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mercredi 22 juin 2016

Mexique - Etat de Oaxaca, la police tue six manifestants et deux journalistes. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître



Mexique : la police tue huit manifestants

Lors d’une manifestation d’enseignants, le week-end des 18 et 19 juin, huit personnes ont trouvé la mort dans l’État de Oaxaca, soit six manifestants et deux journalistes tués par les tirs de la police.
         Le gouvernement de Peña Nieto a d’abord nié les faits, dénonçant des manifestants armés imaginaires, mais il est assez vite apparu que seule la police avait tiré.
         Depuis le 15 mai dernier, la Confédération nationale des travailleurs de l’éducation (CNTE), le syndicat des enseignants, est en lutte. Il a appelé à une grève illimitée contre une réforme éducative qui entend privatiser l’enseignement et renforcer le contrôle des enseignants, ce que ceux-ci perçoivent comme une tentative d’affaiblir un syndicat combatif. Outre les huit morts, la répression a fait une cinquantaine de blessés parmi les manifestants.
         Les explications changeantes du gouvernement alimentant une suspicion déjà grande contre lui, cela l’a obligé à promettre une commission d’enquête qui, comme d’autres dans le passé, n’aboutira vraisemblablement qu’à obscurcir les événements.
         Le gouvernement dénonce déjà la participation de manifestants « étrangers au mouvement », à quoi la CNTE rétorque que celui-ci dépasse le cadre des seuls enseignants et entraîne une partie de la population, notamment dans le Sud du pays.
         Cette nouvelle affaire tombe mal pour la présidence au moment où elle lançait une réforme pénale destinée à redorer le blason de la justice mexicaine singulièrement terni. En effet, selon une étude universitaire, 99 % des délits commis dans le pays ne sont jamais punis tandis que des innocents peuvent croupir en prison ou être abattus par des forces de répression.
         Personne n’a oublié l’horrible répression qui a frappé 43 élèves enseignants en septembre 2014, et là aussi la lumière n’a jamais été faite par les autorités.
         Le Mexique est un État gangrené par la corruption et les trafics en tous genres où s’entremêlent responsables officiels et mafieux des cartels, tandis que les dirigeants politiques font taire les travailleurs combatifs, y compris par la force. Après le syndicat des électriciens réprimé au cours des dernières années, le régime s’attaque maintenant aux enseignants qui, à juste raison, n’ont pas l’intention de se laisser faire.

                                      Jacques FONTENOY (Lutte ouvrière n°2499)

mardi 19 avril 2016

Mayotte : la grève pour l'égalité réelle



Quinze jours de grève générale à Mayotte

Mayotte, un département français d'outre-mer, a été paralysé durant quinze jours par un mouvement de grève générale pour revendiquer « l'égalité réelle » avec la métropole.
         Les grévistes réclament l'alignement des allocations familiales et des autres prestations sociales sur leur niveau ici, l'application du code du travail national à Mayotte, etc.
         Après avoir répondu à ces justes revendications par l'envoi de policiers contre les barrages routiers, le gouvernement a dû s'engager à satisfaire une partie des revendications.
         La lutte pour « l'égalité réelle » n'est pas finie. Mais les travailleurs de Mayotte ont montré leur force, et ils ont bien raison.

Un article du dernier numéro de Lutte ouvrière n°2489

Mayotte : grève générale pour l’égalité réelle

Depuis le 30 mars, la grève s’étend parmi les travailleurs de Mayotte. L’intersyndicale qui a lancé le mouvement réclame l’égalité réelle avec la métropole, en particulier pour les allocations familiales, des retraites décentes, l’application du Code du travail national et, concernant les fonctionnaires, l’alignement de leur salaire sur celui pratiqué à La Réunion.
         Archipel de 230 000 habitants situé dans l’océan Indien, Mayotte est devenue en 2011 un département français, normalement à l’égal de tous les autres. Mais cinq ans après, les droits des travailleurs mahorais sont toujours à la traîne. À titre d’exemple, le montant du RSA représente aujourd’hui moins de la moitié de celui versé en métropole, et le rattrapage n’est prévu que sur une très longue période.
         Par contre, « quand il s’agit de nous imposer des devoirs, l’État n’y va pas de manière progressive. Toute la population s’est soulevée récemment contre les pressions fiscales », a dénoncé le secrétaire général de la CGT à Mayotte.
         La création depuis deux mois d’un secrétariat d’État à l’Égalité réelle par Hollande et Valls ne peut sonner que comme une provocation pour ceux dont les droits sont rognés par ce même pouvoir, pour tous ceux qui n’ont pas d’emploi, en particulier les 40 % de moins de 30 ans.
         Mayotte avait déjà été le théâtre en 2011 d’importantes grèves et manifestations pour contester la vie chère, au point de bloquer la vie économique de l’île. C’est un blocage de cet ordre que les grévistes imposent à présent. Lancée en novembre dernier, la mobilisation avait été suspendue pour cause d’instauration de l’état d’urgence… à 8 000 kilomètres de Paris. Ce sont les protestations contre la loi travail qui ont à nouveau mis en mouvement les travailleurs mahorais, à l’unisson des manifestations en France le 31 mars, puis dès le 1er avril, sur leur revendication d’égalité.
         L’activité à Mamoudzou, la principale ville de l’île, qui a vu se dérouler plusieurs manifestations la première semaine de la grève, tourne au ralenti. Les grévistes ont autorisé la réouverture des magasins dimanche 10 avril pour que la population, craignant les pénuries, puisse se ravitailler. Les barrages routiers se sont généralisés le lendemain dans toute l’île. Quand la police en démantèle, ils se reforment tout de suite après.
         Face au préfet et au gouvernement qui font jusqu’à présent la sourde oreille aux revendications des grévistes, le mouvement dure et se renforce.
                                                                      
                                                           Lucien DÉTROIT


dimanche 6 septembre 2015

Migrations :"Prolétaires de tous les pays, en migration ou pas, unissons-nous." Une brève de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine en vente publique ce jour de 10 heures à midi au marché Héloïse d'Argenteuil


Le mouvement ouvrier révolutionnaire et les migrants

En 1905, dans la revue Mouvement socialiste, le secrétaire de la CGT de l’époque, Victor Griffuelhes, figure du syndicalisme révolutionnaire, parlait déjà des migrations. Il le faisait en ces termes :

« Il faut, dit-on, défendre le sol de la patrie ! Je n’y vois pas d’inconvénient. Mais à condition que les défenseurs soient les propriétaires de ce sol. Or c’est le prolétaire qui, comme toujours, est appelé à défendre le sol, malgré qu’il n’en possède aucune parcelle. Le prolétaire est attaché au milieu où il est né, où il a grandi, mais il ne peut l’être que par le souvenir. Dès qu’il a l’âge d’homme, il est le plus souvent contraint de s’éloigner, allant à la recherche d’un travail qui le fera vivre. Il s’éloigne parce que la besogne vient à manquer ou parce que, désireux d’améliorer son sort, il a osé réclamer un meilleur salaire. En retour, il est congédié par son patron qui le signale à ses confrères. Il doit fuir le milieu qui l’a vu naître, courir les villes, quémandant de l’ouvrage. Il s’arrête là où un atelier ou un chantier lui est ouvert. Il s’installe, il travaille, il vit, il se fait un foyer, il élève sa famille.

Le lieu où l’ouvrier travaille, là est sa patrie !... A-t-il, dans sa course vagabonde et incertaine, traversé une frontière ? Qu’importe ! Il a quitté un lieu inhospitalier pour aller dans l’inconnu, jusqu’au moment où il a trouvé à vendre son travail. »

Oui, la notion de patrie est un leurre pour la classe ouvrière. Les prolétaires n’ont pas de patrie, ou s’ils en ont une, c’est le monde entier.

Inde, France, Monde : face aux mêmes attaques, la force des travailleurs


Grève massive des travailleurs en Inde

 
Il y a quelques jours, en Inde, des dizaines de millions de travailleurs, dans l’industrie, le transport ou les banques, se sont mis en grève à l’appel de plusieurs syndicats. Ils protestent contre une réforme du droit du travail que le gouvernement veut imposer. Sous le prétexte de moderniser et simplifier les lois, le gouvernement veut faciliter les licenciements et réduire les possibilités de se défendre pour les travailleurs. Voilà un air et une musique déjà (trop) entendus ici.

Des dizaines de milliers de kilomètres les séparent, mais en Inde comme en Europe, les gouvernements tiennent les mêmes discours, et mènent la même politique : celle du patronat.

Les travailleurs indiens, qui sont des centaines de millions, ont répondu par la lutte collective. Un exemple à suivre et la preuve que la force des travailleurs, c’est la grève !
 
 

jeudi 16 juillet 2015

Grèce : l'impasse du réformisme : un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine, à paraître


Grèce : l’impasse du réformisme

 Nombre de ceux qui ont été solidaires des classes populaires grecques ont été surpris et déçus par la façon dont Tsipras a trahi le non au référendum, puis par sa capitulation. Tsipras s’est fait élire en dénonçant les plans d’austérité et en promettant qu’il protègerait les plus démunis, augmenterait le smic et préserverait les petites retraites. Mais cela n’en fait pas pour autant un représentant des intérêts des exploités. Il ne l’a d’ailleurs jamais prétendu.

Tsipras s’est toujours placé dans le cadre de l’ordre capitaliste. Il n’a jamais contesté la domination de la bourgeoisie, ni même le paiement de la dette, c’est-à-dire le droit des financiers de prélever leur dîme sur son pays. Il cherchait à arracher une marge de manœuvre pour restaurer « la souveraineté » et la « dignité » de son pays. Il revendiquait, comme il l’a encore fait dans sa déclaration du 8 juillet devant le Parlement européen, « le droit de choisir, en tant que gouvernement souverain, de décider où nous concentrerons ou augmenterons le fardeau fiscal ».

Comptait-il pour forcer la main aux représentants européens de la bourgeoisie sur la pression électorale ? Mais la grande bourgeoisie se moque bien d’être désavouée par la volonté populaire ! Elle ne tient pas son pouvoir des urnes, elle le tient de sa mainmise sur les banques, les usines, les chaînes de distribution, sur toute l’économie.

Tsipras a sans doute espéré pouvoir raisonner les créanciers. En effet, les plans d’austérité imposés à la Grèce sont absurdes puisqu’en plongeant le pays dans la récession, ils diminuent sa capacité de rembourser. Las, les représentants de la bourgeoisie en ont profité pour administrer une leçon politique et montrer aux peuples qu’il est impossible de leur désobéir.

Respectueux de la bourgeoisie, Tsipras n’a pas cherché à construire un véritable rapport de force vis-à-vis de la bourgeoisie internationale et grecque. Il n’y a pourtant pas besoin d’être révolutionnaire pour faire payer un tant soit peu la bourgeoisie de son pays. Eh bien même cela, Tsipras ne l’a pas fait. Il n’a, par exemple, pas supprimé l’exemption fiscale dont bénéficient les armateurs grecs et l’Église orthodoxe. Pendant des mois, il s’est refusé à décréter le contrôle des capitaux et a laissé les plus riches sortir des centaines de millions du pays, acculant les banques à la faillite.

Tsipras appartient à cette catégorie de dirigeants de pays pauvres qui ont essayé de desserrer l’étau des grandes puissances dont le représentant le plus déterminé fut Castro. Ce dernier est allé le plus loin dans la résistance à l’impérialisme parce qu’il tenait son pouvoir d’un soulèvement paysan et parce qu’il a pu s’appuyer sur le soutien de sa population mobilisée et sur celui de l’Union soviétique. Mais le choix fondamental d’accepter l’ordre capitaliste fait par Castro n’a pas permis au peuple cubain de se libérer de l’impérialisme comme on le voit aujourd’hui. La tentative de Tsipras, purement éléctoraliste, a conduit à une lamentable capitulation.

Opposer la force sociale des travailleurs au pouvoir du capital

Ce qui se passe en Grèce prouve, une fois de plus, qu’il est illusoire de chercher à concilier les intérêts des exploités avec ceux de la bourgeoisie. En faisant croire qu’il est possible de rendre la domination du capital moins cruelle pour leur peuple, les dirigeants réformistes et nationalistes trompent les exploités. La guerre de classe est féroce et implacable. Et avec la crise, la bourgeoisie ne ­cédera plus aucune miette sans y être forcée par une mobilisation de masse et un rapport de force qui lui fasse craindre de perdre son pouvoir.

Les classes populaires grecques viennent d’apprendre que même des revendications aussi modérées que le maintien des pensions pour les plus démunis ne seront pas accordées d’en haut. La préservation de leurs intérêts vitaux dépend de leur capacité à se battre. Ce que l’on peut espérer c’est que les exploités grecs n’abandonneront pas leurs revendications sur leurs conditions de vie et qu’ils n’accepteront pas les nouveaux reculs que le gouvernement Tsipras veut leur imposer.

Mais au-delà de cette nécessité vitale, il faut que les travailleurs en Grèce comme ailleurs fassent naître une force politique prête à défendre les intérêts de classe des exploités, à commencer par la nécessité d’avoir un emploi, un salaire et une retraite décente. Une force politique qui ne trompe pas les opprimés en mettant en avant des mots d’ordre prétendument radicaux qui ne font pas avancer d’un pouce la situation matérielle des exploités – et l’annulation de la dette ou de la sortie de l’euro prônées de plus en plus par la gauche réformiste française sont à ranger dans cette catégorie.

Un parti politique qui ne cherche pas à composer avec la bourgeoisie mais qui se donne pour but de la renverser, car c’est en ayant la perspective de la suppression de la propriété privée des moyens de production et de l’exploitation que les travailleurs sauront mener les combats, y compris partiels, qui sont devant eux.

                                                                          Lila VERMER

 

mercredi 27 mai 2015

Turquie, Espagne, Allemagne, quelques nouvelles réjouissantes



Travailleurs en grève en Turquie

Lundi 25 mai, la grève se poursuivait dans quatre usines automobiles et métallurgiques à Bursa, en Turquie. Quelque 20 000 ouvriers de Renault, Tofas (Fiat) et d’autres sont en grève pour les salaires. Ils ne se laissent intimider ni par les menaces patronales, ni par les déploiements de police.
Vive la grève des travailleurs en Turquie !

Espagne : le gouvernement désavoué

Le Parti populaire, de droite, au pouvoir depuis 2011, vient d’être désavoué lors des élections municipales et régionales. Le Parti socialiste recule également. En revanche, les forces issues du mouvement des Indignés, comme le parti Podemos, progressent.
L’électorat populaire rejette les deux grands partis qui lui ont fait durement payer la crise, en particulier l’immense dette publique. Un Espagnol sur quatre, un jeune sur deux sont au chômage. Il ne suffit certes pas d’être un parti nouveau pour mener une politique favorable aux classes populaires. Alors les travailleurs espagnols vont devoir continuer à se battre pour défendre leurs intérêts.

Allemagne : des travailleurs en grève

Les conducteurs de train allemands ont fait grève la semaine dernière pour la neuvième fois en un an. Certaines de ces grèves ont paralysé le réseau, et l’une d’elles a duré neuf jours.
Les politiciens et les médias français nous rabâchent que l’Allemagne, ses politiques patronales et ses reculs pour les droits des salariés seraient un modèle, bien accepté par la population. Les grèves s’y sont multipliées, dans les transports ferroviaires et aériens, la poste, les banques, les crèches, etc. En quatre ans, le nombre de journées de grève a été multiplié par six.
Alors, vive les luttes des travailleurs allemands, nos frères de classe !