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vendredi 21 octobre 2016

Manifestations de policiens : une société violente à changer. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine. Venez l'acheter à notre permanence de ce soir du "carrefour Babou"



Manifestations de policiers : société violente

Les manifestations de policiers, qui continuent malgré les mises en garde de leur hiérarchie, semblent être le fait de fonctionnaires de base, ceux qui patrouillent dans les gares, dans les quartiers populaires, ceux qui sont appelés quand ça dérape entre voisins, ceux qui accueillent le public dans les commissariats. Le facteur déclenchant en a été l’agression au cocktail Molotov d’une voiture de police, en banlieue parisienne, après laquelle un policier est toujours entre la vie et la mort. Mais le malaise est bien plus profond et on ne peut évidemment qu’être choqué des agressions gratuites répétées à l’encontre des policiers.
Ils sont en première ligne pour constater la dégradation sociale et, au sens propre comme au sens figuré, la prendre en pleine figure. De par leur profession, ils ne voient que le pire de ce que cette société d’inégalité et d’injustice engendre parmi les opprimés : l’individualisme exacerbé, la débrouille, la violence à l’encontre des faibles et, évidemment, la délinquance, la petite et la grande. Loin de pouvoir se raccrocher aux actes de solidarité et de conscience collective, l’État leur commande de les combattre. Leur hiérarchie les dépêche contre des locataires s’opposant à une expulsion ou des parents d’élèves à une fermeture de classe et contre les travailleurs en grève et les manifestations ouvrières. Bien rares et courageux doivent être dans ces conditions ceux qui, entrés dans la police par nécessité, par hasard ou par vocation, ne deviennent pas en quelques années sensibles aux préjugés réactionnaires, sécuritaires, racistes.
La classe dirigeante, celle qui peuple les quartiers riches, les conseils d’administration et les ministères, s’intéresse aussi peu à la vie des quartiers populaires qu’à celle de leurs forces de répression sur le terrain. Les possédants ont besoin d’une police pour protéger leurs biens et leur ordre social, cette police largement utilisée par exemple lors du mouvement contre la loi El Khomri. Que leur importe si la délinquance existe dans les quartiers populaires et si la vie y devient difficile, y compris pour les policiers.
C’est pourtant là qu’est la question. La dégradation de la situation que dénoncent les policiers est celle subie dans toutes les cités, dans tous les quartiers. C’est pourquoi la solution n’est pas, comme le réclament à cor et à cris les politiciens du PS au FN, plus de répression, plus de droits pour les policiers. L’espoir, aussi lointain puisse-t-il paraître aujourd’hui, réside dans plus de conscience, plus d’organisation, plus de solidarité, plus dans confiance dans la classe ouvrière et le combat pour changer le monde.

                                 Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2016)

lundi 12 septembre 2016

Sexisme : vrai problème, fausse campagne


Lutte contre le sexisme : vrai problème, fausse campagne

 
Le gouvernement lance une campagne contre le sexisme, sans  affiches ni spots publicitaires. Il n’y aura qu’un badge et des messages sur les réseaux sociaux. Quatre femmes sur dix disent avoir été victimes de discrimination ou de remarques sexistes, au travail ou dans la rue, et 62 % affirment avoir changé de comportement en évitant certains endroits ou en s’habillant différemment.

La ministre en charge des droits des femmes affirme à juste titre qu’une nouvelle loi ne changera rien. Mais elle n’annonce aucun moyen qui permettrait de faire, un tant soit peu, changer les choses. A commencer par la protection des femmes qui portent plainte pour harcèlement sexuel, un harcèlement qui, on l’a encore vu récemment, existe jusque dans les plus hautes sphères

samedi 3 septembre 2016

Dassault : justice de classe d'une société de classe



Justice de classe

Le tribunal correctionnel de Paris a refusé de juger Serge Dassault, repoussant son  procès à fin novembre.
         C'est  pourtant une batterie de casseroles que traîne ce milliardaire. De son propre aveu il a eu des fonds dissimulés dans des comptes aux îles Vierges, au Liechtenstein et au Luxembourg. Il a aussi été reconnu coupable d’achats de votes à Corbeil dont il avait été maire et d’infractions au code électoral.
         La justice justifie la suspension du jugement à l’audition de… Dassault en personne.
         Sauf que l’avionneur s'était bien gardé de se rendre ni aux convocations des enquêteurs, ni aux audiences correctionnelles. La justice se prête donc sans rechigner à ce petit jeu du chat et de la souris. Elle n’a vraiment pas l’air pressée de juger le personnage, ni même de le traiter comme n’importe quel prévenu.

lundi 29 août 2016

Lait : Lactalis, Danone,... La dictature des trusts sur dos des producteurs. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Producteurs de lait : contre la dictature des grands groupes

 
Les producteurs de lait des départements de l’Ouest ont à nouveau manifesté à partir du 22 août devant le siège du groupe Lactalis à Laval, en Mayenne. Ils protestent contre le prix du lait acheté par le groupe Lactalis, 25,6 centimes d’euro le litre, alors que le prix de production moyen est estimé à 34 ou 35 centimes.
 

De nombreux producteurs se sont endettés depuis des années et ne parviennent plus à rentrer dans leurs frais. Ils veulent pouvoir vivre de leur travail et, pour cela, il faut que Lactalis achète le lait plus cher, d’autant qu’il est vendu en supermarché près d’un euro le litre.

Les producteurs laitiers s’étaient déjà mobilisés en juillet 2015, obtenant la signature d’un accord avec les industriels du lait sous l’égide du gouvernement, qui leur garantissait le prix de 34 centimes. Mais cet accord n’a jamais été respecté par les gros collecteurs que sont Lactalis, Sodiaal, Danone ou Nestlé. Et le ministre Le Foll, qui se pose en médiateur, n’a jamais rien fait pour obliger les collecteurs à respecter cet accord.

Lactalis est celui qui pratique les prix les plus bas. Ce groupe de l’agroalimentaire, leader mondial du lait, possède entre autres les marques Président, Lactel, Bridel. Il appartient à la famille Besnier, classée cent cinquante et unième fortune mondiale par le magazine Forbes, avec 8,3 milliards de dollars.

Ce groupe qui, il y a quarante ans, était une petite entreprise de l’Ouest, est devenu en quelques années un géant à coup de rachats d’entreprises dans le monde entier… et en tirant le maximum de profits des producteurs de lait, des salariés de ses usines et des consommateurs. Premier collecteur de lait en France auprès de 13 500 producteurs, il achète à lui seul le quart de la collecte. Dans certaines régions, le groupe en a même le monopole.

Les dirigeants de Lactalis accusent les producteurs laitiers de refuser la loi du marché. Ils prennent prétexte d’une prétendue surproduction européenne et des prix bas pratiqués dans toute l’Europe depuis la fin des quotas laitiers en avril 2015, pour expliquer qu’ils ne peuvent pas payer le lait plus cher, sous peine de ne plus être concurrentiels. Ils passent sous silence le fait que ce sont eux, par leur position dominante, qui tirent les prix d’achat du lait à la baisse auprès des producteurs, et les poussent à la hausse auprès des consommateurs.

Le système des quotas laitiers, institué par l’Union européenne en 1984, imposait à chaque pays membre un volume maximum de lait à produire, sous peine d’amende en cas de dépassement. Depuis la fin des quotas, la production européenne a effectivement augmenté. Mais cette crise du marché du lait n’en a pas été une pour tout le monde : elle a été avant tout l’occasion pour des groupes comme Lactalis ou Danone d’augmenter encore leurs profits.

Les producteurs de lait dénoncent à juste titre l’attitude de ces trusts et coopératives du lait qui s’enrichissent à leurs dépens. Ils n’ont rien à attendre du gouvernement, qui s’est toujours rangé du côté des grands groupes collecteurs, et ne peuvent compter que sur leur détermination à se faire entendre.

                                               Gaëlle Regent (Lutte ouvrière n°2508)

vendredi 26 août 2016

Canicule : prévention et accompagnement, des questions sociales


Canicule : une température aussi de… l’état de la société

 
Avec cette chaleur, les journées mais surtout les nuits ne sont pas faciles à supporter, comme celle que nous venons de vivre, avec une température nocturne qui est restée élevée. Cela risque de durer, au moins jusqu’à dimanche, mais même les prévisions pour les semaines qui viennent prévoient des températures, certes inférieures à celles actuelles, mais qui resteront élevées.

         Comme nous le disions ces derniers jours, nous ne savons pas encore si cette canicule aura des conséquences sanitaires négatives importantes. Mais, dans ce cas, elles pourraient être d’autant plus réduites que la prévention et l’accompagnement seraient plus importants. Il y aujourd’hui des procédures en cas de canicule, des listes de personnes à risque –les anciens tout particulièrement- à surveiller. Mais qu’est-ce qui est fait exactement ? Nous avons du mal à le mesurer.

Comme nous le faisons à l’égard de nos proches, tout cela nécessite préoccupation, information, contacts téléphoniques et initiatives. Il serait possible dans ces situations d’utiliser des voitures sono avec distribution de packs d’eau aux anciens, par exemple.

         Durant l’année, la municipalité sait distribuer beaucoup de « papier » dans les boîtes aux lettres, et pour le moins, du papier pas toujours utile, mais dans ces circonstances, il le serait.

         Enfin, elle vient de faire référence à cette canicule sur la page d’accueil du site de la Ville qui indique très succinctement  des précautions à prendre. Ce n’est tout de même pas trop tôt. Peut vraiment faire mieux.
 

mercredi 24 août 2016

Canicule : un phénomène climatique mais aux conséquences de nature sociale


Canicule : phénomène climatique, conséquences sociales

 

C’est à un véritable épisode caniculaire auquel on assiste ces jours-ci. Plusieurs départements ont été mis en alerte « canicule » par Météo France dont ceux de la Région parisienne. Il est déjà prévu que cet épisode se prolonge jusqu’à dimanche inclus. Non seulement les températures seront fortes la journée, mais si elles baissent la nuit, elles demeurent élevées.

         Nous avons retrouvé un article de notre hebdomadaire d’août 2008 ( voir ci-dessous) qui cinq ans après la canicule très meurtrière de l’été 2003 s’interrogeait sur les mesures prises pour éviter des conséquence dramatiques en cas de nouvelle canicule.

         Qu’en est-il aujourd’hui en 2016 ? Quelle est la situation dans les hôpitaux et les maisons de retraite ? Sont-elles aujourd’hui capables de faire face en cas d’afflux massif de personnes déshydratées ?

         Il y a, paraît-il une liste des personnes à risques recensées et donc à suivre dans chaque commune. Quelle est son ampleur à Argenteuil ? Quel pourcentage représente-t-elle  de l’ensemble des personnes âgées ?

         Nous pouvons nous étonner une nouvelle fois que le site de la Ville ne soit pas utilisé pour sensibiliser et mobiliser sur cette question l’ensemble de la population.

 

Cinq ans après la canicule de 2003 : les problèmes restent posés

 

Il y a cinq ans, les pics de chaleur enregistrés par les services de la météo atteignaient des records. Dans la capitale, la température avoisinait les 26 degrés à trois heures du matin. Pendant plusieurs jours consécutifs, le thermomètre n'est pas descendu au-dessous de 35 degrés dans la journée.

Alors les urgences des hôpitaux n'ont pas pu faire face : des personnes âgées se sont déshydratées, sans que les pompiers débordés ne puissent leur porter secours. Un pompier relate que, faute de personnel et de moyens, la seule mesure efficace consistait à glisser des steaks congelés sous les bras des personnes âgées. Ce fut une hécatombe : 15 000 personnes décédèrent.

Quelles sont les leçons que le gouvernement d'aujourd'hui tire de ce drame ? Bachelot, ministre de la Santé, se veut très rassurante. Elle dit avoir tout mis en place avec le plan Canicule pour que le drame ne se renouvelle pas.

La ministre dit avoir fait vérifier que toutes les maisons de retraite et les hôpitaux ont installé, à leurs frais, des salles climatisées. Les communes de plus de cinq mille habitants ont recensé les personnes fragiles et peuvent les joindre par téléphone en cas de fortes chaleurs. À la suite de 2003, l'Institut National de Veille Sanitaire (l'INVS) a créé un plan d'alerte canicule.

Mais tous les acteurs présents sur le terrain, pompiers, médecins, infirmiers, brancardiers, aides-soignants et agents de salle, s'accordent pour constater que la situation en cas de grosse chaleur serait particulièrement meurtrière. Le nombre de fermetures de lits en été est plus qu'inquiétant. Le médecin urgentiste Patrick Pelloux propose que soit votée une loi interdisant la fermeture de plus de 10 % des lits en été.

Certes, la population est maintenant sensibilisée, et pour cause, aux risques majeurs. Mais en cas de récidive, le manque d'embauche de personnel soignant, d'agents de service, de pompiers risque d'entraîner à nouveau une catastrophe.

Le ministère de la Santé nous abreuve de beaux discours mais la seule mesure responsable qu'il faudrait prendre, plutôt que de se préparer à distribuer des aérosols d'eau, ce serait d'embaucher tout de suite dans les hôpitaux et les maisons de retraite le personnel qui manquerait gravement en cas de canicule mais qui fait déjà défaut dans une période dite normale.

Claire DESPLANTES (Lutte ouvrière n°2089 du 15 août 2008)

vendredi 19 août 2016

Vacances : sous le soleil, l'exploitation et la misère ne sont pas moindres


Espagne : basta l’exploitation

 
Depuis quelques mois en Espagne, « Las Kellys » comme elles se font appeler (pour « Las que limpian », celles qui nettoient) multiplient les rassemblements aux portes d’établissements hôteliers pour dénoncer l’exploitation dont elles sont victimes.

Mardi 16 Août, c’est à Benidorm, un des principaux sites touristiques d’Espagne, qu’elles manifestaient dénonçant des rémunérations de 2 euros par chambre nettoyée.

Les réformes de la législation du travail de 2010 et 2012 disent-elles,  ont facilité les licenciements. Du coup  les directions des hôtels et autres résidences pour touristes font appel à des agences qui ne sont pas soumises aux conventions collectives de l’hôtellerie.

Bien des points communs avec la loi travail ici en France. Mais comme ici, les femmes de ménage se battent.

 

La faim ne prend pas de vacances

 

L’association Août Secours Alimentaire (ASA) tente de prendre le relais en Ile-de-France entre le 15 juillet et le 31 Août des associations qui cessent de distribuer des repas pendant l’été.

Elle relève que la fréquentation a augmenté de 10% en un an. Un constat qui se passe de commentaire.

 

La rue n'est pas plus tolérable l'été que l'hiver

 

Au mois de juillet, plus de la moitié des appels de sans-abri au 115, numéro d'urgence pour obtenir un abri, n'ont pas abouti, établissant un nouveau et triste record. Près de 12 000 personnes sur les 21 500 ayant composé le numéro n'ont jamais été hébergées, ne serait-ce qu'une nuit.

Cela est d'autant plus scandaleux que ce n'est pas faute de place, mais parce que la moitié des structures ouvertes l'hiver sont fermées l'été.

Pour de petites et minables économies budgétaires, les pouvoirs publics laissent ainsi des femmes et des hommes à la rue, leur faisant risquer leur vie, car la mortalité des sans-abri est aussi importante l'été que l'hiver. Inhumain !