lundi 24 juin 2013

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière

Chômage, pouvoir d’achat, retraite, la coupe se remplit : elle finira par déborder !

Emploi, salaires, retraites, compétitivité, TVA : sur tous ces sujets, il n’y a aucune différence entre la politique menée par Hollande et celle que menait Sarkozy, si ce n’est dans la méthode affichée. A la différence de la droite, qui assumait ses attaques contre les classes populaires, le gouvernement socialiste est plus hypocrite. Comme la réforme du code du travail, la réforme des retraites doit, dit-il, être le fruit du « dialogue social » et de la « concertation ». Quelle mascarade !
     Le gouvernement n’a peut-être pas arrêté toutes les modalités de sa future réforme, mais il en a décidé l’essentiel : la durée de cotisation sera augmentée pour tout le monde, jusqu’à 43 ou 44 années. Les confédérations syndicales et le patronat peuvent discuter pendant des semaines et s’empailler sur des détails, le recul est décidé et programmé par le gouvernement. La date du vote à l’Assemblée est même peut-être fixée. Il ne manque plus que l’enrobage.
     Parce que le gouvernement réfléchit à des aménagements pour les jeunes, les femmes et les métiers pénibles, il parle de réforme « juste ». Mais ce qu’il donnera d’une main, il le reprendra de l’autre car en augmentant la durée de cotisation pour tous, c’est bien tous les travailleurs qui reculeront !
     Quant à prétendre que cette réforme n’aurait rien à voir avec celle de Sarkozy car l’âge de départ ne sera pas touché, c’est se moquer du monde ! Avec 43 ou 44 annuités de cotisation, il faudrait commencer à travailler à 19 et 18 ans pour toucher une retraite complète à 62 ans. Faut-il rappeler qu’un jeune de moins de 25 ans sur quatre est aujourd’hui au chômage ?
     Ce discours sur une réforme « juste » est de la poudre aux yeux. Que le gouvernement parvienne ou pas à entraîner dans son jeu les confédérations syndicales ne rendra pas cette attaque meilleure.
      « Nous vivons plus longtemps, nous pouvons travailler plus longtemps », entend-on du matin au soir. Mais avant de forcer les salariés à travailler jusqu’à 65 ou 67 ans, il faudrait embaucher les chômeurs. Et que dire des centaines de milliers de femmes et d’hommes qui ne « peuvent » pas travailler plus longtemps parce qu’ils sont licenciés, malades ou en invalidité bien avant 60 ans.
     « Nous pouvons travailler plus longtemps » Mais qui parle au nom de ce « nous » ? Des sénateurs ? Des ministres ? Des grands patrons ? Eh bien, il faut croire que ce n’est pas le travail qui les use ! Sur le terrain de l’espérance de vie, « nous » ne sommes pas du tout égaux : entre un cadre et un ouvrier, il y a sept ans d’espérance de vie en moins.
     Et ces chiffres ne disent rien de l’état de santé ! Tous les retraités ne se portent pas aussi bien que les seniors montrés dans les publicités, et c’est sans même parler des travailleurs qui ont eu des métiers pénibles, de ceux qui ont travaillé avec des horaires décalés ou de nuit. C’est sans parler de ceux qui ont été empoisonnés au travail, par l’amiante ou d’autres produits toxiques.
     Oui, l’espérance de vie augmente, et alors ? Tout au long des 19ème et 20ème siècles, l’espérance de vie s’est accrue et c’est allé de pair avec la réduction du temps de travail. Et on voudrait nous faire croire que ce n’est plus possible ! Aujourd’hui, la société part de plus haut, les richesses et les progrès se sont accumulés et continuent à s’accumuler malgré la crise.
     Les travailleurs sont bien placés pour savoir que, même en étant moins nombreux sur les lignes de montage, dans les ateliers ou les bureaux, ils produisent plus. C’est le fruit du progrès mais aussi de l’exploitation, du travail plus intense, des cadences plus dures. Les experts économiques font mine d’oublier les gains de productivité, mais les travailleurs la sentent, eux, dans leurs muscles, leur dos et leurs articulations.
     Les travailleurs ne sont pas dupes des mensonges du gouvernement et de ces experts qui nous font la leçon du matin au soir. Tous ces gens là ne sont experts qu’en sacrifices à imposer aux travailleurs ! À force de mentir, ils feront éclater la colère.
Au Brésil, les manifestations monstres montrent que cette colère peut éclater sans prévenir car les travailleurs ne sont pas prêts à tout supporter. Comme au Brésil, il faut dire « ça suffit » ! On ne peut plus laisser les dirigeants s’en prendre à ce qui est le plus vital pour la population alors que l’argent est dilapidé dans une gabegie financière !

     Il manquera 20 milliards en 2020 pour les retraites ? Que le gouvernement commence par faire payer aux riches les 60 milliards d’évasion fiscale qu’ils doivent chaque année !

Face aux progrès de l'extrême-droite, opposer la lutte de classe

Face aux progrès de l'extrême-droite, opposer la lutte de classe

L’élection législative partielle de Villeneuve-Sur-Lot, l’ex-circonscription de Cahuzac, confirme la progression électorale du Front National. Son candidat, certes battu, double ses voix entre les deux tours montrant ainsi l’inanité des appels au « Front républicain » qui revient à chaque fois à présenter aux électeurs de gauche la droite dite « républicaine » comme un bouclier contre l’extrême droite. En outre, le PS, battu dès le 1er tour, porte une responsabilité majeure dans les progrès du FN en menant au gouvernement une politique anti-ouvrière et en reprenant sans vergogne les idées nationalistes et xénophobes. Les électeurs de gauche perdent à chaque élection les repères et même les valeurs qui leur permettaient de se situer.
     Pour faire reculer la politique anti ouvrière menée alternativement par des politiciens de gauche ou de droite, non pas sur le terrain piégé des élections, mais sur le terrain ou ils sont une force, les travailleurs doivent choisir la lutte de classe plutôt que le bulletin de vote.

C'est pas moi, c'est l'autre


Pour Montebourg, « le carburant du Front National » serait... José Manuel Barroso, le président de la commission européenne. Selon lui, Barroso obligerait les gouvernements à mener la politique d’austérité qui les rend impopulaires.
     Le gouvernement PS n’a pas besoin de pression pour mener une politique anti-ouvrière, anti-roms ou anti-immigrés. Ce n’est pas Barroso qui a mené, en marinière, une dérisoire campagne aux relents nationalistes pour vanter le « produire français ».
     Les dirigeants socialistes, quelle que soit leur posture dans la petite guerre qu’ils se livrent entre eux, défendent exclusivement les intérêts patronaux et apportent de l’eau au moulin du FN

Conseil municipal d'Argenteuil ce soir

Ce soir à 19 heures
Auditorium de l'Hôtel de Ville

Nous nous envisageons d'intervenir sur les points suivants :

-les points concernant le budget de la commune ;
-l'application des "rythmes scolaires" pour Argenteuil ;
-les nouveaux cadeaux à l'Ecole privée ;
-la police municipale qu'il est prévue d'armer de "flash balls" 
-l'augmentation d'un certain nombre de tarifs municipaux ;
-le diminution de la contribution du département à l'utilisation des installations sportives municipales par les collégiens de la commune ;
-le "tableau des effectifs des personnels territoriaux".

Venez nous écouter, venez nous soutenir. C'est aussi en direct sur le site internet de la Ville.

Dès ce soir, nous mettrons sur ce blog le texte de nos interventions.

dimanche 23 juin 2013

Sagem-Argenteuil : une perspective de fermeture peu réjouissante où rien ne doit se faire au détriment des travailleurs !



A la Sagem, entreprise membre du groupe Safran, la direction vient d’annoncer il y a dix jours la liquidation des activités de l’entreprise sur Argenteuil. L’essentiel de celles-ci rejoindraient Eragny dans l'agglomération de Cergy-Pontoise, sauf un laboratoire destiné à rejoindre l’usine de Montluçon.
     La perspective de la liquidation d’une entreprise présente sur la commune d’Argenteuil depuis les années 1930 n’est pas rien. Elle est surtout sujet d’inquiétude pour tous les salariés pour qui, une telle annonce, signifie menaces de gros chamboulements et incertitudes pour l’avenir.
      Il y a deux ans lorsque de grandes manœuvres entre Thalès-Dassault-Safran inquiétaient déjà les travailleurs, on leur disait qu’il n’y avait pas de risques pour la permanence du site d’Argenteuil… Deux ans plus tard...

C'était hier, atelier à Argenteuil

En tout cas, hier et aujourd’hui, des votes UMP ou PS qui ne vont pas dans le sens des intérêts du monde du travail



Dans sa dernière livraison, la droite argenteuillaise part en guerre contre la discrétion depuis son élection il y a un an, qui serait celle du député PS d’Argenteuil-Bezons à l’assemblée nationale.
    Pour notre part, nous aurions aimé que ce député soit encore plus discret, totalement absent même, lorsqu’il s’est agi de voter un certain nombre de lois, telles le budget, la loi Peillon ou la loi qui détruit un peu plus un certain nombre de protections légales pour les travailleurs (loi ANI).
     Quant aux reproches de la droite, on peut dire qu’elle en connaît un rayon en matière d’absentéisme. Député de 1993 à 2012 (avec une interruption), G. Mothron, fut au niveau des absences et de la discrétion législative ou autre, un sacré champion.