lundi 1 octobre 2018

Amiante : une demande de non-lieu révoltante


Le scandale continue

 
Et amiante bien sûr

Le parquet de Paris, qui représente l’État, a demandé un non-lieu pour les responsables de Valeo-Ferrodo, à Condé-sur-Noireau dans le Calvados, mis en examen pour «homicides et blessures involontaires» pour avoir exposé à l’amiante des centaines de salariés.
Pour justifier sa décision, il prétexte qu’on ne peut dater exactement le début de l’exposition des salariés concernés. Quel cynisme ! La région de Condé-sur-Noireau, surnommée la vallée de la mort à cause de l’amiante, a connu et continue à connaître des centaines de décès d’ouvriers ou de leurs proches.
Et les patrons à l’époque savaient pertinemment les risques qu’ils faisaient courir à leurs salariés. Ferrodo, société anglaise, s’était justement installée à Condé quand la législation anglaise était devenue plus stricte sur l’utilisation de l’amiante, à la fin des années vingt.
Avec sa demande de non-lieu, l’Etat montre une fois de plus qu’il est résolument du côté du patronat. Révoltant !

Yémen, une catastrophe humanitaire. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière


Yémen, catastrophe humanitaire : les grandes puissances responsables

La situation de la population au Yémen depuis mars 2015, date du début de la guerre opposant la coalition dirigée par l’Arabie saoudite aux milices houthistes, ne cesse de s’aggraver. « La misère fait plus de morts que la guerre elle-même » titrait Le Monde du 21 septembre.
De mars 2015 à août 2018, la guerre a fait entre 10 000 et 14 000 victimes, et provoqué le déplacement de deux millions d’hommes, femmes et enfants. Mais c’est la famine qui menace d’être la plus meurtrière car la guerre aggrave encore la crise économique et sociale qui ravage le pays. Sur les 28 millions d’habitants que compte le pays, 22 millions auraient besoin d’une assistance humanitaire. Cinq millions d’enfants souffrent de la faim. L’Arabie saoudite impose un blocus qui empêche l’arrivée de l’aide humanitaire transitant à 70 % par Hodeida, le principal port du pays. Et 90 % des besoins en nourriture, essence et médicaments du Yémen dépendent des importations. Faute d’accès à l’eau propre, plus d’un million de Yéménites, selon l’OMS, sont touchés par l’épidémie de choléra qui a déjà fait plus de 2 400 morts entre septembre 2016 et mars 2018. L’économie de ce pays, un des plus pauvres de la planète, s’écroule : les fonctionnaires ne sont pas payés, la monnaie yéménite, le rial, a perdu un tiers de sa valeur depuis janvier 2018, laminant les salaires, quand ils sont payés, et accélérant l’envolée des prix.
À cela s’ajoute le chaos favorisé par l’irruption de diverses milices : de fait, c’est la loi des bandes armées.
La position géographique du Yémen lui donne une importance stratégique. Il contrôle le détroit de Bab el-Mandeb par lequel transite le quart du pétrole mondial et 10 % du commerce maritime international, de quoi aiguiser bien des convoitises. L’Arabie saoudite a de plus une frontière commune avec le Yémen de près de 1 800 kilomètres. C’est pourquoi la monarchie saoudienne a toujours considéré ce pays comme sa zone d’influence, avec la bénédiction des États-Unis. C’est elle qui est intervenue suite aux manifestations de 2011 contre Saleh, le dictateur alors en place, pour tenter d’éteindre l’incendie, en soutenant Hadi, l’actuel président. En mars 2015, c’est pour soutenir le pouvoir de son protégé que l’Arabie saoudite a lancé une offensive contre les milices houthistes qui le menaçaient.
Le conflit s’enlise depuis et les puissances impérialistes, États-Unis en tête, laissent faire. Et pendant que les civils meurent de faim ou sous les bombes fabriquées aux États-Unis, ou les missiles made in France, l’ONU organise des réunions censées « mobiliser davantage de soutien à la réponse humanitaire » comme celle du 24 septembre dernier, regroupant les puissances responsables du chaos.

                                                Aline RETESSE (Lutte ouvrière n°2617)

                                                                                                                     RFI


Hôpital psychiatrique : des effectifs et des moyens énormes supplémentaires sont nécessaires pour faire face


Une situation critique

 
                                                   Photo :  D. Dubourg

Partout à travers le pays, la situation se détériore dans les hôpitaux. Mais cette situation est encore plus dramatique dans les hôpitaux ou les services psychiatriques. Face à des problèmes insurmontables dus au manque de moyens, des réactions résolues des travailleurs ont lieu, comme cela s’est produit à Saint-Etienne du Rouvray près de Rouen il y a plusieurs mois et à l’hôpital Pinel d’Amiens depuis plus de trois mois.
         Plus près de nous, on nous écrit pour décrire la situation des deux services psychiatriques de l’hôpital de Beaumont sur Oise : « …Le CHSCT ne propose rien de spécial ! Les cadres et les médecins nous demandent de faire des fiches d’événements indésirable, mais rien d'autre ! Les deux services sont sous tension permanente ! La semaine dernière deux ouvriers d’une entreprise extérieure ont oublié du matériel dont un outil contondant dans la chambre d'un patient dangereux ! Ce matériel n’a été récupéré que très difficilement… Quatre agressions graves ont eu lieu en moins d’un mois… Les deux équipes sont dans un état de fatigue et d’épuisement moral catastrophique… Franchement, la psychiatrie est vraiment la dernière roue du carrosse de l'hôpital, lui-même en général dans un sale état ».

Gare du Val d’Argenteuil : parkings bientôt payants, un très mauvais coup contre les travailleurs


Vive la gratuité !

 
Si pratique pour éviter l'A15

Un point important du dernier conseil municipal de la semaine passée portait sur la mise en place du stationnement payant autour de la gare du Val d’Argenteuil, en particulier sur les parkings du Val-Nord face à la gare ou sur le boulevard de la Résistance. Ce stationnement payant devrait être opérationnel au 1er novembre prochain.
         Cela est une grave mesure contre l’utilisation des transports en commun puisqu’un certain nombre de travailleurs viennent en voiture se garer la journée sur ces parkings avant de prendre le train.
         Cette mesure est même faite sans étude sérieuse sur l’utilisation de ces aires de stationnement.
         Vise-t-elle simplement à aider le parking Montesquieu Indigo-Vinci-Bolloré payant qui vient d’être réhabilité à se remplir ?
         Elle est un vrai mauvais coup contre les automobilistes de la région qui doivent subir en plus les désagréments aggravés de l’A15, alors que le maire d’Argenteuil, dans les médias au moins, s’affirmait solidaires d’eux !

Municipalités : les maires font leurs petites affaires loin de la population (dans les grandes villes en tout cas)


Loin de la population



Il a été beaucoup question de « concertation » lors du dernier conseil municipal d’Argenteuil, à l’occasion en particulier du projet « life » de la friche Balzac. Si l’ancien maire est monté au créneau sur la question, on ne peut vraiment pas dire qu’il ait donné l’exemple lorsqu’il dirigeait la municipalité. Les habitants et la majorité des conseillers municipaux de sa majorité apprenaient ses projets une fois lancés, ou ne les apprenaient même pas (confère son projet Héloîse repris par l’édile actuel). C’est donc, de part et d’autre, la loi du genre.
         Et que l’on ne nous parle pas des « conseils de quartier » qui ne représentent, et malgré l’engagement de leurs participants lorsqu’il existe, la plupart du temps qu’eux-mêmes. Ce qui serait intéressant ce serait le point de vue de la population elle-même, à condition de la solliciter, de l’informer en temps utile, et en prenant le temps de la décision. Pour la friche Balzac, le projet a été connu du commun des mortels seulement il y a quelques jours, alors que la friche existe depuis près de… 25 ans.
         La démocratie locale exige certes la mobilisation de la population qui prenne son sort entre ses mains. Mais elle nécessite aussi des délégués, des représentants qui pensent qu’il est fondamental de la solliciter sur toutes les questions qui se posent.