Le
30 juin, votez pour une femme ou un homme de votre camp, le camp des
travailleurs !
17/06/2024
En décidant la dissolution,
Macron a remis entre nos mains la future composition de l’Assemblée nationale.
Détesté comme il l’est dans les classes populaires, il peut perdre la majorité
au profit du Rassemblement national ou du Nouveau Front populaire. Le jeu est donc
ouvert.
Chacun prétend que la victoire de
ses adversaires plongera l’économie et le pays dans la catastrophe. Mais la
catastrophe, les ouvriers, les employés, les travailleuses et les travailleurs
précaires la vivent déjà tous les jours.
Quand on ne peut plus remplir son
caddy, quand on en est à se chauffer à 16 degrés et à ne plus prendre sa
vieille voiture parce que le réservoir est vide, c’est déjà la catastrophe. Ça
l’est pour ceux qui survivent avec une maigre pension d’invalidité et ceux qui n’ont même pas 1000 euros de retraite
après une vie de labeur.
Ça l’est pour les habitants dont
le quartier se transforme en ghetto de pauvres et qui ne peuvent même plus
compter sur l’école et les hôpitaux publics laissés à l’abandon. Et on
s’étonnera qu’après avoir été rejetés de l’école, des jeunes se retrouvent livrés
aux trafics en tout genre.
Alors oui, il faut du
changement ! Mais ce changement ne peut pas venir du futur gouvernement et
de ces politiciens. Aussitôt arrivés au pouvoir, même ceux qui prétendent
représenter les travailleurs jettent aux orties leurs promesses et se mettent
au service de la grande bourgeoisie et de sa politique antiouvrière. Chaque
fois que les travailleurs ont placé leurs espoirs en eux, ils ont été déçus, trahis
et se sont retrouvés désarmés.
C’est ainsi que Mitterrand,
Jospin et Hollande ont gouverné comme la droite, abandonnant les travailleurs
aux licenciements, à l’exploitation et au chômage. Et le RN fera la même chose sur
ce terrain-là.
Avant même son arrivée au
pouvoir, Bardella s’aligne déjà sur les volontés patronales. Plus question pour
lui de retraite à 60 ans, promesse de Le Pen en 2022. Et plus question, même,
d’abroger la retraite à 64 ans ! En revanche, le RN pourrira la vie des
travailleurs immigrés, c’est-à-dire de ceux qui se lèvent tôt pour faire les
métiers les plus durs et les plus mal payés. Il dressera les travailleurs les
uns contre les autres pour que le grand patronat continue à se gaver sur notre
dos à tous.
La
seule façon de défendre nos intérêts de travailleurs et nos conditions de vie,
c’est de nous en mêler. Si nous ne voulons pas être trompés une fois de plus,
nous devons faire entendre nous-mêmes nos revendications.
Nous
devons exiger que les richesses et les énormes profits que nous produisons servent
à nos salaires, à nos retraites, à nos conditions de vie plutôt qu’à augmenter
les fortunes d’une poignée de privilégiés qui ne font rien de leurs dix doigts.
Oui, il faut que les travailleurs s’organisent pour formuler ensemble les
exigences qui changeraient leur vie.
Depuis
une semaine, absolument tous les politiciens, Attal compris, disent qu’ils
augmenteront notre pouvoir d’achat. Ils mentent comme des arracheurs de dents. Car
aucun n’a l’intention d’affronter la grande bourgeoisie qui s’engraisse
de la misère, qu’elle fabrique ici et dans les pays pauvres en exploitant les
travailleurs.
Un
autre problème crucial se pose à nous : la menace d’être entraînés dans
une guerre. Sur ce point, tous les partis susceptibles de gouverner ont le même
programme et ils mèneront la même politique guerrière que Macron. Eh bien,
les travailleurs auront besoin de savoir ce qui se trame dans leur dos !
Alors, il faut mettre sous surveillance tous ces politiciens qui ne cessent de
retourner leur veste. Il faut se tenir prêts à leur demander des comptes. Il faut
agir par nous-mêmes. Cela commence par choisir des représentants parmi nos
camarades de travail, qui sont comme nous, qui vivent les mêmes problèmes que
nous tous et que l’on sait dévoués aux intérêts de la classe ouvrière.
C’est
pourquoi, dans ces élections, Lutte ouvrière présente des candidats dans
quasiment toutes les circonscriptions. S’il y avait ne serait-ce qu’un député
issu du camp des travailleurs, il se ferait les yeux et les oreilles du monde
ouvrier.
Voter pour eux, c’est voter à la
fois contre Bardella et Macron, en exprimant notre méfiance vis-à-vis des
serviteurs de la bourgeoisie qui se revendiquent de la gauche. Voter pour eux,
c’est affirmer qu’il n’y a pas de sauveur suprême.
Les travailleurs changeront eux-mêmes
leur sort et la société en retrouvant la conscience de leur force et le chemin
des luttes collectives.
Nathalie Arthaud