lundi 1 mai 2023

L’éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 24 avril 2023 : un appel à manifester aujourd’hui 1er Mai

 


 

Le 1er Mai, manifestons pour nos retraites, nos salaires, et l'unité des travailleurs contre le nationalisme et la xénophobie !

24/04/2023

Alors que le combat contre la retraite à 64 ans n’est pas terminé, le gouvernement allume un contre-feu sur l’immigration, pour diviser le monde du travail. Mayotte, le 101e département français, située dans l’océan Indien, est au cœur de cette campagne anti-immigrés.

Darmanin vient d’y lancer l’opération de police Wuambushu, qui se veut spectaculaire. Il a déployé 1800 policiers et gendarmes, des CRS, des membres du Raid et du GIGN, des magistrats et installé un centre de rétention provisoire. L’objectif est de démanteler les bidonvilles habités par les immigrés en situation irrégulière et d’en expulser 10 000, essentiellement vers les Comores.

Autrement dit, à Mayotte, la chasse aux pauvres est ouverte ! Darmanin peut raconter ce qu’il veut, parler de délinquants et inventer de potentiels terroristes islamistes, il a ordonné la démolition de ce qui est le seul refuge pour des milliers de familles pauvres, comoriennes comme mahoraises. Ce sont des pauvres, avec ou sans papiers, qu’il va faire arrêter et peut-être expulser. Ce sont des familles pauvres qu’il va séparer et déchirer.

À Mayotte, les hôpitaux, les écoles et toutes les infrastructures sont sous-dimensionnées pour une population croissante qui vit à plus de 70 % sous le seuil de pauvreté. Une partie de la jeunesse est la proie de bandes armées violentes vivant du racket et du vol. Mais le responsable de cette situation invivable, et d’abord pour les pauvres de Mayotte, toutes origines confondues, est l’État français qui ne met pas les moyens pour juguler cette pauvreté.

Comme de bien entendu, la droite et l’extrême droite accusent l’immigration venue des Comores. Il n’y a rien de plus écœurant ! C’est la France qui a colonisé les Comores. Puis, au moment de leur indépendance, elle a détaché Mayotte de l’archipel avec un référendum arrangé. Il y a 50 ans, les habitants des autres îles des Comores ont donc été transformés en étrangers, et la France, avec sa métropole à 8000 km, a gardé le pouvoir à Mayotte.

Cette fois, les défenseurs de la « nation française » ne peuvent pas utiliser des différences de couleur de peau, de religion ou de culture pour dresser les Français de Mayotte contre les immigrés : ils font partie du même peuple ! Alors, cette opération n’est rien d’autre qu’une campagne infecte orchestrée par un gouvernement en mal de démagogie nationaliste et raciste.

La politique de la France aux Comores est à l’image de la politique impérialiste qu’elle a imposée à toutes ses ex-colonies en Afrique et au Maghreb.

Sur tous les continents, pour piller des régions entières et exploiter leur main-d’œuvre, les grandes puissances ont découpé les États dans la chair des peuples. Elles ont ainsi concentré les richesses et le progrès humain entre les mains de la bourgeoisie impérialiste et plongé le reste du monde dans un océan de misère et dans des conflits incessants entre les peuples. Ce sont ces fauteurs de misère et de guerres qu’il faut empêcher de nuire !

Nos dirigeants et nos exploiteurs nous mettent en concurrence entre travailleurs, entre femmes et hommes, entre nationaux et immigrés. Ils voudraient nous voir nous déchirer pour les miettes qu’ils nous laissent. Ne les laissons pas nous diviser pour mieux écraser nos sœurs et nos frères d’exploitation ! Beaucoup de travailleurs ont besoin de circuler pour gagner leur pain, eh bien, cette revendication doit être celle de tous !

Il faut répondre à la lutte de classe menée par le grand patronat avec la conscience que nous faisons partie d’une seule et même classe ouvrière internationale. Le 1er Mai incarne cette perspective car il a été choisi par les travailleurs des différents pays pour être une journée de luttes communes.

C’est aussi, cette année, la date que les organisations syndicales ont choisie pour continuer d’exprimer notre opposition à la retraite à 64 ans. À nous de faire que le 1er Mai 2023 sorte de l’ordinaire, avec des cortèges plus massifs que d’habitude ! Soyons nombreux, aussi, à affirmer que les travailleurs n'ont pas de patrie et qu'ils constituent par-delà les frontières une même classe sociale.

Avant nous, dans tous les pays, des générations de travailleurs ont fait grève et ont, bien souvent, été en butte à la répression, le 1er Mai. Ils se sont battus pour les revendications ouvrières mais aussi contre le capitalisme, sa mise en concurrence des peuples, ses ravages sur la planète, son nationalisme, ses guerres.

Ils affirmaient que les travailleurs ont intérêt à en finir avec l’exploitation et l’oppression des pays pauvres par les pays riches et qu’ils en ont la force. Ils affirmaient la nécessité de la révolution sociale à l’échelle internationale. Montrons que cette perspective est toujours vivante !    

                                                                                       Nathalie Arthaud 

Macron, Borne : après les 100 jours, Waterloo ?

Les illusions du petit petit Napoléon

 


Borne vient de décliner les orientations de la « feuille de route » du gouvernement pour les prochains mois après la proclamation par Macron de « 100 jours » pour « renouer la confiance » avec la population.

La Première ministre tente de défendre sa place. Elle et le président tentent de surmonter leur impopularité, symbolisée par les bruits de casserole des manifestants à chaque déplacement.

De tout cela, les travailleurs n'ont rien à attendre sauf des coups. La seule chose qui comptera sera notre capacité à engager la mobilisation générale de nos forces pour battre en rase campagne le gouvernement et surtout le grand patronat dont il n'est que le commis.

CGT : Stellantis – Poissy : les travailleurs ont tranché !

                      Stellantis – Poissy : les travailleurs ont tranché !

26 Avril 2023

Lors des élections professionnelles tenues le mercredi 19 avril à l’usine Stellantis (PSA) de Poissy, les travailleurs ont très clairement choisi les militants de la CGT historique, contraints de passer à SUD après avoir été exclus par la Fédération des travailleurs de la métallurgie de la CGT (FTM).

Cela fait plus de deux ans que ces militants se battent contre la politique de division menée par cette fédération, qui a entrepris le sabotage du syndicat historique CGT de l’usine qu’elle jugeait trop combatif et pas assez discipliné à son goût.

Ce syndicat, porté depuis des dizaines d’années par des militants dévoués contre un patron de combat, a été exclu de la CGT en décembre dernier. Pour y parvenir, la FTM a dû s’asseoir sur les statuts mêmes de la confédération en créant de façon artificielle un deuxième syndicat CGT dans l’usine. Malgré la grossièreté du procédé, elle a trouvé le soutien de la justice, qui sait choisir entre des bureaucrates et des militants contestant le pouvoir des patrons. Les militants attaqués ont tout fait pour rester à la CGT, avec le soutien d’une majorité de syndiqués et des travailleurs de l’usine : deux pétitions dénonçant cette division et ces exclusions ont recueilli les signatures de plus de 1 000 salariés.

Mais la direction de la FTM se moque autant de l’avis des travailleurs que des règles élémentaires de la démocratie syndicale. Elle a préféré jeter dehors tout un syndicat, y compris les militants les plus connus et les plus appréciés de l’usine, et confier les clés de la CGT à des délégués, certes plus dociles vis-à-vis de ses décisions, mais bien moins militants et moins liés aux travailleurs. Et c’est bien pourquoi aussi, durant tout le conflit, la fédération a eu le soutien bienveillant de la direction de PSA, qui a vu d’un bon œil les attaques contre les militants les plus déterminés contre elle.

L’équipe militante devenue SUD a toujours défendu l’idée que les travailleurs, lors des élections professionnelles, seraient les seuls vrais juges dans ce conflit. Leur exclusion les ayant privés de leurs mandats, de leurs heures de délégation et des quelques moyens légaux que donne le fait d’être un syndicat « représentatif », ils ont mené campagne sans moyen, parfois sanctionnés par la direction pour « présence en dehors de leur temps de travail », en se mettant en débrayage pour pouvoir aller discuter avec les travailleurs dans les ateliers.

La direction de l’usine s’est impliquée durant la campagne électorale en organisant des réunions sur le sujet pour tous les travailleurs, dans lesquelles elle expliquait qu’il ne fallait pas voter pour un syndicat « non représentatif ». Au fond, elle a ainsi fait elle-même la démonstration que, pour elle, SUD était bien la continuation de la CGT historique et le seul syndicat capable de la combattre.

Les travailleurs combatifs de l’usine ne s’y sont pas trompés : ils ont voté, à plus de 21 % au premier collège ouvrier, pour le nouveau syndicat SUD, c’est-à-dire pour l’ancienne équipe militante de la CGT conduite par Farid Borsali et Jean-Pierre Mercier, montrant ainsi leur soutien à ces militants. Et cela dans une ambiance qui reste marquée par le poids des syndicats liés au patron.

Les travailleurs ont aussi infligé un désaveu cinglant aux méthodes de la FTM : 10,6 % pour la CGT au premier collège ouvrier, soit 8,1 % seulement sur l’ensemble de l’usine, ce qui l’a rendue « non représentative » selon les règles légales. La Fédération des métaux a donc réussi, à Poissy, à couler la CGT, que les patrons de choc de Peugeot n’avaient jamais réussi à faire disparaître !

Au soir et au lendemain du scrutin, des centaines de travailleurs ont exprimé leur satisfaction, et même leur joie, devant ce résultat. De nombreux ouvriers ont exprimé leur estime de la volonté des militants de la CGT historique, qui ont réussi à se relever et à s’imposer malgré les coups portés à la fois par le patron, la FTM et la justice bourgeoise.

Il reste maintenant à poursuivre le combat pour organiser et mobiliser le plus largement possible les travailleurs, et ce quel que soit leur vote dans ces élections, pour lutter contre l’exploitation patronale et contre les attaques du gouvernement.

                                                  Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2856)

Argenteuil, Bezons, AB-Habitat : des responsables irresponsables ?

 

Des « responsables » irresponsables

 


 On en est loin

Avant de diriger ces affaires-là demain, se défendre aujourd’hui contre des gâchis sans nom

FR3-Ile de France vient de mettre sur la place publique un rapport portant sur AB-Habitat, rapport d’un organisme de contrôle des organismes HLM qui doit paraître en juin. « Irrégularités, dysfonctionnements, pilotages financiers défaillants, les qualificatifs ne manquent pas pour définir la gestion du bailleur social d’Argenteuil-Bezons entre 2016 et 2020… ». Le jugement est sombre mais correspond totalement à ce que, pour notre part, nous n’avons pas cessé de dénoncer depuis que notre blog existe. Car le rapport concerne 2016-2020, mais peut s'appliquer bien plus largement hors de ces quatre années.

         Les maires d’Argenteuil ont toujours eu un rôle déterminant dans le conseil d’administration d’AB-Habitat, et continuent à y appartenir, comme maire actuel pour Georges Mothron, et l’on ne sait pas à quel titre finalement pour son prédécesseur, Philippe Doucet.

         Qu’ont répondu ces deux membres du CA d’ABH à FR3, selon cette dernière ? Georges Mothron : « On faisait sans doute trop confiance ». Philippe Doucet : « On n’est pas des techniciens. Notre objectif était politique ». Des justifications, pour l’un comme pour l’autre, bien lourdes de dérision.

         La situation dénoncée pèse en tout cas sur le dos et le porte-monnaie des locataires. Qu’elle ait cessé aujourd’hui est une toute autre histoire.

         Monsieur Doucet semble conserver des espérances sur l’hôtel de ville d’Argenteuil. Les habitants ont tout intérêt à avoir en tête ces déconvenues d’AB-H. Quant au maire actuel d’Argenteuil, Georges Mothron, chaque habitant de la Ville doit s’imprégner de ce : « On faisait sans doute trop confiance », en pensant au-delà de l’affaire ABH, au projet Fiminco qu’il doit abandonner. DM