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lundi 8 mai 2017

Nathalie ARTHAUD : après le second tour, communiqué


Après le deuxième tour de l’élection présidentielle 2017

Communiqué

 

Emmanuel Macron a largement emporté l’élection présidentielle.

L’importance des abstentions et le nombre élevé des votes blancs et nuls ont cependant montré qu’une partie importante de l’électorat, notamment dans les quartiers populaires, a refusé le choix entre la millionnaire d’extrême droite et le larbin des banquiers.

La quasi-totalité du personnel politique de la bourgeoisie, de la droite extrême filloniste à la gauche du PS, se réjouit de ce qu’ils considèrent comme la victoire de la République et de la démocratie.

Mais si Le Pen a été écartée de l’Élysée, avec Macron, c’est quand même un exécuteur des basses œuvres de la bourgeoisie et un ennemi du monde du travail qui vient d’y accéder. Il exécutera sans état d’âme toutes les exigences du grand patronat et de la haute finance.

Les travailleurs, s’ils veulent s’opposer à toutes les mesures contraires à leurs intérêts, devront se défendre par les seules armes dont ils disposent : les grèves, les manifestations, les luttes collectives, tout comme ils ont dû le faire contre Hollande et contre Sarkozy.

Engagé dans une guerre de classe féroce contre les travailleurs, le grand patronat continuera les licenciements, les suppressions d’emplois, aggravera la précarité, pèsera sur les salaires afin d’augmenter la richesse de la classe capitaliste.

L’avidité du grand patronat finira par déclencher des explosions sociales. Ces explosions sociales, bien que nécessaires pour empêcher le monde du travail de sombrer dans la misère, ne seront cependant pas suffisantes. Il faut qu’elles soient guidées par une claire conscience de la part des travailleurs de leurs intérêts de classe. C’est-à-dire la conscience que leur ennemi principal, c’est la grande bourgeoisie, ceux qui exercent une dictature absolue sur les entreprises et sur l’économie.

Les travailleurs n’ont aucune raison de rejoindre la caste politique de tous bords qui se félicite de l’échec de Marine Le Pen. Car le Front national a obtenu plus de suffrages que jamais dans le passé, y compris dans les quartiers populaires.

Il est dans l’ordre des choses qu’une partie de l’électorat de droite, son candidat Fillon ayant été éliminé, vienne à la rescousse de Le Pen. Mais la candidate d’extrême droite n’aurait pas recueilli un nombre record de suffrages si une partie du monde du travail, écœurée par la politique des partis qui prétendaient le représenter, n’avait pas choisi d’exprimer sa colère en votant pour Le Pen la candidate du Front National.

C’est un piège mortel. Ce vote consacre l’abandon par un nombre croissant de travailleurs de toutes les valeurs du mouvement ouvrier : l’abandon de la solidarité entre travailleurs contre la grande bourgeoisie qui les exploite ; l’abandon de l’internationalisme pour le chauvinisme ; l’abandon du drapeau rouge pour le bleu-blanc-rouge.

La progression de l’influence du Front national parmi les travailleurs, même si elle est pour le moment surtout électorale, encouragera les moins conscients de la classe ouvrière à reprendre à leur compte les préjugés réactionnaires exacerbés par le Front national. Le parti d’extrême droite dresse les travailleurs les uns contre les autres et les désarme dans le combat contre le grand capital. Son succès électoral encouragera les groupes et les individus les plus ouvertement hostiles aux travailleurs qui gravitent à l’intérieur et autour du Front national à passer à l’action, en commençant sans doute par s’en prendre aux travailleurs immigrés. Mais des hommes de main dressés contre les travailleurs étrangers constituent une menace pour l’ensemble des travailleurs, leurs syndicats, leurs associations, leurs libertés élémentaires, et une arme supplémentaire à la disposition du grand patronat.

Pour faire face aux menaces matérielles et politiques qui pèsent sur les travailleurs, il est vital qu’ils retrouvent la conscience que la seule voie pour s’opposer à l’aggravation de l’exploitation et au pourrissement de toute la vie sociale est de renouer avec le combat du mouvement ouvrier contre le capitalisme, avec l’objectif ultime de mettre fin au pouvoir de la bourgeoisie.

                                              Nathalie ARTHAUD, le 7.05.2017

dimanche 23 avril 2017

Nathalie ARTHAUD : communiqué après le 1er tout



Déclaration de Nathalie Arthaud au soir du premier tour

Communiqué

23/04/2017

Ainsi donc, le deuxième tour de cette élection présidentielle, celui qui est décisif pour désigner le président de la République, opposera Marine Le Pen et Emmanuel Macron. D’un côté, la figure de proue de l’extrême droite, héritière des idées racistes et xénophobes de son père et de toute une lignée qui remonte aux défenseurs de l’Algérie française, à l’OAS, voire bien au-delà, et, de l’autre, un serviteur émérite de la grande bourgeoisie, successivement dans la haute finance et dans la politique.
Marine Le Pen, cette bourgeoise, qui se pose en défenseure des pauvres et des orphelins pour gagner des voix du côté des classes populaires victimes de la crise, servirait sa classe de privilégiés aussi fidèlement que ses prédécesseurs à l’Elysée, mais de façon plus autoritaire encore. 
Elle a accédé au deuxième tour avec les votes d’une partie de l’électorat populaire. L’influence électorale du FN résulte des déceptions légitimes du monde du travail à l’égard des grands partis de gauche, PS et PC, qui ont prétendu gouverner dans son intérêt mais qui n’ont cessé de les fouler aux pieds. 
Le chauvinisme, la méfiance envers l’étranger que les grands partis de gauche ont substitués au fil du temps aux idées de lutte de classe et à l’internationalisme, recyclés de façon exacerbée par le FN, affaiblissent le monde du travail déjà aujourd’hui. Ils sèment des divisions mortelles entre Français et étrangers, entre travailleurs du privé et ceux du public, entre travailleurs en activité et chômeurs.
Je m’adresse aux électeurs du monde du travail tentés par cette forme ultime d’électoralisme qui consiste à voter pour le FN sous prétexte qu’il n’a jamais gouverné, pour leur dire : vous vous affaiblissez vous-mêmes en cherchant l’ennemi du côté de vos frères de classe d’autres origines. Cela dissimule vos véritables ennemis : ceux qui siègent dans les conseils d’administration des groupes industriels et financiers, qui vivent à Neuilly ou dans le 16e arrondissement de Paris et qui attaquent nos conditions d’existence. Mais, au deuxième tour, on n’en est même plus là. Voter pour Le Pen, cela peut contribuer à l’installer au pouvoir. C’est l’ensemble du monde du travail qui le paiera.
Un pouvoir dirigé par Marine Le Pen foulera aux pieds plus fortement encore que ses prédécesseurs les droits et les libertés élémentaires du monde ouvrier. Elle affirme déjà qu’elle s’en prendra aux catégories les plus vulnérables des travailleurs immigrés, puis mettra en cause leurs enfants même nés en France. Elle s’en prendra aux syndicats pas assez dociles, aux associations qui lui déplaisent, comme le font déjà, à leur échelle, les municipalités Front national.
Les travailleurs conscients doivent rejeter le vote pour Marine Le Pen !
Mais Macron, cet ancien banquier ministre, est tout aussi un ennemi de la classe ouvrière que Marine Le Pen. Malgré la brièveté de son passage au gouvernement, il a eu le temps d’en faire la preuve avec la loi qui porte son nom et qui étend le travail du dimanche et avec la loi El Khomri qu’il aurait voulu plus dure encore.
Au premier tour, il a été, avec Fillon, celui qui annonçait son intention de supprimer des postes dans les services publics, alors même que le chômage est déjà catastrophique et que les services publics, du système hospitalier à l’éducation, se dégradent faute de personnel et de moyens.
Emmanuel Macron se posera en rempart contre le FN. C’est un mensonge. Dévoué qu’il est aux intérêts des classes possédantes, il ne fera rien contre la colère qui monte dans les classes populaires et que détourne Marine Le Pen. Le FN ne pourra que se renforcer avec Macron comme président. 
Fillon ayant été éliminé, il appelle avec la plupart de ses comparses à voter pour Macron. Le PS, de son côté, s’aligne sur la droite.
Pour notre part, nous ne participerons à aucun front républicain réunissant des politiciens de la droite extrême filloniste avec le PS.
Pour ma part, je voterai blanc en donnant à mon vote le sens d’un rejet de Marine Le Pen sans cautionner Emmanuel Macron.
Je ne suis pas propriétaire des votes qui se sont portés sur mon nom au premier tour. Une partie de mes électeurs voteront comme moi, en votant blanc. D’autres voteront ou nul, en portant sur leur bulletin de vote une expression de leur protestation. D’autres s’abstiendront. Certains choisiront peut-être de voter en faveur de Macron en croyant, à tort, qu’ils s’opposent ainsi à la montée du FN.
L’essentiel est de prendre conscience que, quel que soit le résultat du vote, les exploités, les retraités, les chômeurs, auront un ennemi à l’Élysée. Ils ne pourront se défendre face au grand patronat qui, avec l’aide du gouvernement, s’en prendra de plus en plus violemment à leurs conditions d’existence, qu’en se retrouvant ensemble, demain, dans l’explosion sociale que la rapacité patronale finira par susciter. 
Je remercie de leur confiance celles et ceux qui m’ont apporté leur soutien et leurs suffrages et ont exprimé ainsi leur conscience d’appartenir au camp des travailleurs.
Ces électrices et électeurs constituent une minorité dans l’électorat. Mais ils ont contribué à ce que se manifeste, à l’occasion de cette présidentielle, le courant communiste. C’est-à-dire le courant du mouvement ouvrier qui se revendique de la continuité avec ce que les expériences des luttes du passé ont produit de meilleur, de plus accompli : les idées communistes. C’est-à-dire la détermination non seulement de défendre les intérêts quotidiens du monde du travail dans le cadre de l’organisation capitaliste de la société, mais, plus encore, d’œuvrer pour son renversement par l’action collective consciente des travailleurs.
Cette minorité entretient cette petite flamme qui représente plus d’espoir pour l’avenir de l’humanité que toutes les flambées électorales susceptibles d’allumer de faux espoirs avant de s’éteindre à l’épreuve de la réalité du pouvoir, c’est-à-dire de la dictature des grands groupes industriels et financiers sur la société.
Le camp des travailleurs, pèse peu dans les urnes. Il n’en sera pas de même lorsque le monde des exploités se mettra en mouvement pour défendre ses intérêts de classe. Toutes ces femmes et tous ces hommes pourront alors former autant de noyaux dans les entreprises, dans les quartiers populaires, autour desquels pourront se regrouper bien d’autres à la recherche d’idées et de mots d’ordre.
Nos idées ont porté bien au-delà de ce qui ressort des résultats dans les urnes. L’illusion du « vote utile » étouffe la prise de conscience naissante. Mais la vérité finira par se frayer un chemin pour cette raison fondamentale que les idées de lutte de classe sont le reflet de la réalité sociale. Et cette réalité, la crise économique, et la menace de son aggravation par un nouveau krach financier pousseront inévitablement le grand patronat à mener une guerre de plus en plus violente contre les exploités. Quel que soit le président, la classe capitaliste continuera à réduire encore les salaires, à rendre le travail toujours plus flexible, à aggraver le chômage et la précarité. 
Au-delà de la défense de ses conditions d’existence, s’impose la nécessité pour la classe ouvrière de renouer avec son combat séculaire pour mettre fin au capitalisme qui, dans sa décadence, fait reculer la civilisation humaine. Par les guerres qu’il multiplie et le terrorisme qu’il suscite, il pousse l’humanité vers la catastrophe.
Les idées que nous avons semées aujourd’hui trouveront leur signification lorsque le monde ouvrier se mettra en mouvement pour refuser l’insupportable.

vendredi 21 avril 2017

Attentat des Champs-Elysées : un communiqué de Nathalie ARTHAUD



Après l’attentat des Champs-Elysées
Communiqué
Après l’attentat survenu hier soir sur les Champs-Elysées, j’ai eu l’occasion d’exprimer ma compassion pour les victimes et leurs familles.
En même temps, je rejette toute solidarité avec l’État français. Sa politique impérialiste alimente le terrorisme. Aujourd'hui, il intervient en Syrie, en Irak, au Mali, prétendument pour le combattre. C’est en réalité pour défendre les intérêts français, dans ces régions pillées et ravagées depuis l’époque coloniale. Pour les mêmes raisons, l’État français a soutenu par le passé le régime féroce de Bachar Al Assad, et appuie aujourd'hui des dictatures moyenâgeuses, comme le Qatar et l’Arabie Saoudite, qui financent des groupes djihadistes.
Tel le docteur Frankenstein dont la créature lui avait échappé, les grandes puissances voient ceux qu’elles avaient soutenus se retourner contre elles. Elles ont soutenu Ben Laden, elles ont eu Al Qaida ; elles sont intervenues en Irak, elles ont eu l’État islamique. Elles ont nourri le terreau réactionnaire sur lequel prospèrent aujourd'hui les djihadistes.
Alors, je rejette toute démagogie sécuritaire et guerrière. Je rejette les amalgames abjects entre terroristes, migrants et musulmans. Tous les travailleurs ont les mêmes intérêts, quelle que soit leur origine, la couleur de leur peau et leur religion. Ils doivent se souder autour d’une autre perspective, la seule valable : lutter ensemble pour une société débarrassée de l’impérialisme, de ses guerres et de tous ses avatars.
                                         Nathalie Arthaud, le 21.04.17.

mardi 14 mars 2017

Clause Molière : un communiqué de Nathalie ARTHAUD




Demain matin mercredi 15 mars

à 07h50

France 2 : 

Nathalie Arthaud est l'invitée de l'émission Les
 4 Vérités






La clause Molière, ou quand la droite BCBG surenchérit sur le Front national

Après Laurent Wauquiez dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, c’est au tour de Valérie Pécresse en Ile-de-France de mettre en place une clause de restriction des marchés publics pour les entreprises qui n’imposeraient pas l’usage du français sur les chantiers.
En pleine campagne présidentielle et avec d’évidentes visées pour les élections législatives qui suivent, ces politiciens de droite, très bon chic bon genre, usent de la pire démagogie xénophobe. C’est répugnant.
Ils osent parler de sécurité sur les chantiers. Mais depuis quand se soucient-ils de la sécurité des travailleurs ? C’est la soif du profit qui rend le travail extrêmement dangereux sur les chantiers et dans les entreprises en général. Et c’est la solidarité entre salariés, au quotidien, celle de ceux qui sont au coude à coude comme exploités, quelle que soit la langue plus ou moins bien parlée, qui empêche bien des accidents.
En reprenant hypocritement à Le Pen l’idée de la préférence nationale, ils font, comme elle, la politique du grand patronat : dresser les travailleurs les uns contre les autres.
Quand une partie des travailleurs sont visés, c’est l’ensemble de la classe ouvrière qui est attaquée. Et la force des travailleurs réside dans leur solidarité. Seule l’union de tous les exploités fait leur force.

                                       Nathalie Arthaud, le 14.3.17.