Notre commune compte 37 % de logements sociaux. Il n’empêche qu’il existe actuellement sur Argenteuil près de 7 500 dossiers en instance de demandes de logements. Grâce au rétablissement d’un service municipal de l’habitat, la municipalité peut bon an mal an donner satisfaction tout au plus à quelques centaines de ces milliers de demandeurs. Autant dire que le manque de logements sociaux est durement ressenti sur la ville et qu’évidemment, l’Etat est aux abonnés absents.
Pourtant, c’est vers nous que se tourne le préfet du Val d’Oise. Sous prétexte de résoudre des demandes liées à la loi Dalo, demandes qui lui parviennent de toute la région parisienne, le préfet ne compte pas imposer la construction de logements aux communes riches. Je pense à Enghien-les-bains, par exemple, que nous avions visitée lors du rallye pour la défense du logement social et qui ne possède que 2% de logements sociaux. Non, le préfet veut imposer à des communes populaires comme la nôtre, ou comme Bezons, des attributions de logements selon la loi Dalo, prioritaires sur toute autre demande. Dans le contexte de pénurie de logements qui est le nôtre et de sur-densité de population dans des grands ensembles où la vie des plus modestes est déjà difficile, cela signifie des difficultés supplémentaires et pas de solutions.
Dans le cadre de cette charte de mixité sociale, l’appel au préfet ne changera rien. Le préfet ne fait que traduire dans notre département la politique du gouvernement, qui se moque de faire respecter sa loi sur les 20% minimum de logements sociaux ou celle du Droit opposable au logement. J’ajouterai cependant qu’à Lutte Ouvrière, nous ne défendons pas la mixité sociale, qui consisterait à faire vivre ensemble riches et moins riches avec les pauvres, sans rien changer sur le fond. Nous militons pour la disparition de la pauvreté et pour l’égalité sociale.
Mais si nous votons cette motion, c’est donc surtout pour dénoncer une fois de plus le manque criant de logements, et sans aucune illusion sur son efficacité vis-à-vis du préfet !
Les élus Lutte Ouvrière