Antisémitisme
: des politiciens qui feraient mieux de se taire
08 Novembre 2023
L’écrasement de la population de
Gaza par les bombes israéliennes provoque une colère légitime. Mais «
antisémitisme » est le terme injurieux dont se trouvent bien souvent
qualifiés ceux, et ils sont nombreux, qui ressentent cette colère et
l’expriment.
L’amalgame n’est pas
nouveau : depuis que les dirigeants d’Israël ont choisi d’accepter le rôle
de gendarme des peuples au Moyen-Orient, en se positionnant dès le départ, en
1947, comme garde-chiourme de la population palestinienne spoliée, s’opposer à
leur politique a été taxé d’antisémitisme.
Les politiciens français soucieux
de couvrir d’un voile leur complicité avec la politique colonialiste des
dirigeants d’Israël leur ont emboîté le pas. Darmanin n’a de cesse
d’additionner le moindre tag pour tenter de démontrer qu’il y aurait une « recrudescence
des actes antisémites en France », comme le rabâchent les médias.
Élisabeth Borne, elle, accuse ses adversaires politiques de gauche, lorsqu’ils
se disent « antisionistes », de masquer en fait leur antisémitisme.
Son mentor Macron, dans un dîner du CRIF, le Conseil représentatif des
institutions juives de France, avait déjà déclaré que « l’antisionisme [était]
une des formes modernes de l’antisémitisme ». Et les commentateurs se
pressent de suivre cette définition, bien commode pour qui se refuse à
critiquer la politique guerrière de l’État d’Israël.
C’est sur cette base que les présidents
de l’Assemblée nationale et du Sénat ont appelé à manifester le 12 novembre,
aussitôt approuvés par une clique de politiciens de droite et d’extrême droite.
Jordan Bardella, le nouveau
numéro 1 du RN, ose fanfaronner : « Ça fait quinze ans que mon
mouvement politique alerte la société française sur l’installation durable dans
notre société d’un antisémitisme qui est le fruit d’un islam politique. »
Il y a là un sacré culot de la part d’un dirigeant d’un parti dont le racisme
et la haine des Juifs sont depuis toujours en bonne place dans le fonds de
commerce.
La confusion est encore
entretenue par les dirigeants israéliens quand ils se présentent comme les
défenseurs, non seulement de leur État installé au Moyen-Orient, mais des
populations juives du monde entier, menacées par l’antisémitisme et qui, en
tout cas, l’ont payé durant la Seconde Guerre mondiale de six millions de
morts. Ainsi, les politiciens français ou autres peuvent présenter toute
opposition à la politique israélienne, dans les pays arabes ou en Europe et en
Amérique, comme une manifestation de haine pour les Juifs en général, et donc
comme un écho moderne du nazisme. Malheureusement, c’est la politique du
pouvoir israélien vis-à-vis des populations arabes qui aujourd’hui en est la plus
proche.
Contrairement à ce qu’avancent
les tenants de l’ordre bourgeois et les défenseurs de l’ordre impérialiste,
s’opposer à la politique agressive, colonisatrice, guerrière des dirigeants
israéliens n’a rien à voir avec l’antisémitisme dont les populations juives ont
souffert pendant des siècles. Au contraire, en Israël même, c’est Netanyahou et
ses alliés d’extrême droite qui mettent en danger les habitants d’Israël, juifs
et arabes. Et ailleurs, quels sont les responsables de la colère croissante, légitime,
qui s’exprime contre ces dirigeants et les puissances impérialistes qui les
soutiennent, si ce n’est ceux qui, après l’attaque meurtrière lancée le 7
octobre par le Hamas, ajoutent à des décennies d’oppression des Palestiniens,
de guerres permanentes, la mort à la mort en enterrant Gaza sous les
bombes ?
Il faut opposer un véritable
antidote au poison du racisme, de la haine des Arabes, des travailleurs
d’Afrique ou d’Asie, des immigrés de fraîche ou de longue date, et au vieux
poison de l’antisémitisme, le vrai, qui peut toujours resurgir. C’est la
conscience de faire partie de la classe ouvrière du monde, et de la nécessité
de tout faire pour abattre le système capitaliste fauteur de guerre et de
haines innombrables.
Viviane LAFONT (Lutte ouvrière
n°2884)
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Proche-Orient. Ce sont des articles dont la lecture est particulièrement
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Les prochaines
permanences prévues :
-Demain vendredi
10 novembre, de 15 h.40 à 16 h.40 au marché du Val-Nord ;
-et de 17 h.15 à 18 heures 15, carrefour
« Babou » ;
-Samedi matin
11 novembre, de 10 h. à 10 h.30 au marché des Coteaux ;
- et de 11 h. à
midi au marché de la Colonie ;
-Dimanche 12
novembre : de 10 h.15 à 10 h.55
devant Intermarché du Centre ;
-et de 11
heures à midi au marché Héloïse ;
-Lundi 13
novembre, de 18 h. à 19 h. centre commercial des Raguenets ;
-Mercredi 15
novembre, de 11 h.30 à midi marché des Champioux.