mercredi 16 juillet 2014

P comme profits pour le patronat, P comme pénibilité pour les travailleurs


Durs avec le monde du travail, doux avec le patronat

 Un texte  de « l’aile dite gauche des députés PS » a été diffusé il y a quelques jours dénonçant la reculade gouvernementale sur le dossier de la « pénibilité ». On y trouve les grandes découvertes suivantes.
           « Sur ce dossier emblématique et tout au long de nos travaux, nous avons fait un double constat : la volonté commune de toutes les organisations salariales d'aboutir et l'hostilité, perceptible dès la publication du rapport Moreau sur les retraites, des organisations patronales ».

         « Le travail de sape des organisations patronales n'a jamais faibli jusqu'à l'appel adressé au président de la République et au premier ministre dans Le Journal du Dimanche du 28 juin 2014. »

« quatre facteurs de pénibilité seulement seront pris en compte au 1er janvier 2015 - date d'entrée en vigueur de la loi - renvoyant à plus tard notamment les postures pénibles et la manutention lourde ou les risques chimiques »…

Effectivement, effectivement, tout cela à l’image de la politique patronale sans fard du gouvernement.

Parmi les signataires du texte, il y a un dénommé « Doucet ». Que Valls se rassure. Il s’agissait de Sandrine, de la Gironde. Son homonyme d’Argenteuil ne l’a pas trahi.

P comme patronat, P comme PS


Ca vole haut pour les patrons

Sous le prétexte de rembourser la dette, le gouvernement a annoncé la privatisation des aéroports de province. L’aéroport de Toulouse serait le premier de la liste. L’Etat vend les bijoux de famille pour essayer de se renflouer. Mais s’il peut le faire, c’est qu’il y a des acheteurs, les banquiers ou des bétonneurs comme Vinci, qui sont à l’affût pour profiter.

Privatisation ou prise de participation, les actionnaires ont toutes libertés pour faire leur marché.


Hollande n’en perd pas une

Lors de la traditionnelle interview du 14 juillet, Hollande a défendu sa politique et tous les cadeaux faits au grand patronat depuis deux ans. « Pas une minute ne sera perdue » jusqu’à la fin de son mandat pour cette politique. Et de confirmer qu’il entend « assouplir » les seuils sociaux dans les entreprises avant la fin de l’année, seuils qui jusqu’à présents imposaient la mise en place d’un certain nombre d’organismes paritaires.

Pour servir les bourgeois, le PS est au garde-à-vous, jours de fête inclus.

mardi 15 juillet 2014

Argenteuil, délégation de service public, "patrimoine", Education et "rythmes"



Marchés forains d’Argenteuil : loin de l’avis de la population, des commerçants…

Le principe de la délégation de service public des marchés forains a été confirmé sous la municipalité précédente. Cette délégation permet qu’une entreprise privée ait la concession de la gestion des marchés (Héloïse, Champioux,…) qui pourrait tout aussi bien être organisée directement par la municipalité elle-même. Le conseil municipal de vendredi doit maintenant désigner l’entreprise délégataire.
         Bien évidemment, il y a un savant calcul pour départager les concurrents.
        
De grands absents dans les critères : le point de vue des usagers, et en premier lieu des commerçants qui sont pourtant en première ligne !

 
Chaud bouillant

Autant, le plus souvent, dans la société actuelle, on n’informe pas et on ne concerte pas sur l’essentiel (voir la brève ci-dessus), autant on peut concerter et informer sur des broutilles. Cela s’appelle la démocratie, la démocratie bourgeoise plus exactement.
         Le « bouquet final » (puisque la question des feux d’artifice est à l’honneur à Argenteuil) de ce conseil portera sur une question centrale s’il en est pour l’avenir de la population : la commercialisation de « mugs » dans le cadre de la valorisation du patrimoine artistique local.

         Lors du dernier conseil, il s’agissait de la commercialisation de cartes postales et de timbres, avec le même objectif.
         Pour les suivants, il y a encore, les fanions, les petites cuillères, les dés à coudre, à l’infini,…

         On s’attend à de belles empoignades lors de la discussion de ce point capital.


Il y a celui qui entraîne les autres dans la fosse, mais il y a aussi celui qui l’y a poussé en premier

Dans la lettre du député distribuée ces derniers jours, son ancien adjoint aux affaires scolaires revient sur la question de la future rentrée dans un article au titre sans équivoque : « Rentrée scolaire : l’irresponsabilité de M Mothron ».

         Le moins que l’on puisse dire est qu’effectivement celui-ci n’a vraiment pas été à la hauteur, s’est cassé les dents avec les conséquences néfastes que l’on peut anticiper pour les parents et les personnels.

         Mais à ces messieurs qui jouent aujourd’hui les messieurs propres, il faut tout de même rappeler deux choses. La première est que la concertation qu’ils revendiquent avait été largement contestée. La seconde, surtout, c’est que cette immense usine à gaz des « rythmes scolaires » a été engagée par un ministre PS dans le cadre de son plan de carrière, et soutenue, quels que soient ses états d’âme, par l’ancien maire d’Argenteuil, comme député soutenant sans ciller le gouvernement PS !

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprise du 14.07.14.


Les assassins d’un peuple

 Alors que les télévisions du monde entier faisaient de la coupe du monde de football un spectacle planétaire, le territoire de Gaza était noyé sous les bombes de l’aviation israélienne. Ce petit territoire laissé par l’État d’Israël aux Palestiniens est une des régions du monde les plus densément peuplées. L’expression « bombardements ciblés » n’est qu’hypocrisie. Parmi les centaines de victimes, morts ou grièvement blessés, il y a nécessairement une majorité de civils, et on retire des corps ensanglantés d’enfants des ruines de leur maison.

Le point de départ de l’enchaînement de la violence – l’assassinat de trois jeunes Israéliens suivi de l’exécution d’un jeune Palestinien – a été l’étincelle qui a fait exploser une fois de plus le baril de poudre israélo-palestinien. C’est le énième épisode d’une guerre d’oppression menée depuis plusieurs décennies par l’État d’Israël, soutenu par toutes les grandes puissances contre un peuple palestinien parqué dans des territoires dispersés, soumis à boycott, entourés de murs et de barbelés. Un peuple privé de tout droit, soumis à des vexations incessantes.

Cela fait des décennies que sur un petit territoire – l’équivalent de trois départements en France – où coexistent deux peuples, il y en a un, les Palestiniens, qui est enfermé dans une prison à ciel ouvert dans son propre pays, tandis que l’autre, les Israéliens, est transformé en gardien de prison.

L’État d’Israël a beau posséder une des armées les plus modernes et les plus efficaces (avions, hélicoptères, drones), il n’arrive pas à étouffer les révoltes successives du peuple opprimé. Il n’a réussi qu’à susciter, du côté des Palestiniens, des organisations qu’il dénonce comme terroristes car elles utilisent à petite échelle les mêmes méthodes dont il use, lui, à grande échelle.

L’ampleur de la répression a amené des dirigeants des puissances impérialistes, parmi lesquelles la nôtre, à prononcer quelques phrases de feinte indignation. Le Drian, ministre français de la Défense, a recommandé benoitement à son compère israélien de « faire preuve de mesure dans sa riposte ». Une nouvelle série de conférences internationales est convoquée pour pérorer sur la paix pendant que les bombes continuent à tuer…

L’attitude des dirigeants de l’Occident impérialiste ne relève pas seulement de l’hypocrisie. Et ce n’est surtout pas une politique de l’autruche. Leur politique est sciemment menée, et de longue date.

Les chefs d’État se succèdent aux États-Unis, en France, au Royaume-Uni, le parti démocrate prend la relève du parti républicain, la gauche celle de la droite, les conservateurs celle des travaillistes, mais pour mener avec constance la même politique. Dans ce Moyen-Orient à l’emplacement stratégique, dont nombre de régions sont gorgées de pétrole, la politique des grandes puissances impérialistes a toujours été de diviser pour régner, de morceler les populations, de dresser les États les uns contre les autres, afin de sauvegarder la mainmise de leurs grands trusts sur les ressources.

Leur politique a toujours été de lâcher une part des énormes richesses accumulées à des potentats locaux, de leur vendre des armes pour mener la guerre les uns contre les autres et, surtout, à leurs propres peuples qui crèvent de pauvreté.

Dans ce jeu de division, l’État d’Israël a toujours joué un rôle particulier. Il est l’allié et le bras armé le plus fiable de l’impérialisme contre les peuples arabes voisins. De surcroît, il permet aux régimes arabes les plus dévoués eux-mêmes à l’impérialisme, comme l’Arabie saoudite ou les émirats du pétrole, de dissimuler leur politique réactionnaire derrière des déclamations contre Israël. Voilà la réalité des rapports impérialistes qui sont derrière les affrontements fratricides entre deux peuples entremêlés dont l’écrasante majorité aurait tout intérêt à une cohabitation fraternelle.

Regardons les images que rapporte la télévision, de ces enfants, femmes et hommes, aux yeux hagards, qui fuient les bombardements. Pour éloigné que soit le Moyen-Orient, il n’en est pas moins bien près de nous.

Le foyer de tension qu’il est n’a de spécifique que sa permanence. Mais de l’Irak à l’Afrique en passant par la Syrie, combien d’autres zones de guerre surgissent, où des peuples ou des fractions de population sont jetés les uns contre les autres au nom du nationalisme, de l’ethnisme ou de la religion ? Même lorsqu’un impérialisme se pose en pacificateur, comme le nôtre en Centrafrique ou au Mali, il est en fait un pompier pyromane.

Le capitalisme, ce n’est pas seulement l’exploitation, l’oppression, l’accroissement des inégalités, c’est aussi l’impérialisme. Les guerres dont il est porteur menacent toute l’humanité.

lundi 14 juillet 2014

Argenteuil - rentrée scolaire : une incroyable légèreté


Gouverner c’est prévoir ?

          La nouvelle municipalité, en voulant jouer les fiers-à-bras, et n’allant pas jusqu’au bout de sa posture, s’est mise dans de beaux draps dans l’affaire de la semaine scolaire. Très exactement, le maire n’ayant ni enfant à conduire à l’école ni étant un  des agents municipaux « impactés » (comme ces gens-là disent) par la réforme, a mis les autres dans de beaux draps.
         C’est, dans ce cadre, un message bien étonnant qui a été porté ces jours derniers à la connaissance de tous par le directeur général des services, le chef de l’appareil municipal. L’essentiel est dans cet extrait suivant dont nous soulignons seulement en gras les traits saillants :
"Vous êtes animateur, ATSEM, ASPE, gardien, ASEL, éducateur sportif, bibliothécaire : votre travail quotidien est forcément impacté par cette modification et vous êtes sans doute inquiet."
"Vous êtes parent et vous ne savez pas comment vous pourrez conjuguer harmonieusement vos vies professionnelles et familiales." "Je comprends votre inquiétude et je la partage. Nous devons démontrer la force du service public et sa capacité à répondre rapidement et efficacement à cet environnement incertain." "C’est pourquoi j’ai reçu ce jour, avec Monsieur Clavel, conseiller municipal délégué au personnel, chacune des organisations syndicales afin de partager avec elles l’état d’avancement de notre réflexion ; notre grande inconnue est la quantité de parents et donc d’enfants qui modifieront leurs habitudes et qui viendront (ou pas) gonfler les effectifs des accueils le matin ou le soir ou encore le mercredi après-midi."
"Je me suis engagé à tenir un CTP extraordinaire le 17 juillet prochain, afin que chaque agent directement concerné puisse dans les jours qui suivront, être personnellement informé par écrit de son lieu de travail et de ses horaires de rentrée. Je m’engage à ce qu’un dialogue social de qualité se poursuive malgré la saison estivale et les départs en congés de la plupart d’entre nous."
         Ce monsieur est arrivé le 1er juin et n’est pas responsable des décisions politiques. Mais qu’est-ce que cela change qu’il reconnaisse que la situation va poser des problèmes importants et avoir des conséquences sur le travail et donc la vie de très nombreux agents municipaux !
         Annoncés il y a deux mois, les changements n’auraient certes pas permis les effets de manche et une posture de réfractaire, mais cela aurait permis ne serait-ce que de connaître le nombre de parents et donc d’enfants désirant rejoindre les effectifs d’accueil du matin ou du soir ou encore le mercredi après-midi, avec toutes les conséquences en chaîne que cela induit !
Il faut vraiment que la population se convainque qu’elle doit prendre ses affaires en main. Laisser la société à des dirigeants qui se pensent inamovibles parce qu’élus un jour pour x années mène aussi la société dans le mur.
         Pour une posture qui ressemble à un caprice, le sort d’une fraction notable de la population est ainsi brutalisé. La première réaction est de montrer qu’elle n’est vraiment pas d’accord.   

         Rien ne doit se faire au détriment des personnels.

"Je me suis engagé à tenir un CTP extraordinaire le 17 juillet prochain, afin que chaque agent directement concerné puisse dans les jours qui suivront, être personnellement informé par écrit de son lieu de travail et de ses horaires de rentrée."
         Le comité technique paritaire est une instance qui réunit les représentants de la municipalité et les délégués du personnel pour cette instance. Elle est en charge de « discuter » les réorganisations de l’administration municipale.
         Le responsable des services s’engage, si l’on comprend bien, à ce que chaque agent concerné par les changements soit personnellement informé, « dans les jours qui suivront », de ce qui va ou pas changer pour lui.
         Il n’est pas question que cette réforme faite à la hussarde se fasse au détriment de quiconque.
         Ce qu’entend imposer la direction a une dimension individuelle, certes, mais la réaction doit être collective.
         En portant l’ensemble des refus et des revendications individuelles, l’action collective peut seule permettre que nul ne soit lésé dans une affaire dont les personnels ne sont pas responsables.