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mardi 9 janvier 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise du lundi 8 janvier 2018


2018 - Nous organiser et mener la lutte de classe


« La France est en marche », « la croissance est de retour », « les créations d’emploi ont redémarré », « soyez optimistes et faites-nous confiance » : voilà ce que nous chantent Macron et ses acolytes en cette nouvelle année.
Quand on appartient au monde de la bourgeoisie, des affairistes et des boursicoteurs, il y a de quoi voir l’avenir en rose. L’envolée des bourses en 2017 a fait gagner la bagatelle de 1000 milliards de dollars aux 500 plus grandes fortunes mondiales. Le patron de LVMH, Bernard Arnault, 6ème au classement, a vu son patrimoine s’accroître de 20 milliards d’euros l’année dernière. L’immobilier, le secteur bancaire et l’automobile battent record sur record, et leurs actionnaires sont comblés. Oui, aux sommets de la société, l’argent coule à flots et cela ouvre des perspectives à nombre de bourgeois, petits et moyens.
Et tout ce monde sait pouvoir compter sur Macron et ses délicatesses à l’égard des plus riches. Rien qu’avec la suppression de l’impôt sur la fortune, beaucoup ont encaissé des dizaines de milliers d’euros. Pénicaud, la ministre du Travail, a ainsi économisé 62 000 €, mais pour certains, c’est bien plus. Cela aide à avoir confiance dans l’avenir !
Mais quand on est ouvrier, employé, aide-soignante, cheminot ou encore retraité, il n’y a pas de quoi se réjouir.
Il y a ceux qui, salariés à Tupperware, Vallourec ou Gemalto, sont menacés dans leur emploi, car même prospères, tous les groupes continuent leur saignée en matière d’emploi. Les banques suppriment des milliers de postes en fermant des agences, au prétexte qu’elles sont moins fréquentées. Plusieurs groupes, dont Pimkie et PSA - qui dépassera deux milliards de bénéfices en 2017 -, ont annoncé vouloir recourir aux ruptures conventionnelles collectives pour faire partir plus vite et à moindre coût des milliers de travailleurs.
Et qui peut croire que demain, le patronat relâchera la pression sur les travailleurs et reviendra sur les sacrifices qu’il a imposés ces dernières années ? Le patronat ne renoncera pas, de son plein gré, à l’allongement du temps de travail, à l’augmentation de la charge de travail ou au blocage des salaires. Partout l’exploitation se renforce, et c’est précisément parce qu’elle se renforce que les groupes ont fait bondir leur taux de profit.
Le gouvernement brandit les créations nettes d’emplois de 2017 pour preuve que la situation s’améliore pour les travailleurs. 269 000 emplois ont été créés pour cinq millions de femmes et d’hommes au chômage, et il faudrait s’en réjouir !
Évidemment, ici ou là, le grand patronat peut avoir besoin d’embaucher. Le profit ne peut pas se produire sans travailleurs, et à force de supprimer des emplois et de pousser les anciens dehors, il faut bien que le patronat recrute un peu. Mais il le fera aux conditions qui se généralisent désormais, des emplois précaires et de plus en plus mal payés.
Et ce n’est pas le gouvernement qui demandera au patronat d’augmenter les salaires. Lui-même étudie une remise en cause de l’indexation du smic car le coût du travail serait encore trop élevé.
Mais, grand seigneur, le gouvernement a concocté un ersatz d’augmentation de salaire. En augmentant la CSG d’une main et en baissant de l’autre les cotisations salariales en proportion supérieure, le gouvernement va augmenter de quelques euros le salaire net.
Comment réalise-t-il ce tour de magie ? En faisant payer les retraités, car eux subiront l’augmentation de la CSG sans compensation et paieront pour le manque à gagner dans les caisses de l’État. Autrement dit, Macron a inventé un nouveau type d’augmentation de salaire : l’augmentation payée par les retraités, c’est-à-dire par nos grands-parents ou nos parents !  
Même en supposant qu’un krach financier n’éclate pas dans les prochains mois et que la reprise économique se confirme, les travailleurs ne seront pas plus invités aux réjouissances demain qu’ils ne l’ont été hier.
Tant que la bourgeoisie et ses valets politiques mènent la danse, ils poursuivront leur offensive anti-ouvrière et s’arrogeront les fruits du travail collectif. Pour que les choses changent, il faudra que les travailleurs s’attaquent au grand patronat.
Il y a bientôt 50 ans, en mai-juin 1968, c’est la grève générale qui fit lâcher à De Gaulle une augmentation du smic de 35 %. En 1936, c’est la grève générale qui imposa la semaine de cinq jours, les congés payés et les conventions collectives à un patronat tremblant devant les occupations d’usines. Lutter collectivement, nous organiser : il n’existe pas d’autres moyens de changer notre sort.

lundi 8 janvier 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise pour la nouvelle année, le 2 janvier 2018



Pour que 2018 soit l’année de la riposte ouvrière !



En guise de vœux, Macron s’est livré à un exercice aussi hypocrite que convenu. Comme il l’avait déjà fait il y a six mois, et comme Sarkozy et Hollande avant lui, il a promis qu’il n’y aurait plus de sans-abri. Mais il n’y en a jamais eu autant, et les associations expliquent que l’hébergement d’urgence est saturé ! Quant au droit d’asile, c’est un mot creux quand les réfugiés sont ainsi pourchassés par la police. Pour gagner la France, ils sont amenés à prendre des risques toujours plus grands, comme le franchissement de cols des Alpes en plein hiver. Et le gouvernement veut encore durcir la législation à leur encontre. Alors, placer sa politique sous le sceau de la fraternité et de l’humanisme, quelle fumisterie !
Les premières étrennes sont pour le patronat, avec les effets concrets des ordonnances Macron-Pénicaud sur le Code du travail, dont des décrets viennent d’être publiés.
Par exemple, la rupture conventionnelle collective permet maintenant à des entreprises en parfaite santé de se débarrasser de nombreux salariés sans même recourir à un plan social ni proposer de reclassements. PSA Peugeot-Citroën, qui a déjà supprimé près de 25 000 emplois en cinq ans, en produisant plus de voitures et en gagnant des milliards, veut y avoir recours. Pimkie, propriété du groupe Mulliez, l’un des plus riches du pays (Auchan, etc.), veut aussi supprimer 200 emplois avec cette facilité offerte par Macron aux patrons. Comme l’expliquait une syndicaliste, alors que les salariés licenciés en 2010 par cette chaine de prêt-à-porter avaient pu recevoir 30 000 à 50 000 euros d’indemnités, une vendeuse licenciée en 2018 ne recevra que l’indemnité légale, soit moins de 5 000 euros pour quinze ans d’ancienneté. D’autres firmes préparent leurs sales coups.
Et encore n’est-ce que le début de la mise en œuvre d’une réforme entièrement dictée par le patronat.
Le gouvernement veut maintenant attaquer les demandeurs d’emploi. Ceux-ci sont trop bien indemnisés au goût du patronat. Le projet est donc de couper rapidement les allocations aux chômeurs qui refusent plus d’une offre. Le gouvernement fustige la « fraude sociale ». En réalité, même d’après les chiffres officiels, celle-ci est dérisoire par rapport à la fraude fiscale pratiquée par les grandes entreprises et par les riches. Mais, pour ceux-ci, le gouvernement déroule le tapis rouge : suppression de l’impôt sur la fortune, plafonnement de l’impôt sur les revenus du capital, baisse de l’impôt sur les sociétés. Il n’est plus nécessaire d’aller dans un paradis fiscal, la France en devient un !
Macron comble les vœux des riches. Publié la semaine dernière, le palmarès Bloomberg montrait que les 500 plus grandes fortunes mondiales avaient vu leur patrimoine augmenter de 23 % en un an. Quels salariés pourraient en dire autant ? La fortune de Bernard Arnault, patron de LVMH et 6e patrimoine mondial, a augmenté de 20 milliards d’euros en un an, soit de 38 000 euros à chaque minute !
Pour les classes populaires, c’est l’inverse. Au 1er janvier, le gaz (+ 7 %), les taxes sur les carburants, les timbres ou les assurances augmentent. La hausse de la CSG de 1,7 % va frapper les retraités, et d’autres aussi. Le gouvernement se vante d’un « budget de pouvoir d’achat » pour 2018. C’était un conte de Noël pour les petits enfants ! L’Insee lui-même explique que la facture fiscale s’alourdira de 4,5 milliards. Et seuls les naïfs apprécieront le cinéma autour de la suppression de la taxe d’habitation : on tentera de nous la faire payer, d’une façon ou d’une autre.
« Macron a fait les quelques réformes que nous attendions depuis des années », s’est réjoui Pierre Gattaz, le président du Medef. En effet. Et, en cette période de bilan, la presse complaisante se joint aux milieux patronaux pour féliciter Macron d’avoir réussi à faire passer ses mesures, sans déclencher de contestation sociale. S’ils sont soulagés, c’est qu’en fait ils ont peur des travailleurs. Peur que les salariés relèvent la tête et s’opposent à ces attaques en règle. Eh bien, leurs craintes sont fondées !
Alors, nos vœux sont aux antipodes de ceux de Macron. Nous souhaitons que 2018 soit l’année de la riposte ouvrière. Que les travailleurs, qui font fonctionner toute la société, rejettent tout fatalisme. Qu’ils rendent les coups que leur portent le patronat et ses pantins du gouvernement. Nous souhaitons qu’en 2018 le monde du travail ne subisse plus les attaques, mais défende ses intérêts et impose ses revendications.

lundi 20 novembre 2017

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 20 novembre 2017



Les voyous, ce sont les patrons et leurs représentants !

Cinq mois de prison avec sursis, telle est la peine encourue par les neuf militants CGT de l’usine PSA de Poissy, dans les Yvelines, faussement accusés par leur direction de séquestration et de violences psychologiques en réunion. Tout est révoltant dans le procès qui leur est fait : les mensonges de la direction, l’attitude de la justice qui traite les ouvriers qui se défendent comme s’il s’agissait de voyous et de délinquants. Mais cela n’a rien d’un cas isolé.
En juillet dernier, à la suite d’accusations tout aussi mensongères, le secrétaire de la CGT de cette même entreprise a été condamné à six mois de prison avec sursis. À l’usine PSA de Mulhouse, six militants sont mis en examen pour distribution d’un tract syndical que la direction juge diffamatoire. Pour la direction de Peugeot, tout est bon pour tenter de briser des militants combatifs : pressions quotidiennes, intimidations, sanctions, demandes de licenciement et maintenant recours aux tribunaux.
L’attitude des dirigeants de PSA est à l’image de celle de l’ensemble du patronat depuis des années. Les travailleurs d’Air France avec l’affaire de la chemise déchirée, ceux de Goodyear qui luttaient contre la fermeture de leur usine et ceux de bien d’autres entreprises, ont dû affronter la même répression.
Quand les patrons s’en prennent aux militants ouvriers, ils cherchent à renforcer l’arbitraire que subissent quotidiennement l’écrasante majorité des travailleurs : pressions pour augmenter le rythme de travail, temps de pause réduits, chantage permanent à l’emploi... Et tout cela dans un seul objectif : augmenter les profits et enrichir les actionnaires !
PSA, qui se prétendait au bord de la faillite il y a cinq ans, a réalisé plus d’un milliard d’euros de profit au premier semestre 2017. Des bénéfices obtenus en supprimant  33 000 emplois depuis 2011, en augmentant le recours aux contrats précaires et en aggravant l’exploitation de l’ensemble des travailleurs du groupe.
Dans tout l’arsenal anti-ouvrier fourni au patronat par les ordonnances de Macron, il y a une mesure qui vise directement les militants ouvriers : la fusion programmée d’ici le 31 décembre 2019 du comité d’entreprise, des délégués du personnel et du comité hygiène et sécurité en une instance unique, le Comité social et économique. L’objectif est clair : diminuer le nombre de représentants du personnel qui, dans les plus grandes entreprises, sera divisé par deux. Il est aussi prévu de limiter à trois le nombre de mandats successifs. « Pour favoriser la représentativité des salariés » ose prétendre le gouvernement ! En réalité, Macron a donné satisfaction au patronat qui souhaite empêcher les travailleurs de choisir librement ceux qu’ils jugent les plus aptes à les représenter et à défendre leurs intérêts.
La ministre du Travail, ancienne DRH de Danone, déclare vouloir favoriser la « professionnalisation du syndicalisme », autrement dit un syndicalisme davantage soumis à l’influence patronale qu’à celle des travailleurs. La bourgeoisie et ses porte-voix prétendent que la lutte de classe est « dépassée » mais, par toute leur attitude et leur politique, ils démontrent l’inverse : cette lutte de classe, ils ne cessent de la mener contre les travailleurs !
Les journées d’action organisées depuis le mois de septembre ont permis à des centaines de milliers de femmes et d’hommes de montrer leur opposition aux attaques gouvernementales et patronales. Pour mettre un coup d’arrêt aux reculs sociaux, une lutte générale de l’ensemble du monde du travail sera nécessaire. La classe ouvrière a la force d’imposer ses droits.
Les travailleurs ont montré dans le passé qu’ils pouvaient se battre et se défendre même à l’époque où la bourgeoisie leur refusait le droit de faire grève et leur envoyait l’armée pour réprimer. Il leur a fallu mener des luttes pour conquérir le droit de s’organiser dans des syndicats. C’est la grève générale de Juin 36 qui a imposé le droit des travailleurs d’avoir des délégués dans les entreprises.
En montrant sa rapacité et son arrogance d’une façon de plus en plus ouverte, c’est la bourgeoisie elle-même qui finira par provoquer une explosion sociale. Et c’est bien la seule chose qu’elle n’aura pas volée !

lundi 6 novembre 2017

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 6 novembre 2017



Loi travail, APL, logement, santé : un gouvernement de combat contre les travailleurs

Pour faire des économies, le gouvernement veut réduire les APL qui, selon lui, coûtent trop cher à l’État. « 18,5 milliards d’euros d’APL, c’est la moitié du budget de la défense nationale », a déclaré l’un de ses ministres. Mais le gouvernement n’a pas décidé pour autant de diminuer le budget de l’armée, ni les commandes qui profitent aux industriels de l’armement. Il va réduire le financement du logement social et les aides qui permettent à des millions de personnes de payer leur loyer !
Annoncée cet été et devenue effective depuis le 1er octobre, la baisse de cinq euros de l’APL a touché les milieux populaires et de nombreux étudiants dont le logement représente plus de la moitié de leur budget mensuel.
En diminution de près de 10 %, le budget du logement qui vient d’être voté prévoit une nouvelle réduction des APL pouvant aller jusqu’à 60 euros. Le gouvernement prétend qu’elle serait limitée cette fois aux locataires des HLM et qu’elle serait compensée par une baisse des loyers imposée aux organismes HLM. « Pour les locataires, il n'y aura aucun effet, aucun impact », a assuré le Premier ministre Édouard Philippe. C’est un mensonge ! Avec cette mesure, le gouvernement diminue fortement le financement du logement social de 1,7 milliard d’euros.
Des organismes HLM seront contraints de réduire la construction de nouveaux logements alors que leur nombre actuel ne permet déjà pas de répondre aux besoins. Les budgets consacrés à l’entretien des cités HLM seront réduits et les conditions de vie de tous les locataires se dégraderont. Dès 2018, plus d’une centaine d’organismes sociaux seront en déficit, tel l’office HLM du Havre, ville dont le Premier ministre était maire.
Enfin, le gouvernement a annoncé son intention de modifier le mode de calcul des APL à partir du 1er janvier 2019. Il en attendrait plus d’un milliards d’euros d’économies supplémentaires. Quel qu’en soit le montant, ces économies seront réalisées aux dépens des travailleurs, des chômeurs et des retraités aux revenus les plus modestes.
Dans le même temps, le gouvernement a décidé le report de la généralisation du tiers-payant alors que les tarifs de certaines consultations médicales ont augmenté depuis le 1er novembre. Tant pis pour ceux qui, faute d’avoir les moyens de faire l’avance des frais, renonceront à se soigner !
En fait, Macron organise le siphonage par tous les bouts des finances publiques en faveur du patronat, surtout celui des grandes entreprises, et des plus riches. Pour eux, les cadeaux se chiffrent en milliards : baisse de l’impôt sur la fortune, sur les revenus financiers, sur les sociétés… Et à cela s’ajoute les ordonnances sur le Code du travail qui vont permettre au patronat d’accroître encore ses profits en aggravant l’exploitation des travailleurs.
Contraint par le Conseil constitutionnel de rembourser une taxe sur les dividendes décidée en 2012 sous Hollande, le gouvernement vient de décider d’instaurer une surtaxe exceptionnelle sur les résultats des 320 plus grandes entreprises du pays. Le Medef a protesté : « C’est une injustice totale », a déclaré l’un de ses représentants. Parmi ces entreprises figurent les groupes du CAC 40 qui ont réalisé plus de 50 milliards de bénéfices sur les six premiers mois de l’année ! Le patronat pleure la bouche pleine !
Ceux qui contrôlent ces entreprises sont des bourgeois en chair et en os, les Dassault, Peugeot, Arnault et bien d’autres qui constituent une classe sociale. C’est pour permettre à cette minorité de s’enrichir toujours plus que Macron et ses ministres mènent une guerre sociale contre l’ensemble des travailleurs.
Le 16 novembre, la CGT, FO, Solidaires, la FSU, plusieurs organisations étudiantes et lycéennes appellent à une journée de grève et de manifestations. Saisissons-nous de cette occasion pour montrer notre opposition à la politique gouvernementale et patronale.
Les travailleurs créent toutes les richesses de cette société. Ils n’ont pas à accepter d’être sacrifiés pour le profit d’une minorité de bourgeois parasites.



Mardi 7 novembre
à 10h10
LCI :  Débat avec Nathalie Arthaud