations contre le carnage perpétré de sang-froid par l’État israélien et
son armée.