Education : une politique inacceptable
Les principaux syndicats de
l’Éducation ont appelé étudiants, lycéens et enseignants à faire grève et à
manifester le 1er février contre la nouvelle procédure d’inscription
aux études après le baccalauréat, appelée Parcourssup. Celle-ci renforce en
effet la sélection à l’entrée de l’université.
Une autre journée de grève est
prévue le 6 février, pour protester contre les baisses de moyens en heures et
en postes dans l’enseignement. Lycées bloqués, assemblées générales dans les
facultés, mobilisation des parents et des enseignants contre les fermetures de
classes : la politique du gouvernement en matière d’éducation fait des remous,
et pour cause.
Il essaie de masquer les coupes
claires faites dans les écoles, collèges et lycées sous une avalanche de
déclarations rassurantes. Mais quelle est la réalité ? Pour le second degré par
exemple, 26 000 élèves supplémentaires sont attendus, mais il n’est pas prévu
dans le budget de créer le nombre de postes d’enseignants nécessaire pour
permettre aux jeunes d’étudier dans de bonnes conditions, c’est-à-dire dans des
classes à petit effectif. Le gouvernement bricole, prend des heures ici et les
donne là pour colmater des brèches.
Ainsi un certain nombre
d’académies sont touchées par la baisse des moyens, et ce alors qu’elles
regroupent un grand nombre d’établissements situés en zone d’éducation
prioritaire. L’académie de Lille perd l’équivalent de 136 emplois, celle
d’Amiens en perd 91, celle de Caen 87. Le gouvernement supprime des postes dans
ces académies pour les donner à celles qui connaissent une forte augmentation démographique,
sans que cela suffise pour répondre aux besoins. Dans l’académie de Créteil en
région parisienne, il est prévu 3 519 élèves de plus pour la rentrée 2018. Il
faudrait par conséquent créer 158 emplois, et non 91 comme c’est programmé, ne
serait-ce que pour maintenir le taux d’encadrement prévu en 2017 ; faute de
quoi les classes seront surchargées.
Le ministre de l’Éducation
nationale dit donner la priorité au dédoublement dans les classes de CP et CE1.
C’est d’ailleurs au nom de cette nécessité qu’il justifie les diminutions de
moyens partout ailleurs. Mais cela reste de la publicité… mensongère. Dans le
Val-de-Marne, 170 postes seraient créés, prétendument, pour ces dédoublements,
afin de réduire les effectifs des classes, alors que, selon les syndicats, il
en faudrait 250. Le ministère ose présenter comme une solution de supprimer les
décharges des directrices et directeurs d’écoles, qui leur permettent d’être
remplacés devant leur classe – souvent seulement pour la moitié du temps – pour
s’occuper de la multitude de problèmes administratifs.
Les économies sont faites sur
tous les emplois, y compris les emplois non enseignants, tout aussi nécessaires
que les autres pour faire tourner les établissements scolaires. Nationalement,
une suppression de 200 postes administratifs est prévue, alors que les services
des rectorats fonctionnent déjà avec difficulté.
Tout ce que le gouvernement
envisage, de la maternelle à l’université, est de consacrer toujours moins de
budget, quelles qu’en soient les conséquences pour l’éducation de la jeunesse,
et en particulier celle des classes populaires. Les raisons de faire grève et
de manifester ne manquent pas.
Aline
RETESSE (Lutte ouvrière n°2583)