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dimanche 12 mai 2024

Lutte contre l’antisémitisme : le mensonge gouvernemental

Lutte contre l’antisémitisme : le mensonge gouvernemental

Publié le 08/05/2024

« Personne ne peut nier cette déferlante antisémite », a déclaré Gabriel Attal au dîner annuel du CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France, au soir du 6 mai.

 

Plus tôt dans la journée avaient eu lieu les « assises de lutte contre l’antisémitisme » prévues depuis des mois, sous l’égide d’Aurore Bergé, la ministre chargée de la lutte contre la discrimination.

À cette occasion, elle avait convié la LICRA, SOS Racisme, des représentants des principaux cultes et des témoins. Elle a dénoncé « la haine ordinaire, alimentée par les extrêmes, [qui] se déverse sur les réseaux sociaux, mais aussi dans nos rues, nos écoles, nos universités ».

De quoi parle Aurore Bergé ? Il est certain que l’antisémitisme est un fléau, un relent d’un passé putride, qu’il s’agisse des pogromes des 19e et 20e siècles ou de l’extermination engagée par le nazisme, auquel l’État français des années 1940 avait apporté son aide. L’antisémitisme, comme tous les racismes, entretient la haine entre les groupes humains. Il a bien souvent été utilisé pour les jeter les uns contre les autres, plutôt qu’ils ne se tournent contre leurs exploiteurs et leurs oppresseurs communs.

Mais il est clair que le gouvernement réitère l’opération politicienne qu’a constituée la manifestation du 12 novembre dernier, organisée par le président du Sénat, Larcher, et la présidente de l’Assemblée nationale, Braun- Pivet, et à laquelle ont participé, derrière les mêmes slogans, les macronistes, le PS, le PCF et le RN, confondus dans un même prétendu « sursaut républicain ». Curieusement, les « extrêmes » que prétend dénoncer la ministre de Macron sont situés à la gauche de la gauche. Les « extrêmes » semblent la perturber moins lorsqu’ils défilent non loin d’elle sous le drapeau lepéniste !

Le gouvernement se sert en fait de la dénonciation de l’antisémitisme et de sa montée, réelle ou supposée, pour voiler son soutien à la politique guerrière de Netanyahou, approuvée par les autres grandes puissances.

Or dénoncer la politique criminelle du gouvernement israélien n’a rien à voir avec l’antisémitisme, c’est-à-dire avec la haine des Juifs en général, que Netanyahou prétend représenter. Justifier les bombardements de toute une population au nom de la défense des Juifs contre l’antisémitisme est une imposture. Mais le gouvernement français, comme les autres, tient à entretenir cette confusion.

Au passage, sous couvert de lutte contre l’antisémitisme, les hommes au pouvoir tentent de passer sous silence d’autres formes de racisme, ô combien anciennes elles aussi et encore tellement fréquentes, à l’égard des travailleurs maghrébins, sénégalais, maliens, ivoiriens, filles et fils de peuples auparavant colonisés par la France.

Hypocrite, cynique, le calcul du gouvernement est d’autant plus dangereux qu’il ne fait qu’attiser les haines imbéciles et, partant, prend sciemment le risque d’encourager les réactions des racistes de tout bord.

                                                       Viviane Lafont (Lutte ouvrière n°2910)

 

mardi 14 novembre 2023

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 13 novembre 2023

       Contre l'antisémitisme, le racisme et la xénophobie, et   contre les dirigeants de la bourgeoisie qui les attisent !

13/11/2023

 

Yaël Braun-Pivet, la présidente macroniste de l’Assemblée, et Gérard Larcher, le président Les Républicains du Sénat, qui ont appelé à manifester contre l’antisémitisme, se sont dits « heureux » et « rassurés par ce sursaut républicain ».

Le Pen et le Rassemblement national sont, eux aussi, très heureux de « l’excellent accueil » qui leur a été fait. Un peu moins heureux et très gênés de manifester avec l’extrême droite, les dirigeants écologistes, du PS et du PC, se sont quand même, eux aussi, félicités de l’événement.

Alors, oui, le petit monde dirigeant est satisfait : son opération politicienne est réussie !

Bien sûr, beaucoup de manifestants étaient là sincèrement, sans arrière-pensée, pour affirmer leur solidarité avec leurs proches, amis ou voisins de confession juive. Pour redire leur attachement au combat contre l’antisémitisme et, pour certains, contre tous les racismes.

Le malheur, c’est que cette manifestation ne fera pas reculer l’antisémitisme d’un pouce. Elle s’inscrit dans une campagne de propagande révoltante qui pourrait au contraire attiser les haines communautaires

S’il s’agissait de s’unir derrière des valeurs universelles, pourquoi les organisateurs ont-ils seulement dénoncé l’antisémitisme ? Pourquoi ne pas dénoncer aussi les provocations et les agressions contre les musulmans ou les Arabes, que ni le gouvernement ni les médias ne se soucient d’ailleurs de recenser ?

S’il s’agissait d’exprimer sa solidarité avec les victimes de la guerre israélo-palestinienne, pourquoi n’évoquer que les victimes et les otages israéliens ? Pourquoi ne pas dénoncer le massacre de masse qui continue en ce moment même à Gaza et fait, chaque jour, des centaines de morts supplémentaires ?

Ce parti pris pour le gouvernement israélien et cette façon de nier l’oppression fondamentale dont sont victimes les Palestiniens sont insupportables. Pire, cela va de pair avec une propagande contre les musulmans et les immigrés, accusés d’être des antisémites et des terroristes en puissance.

Si Le Pen a d’ailleurs tant tenu à manifester, c’était aussi pour faire entendre cette petite musique anti-arabe.

Oui, l’antisémitisme est un fléau à combattre. La haine des Juifs fait partie des pires saletés que continue de véhiculer la société capitaliste en crise. « L’antisémitisme est le socialisme des imbéciles », fustigeait en son temps le socialiste allemand August Bebel, à propos de ceux qui assimilaient les capitalistes et les banquiers aux Juifs.

Au 19e et au 20e siècle, de la Russie tsariste à la République française, ces préjugés attisés par l’extrême droite ont été utilisés par tous les gouvernants pour détourner la colère populaire et assurer leur domination.

Ils servirent à Hitler pour conquérir le pouvoir. Dans ces années 1933-1939, quand fuir l’Allemagne nazie était devenu, pour les Juifs, une question de vie ou de mort, les États-Unis et les prétendues démocraties leur fermèrent les portes parce qu’ils avaient une politique anti-immigrés et faisaient eux aussi dans l’antisémitisme !

Pendant la guerre, Hitler perpétra le plus important génocide du 20e siècle en exterminant six millions de Juifs. L’État français prêta son concours à cette barbarie en livrant 75 000 Juifs aux nazis.

Dans ces années-là, ce fut l’honneur du mouvement ouvrier révolutionnaire que de combattre l’antisémitisme, comme il luttait contre le racisme et la xénophobie. Il faut continuer !

Les Juifs ne peuvent être confondus ni avec les capitalistes ni avec les assassins qui gouvernent Israël. Les Palestiniens ne peuvent pas être assimilés au Hamas, de même que les travailleurs d’ici ne sont pas identifiables à Macron.

Partout, dans tous les peuples, il y a des exploités et des exploiteurs. Et partout, il y a des travailleurs qui se battent contre leurs propres dirigeants et exploiteurs. C’est en faisant de tous ces combats une lutte pour chasser la grande bourgeoisie du pouvoir, c’est-à-dire renverser le capitalisme, que les travailleurs s’uniront pour changer leur sort et jetteront les préjugés racistes et moyenâgeux dans les poubelles de l’histoire.  

Aucune unité ni solidarité avec ceux qui nous dirigent et nous exploitent en divisant la classe ouvrière et en dressant les peuples les uns contre les autres ! Unité et solidarité de classe entre travailleurs de tous les pays et de toutes origines !

                                                                               Nathalie Arthaud

 

 

 

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Les prochaines permanences prévues :

-Aujourd’hui mardi 14 novembre, de 18 à 19 heures cité Joliot-Curie, centre commercial ;

-Mercredi 15 novembre, de 11 h.30 à midi marché des Champioux.

Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.

lundi 13 novembre 2023

“L’Amérique face à l’holocauste”: ce que fut la politique des États-Unis face aux persécutions antijuives des nazis. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière

“L’Amérique face à l’holocauste”: ce que fut la politique des États-Unis face aux persécutions antijuives des nazis

08 Novembre 2023

Les 17 et 18 octobre, Arte diffusait un documentaire de six heures : L’Amérique face à l’Holocauste, version française de The US and the Holocaust (2022, 2023) de l’auteur Geoffrey C. Ward et des réalisateurs Ken Burns, Lynn Novick et Sarah Borstein.

Au moment où les dirigeants américains se présentent comme de grands combattants contre les persécutions antijuives, cette série est un rappel utile. Elle montre quelle fut la politique des États-Unis, sous Roosevelt, vis-à-vis des persécutions subies par les Juifs d’Allemagne, puis d’autres pays européens, politique qui fut définie comme « les bras fermés de l’Amérique ».

L’arrivée de Hitler au pouvoir en janvier 1933 posa immédiatement pour la population juive la question : pouvait-on échapper à l’antisémitisme officiel du régime, traduit tout de suite en mesures restrictives pour les Juifs dans divers domaines, en fuyant à l’étranger ? Ces mesures s’accompagnaient de nombreuses violences dont le point d’orgue fut la « Nuit de cristal » des 9 et 10 novembre 1938. Les destructions de synagogues, d’appartements, d’entreprises juives étaient accompagnées de l’internement de milliers de Juifs dans des camps pour des périodes variables, avant d’en arriver plus tard à la politique d’extermination.

Une conférence internationale sur la crise des réfugiés fut réunie à Évian en juillet 1938, à l’appel du président Franklin Roosevelt, avec des représentants de 32 pays. La quasi-totalité, les USA inclus, refusèrent de modifier leurs lois d’immigration pour accueillir les réfugiés Juifs. Les tenants de la politique de Roosevelt invoquaient notamment le contexte existant aux États-Unis pour justifier leur passivité, avec le problème du chômage de masse, qui avait explosé à partir de 1932 au travers de la Grande Dépression, puis s’était réduit mais sévissait à nouveau.

Mais les mêmes invoquaient aussi l’hostilité marquée d’une majorité de la population américaine à l’accueil de nouveaux immigrants, dans l’esprit des lois de 1924 qui avaient interdit toute immigration d’Asie et institué des quotas, d’autant plus faibles qu’ils concernaient les populations les plus à l’Est de l’Europe ! Cette hostilité était de plus ouvertement exprimée par des personnalités antisémites comme Henry Ford, le magnat de l’automobile, ou le prêtre Coughlin qui, dans des émissions de radio, accusait les Juifs de manipuler les institutions financières et de conspirer pour contrôler le monde.

Tout cela se déroulait dans un pays où la ségrégation envers les Noirs se perpétuait. L’administration américaine mit en place ou appliqua rigoureusement les obstacles à l’accueil de réfugiés prévus dans les lois sur l’immigration, qui exigeaient de la part des demandeurs des lettres de recommandation, des visas de sortie et de transit, ainsi que le versement de milliers de dollars. À la mi-1938, près de 140 000 Allemands et Autrichiens, la plupart juifs, avaient déposé des demandes de visa américain. Durant l’année, ce nombre atteignit 300 000, créant une liste d’attente pour onze ans.

Un autre drame survint lorsque, en mai 1939, le navire M.S. St Louis, transportant 937 passagers, pour la plupart des Juifs de Hambourg, vers La Havane, ne put en laisser débarquer que vingt-huit à son arrivée à Cuba. S’étant alors dirigé vers Miami, il fut repoussé selon les dispositions des lois américaines sur l’immigration et contraint de regagner l’Europe, où beaucoup de passagers allaient périr dans les camps.

Un article du New York Times du 2 septembre 2022 se lit comme une condamnation de la politique américaine envers les victimes du régime hitlérien : « Même après la fin de la guerre, alors que les actualités cinématographiques avaient montré les libérateurs américains stupéfaits par la vision des cadavres ambulants et des empilements de corps, les antisémites du Département d’État et du Congrès continuèrent de résister. Résultat : des dizaines de milliers de survivants juifs restèrent entassés jusqu’en 1950 dans des camps sommaires de personnes déplacées, alors que des collaborateurs des nazis en Ukraine, Lituanie, Estonie et Lettonie étaient laissés libres parce que considérés comme de solides anticommunistes. »

                                             Jean MASSARDIER (Lutte ouvrière n°2884)

 

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Les prochaines permanences prévues :

-Aujourd’hui lundi 13 novembre, de 18 h. à 19 h. centre commercial des Raguenets ;

-Mercredi 15 novembre, de 11 h.30 à midi marché des Champioux.

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