Présidentielle
: Nathalie Arthaud fera entendre le camp des travailleurs
Après que Sarkozy, Juppé,
Hollande et Valls ont été évincés de la campagne, on nous a promis une
présidentielle inédite. « Tout peut arriver », ont expliqué les
commentateurs. En réalité, tout est déjà joué… au profit du grand capital. Car
les principaux candidats veulent le servir.
Fillon, poursuivi pour avoir
détourné un million d’euros d’argent public au profit de sa PME familiale,
droitise encore sa campagne pour faire diversion. Parce que quelques casseroles
perturbent ses déplacements, il dénonce sans rire un « climat de
quasi-guerre civile » ! En réalité, de la suppression des 35 heures à
la hausse de la TVA, c’est lui qui prépare… la guerre sociale contre les
travailleurs !
Macron a présenté un programme
s’adressant aux « grands intérêts financiers » dénoncés il y a
quelques mois par Bayrou, qui vient pourtant de se rallier à lui. Il veut
pérenniser le CICE et le pacte de responsabilité, ces cadeaux de plusieurs
dizaines de milliards au patronat. Comme Fillon, il veut supprimer des postes
de fonctionnaires (120 000). Il veut augmenter la CSG, économiser 15
milliards sur l’assurance maladie et 10 milliards sur l’assurance chômage, et
exonérer les actions et les obligations de l’impôt sur la fortune, c’est-à-dire
l’essentiel de cette taxe dérisoire. Si, comme il le promet, il baissait la
taxe d’habitation, un impôt certes injuste, ce serait aux dépens des communes
les plus pauvres. Tout son projet est pour les riches.
Le Pen s’échine à se montrer
différente de Macron et de Fillon. Mais, pas plus qu’eux, celle qui se prétend
« candidate du peuple » ne touche aux riches. Son programme ne
contient aucune mesure s’en prenant à leur fortune. Au contraire, elle est
favorable aux cadeaux faits au patronat, comme le CICE. En revanche, elle
s’attaque aux étrangers. C’est-à-dire à des migrants qui fuient la guerre ou
une dictature féroce, ou encore à des travailleurs parfois ici depuis 5 ou 10
ans, qui font tourner les chantiers, nettoient les bureaux et les trottoirs ou
travaillent dans les cuisines des grands restaurants. Diviser les travailleurs,
c’est servir les capitalistes. Avec Trump, dont Le Pen est le sosie féminin, on
voit comment un gouvernement peut pratiquer la démagogie contre les étrangers,
tout en étant composé de multimilliardaires.
Hamon et le PS tentent de faire
oublier le bilan des années Hollande. Celui-ci a accédé à l’Élysée avec le
soutien de Hamon, des écologistes, du PCF et de Mélenchon. Hollande avait
promis de faire reculer le chômage et celui-ci a flambé. Les entreprises ont
encaissé les aides, comme PSA, qui vient d’annoncer un bénéfice record de 2,15
milliards d’euros. Cette firme, qui se prétendait au bord de la faillite en
2012, a fermé une usine et supprimé au total 17 000 emplois, pour le plus
grand bonheur de ses actionnaires ! Les voilà, les bénéficiaires du PS au
pouvoir !
Les principaux candidats ont en
commun le même parti pris : sans les capitalistes, pas de croissance, pas
d’emplois. Du coup, il faudrait bichonner les patrons et accepter leurs quatre
volontés. Mais non ! Ce sont les travailleurs qui font fonctionner toute
la société et produisent toutes les richesses. Leurs emplois, leurs salaires,
leurs conditions de travail et leurs pensions de retraite doivent passer avant
les revenus des actionnaires et des PDG. Les travailleurs doivent mettre en
avant leurs exigences. C’est le sens de la candidature de Nathalie Arthaud,
présentée par Lutte ouvrière. Comme Arlette Laguiller, à qui elle a succédé, ce
n’est pas une politicienne. Elle ne dit pas « votez pour moi et votre
vie changera ». C’est une salariée qui se présente pour faire entendre
le camp des travailleurs.
Face au drame du chômage, qui
touche six millions d’entre nous, il faut répartir le travail entre tous, sans
perte de salaire. Il faut prendre sur les profits, passés et présents, pour
financer cela. Il faut interdire les licenciements et les plans de suppressions
d’emplois.
Alors que le pouvoir d’achat ne
cesse de se dégrader, il faut augmenter les salaires et les pensions d’au moins
300 euros. Aucun salarié ne doit gagner moins de 1800 euros net.
Alors que des entreprises comme
Vivarte (André, La Halle…) invoquent des pertes pour justifier la suppression
de milliers d’emplois, il faut lever le secret des affaires. Les travailleurs
doivent pouvoir contrôler les comptes des sociétés.
Voter Nathalie Arthaud, c'est
voter pour faire entendre collectivement ces exigences, en faire des objectifs
de lutte pour demain, face au futur président, quel qu'il soit.