mardi 2 janvier 2024

Argenteuil, Enghien, IDFM 98, un nouveau cours, de l’étonnement, et une disparition

 

Une vraie association, c’est toujours l’engagement de bénévoles

 

Alexandre Laurent

Il y a quelques semaines, un article de la presse locale informait que la radio IDFM98 après quelques soucis financiers repartait d’un bon œil.

         Certes nous souhaitons le meilleur avenir à cette radio née en 1982 à l’époque de la floraison des radios libres. Elle s’appela Radio-Enghien pour devenir bien plus tard IDFM 98…

         Je voulais évoquer cette radio avec un certain nombre de regrets. Mais je voudrais commencer cette brève par l’évocation d’un de ses animateurs de longue date, Alexandre Laurent, qui vient de nous quitter. Avec Alain Blondel il fut longtemps l’animateur d’une émission culturelle régulière, Empreinte.

         La disparition d’Alexandre est concomitante du nouveau cours de la station. Je ne sais pas s’il l’aurait vu d’un bon œil.

         Je suis arrivé par hasard il y a six-sept ans comme animateur de cette émission.

         J’étais venu évoquer le Salon du Livre et des Lecteurs d’Argenteuil (Prochaine édition les 20 et 21  janvier 2024 au lycée Georges Braque de la rue Victoir Puiseux à Argenteuil). Alexandre et Alain me proposèrent alors de venir partager mes parcours de bonnes lectures, ce que je fis régulièrement durant toutes ces années.

         Grand amateur de théâtre, Alexandre savait aussi me donner des références de grands livres qui l’avaient marqué. Très affable, il m’avait en tout cas bien accueilli.

         Pour terminer, j’exprimerai ici quelques regrets.

       Je participai en mai ou juin dernier à ma dernière émission. Puis la confusion s’installa. Mais elle le fit jusqu’à septembre et durant l’automne sans que nous ne soyons informés ni du devenir de l’émission ni de l’antenne elle-même.

         Pourtant, IDFM était et doit l’être encore une association. J’y payais ma cotisation. Mais apparemment cela n’engageait pas ses responsables à tenir informés les adhérents… Bon, allez, au revoir Alexandre, ces moments de radio furent de bons moments qui surent stimuler mes lectures et le contact avec des auditeurs. Merci. Dominique MARIETTE

Décembre 1983 : la Marche pour l’égalité et contre le racisme. Une réalité qu’il est bon de rappeler et de ne pas oublier.

 Décembre 1983 : la Marche pour l’égalité et contre le racisme

27 Décembre 2023

Le 3 décembre 1983, la Marche pour l’égalité et contre le racisme rassemblait près de 100 000 personnes dans les rues de Paris. Un mois et demi plus tôt, dix-sept marcheurs s’étaient élancés de Marseille, parmi lesquels huit jeunes du quartier populaire des Minguettes de Vénissieux, en banlieue de Lyon.

Les promesses de « changer la vie » du gouvernement de gauche de Mitterrand, élu en 1981, étaient déjà usées. L’heure était aux économies et plus de deux millions de travailleurs avaient été jetés à la rue, parmi lesquels beaucoup de travailleurs immigrés. Cette génération, celle des parents des futurs jeunes marcheurs, ne s’était pas laissé faire.

Les travailleurs immigrés dans les luttes

Au printemps 1982, les ouvriers immigrés, qui tenaient les postes les plus durs et mal payés des chaînes de montage des usines Citroën et Talbot se mettaient en grève. Ces « grèves de la dignité » revendiquaient le droit, face à la dictature patronale de la famille Peugeot, de se syndiquer ailleurs qu’au syndicat contrôlé par le patron, et de ne plus subir les comportements racistes des chefs. Un gréviste témoignait ainsi : « Ce qui était devenu insupportable, c’était de se faire traiter d’esclave, de bougnoule. […] Toutes les semaines, il fallait qu’un ouvrier paie une bouteille de Ricard, qu’il ne buvait pas, c’était pour boire entre régleurs, chefs d’équipe et contremaîtres. […] Il y avait aussi les interprètes, pour les Arabes, mais aussi les Turcs, les Yougoslaves, les Portugais, etc. Ceux-là étaient là pour interpréter les volontés de la direction, alors l’ouvrier ne pouvait absolument pas discuter. »

Les grèves étaient reparties en janvier 1983 pour des augmentations de salaire dans plusieurs usines automobiles, de Chausson à Renault ou Citroën. Le gouvernement de gauche, qui comptait alors quatre ministres communistes, ne dédaigna pas les arguments xénophobes pour tenter de les casser. Alors que le patronat et les médias déchaînaient une campagne raciste contre les grévistes, le Premier ministre socialiste, Mauroy, les accusa d’être manipulés par des extrémistes religieux. Le gouvernement entérina d’ailleurs les premiers plans de licenciements massifs, dont celui de 10 000 ouvriers de l’automobile, à l’été 1983. Dans les familles immigrées, la jeunesse se retrouvait de plus en plus en butte au chômage, mais aussi au racisme.

La révolte des jeunes

Les expéditions contre les immigrés et les crimes racistes étaient fréquents. Durant le seul été 1983, 31 maghrébins furent tués ou blessés par des tirs de policiers ou de crapules racistes armées. Parmi les victimes se trouvait Toumi Djaidja, 20 ans, qui animait depuis quelques mois l’association SOS Avenir Minguettes. Le 17 juin, un policier lui tira dessus alors qu’il tentait d’intervenir pour aider des jeunes pris à partie par la police.

L’association des Minguettes était née quelques mois plus tôt, en mars, après une série d’émeutes dans ce quartier à majorité HLM de la banlieue lyonnaise, suite à l’un de ces affrontements entre les jeunes et la police. Ils ne trouvèrent pas de soutien auprès de la Fédération du Parti communiste du Rhône qui, après une petite phrase sur « l’égalité des droits entre travailleurs français et immigrés », ajoutait : « Aujourd’hui, avec deux millions de chômeurs dans notre pays, il faut mettre un terme à l’immigration officielle et clandestine, dans l’intérêt de tous. » Le Parti communiste, dont les « camarades ministres » avaient accepté sans broncher les plans d’austérité et de licenciements, n’hésitait pas à joindre sa voix à la campagne qui faisait des travailleurs immigrés les responsables du chômage.

C’est à la Cimade, association chrétienne d’aide aux immigrés et aux réfugiés, que les jeunes des Minguettes trouvèrent des militants pour les aider à organiser une marche, dans l’esprit des actions non violentes d’un Gandhi en Inde ou d’un Martin Luther King aux États-Unis. Les marcheurs traversèrent la France, accueillis par le milieu associatif religieux de gauche et par des militants syndicaux et politiques locaux. À chaque étape, ils organisaient des débats avec la population et se retrouvaient parfois en butte au racisme, mais aussi souvent à la fraternité par-delà les préjugés.

Un nouveau meurtre raciste particulièrement révoltant fut commis dans la nuit du 14 novembre. Un jeune touriste algérien, Habib Grimzi, fut roué de coups puis défenestré du train Bordeaux-Vintimille par trois jeunes en route pour s’engager dans la Légion étrangère. Ce crime aussi gratuit qu’abject souleva une grande émotion qui se traduisit par la mobilisation de dizaines de milliers de manifestants à l’arrivée des Marcheurs à Paris.

Promesses non tenues de Mitterrand

Le gouvernement socialiste, après les plans d’austérité qui faisaient les poches aux classes populaires et sa validation des plans de licenciements massifs du grand patronat, avait besoin de redorer un peu son image « de gauche ». Mitterrand reçut donc une délégation et quelques jeunes maghrébins foulèrent les tapis de l’Élysée sous l’œil des caméras. Pour l’occasion, il sortit des oubliettes sa promesse de campagne d’accorder le droit de vote aux élections locales aux immigrés, promit des mesures contre les crimes racistes, ainsi qu’une carte de séjour de dix ans renouvelable automatiquement. Ce fut la seule mesure réalisée, les autres retournèrent au placard.

La désillusion devant la politique antiouvrière du gouvernement de gauche favorisait la montée de l’extrême droite, comme l’avait montré la première percée électorale du Front national de Jean-Marie Le Pen lors des élections municipales de mars 1983. Les dirigeants socialistes eurent le culot de justifier l’abandon du projet de droit de vote aux immigrés en prétendant que cela aurait été un encouragement à cette montée dont ils étaient les premiers responsables !

Quarante ans plus tard, qu’il s’agisse de l’emploi, des relations avec la police, du logement, rien n’a changé dans les quartiers populaires, si ce n’est en pire. Un ancien marcheur interrogé lors des récentes commémorations faisait remarquer : « Nos quartiers se sont appauvris et tous les politiciens entonnent les mêmes refrains où insécurité rime avec immigration. » Le poids de l’extrême droite dans le débat récent en témoigne.

La société capitaliste qui s’enfonce dans la crise, l’absence de perspectives politiques venant de la classe ouvrière délitent encore plus le monde du travail et les quartiers ouvriers. Cela laisse la place aux préjugés de toutes sortes et à un racisme qui continue à tuer. Le combat contre ce fléau fait pleinement partie du combat des travailleurs conscients : les divisions entre exploités permettent au capitalisme de maintenir et de nourrir l’oppression de tous.

                                             Nadia CANTALE (Lutte ouvrière n°2891)

lundi 1 janvier 2024

Argenteuil, lo argenteuil, Dominique, des vœux militants

 

1924, sous le signe du centième anniversaire de la mort de Lénine

 

Ils tentèrent, ils commencèrent, aux travailleurs du monde de continuer

Arriver dans une nouvelle année, c’est tourner la page, et se donner l’impression qu’une nouvelle page est à écrire, et que celle-là présentera un meilleur paysage.

         2023 marquée par la Guerre, Ukraine, Gaza, Yémen… La guerre de la société impérialiste des multinationales, des milliardaires, des banques, des puissances du Nord...

         Et nous, dans un relatif petit cocon où l’on n’échappe tout de même pas à la nature du monde ci-dessus. Avec donc, la montée du nationalisme, de la militarisation, de la xénophobie.

         L’avenir est aux travailleurs du monde. C’est avec cette pensée phare que nous allons commencer l’année.

         Reconstruire des partis communistes révolutionnaires, une pensée qui nous unit aux militants du monde dont c’est le but, partout, aux quatre coins de la planète, au Nord comme au Sud.

         Cette année avec une pensée pour Lénine dont nous nous réclamons du combat inlassable. Le 21 janvier 1924, un siècle…

 

         Et puis un salut à mes petits camarades d’ici. Nous militons avec obstination, et nous poursuivrons en 2024 comme en 2023.

         Je leur souhaite la forme, donc la santé qui dépend aussi de l’état de la santé publique qu’il faut tellement défendre.

         Que chacun n’ait pas trop de soucis, et des moments de petit bonheur qui éclairent les jours.

         Bref, de l’espoir et de la fraternité.

         Voilà nos souhaits pour la nouvelle année qui vient de commencer !

 

Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :

-Vendredi 5 janvier : de 17 h.15 à 18 h.15 : Carrefour Babou ;

-Dimanche 6 janvier, de 11 h. à midi : marché Héloïse…

 

Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.

 

N’oubliez pas maintenant de réserver votre billet d’entrée pour notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24 mars prochain. Parlez-en autour de vous. Le prix du repas est désormais fixé. Comme l’an dernier, 17 euros pour les adultes, 8 pour les enfants jusqu’à 14 ans.

Les salaires plongent, les profits s’envolent

 

La vraie « revalorisation » viendra de la grève

 

 

Le Smic va être augmenté ce mois-ci de 15,61 euros…, passant à 1 398,69 euros net mensuels pour un temps plein. 1,1% d’augmentation, 50 centimes de plus par jour, et le gouvernement nous présente cette « revalorisation » comme étant censée suivre la hausse des prix…

Non aux salaires de famine imposés par le grand patronat !