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jeudi 20 juillet 2017

Livres d'été. Louisa Young, Je voulais te dire, le Livre de poche


Louisa Young, Je voulais te dire, le Livre de poche

 

Excellent roman sur la Première guerre mondiale. 448 pages que vous ne pourrez plus quitter sans les avoir achevées.
         La guerre qui nous paraît tellement lointaine tant que l’on n’y est pas confronté. Un jour votre vie, normale, tranquille si l’on peut dire, bascule dans l’horreur. Le chemin que vous deviez prendre se trouve anéanti. C’est l’inimaginable de la mort et des blessures auquel vous êtes confrontés du jour au lendemain. Des blessures qui défigurent, ces « Gueules cassées » que notre génération, passée jusqu’à présent, hors ou loin des guerres, n’a pas connues.
         Un roman anglais haletant, sur ces années sanglantes et inhumaines, et pour ne rien gâcher, avec une belle, très belle histoire d’amour.

mardi 27 juin 2017

Argenteuil - "ils étaient un seul homme" sur les jeux olympiques de Berlin


Construire de telles équipes

 


Une présentation du livre « Ils étaient un seul homme » de Daniel James Brown a eu lieu samedi au café « Le Brazza » dans le cadre des activités de l’Association culturelle « Sous les couvertures ».
         Ce livre raconte l’épopée de l’équipe américaine de l’Université de l’Etat de Washington qui infligea un camouflet à Hitler lors des Jeux olympiques de Berlin de 1936.
         Bien plus, c’est un livre sur l’engagement personnel et sur le rapport entre l’individu et le collectif, entre l’individualité et ce qui fait une « équipe ». Le propos parle d’aviron, mais il est totalement à généraliser.
         A lire absolument. Editions Vuibert. En vente au Presse-papier.
         En tout cas, cette présentation dans un lieu original a été un succès.

lundi 18 juillet 2016

Lectures d'été : "l'amie prodigieuse" d'Elena Ferrante


L’amie prodigieuse, d’Elena Ferrante

 

« L’amie prodigieuse » d’Elena Ferrante, porte sur l’amitié de deux filles peu ordinaires qui se crée dès l’enfance pour se poursuivre dans les temps de l’adolescence. Une histoire somme toute banale, celle de millions et de millions de filles à travers le monde. Mais c'est bien plus, il y a toute une bande de garçons et de filles, une génération qui découvre son monde.  Nous sommes dans l’Italie des années 1950 qui sort très difficilement de la misère de l’Après-guerre, et à Naples, dans un de ses quartiers très populaires que l'on ne quitte pas comme cela, voire dont on ne sort jamais. C’est l’Italie du Sud telle qu’on l’imagine et dont tant de films de ces années-là nous ont fixé l’image.

         Ce roman est aussi un très beau livre « sociologique » qui donne à réfléchir sur les couches et classes sociale, et sur ce que l’éducation peut créer de distances dans ce qu’il est commun d’appeler l’ « élévateur social ». Ce n'est surtout pas un livre à se prendre la tête en ces temps difficiles, mais un beau roman qui se lit "tambour battant".

         Un livre très riche, plein d’émotion et de sensibilité. On attend de lire les tomes suivants, il y en a deux qui ne sont pas encore parus en « livre de poche ».
 
 
 

              L’amie prodigieuse, Elena Ferrante, Folio, 8,20 euros

lundi 29 février 2016

Livre : "Chocolat" de Gérard Noiriel. A lire


Vous avez apprécié le film, vous apprécierez le livre

 

Ce nouveau livre de Gérard Noirie sur le sujet retrace l’histoire d’un grand clown noir d’origine cubaine, ancien esclave, grand nom du cirque en France pendant plus de 25 ans, de 1885 à la veille de la 1ère Guerre mondiale. Son prénom, Rafaël, mais il fut connu uniquement par son nom de cirque : « Chocolat ».

         On sait finalement peu de choses sur lui. La mémoire officielle donne peu de trace aux humbles. C’est un des éléments que met en évidence l’auteur. Cela était d’autant plus vrai, pour un noir, à cette époque marquée par le colonialisme, l’expression courante de la « supériorité de l’homme blanc » et un racisme qui s’exprimait sans retenue. Ce qui était vrai dans la société l’était a fortiori dans les médias de l’époque, y compris parmi les élites dites d’avant-garde. C’est tout cela que l’auteur met en évidence dans ce qui est une véritable enquête pour retrouver la vie de ce clown, une très grande vedette pourtant. Ce qu’il dit du monde du cirque est également très intéressant.

         Le livre fait régulièrement un va-et-vient avec la situation d’aujourd’hui. L’auteur est totalement en empathie avec son héros, une empathie qu’il fait partager au lecteur, dans un livre de lecture agréable qui ne se veut ni universitaire ni érudit. A conseiller donc pour des lecteurs que ses 530 pages n’effraieront pas.

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Chocolat, La véritable histoire d’un homme sans nom, de Gérard NOIRIEL, janvier 2016, 19, 60 euros.

         Il est prévu que l’auteur vienne à Argenteuil au mois de mai s’entretenir de son  livre.
 
 
 

mercredi 19 août 2015

Croisières : pour les vacances des uns, des travailleurs toujours



Sur les ponts, les  vacances, dessous, les travailleurs

Une discussion impromptue et amicale entre quelques camarades portait ces jours derniers sur l’intérêt ou pas de ces immenses bateaux de croisières dont un gigantesque (le plus gros du monde parait-il !), l’Oasis, est en construction actuellement à Saint-Nazaire, dans les Chantiers de l’Atlantique. Partir en vacances de cette façon, c’est une question de goût, et surtout de moyens, même s’il a des croisières de de toutes sortes.
Mais pour faire fonctionner ces énormes villages flottantes il faut des travailleurs, dont les conditions de travail, d’emplois et de salaire sont difficiles, c’est le moins que l’on puisse dire.
Pour avoir une petite idée de leur condition, on peut lire avec intérêt, un récit raconté de façon enjoué : « Avec vue sous la mer » de Slimane Kader, Allary Editions.

Des travailleurs pour les construire, pour leur fonctionnement, des travailleurs toujours

jeudi 16 avril 2015

François Maspéro : la mort d'un éditeur contre le colonialisme.



Ci-dessous, l'article de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine à paraître.
      Pour notre part, nous étions en terminale en 1969-70. Le samedi soir, je faisons mon tour au Quartier latin. Il y avait la visite obligatoire à la Joie de lire. Nous descendions au sous-sol d'une des deux librairies qui se faisaient face. Dans ce sous-sol, la myriade des titres des petits journaux de l'extrême-gauche luxuriante de cet Après-Mai 68 nous éblouissait. C'est là où nous découvrîmes Maspéro. DM




François Maspéro : éditeur contre le colonialisme

François Maspéro, mort le 11 avril, à 83 ans, restera pour beaucoup celui qui, en pleine guerre d’Algérie, osa publier une série de livres dénonçant l’action du colonialisme français.
Né en 1932, il avait ouvert en 1955 une librairie, L’Escalier, à Paris 5e, où il fit ses premières armes. La même année, il adhéra au PCF qu’il quitta, comme beaucoup d’autres, à la fin de l’année 1956, après que ce parti eut soutenu la politique colonialiste du « socialiste » Guy Mollet et après l’écrasement de l’insurrection hongroise par les chars de Moscou. En 1957, sa librairie déménagea rue Saint-Séverin, à l’enseigne de La Joie de lire. Jusqu’en 1976, sa librairie allait rester un centre enrichissant pour les militants de cette période qui y trouvaient livres et informations sur les luttes dans le monde entier.
Maspéro se lança dans l’édition à partir de 1959, pour dénoncer les guerres coloniales de l’impérialisme français. Il lança la collection Cahiers libres contre la guerre d’Algérie, mais aussi ses retombées, avec les Ratonnades à Paris de Paulette Péju, publié alors anonymement. Il publia ainsi 1 350 titres, dont beaucoup restent des références, ce qu’il appelait modestement « du bon et du moins bon », en revendiquant un droit à l’erreur.
En 1961, il lança la revue Partisans, dont plusieurs numéros furent saisis, parce qu’on y dénonçait la guerre d’Algérie. Il publia par la suite Tricontinental et L’Alternative sur les pays de l’Est européen. Plusieurs de ses livres furent également interdits, comme celui de Mongo Beti dénonçant la Main basse sur le Cameroun de l’impérialisme français. Au total, il écopa de plusieurs plasticages de l’extrême droite, de 17 condamnations, de multiples amendes et de trois mois de prison qu’il ne fit pas, grâce à l’amnistie qui suivit le décès de Georges Pompidou.
Après Mai 68, Maspéro rejoignit la Ligue Communiste, ancêtre du NPA, à qui il ouvrit des collections. Sa collaboration nous fut aussi précieuse pour la mise en place de la librairie de la fête de Lutte Ouvrière. Mais le reflux militant amena des difficultés financières découlant des amendes coûteuses et de vols d’une frange de sa clientèle. Après une dépression en 1973 et la fermeture de la librairie en 1975, l’éditeur jeta l’éponge en 1982. À sa maison d’édition succéda La Découverte.
On doit encore à Maspéro, comme auteur, plusieurs livres dont L’Honneur de Saint-Arnaud qui dénonce la barbarie de la conquête coloniale de l’Algérie.
Tous ceux qui ont rejoint la vie militante dans les années soixante et soixante-dix savent ce qu’ils doivent à « Maspé ».
                                                                               J.F.

mercredi 11 février 2015

Lyon-Turin : les entreprises du BTP, les pharaons très intéressés des temps modernes


Daniel Ibanez, ancien habitant d’Argenteuil-Bezons, aujourd’hui dans l’Isère sera ce soir jeudi, à partir de 18 h.30, à la librairie « Le Presse-papier » d’Argenteuil, avenue Gabriel Péri. Il y présentera et dédicacera son livre «Trafics en tous genres ». Dans ce livre, il démontre, preuves à l’appui, le gigantesque gâchis de deniers publics que représente le projet de construction de la ligne « Lyon-Turin, soi-disant dédié au ferroutage, mais dans la réalité à alimenter les profits des entreprises du BTP.

 
                                                                        


Un article extrait du dernier numéro de l’hebdomadaire Lutte Ouvrière :
 

Italie : la main lourde de la justice

 

Mardi 27 janvier, le tribunal de Turin a prononcé des peines représentant au total plus de 145 ans de prison contre 47 des 53 accusés d'avoir « assailli les forces de l'ordre » lors d'une manifestation, le 3 juillet 2011, contre le chantier de construction du tunnel de la ligne à grande vitesse qui doit relier Lyon à Turin, la TAV (Treno ad Alta Velocità).

L'écrivain Erri de Luca est lui aussi poursuivi pour « incitation au sabotage ». Il avait déclaré dans des interviews sa solidarité avec les militants No-Tav et déclaré entre autres : « Il est juste de saboter un mauvais projet comme la Tav, puisque les négociations avec le gouvernement et les médiations ont échoué. »

Des incidents violents avaient éclaté ce jour-là entre la police et une partie des manifestants qui tentaient d'envahir le chantier. Cela fait des années que l'opposition à ce projet agite la vallée de Suse. Manifestations, occupations de l'autoroute, occupations du chantier se sont succédé et ont entraîné une véritable mobilisation populaire, rassemblant les habitants des villages de la vallée, des jeunes, des travailleurs venus de Turin, aux côtés de militants syndicaux et politiques et de groupes d'extrême gauche.

Si toutes sortes d'arguments, y compris souvent discutables, se sont exprimés, la grande majorité des opposants se retrouvent pour dénoncer le coût exorbitant - plus de 26 milliards d'euros - d'un projet dont l'utilité est contestée, la ligne ferroviaire actuelle étant sous-utilisée. Et lorsqu'on sait que les chantiers - petits ou grands - de construction en Italie sont l'un des moyens de prédilection pour mafias et politiciens de s'enrichir, on comprend que la population regarde avec méfiance cette énorme dépense.

Cette ligne à grande vitesse ne lui servira pas, alors que les dessertes ferroviaires locales, utilisées tous les jours par les banlieusards de Turin, sont dans un triste état. Le percement du plus grand tunnel d'Europe, dans une vallée étroite déjà traversée par un gigantesque viaduc autoroutier, plusieurs routes et une voie de chemin de fer, est une raison de plus de refuser la Tav dans la vallée. D'autant que plusieurs associations mettent l'accent sur la présence de matières nocives pour la santé et l'environnement, dont l'amiante, dans le sous-sol à cet endroit.

En prononçant des peines aussi sévères et en accusant les manifestants « d'actes terroristes », la justice italienne veut faire un exemple et montrer sa fermeté face à tous ceux qui tentent de contester les décisions du pouvoir, sur quelque terrain que ce soit.

Nadia Cantale