dimanche 13 décembre 2015

Deuxième tour des élections régionales : le communiqué de Lutte ouvrière de ce 13.12.15.



Après le deuxième tour des élections régionales
Communiqué
13/12/2015

Bien qu’en situation de l’emporter dans au moins trois régions, le Front national n’est parvenu à en conquérir aucune. Comme le montre la participation en hausse, il y a eu, dans toutes les régions, un réflexe de rejet du Front national.
         Dans l’éventail des partis bourgeois, le FN est le plus réactionnaire qui soit. Il distille le poison de la division dans le monde ouvrier et une fraction importante de l’électorat en est consciente.
         Parmi ceux qui craignaient que le FN prenne une région, c’est donc un soulagement, mais un soulagement qui risque d’être de courte durée.
         Il faudrait être naïf pour croire que la victoire d’Estrosi en Paca ou celle de Bertrand dans le Nord protège les habitants de ces régions des idées crasses du FN. Si le Front national ne l’a pas emporté au second tour, il atteint dans toutes ces régions des scores très élevés.
         La montée du FN pèsera sur la vie politique et sociale. D’autant plus que la droite comme le PS en amplifieront la pression, engagés qu’ils sont dans la compétition pour regagner l’électorat du FN, en reprenant son discours sécuritaire et réactionnaire.
         Le PS se félicite d’avoir fait barrage au FN en retirant ses listes dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte d'Azur et en appelant à voter pour la droite, y compris dans le Grand Est où le notable socialiste avait, contre les consignes du PS, refusé de se faire harakiri. Et, tout cela, au nom de la défense des valeurs de la République.
         Elle est belle, leur République, qui ne laisse à l'électorat que le choix entre la droite et l'extrême droite, c'est-à-dire entre pire et pire encore ! Elle est belle, leur démocratie où le summum du courage politique est d’abdiquer et de renier ses idées !
         Même la direction du PC s’est couchée devant les hommes de droite. Pendant des années, elle a expliqué qu’il fallait à tout prix « battre la droite ». En 2012, pour battre Sarkozy, elle a appelé à voter Hollande au second tour de la présidentielle. Et voilà qu'elle vient de contribuer à faire élire un Estrosi et un Bertrand, deux hommes de droite parmi les plus détestables !
         Et faut-il rappeler que la gauche gouvernementale avait déjà appelé à voter Chirac en 2002 en brandissant la nécessité de faire barrage à Le Pen, qui n'avait pourtant, à l'époque, aucune chance d'être élu ?
         De trahison en abdication, la gauche a fini par déboussoler et écœurer son propre électorat. Une majorité de cet électorat populaire a pris l'habitude de se réfugier dans l'abstention.  Mais une minorité croissante a remplacé ses illusions dans les partis de gauche par celle, plus grave, du FN.
         Le Front National se pose en alternative alors qu'il n'a rien d'autre à vendre, comme programme politique, que son chauvinisme, sa haine de l'étranger et ses préjugés crasses. Pour le reste, il aspire, comme les autres, à gouverner pour le compte du grand patronat et des banquiers. Car malgré ses slogans démagogiques en direction des travailleurs, il est d’abord et avant tout un défenseur de l’ordre bourgeois.
         Un des pires poisons que la gauche gouvernementale a distillés depuis des décennies parmi le monde du travail, c'est l'espoir qu'ils peuvent changer leur vie en votant bien. Là est la tromperie fondamentale. Le sort des travailleurs ne dépend pas des pantins que les exploités ont le droit d’élire et qui s'agitent sur le devant de la scène politique. Il dépend du pouvoir de la grande bourgeoisie, de ceux qui détiennent le capital et dominent la vie économique.
         Les partis qui ne combattent pas cet ordre social, le pouvoir du grand patronat et de la finance, ne peuvent que trahir les promesses qu'ils font aux classes populaires. C'est ainsi de tout temps, et plus encore en cette période de crise de l'économie capitaliste où cette minorité ne peut prospérer qu'en poussant encore plus les exploités dans la pauvreté. 
         Alors, il n'y a ni à se réjouir ni à s’attrister de ce énième épisode électoral. La force des travailleurs n'est pas dans les urnes, mais sur le terrain, dans les entreprises qu’ils font fonctionner, dans les quartiers populaires. Leur sort ne dépend pas de résultats électoraux, mais de leur capacité à se battre collectivement avec leurs armes de classe, les grèves et les manifestations.
         Individu par individu et, même, entreprise par entreprise, les travailleurs ne font pas le poids face à la puissance du grand capital. Tous ensemble, ils représentent une force invincible. Mais ils ne peuvent se battre efficacement que s'ils rejettent toute illusion dans les politiciens de la bourgeoisie et s’ils savent clairement qui sont leurs ennemis, même lorsqu'ils se déguisent en faux amis. C'est de cette prise de conscience des travailleurs que dépend leur capacité à se défendre contre les attaques de la grande bourgeoisie et à mettre fin au règne du capital.

Métropole du Grand Paris et Argenteuil : les grandes illusions du maire



Une réalité bien plus sombre

En cette fin d’année, le maire d’Argenteuil est un homme heureux. Au moins, il fait « comme si » dans sa dernière lettre d’information consacrée pour l’essentiel à l’intégration de la commune à la Métropole du Grand Paris à compter du 1er janvier prochain. « C’était « notre grand Pari » 2015. C’est aujourd’hui « Pari gagné »… ». Rien de moins.

Illusions géographiques

« En intégrant la Métropole du Grand Paris, le 1er janvier prochain, Argenteuil s’inscrira en effet dans un territoire à ambition mondiale ». Suit tous les atouts de ce territoire dont nous vous passons le détail.
         Mais Argenteuil ne l’était pas déjà un peu, beaucoup, inscrit dans ce territoire du bassin parisien depuis… quelques siècles ? Seulement, il l’a toujours été, mais à la périphérie, voire à la marge, et c’est bien là un des problèmes..

Ses bonnes résolutions pour 2016

« Aussi, il convient, dès aujourd’hui, de nous rassembler, de nous unir et d’agir ensemble ». Comme c’est joli.
         Plus loin dans sa lettre, chassez le naturel, il revient au galop : « Les  responsables actuels ont transformé la CAAB en collectivité dépensière, obnubilée par une communication démesurée, aux services désorganisés ». Rien que cela !
         C’est sa façon de renforcer les liens de tous ?

Imbroglio
          
Compétences gérées par le futur territoire T5 : « équipements sportifs et culturels »,…
         Compétence Ville d’Argenteuil : actions culturelles, sports,…

         Compétence T5 : plan local d’urbanisme (PLU),…
         Compétence Ville : permis de construire,…
         C’est bien cohérent tout cela ?
         Cela ne risque pas plutôt de donner cela entre la commune et son nouveau Territoire T5 ?



Incohérence :

« Cette disparition (de l’Agglo) marquera la fin d’une structure pourtant créée en 2006 par Georges Mothron ».
         Plus loin : « Ce transfert (vers la Ville) signifie le retour de la proximité, de la réactivité et du suivi des demandes ».
         Il n’avait pas pensé à cela en 2006, Georges Mothron ?

Il croit toujours au Père Noël !

« En intégrant le Grand Paris, nous pourrons également nous appuyer sur la solidarité des autres communes de la Métropole… ».
         Ah bon, Neuilly, le Vésinet, Saint-Cloud, Paris VIIIème, Le Seizième, sont bien les dames-patronnesses que l’on connaît ?
         Carnets à la main, elles n’attendent que le 1er janvier pour faire le gros chèque à Argenteuil que son maire envisage comme un grand enfant attendant ses étrennes.

Etat d’urgence : nouvelles… mauvaises



Conseil d'Etat… d’urgence

Sept militants écologistes, qui n'ont, c'est évident, rien à voir avec le terrorisme, ont contesté devant le Conseil d'Etat la mesure d'assignation à résidence qui les frappe depuis près de 3 semaines. Mais le Conseil d'Etat n'a pas voulu contredire le gouvernement. Il a validé l'assignation qui impose aux militants de pointer 3 ou 4 fois par jour au commissariat et de rester  dans leur commune le reste du temps.
         Ces militants entendaient manifester pour dénoncer la mascarade de la COP21. La liberté, selon le PS au pouvoir, c'est garde-à-vous et silence dans les rangs.

Les méprises collatérales de l'état d'urgence

 « Une méprise commise sur la base d’une information assez inquiétante »… Voilà comment s'excuse le ministère de l'intérieur à propos d'un homme, injustement fiché "S", assigné à résidence trois semaines, et qui s’est vu forcer sa porte par des policiers en armes.
         Il se trouve que l'« information assez inquiétante » et complètement fausse, à la base de cette méprise, provenait de son ex-employeur, Véolia, avec lequel il était en conflit depuis longtemps après avoir contracté une maladie au travail.
         Il y a urgence d’imposer la fin de cet « état d’urgence » délirant.