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mercredi 26 juin 2024

Hollande, Rousseau : des ennemis des travailleurs candidats

Publié le 19/06/2024

L’ancien président François Hollande s’est porté candidat pour le Nouveau Front populaire et a été investi par le Parti socialiste dans la première circonscription de Corrèze.

 


On trouve aussi dans la septième circonscription des Yvelines le candidat du Nouveau Front populaire Aurélien Rousseau, qui était il n’y a pas longtemps ministre de la Santé de Macron.

Ces candidatures pourraient sembler desservir une alliance qui prétend en finir avec les régressions sociales ou promouvoir un plan de recrutement dans la santé. Elles ne peuvent en effet que renforcer la méfiance de tous ceux qui se demandent : « Pourquoi ne l’ont-ils pas fait avant, alors qu’ils étaient au pouvoir ? »

Les travailleurs se souviennent des mois de manifestations qui avaient accompagné en 2016 la présentation de la loi Travail par la ministre de François Hollande Myriam El Khomri. Cette loi s’était traduite par la facilitation des licenciements économiques, le plafonnement des indemnités prud’homales et l’allongement du temps de travail. Les syndicats en lutte contre ce démantèlement du Code du travail avaient étés sommés de décommander leurs manifestations, et finalement obligés à Paris de tourner en rond entre deux cordons de CRS. Quant à Aurélien Rousseau, après avoir été le directeur de cabinet d’Élisabeth Borne, il a été en tant que ministre de la Santé le défenseur du doublement des franchises médicales et a apporté sa pierre au démantèlement de l’hôpital public, comme tous ses prédécesseurs.

Leur passé n’a pourtant pas disqualifié cet ex-président et cet ex-ministre pour représenter le Nouveau Front populaire. Ce fait en dit plus long que toutes les promesses des partis qui composent l’alliance de gauche. Ayant fait leurs preuves contre le monde du travail, des candidats comme Hollande, Rousseau et d’autres apportent la garantie que, une fois son programme électoral jeté aux poubelles, le Nouveau Front populaire saura faire la politique dictée par la bourgeoisie.

                                                           Daniel Mescla (Lutte ouvrière n°2916)

 

mardi 25 juin 2024

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 24 juin 2024 : Dimanche prochain, votez lutte ouvrière, le camp des travailleurs !

Dimanche prochain, votez lutte ouvrière, le camp des travailleurs !

24/06/2024

À quelques jours des législatives, un point fait l’unanimité dans le monde ouvrier : Macron, qui a passé son temps à nous mépriser et nous piétiner, doit être rejeté. Mais de quelle façon le chasser ? Là-dessus le monde du travail se divise.

Il y a ceux qui sont prêts à voter pour le Rassemblement national. Ecœurés par tous les partis qui se sont succédé au pouvoir, ils croient que Bardella donnera un coup de pied dans la fourmilière. Erreur : plus il se rapproche du pouvoir, plus il s’inscrit dans la continuité de tous les politiciens qui l’ont précédé.

Ne vient-il pas de nouer une alliance avec une partie de la droite, avec Ciotti qui veut encore repousser l’âge de la retraite ? N’est-il pas déjà en train d’expliquer, qu’il ne pourra pas tout faire, parce qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses ?

Le coup des caisses vides, c’est le discours mensonger de tous les politiciens pour justifier leurs reculades : ils omettent de dire que les caisses du grand patronat débordent et que toutes les richesses, que nous produisons, sont largement suffisantes pour assurer un minimum de 2000 € de salaire, une retraite à 60 ans et des créations d’emplois pour améliorer nos conditions de travail.

Même sur le terrain des incivilités et de la délinquance, le RN ne changera rien. Car pour cela, il faudrait arrêter avec cette politique d’abandon des quartiers populaires et de sa jeunesse. Il faudrait en finir avec la précarité et les inégalités ahurissantes. C’est-à-dire qu’il faudrait s’en prendre à la rapacité de la grande bourgeoisie, à ceux qui nous exploitent, licencient et jettent des millions de travailleurs dans la misère.

Pour compenser ses reniements, Bardella s’attaquera aux travailleurs étrangers ou d’origine étrangère, au nom de la préférence nationale. Mais croire que les économies faites sur le dos des étrangers et des sans-papiers profiteront aux classes populaires est de la naïveté. Ce n’est pas parce qu’un travailleur immigré ne pourra pas toucher telle ou telle aide que les salaires augmenteront !

L’argent pris aux travailleurs étrangers ira une fois de plus dans les coffres-forts de la grande bourgeoisie. Qu’il y ait des ouvriers plus écrasés et persécutés que d’autres n’a jamais fait avancer les intérêts des travailleurs. C’est même l’inverse. Moins les travailleurs étrangers auront de droits, plus nous reculerons tous parce que ce sera un nouveau moyen de pression pour le patronat. Et ce, d’autant plus que nous serons encore plus divisés que nous ne le sommes aujourd'hui.

À l’opposé, il y a ceux qui craignent, à juste titre, que les racistes et les xénophobes soient renforcés par le RN. Et certains comptent sur le Nouveau Front populaire pour l’empêcher. Mais ce sont les mêmes politiciens de gauche qui nous ont trahis maintes et maintes fois.

Ces dernières semaines ils nous rejouaient le film petits meurtres entre amis, et les voilà unis sur un programme censé nous faire rêver, en nous ramenant Hollande, qui plus est ! Mais même ce programme, dérisoire pour régler les problèmes des travailleurs, finira, à la poubelle comme sous Mitterrand, Jospin et Hollande.

Parce que la gauche ne veut pas s’en prendre au grand patronat, il n’y a aucune raison qu’elle fasse autre chose que ce qu’elle a fait pendant 40 ans :  nous laisser dans la galère, confrontés aux licenciements et aux attaques patronales. Et c’est cela qui pousse les travailleurs les plus désespérés dans les bras du RN. Alors, ce n’est pas parce qu’ils nous rejouent le coup de l’Union de la gauche et du barrage anti-RN qu’il faut leur refaire confiance !

Une chose est certaine : nous ne rejetterons pas des politiciens bourgeois en nous en remettant à d’autres politiciens qui ne veulent pas imaginer d’autre avenir que cette société d’exploitation !

Notre sort ne changera pas tant que nous ne serons pas capables de nous en mêler nous-mêmes. À nous de nous exprimer, d’agir et de mener la lutte pour nos intérêts de travailleurs et ceux de toute la société !

C’est pour cela que LO présente des ouvriers, des employés, des infirmières, des enseignants, des facteurs, des employés dans presque toutes les circonscriptions du pays. Grâce à nos candidats, les travailleurs qui n’ont plus confiance dans les bonimenteurs professionnels pourront voter pour l’un des leurs, dévoué aux intérêts des exploités. Pour des candidats opposés à la grande bourgeoisie et à son système capitaliste qui nous enfonce dans des crises et des guerres sans fin.

Votez pour des candidats qui sont comme vous, qui vivent les mêmes difficultés que vous et qui ont toujours été fidèles à vos combats !

                                                                                          Nathalie Arthaud

 

Nathalie Arthaud invitée du 5/7 de France inter 6 mn 31

Bardella & Co : prêts à servir la bourgeoisie

 Bardella & Co : prêts à servir la bourgeoisie

Publié le 19/06/2024

Alors que les portes de Matignon s’entrouvrent devant Bardella, le RN infléchit son programme de façon qu’il apparaisse comme respectant le moindre désir de la grande bourgeoisie et du patronat français.

 

 

En 2023, Le Pen se disait opposée à la réforme des retraites de Macron mais, conformément à son ADN antiouvrier, elle dénonçait les grèves. Bardella promettait encore, il y a quelques semaines, le retour de la retraite à 62 ans après la dissolution de l’Assemblée. Le RN a opéré un tournant en 48 heures. Dès le 11 juin, il a affirmé qu’il ne reverrait la question des retraites que dans un « second temps » s’il accède au pouvoir. Puis on a assisté à une série d’allers et retours sur cette question.

Le RN ne manque pas de parler du pouvoir d’achat des classes populaires amputé par la flambée des prix. Mais jamais il n’envisage de faire payer le patronat, pourtant principal responsable des bas salaires et des pensions de retraite misérables et principal bénéficiaire de la hausse des prix. Le RN s’inscrit au contraire dans la lignée des gouvernements, de droite comme de gauche qui, depuis vingt ans, ont fait exploser les subventions au patronat et les exonérations fiscales pour les grandes entreprises. Il promet de nouvelles exonérations sur les cotisations sociales dites patronales de façon, dit-il comme tous les autres, à les inciter à augmenter les salaires. On connaît le résultat : moins de cotisations patronales et les salaires bloqués !

Quelques promesses sociales ont été utiles au RN pour s’adresser à l’électorat ouvrier mais il sait que, s’il parvient à la tête du gouvernement, il lui faudra rapidement les renier. Il sait dès maintenant qu’il lui faudra surtout obéir au grand patronat et aux banques, habitués à s’adresser à Matignon pour demander et obtenir ce qu’ils veulent.

                                                                   Marlène Stanis (Lutte ouvrière n°2916)

lundi 24 juin 2024

Clip de campagne de Lutte ouvrière. À écouter et à partager. 2 mn 31

Meeting de Lutte ouvrière du 22 juin 2024 à Paris : intervention de Jean-Pierre Mercier – 32 mn 4 Aucune confiance à porter aux serviteurs de gauche de la bourgeoisie. DM

Meeting de Lutte ouvrière du 22 juin 2024 à Paris : Intervention de Nathalie Arthaud 37 mn 23 Nos perspectives dans les temps qui nous attendent. Le combat de Lutte ouvrière DM

Front populaire : ce qu’il fut vraiment en 1936

Front populaire : ce qu’il fut vraiment en 1936

 Publié le 19/06/2024

En baptisant leur alliance électorale Nouveau Front populaire, les partis de gauche renvoient évidemment au Front populaire de 1936, en s’appuyant sur l’idée que celui-ci aurait « changé la vie » des travailleurs.

Cette référence au mythe du progrès représenté par le Front populaire occulte le fait que ce n’est pas le gouvernement de Léon Blum qui a imposé des avancées sociales mais la grève générale qui l’y a obligé. Elle oublie aussi soigneusement de rappeler que le Front populaire n’a en rien protégé les travailleurs de l’évolution catastrophique qui a suivi 1936.

Les panneaux brandis par de nombreux participants aux manifestations du samedi 15 juin attestent de la réussite de cette escroquerie politique : « 1936-2024, même combat », « Blum, quand notre cœur fait Blum ». C’est le résultat de la propagande inlassablement répétée par les responsables des partis de gauche selon laquelle le Front populaire de 1936 aurait non seulement été à l’origine des 40 heures et des congés payés, mais aussi un barrage efficace contre l’extrême droite. Mais c’est un mensonge.

L’alliance électorale conclue en 1935 entre la SFIO (Parti socialiste), le Parti communiste et le Parti radical en vue des élections législatives du printemps 1936, ne prévoyait nulle « rupture » avec le capitalisme et ne contenait que de modestes propositions de réformes sociales, bien calculées pour ne pas effrayer l’électorat de la petite bourgeoisie.

C’est après la victoire électorale du Front populaire, le 3 mai 1936, que se développa la lame de fond de la grève générale. C’est elle qui changea la donne, lorsque, fin mai et début juin 1936, deux millions de travailleurs se mirent en grève. Cette explosion sociale, marquée par l’occupation des usines, remettait en cause, de fait, la propriété privée des capitalistes. Face à elle, le gouvernement de Front populaire fut avant tout préoccupé d’éviter qu’elle se transforme en mouvement révolutionnaire. Il s’agissait de protéger les intérêts de la bourgeoisie et, alors que Blum lui-même n’avait aucune intention de céder aux grévistes, c’est le grand patronat, tétanisé par les occupations d’usine, qui se décida à des concessions. Il fit pression pour obtenir le plus vite possible la signature des accords dits de Matignon, instituant les conventions collectives, les délégués du personnel et d’importantes augmentations de salaire. Des lois votées à la fin du mois de juin, dans la foulée de la grève, établirent la semaine de 40 heures et deux semaines de congés payés, alors que ce dernier point ne figurait pas dans le programme du Front populaire.

La signature des accords de Matignon n’ayant pas suffi à éteindre l’incendie, c’est la CGT et le Parti communiste qui mirent leur poids dans la balance pour faire reprendre le travail. La CGT écrivit :« Nous devons, nous travailleurs, faire honneur à notre signature et appliquer loyalement et pleinement les clauses de l’accord conclu », et le secrétaire général du PC, Maurice Thorez, expliqua qu’il fallait « savoir terminer une grève ».

Les pleins pouvoirs à Pétain

L’histoire du Front populaire ne s’arrête pas au printemps 1936, quoi qu’en disent les fables entretenues par les partis de gauche actuels. À peine un an après son élection, le gouvernement décrétait une « pause dans les réformes ». En mars 1937, le ministre de l’Intérieur socialiste, Marx Dormoy, faisait tirer sur une manifestation ouvrière à Clichy, faisant six morts et 300 blessés.

Un an plus tard, en 1938, le nouveau chef du gouvernement, Daladier, soutenu par la même chambre de Front populaire, rétablissait la semaine de 48 heures pour « remettre la France au travail », avant de prononcer l’interdiction du Parti communiste en 1939. Enfin, le dernier acte politique des députés du Front populaire fut de voter, à une écrasante majorité, les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

Il faut ajouter que, dans l’Espagne voisine, la victoire d’un autre Front populaire se heurta au coup d’État militaire du général Franco. Le gouvernement de Léon Blum refusa alors toute intervention, ce qui facilita la victoire de Franco.

Le Front populaire, dans sa version de 1936, n’a été ni un obstacle à la marche vers la Deuxième Guerre mondiale ni le protecteur des travailleurs contre la rapacité patronale, ou même contre la mise en place d’un régime autoritaire pro-nazi.

La version de 2024, composée de partis compromis de longue date dans la gestion des affaires de la bourgeoisie, ne mérite pas plus de confiance.

                                              Pierre Vandrille (Lutte ouvrière n°2916)