mardi 29 novembre 2016

Présidentilles, Smart, Fillon, la politique du PCF



Fillon veut nous rouler… en Smart et de toutes autres façons

Le candidat de la droite, invité sur TF1 le 21 novembre au lendemain du premier tour de la primaire a déclaré : « J’ai visité il y a quelques jours l’entreprise Smart, où les salariés travaillent 39 heures payées 37 pour permettre à l’entreprise de continuer à se développer. Dans le fond, la France est un peu dans la situation de cette entreprise, elle est menacée de faillite. »
         Sauf que la Smart, filiale de Mercedes du groupe Daimler n’est pas du tout en faillite. Daimler roule sur l’or ! Mais Fillon candidat à être le président des grands patrons veut que les grands groupes capitalistes en aient encore plus.
         Et il approuve la dictature patronale qui a imposé, un revolver sur la tempe aux salariés de Smart de travailler plus sans gagner plus. 
         Dans les présidentielles qui viennent, ceux qui veulent dire qu’ils ne sont pas d’accord n’auront que le choix de voter pour le camp des travailleurs, de voter pour Nathalie Arthaud. Cela ne changera pas les choses - mais aucun vote n’a ce pouvoir - mais c’est le seul vote qui exprimera clairement le rejet de tous ces politiciens au service du patronat.


Le Parti communiste et Mélenchon

Le PCF vient de décider de soutenir Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle. Comme en 2012, où Mélenchon, après avoir moqué Hollande, l'avait soutenu au 2ème tour. On a vu ce que cela a donné.
         Mélenchon ne cache pas son arrogance vis-à-vis du PCF et a annoncé sa candidature sans même le consulter. Mais surtout, dans son programme et sa campagne, il ne s'engage à rien en ce qui concerne la défense des intérêts des travailleurs.
         Alors, le PCF n'a-t-il rien à dire sur ce point ? Du soutien du PCF à Mitterrand et à la politique anti-ouvrière du Parti socialiste, jusqu'à son soutien à Hollande, n'a-t-il rien de mieux à faire que de soutenir des politiciens auxquels on ne peut faire aucune confiance ?
         Les militants du PCF réellement attachés à la défense des intérêts des travailleurs méritent mieux que ça. Et si Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière à l'élection présidentielle, se présente, c'est aussi pour que l'idéal et les perspectives communistes soient vraiment représentés dans ces élections.

Le 11 mars prochain
Grande fête de Lutte ouvrière à Argenteuil
Avec un meeting de Nathalie ARTHAUD
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lundi 28 novembre 2016

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 28 novembre 2016



Fillon, dans la course pour servir les riches

Fillon a donc été choisi par l’électorat de droite, souvent bon chic bon genre, parfois vieille France, toujours bien-pensant. Il n’y avait, sur le fond, aucune différence avec Juppé, deux candidats qui ont gouverné ensemble par le passé.
Fillon promet maintenant de faire pire que « depuis 30 ans ». Il prend pour modèle Thatcher, cette chef du gouvernement britannique qui, dans les années 1980, mena une guerre hargneuse contre ceux qu’elle appelait « les ennemis de l’intérieur » : les travailleurs et leurs organisations.
Fillon promet, lui aussi, une saignée aux classes populaires. Il dénonce le chômage mais veut supprimer 500 000 emplois de fonctionnaires, c’est-à-dire tailler dans les effectifs des écoles, des hôpitaux, des crèches et des bibliothèques de quartier. Oh, les riches ne seront pas gênés, eux, qui ont leurs domestiques, leurs cliniques privées et qui, comme Fillon, mettent leurs enfants dans des écoles privées huppées ! En revanche, la vie sera plus difficile pour les habitants des villes et des quartiers populaires, et pour ceux des campagnes.
Fillon veut supprimer les 35 heures. Pour fixer la durée du travail, les patrons auraient toute latitude : dans chaque entreprise, ils pourraient faire un chantage aux licenciements pour imposer une hausse, avec 48 heures comme seul plafond, et sans que les salaires suivent.
Fillon veut reporter l’âge de la retraite à 65 ans, dérembourser une grande partie des soins, démanteler le Code du travail. Le député du très chic 7e arrondissement de Paris veut faciliter les licenciements et réduire les allocations chômage. Il veut augmenter de 2 % la TVA, l’impôt le plus injuste. Il veut restreindre le regroupement familial des travailleurs étrangers, lui, le soi-disant grand défenseur de la famille. Aux salariés et aux chômeurs, il promet du sang et des larmes.
Mais quand il s’adresse aux riches, le père Fouettard se transforme en Père Noël : suppression de l’impôt sur la fortune, baisse de l’impôt sur le revenu pour les plus riches, baisse de 40 milliards des charges patronales, transfert d’une partie de l’assurance maladie aux assureurs privés. Son amie, c’est la finance !
Ses positions contre l’IVG et le mariage homosexuel sont bénies par tout ce que le pays compte de grenouilles de bénitier.
Fillon a été ministre de Chirac, puis le Premier ministre de Sarkozy de 2007 à 2012. Depuis, c’est la gauche qui a mené une politique de droite : un million de chômeurs en plus, les accords de compétitivité, la loi Macron, la loi El Khomri… Le PS a ainsi préparé le terrain pour une politique encore plus antiouvrière. Après cinq ans au service du patronat, Valls et Hollande sont rejetés par ceux-là même qui les ont élus, mais veulent rempiler pour continuer la même politique.
Le Pen redoute maintenant que ses électeurs aillent vers Fillon, comme ceux de son père avaient voté Sarkozy. En effet, bien malin qui pourrait dire lequel, de Fillon ou de Le Pen, a le programme le plus réactionnaire. Le Pen misera sur le fait que, comme Trump aux États-Unis, elle n’a jamais été associée au pouvoir. Mais, comme le cas de Trump le montre bien, cela n’empêche pas d’être un serviteur dévoué à la classe capitaliste.
Quand ils étaient au pouvoir, Fillon et ses comparses n’ont pas osé prendre les mesures qu’il propose aujourd'hui, car ils craignaient les réactions des travailleurs et ils n’avaient pas tort. De Gaulle, le modèle de Fillon, dut en rabattre devant la grève générale de mai-juin 1968. Juppé, en 1995, remballa sa réforme de la Sécurité sociale et des retraites. Villepin, en 2006, dut enterrer le CPE, qui visait à précariser encore plus les jeunes.
Aujourd'hui, Fillon espère que l’élection lui donnera les coudées franches contre la classe ouvrière. Mais s’il est élu, elle n’aura aucune raison d’accepter les coups qu’il voudra lui porter. Elle aura encore toutes ses armes pour réagir, avec grèves et manifestations de masse, contre les attaques du grand patronat et du gouvernement.
Puisque les élections en fourniront l’occasion, les travailleurs doivent exprimer leur rejet de toute politique antiouvrière, quel que soit le futur président. Avec la candidature de Nathalie Arthaud, portée par Lutte ouvrière, ils pourront dire qu’ils n’acceptent ni la hausse du temps de travail et du coût de la vie, ni la baisse des salaires, ni l’accroissement de l’exploitation. Face aux politiciens qui veulent gouverner pour le grand patronat et les banquiers, ils devront exprimer un vote conscient, lucide, pour affirmer leurs intérêts de classe et faire entendre le camp des travailleurs.

Argenteuil : "contrat d'intérêt national", un contrat d'aménagement ressorti de la naphtaline ?



Un projet qui ressasse des projets anciens pour un futur hypothétique et indéterminé.

Le maire d’Argenteuil se glorifie de la signature qui vient d’avoir lieu d’un « Contrat d'Intérêt National » avec l’Etat, mais surtout avec la Métropole du Grand Paris, le département du Val d’Oise et la SNCF. Cette dernière possède, en particulier sur la commune, une réserve foncière très importante, en friche pour l’essentiel depuis bien longtemps, et qui attire les « convoitises" (dirait G. Mothron) des uns et des autres depuis des décennies, sans que cela ne se soit concrétisé pour autant.
         Il s’agirait d’inverser la tendance forte d’un appauvrissement croissant qui touche la localité, en y attirant des habitants plus riches. Pour cela, il faudrait attirer des « investisseurs », développer les équipements publics, en particulier au niveau des transports et des services publics.
         Bien évidemment, tout cela pose de très nombreuses questions.
         Argenteuil est effectivement une des plus grandes communes de la Région parisienne. Il y a bien du terrain disponible, et nombreux sont ceux à y lorgner. Mais ce fait n’est pas nouveau, les friches y sont anciennes, et ce n’est pas parce qu’il y a une nouvelle structure d’aménagement -la Métropole du Grand Paris- que cela intéresse vraiment.
         En tout cas, il y a loin de la coupe aux lèvres, et tout cela n’est pas pour demain comme le planning qui laisse rêveur l’indique : « à l’horizon 2020, la définition des conditions de mise en œuvre opérationnelle des projets et la mobilisation des acteurs. De 2020 à 2025, la coordination de la mise en œuvre opérationnelle des projets. A l’horizon 2025-2030, la prise en compte du développement d’Argenteuil dans la dynamique métropolitaine et dans les différents documents de planification. »
         Quatre ans pour la mobilisation des acteurs ? Bref, toutes ces formulations donnent une idée du fait que, de l’ « initiative » à la réalisation de ce qui est envisagé (dont la période n’est même pas définie), beaucoup d’eau aura coulé lelong des berges de la Seine.
         Beaucoup de vent donc. Quant au point de vue de la population sur la question de comment elle pourrait envisager sérieusement l’avenir de la cité, il n’en est nulle part question.