Une
partie du quartier du Val d’Argenteuil-Nord
Ces jours derniers, de nuit, de
nouveaux heurts ont opposé des moyens importants de la police et des CRS aux
mortiers de quelques dizaines de jeunes, plutôt de jeunes adolescents selon des
témoins et commentateurs. Cela dure depuis des décennies, mais pour autant, il
n’y a aucune raison de s’en réjouir.
De
tels évènements gâchent la vie aux habitants. Ils donnent l’occasion aux
adultes en uniforme de s’entraîner, et à la presse qui ne connaît rien à la
banlieue de dénigrer une nouvelle fois les quartiers populaires, et avec elle,
ses familles populaires et ouvrières.
Qui
sont ces quelques dizaines de jeunes ? Le moins que l’on puisse dire,
c’est qu’ils sont désœuvrés. Attirés par le symbole que représente la « Dalle »
d’Argenteuil dans l’histoire des heurts avec la police, ils s’attaquent à un
poste de police qui n’existe même pas vraiment depuis des années, en risquant
de mettre le feu à une antenne des services du Département bien utile aux plus
modestes. Ils se racontent des histoires comme les adolescents peuvent le faire,
loin de toute conscience et d’une utilité positive.
Comme
il fallait s’y attendre dans des circonstances pareilles, un jeune a reçu un
tir de LBD qui n’aurait dû pas être tiré et qui l’a blessé sérieusement au nez
et au visage, donnant une raison supplémentaire à ces bandes d’en découdre.
Bandes qui vivent dans le souvenir des contacts brutaux avec la police et celui
des nombreuses bavures policières.
Sont-elles
du quartier du Val-Nord ? Peut-être, mais on peut aussi en douter.
En
tout cas, ces évènements récurrents sont un élément de plus du recul toujours
plus profond de la situation des quartiers populaires et de l’état d’esprit d’une
fraction de la jeunesse, quartiers où se développent des bandes qui ne sont pas
une nouveauté mais qui lorsqu’elles perdurent bien au-delà de l’adolescence
sont le signe de la crise profonde de la société.
Cette
crise, nous n’y mettrons fin qu’en renversement le capitalisme qui la produit
et nourrit. En attendant, il faut se battre pour l’École et le maintien des
services publics. Le quartier du Val-Nord est un quartier en large déshérence
sur ces plans. Se battre par ailleurs pour y réimplanter le réseau militant et
fraternel du monde du travail. Comme communistes révolutionnaires, ce sont-là des objectifs essentiels
qui guident notre activité, à Argenteuil comme ailleurs. Dominique MARIETTE