dimanche 28 février 2021

« Le jeune parti communiste : du combat pour créer un parti révolutionnaire au stalinisme » (6) : Avant le congrès de Tours : des années décisives, 1920 : la grève du chemin de fer et ses conséquences politiques

Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder, un siècle après le Congrès de Tours de décembre 1920, la naissance du parti communiste en France. Le texte de cet exposé est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposons à partir d’aujourd’hui en feuilleton sur notre blog « lo argenteuil »

 

Le jeune parti communiste : du combat pour créer un parti révolutionnaire au stalinisme

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Avant le congrès de Tours: des années décisives

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1920 : la grève du chemin de fer et ses conséquences politiques

 

En 1919 et 1920, l’espoir que les choses allaient rentrer dans l’ordre après la guerre était grand dans la population, parmi les paysans, la petite bourgeoisie et même une fraction des travailleurs. Cela se traduisit lors des premières élections de l’après-guerre, fin 1919, où la droite nationaliste, surfant sur la victoire, eut une majorité écrasante à l'Assemblée nationale. Le gouvernement disposait ainsi d’une base politique assez large pour organiser la répression contre les militants et les travailleurs en grève. La SFIO quant à elle recueillit 1700000 voix, à peine plus quen 1914.

Mais ce résultat sur le terrain électoral ne reflétait pas le mouvement de fond qui touchait les fractions les plus exploitées ou les plus conscientes de la classe ouvrière. Celles-ci se radicalisaient, refusaient les salaires de misère imposés par les patrons dans un contexte d’inflation et de pénurie.

Les grèves se suivaient et culminèrent en mai et juin 1920 avec la grève des cheminots. Fin avril, la fédération CGT des cheminots, influencée par les syndicalistes révolutionnaires et les anarchistes, appela à une grève générale contre la répression et les révocations, pour la nationalisation des chemins de fer alors majoritairement privés. À l’appel de la confédération CGT, les cheminots furent rejoints par diverses corporations. Le 11 mai, il y avait 1500000 grévistes. Sans surprise, Jouhaux et les réformistes qui dirigeaient la CGT ne firent rien pour donner une perspective à ce mouvement qu’ils lâchèrent. De leur côté, les militants révolutionnaires, qu’ils soient dans les syndicats ou dans la SFIO, étaient dispersés, sans organisation ni politique communes. Les cheminots furent finalement défaits. Les patrons du rail aidés par le gouvernement qui envoya police et armée, avaient embauché des briseurs de grève ou des retraités. La répression fut massive : quelque 18000 cheminots révoqués perdirent leur logement en même temps que leur emploi.

Le gouvernement profita de cet échec pour arrêter des militants parmi les plus en vue. Sous prétexte d’un mystérieux complot contre l’État, Monatte, Monmousseau, Loriot, Souvarine furent jetés pour dix mois à la prison de la Santé.

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(Demain : Avant le congrès de Tours: des années décisives, Deuxième congrès de l’IC)

 


 

samedi 27 février 2021

Profits et clusters, ou travail dans des conditions sanitaires satisfaisantes, sous le règne du Capital, le choix est vite fait pour le patronat et son gouvernement

 

Pas question de l’accepter !

 


L’affaire du cluster de l’usine Dassault d’Argenteuil dont nous avons parlé hier doit tous nous interpeller.

         Le gouvernement décide à la petite semaine. Il fait les gros yeux sur l’obligation du télétravail mais n’impose rien. Il sait que l’École est aussi un lieu important de contamination, mais après les vacances d’hiver, la situation va recommencer comme avant. On parle de tests salivaires qui seront effectués par on ne sait trop qui. Au vu du manque criant de personnels de santé scolaire, on souhaite à tous bien du courage.

         L’important est que les affaires continuent à se mener, et pour cela que les travailleurs continuent à produire… du profit.

         Ensuite, comme il vient de le faire à Dunkerque et à Nice, le gouvernement risque de prendre des mesures plus rigoureuses… pour la vie de la population, mais qui n’entraveront pas davantage que la production capitaliste continue comme si de rien n’était.

         Avec tout cela, il y a de quoi se mettre vraiment en colère. DM

 

Achetez Lutte ouvrière (1,2 euro).

         Lors de nos permanences :

- ce samedi : de 10 heures 45 à 11 heures 45  au marché de la Colonie ;

-ce dimanche, de 11 heures à midi au marché Héloïse ;

-mercredi 3 mars, de 11h. à 11 h.20 au marché des Champioux ;

         Chez les marchands de presse :

                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

Avec la nouvelle interface de Blogspot, malgré mes paramètres, mes 5 articles du jour apparaissent sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM

Argenteuil, Castex en visite surprise à l’hôpital d’Argenteuil

 

Les chiffres, c’est facile, il faut des effectifs et des moyens !

 


Le premier ministre a donc effectué mardi soir une visite impromptue à l’hôpital d’Argenteuil. Pas de surprise, son discours est rodé : un coup de chapeau au personnel soignant, et des grands chiffres d’aide financière qui n’impressionnent plus personne.

         « Il y a eu l’hôpital 2007, puis l’hôpital 2012 : des efforts d’investissement dans les hôpitaux. L’effort que nous allons annoncer avec M. Veran la semaine prochaine sera 20% supérieur à la somme des deux. On va réinvestir plus de 10 milliards dans l’hôpital. On a la ferme volonté de faire face à cette situation ».

         Ces chiffres lancés comme des confettis ne cacheront jamais la situation réelle vécue dans les établissements hospitaliers, à Argenteuil comme ailleurs, et qui dure depuis des années : les sous-effectifs chroniques, le boum des heures supplémentaires, l’épuisement des personnels…

         Mais ces questions n’intéressent pas un Castex passé en coup de vent et en catimini. DM

Rino Della Negra, un jeune engagé d’Argenteuil, fusillé le 21 février 1944

 

La mort d’un jeune engagé

 


La cérémonie à la mémoire de Rino Della Negra aura une dimension privée cette année. Ces dernières années, nous y participions, comme un signe de fraternité à la mémoire de ces militants qui s’opposèrent à l’occupation de l’armée allemande et au nazisme, tout en refusant le terrain du nationalisme. C’était des militants d’origine étrangère, ce sont ces visages que l’on retrouve sur l’ « Affiche rouge » placardée sur les murs de Paris pour les dénoncer à la population, mais qui est pour nous le plus beau des témoignages.

         Voilà la dernière lettre que Rino, qui sera fusillé le 21 février 1944, adressa à son « petit frère ». Elle donne une mesure de ce qu’était cet homme de vingt ans.

« Petit frère,

Je veux t’envoyer un dernier petit mot pour que tu réconfortes de ton mieux Maman et Papa.

Tu es fort et robuste et je te sais courageux et c’est pourquoi je ne veux pas de larmes, t’as compris, hein mon vieux.

Je n’avais jamais pensé au mariage, c’est pourquoi les parents ont du chagrin, car j’avais l’intention de finir mes jours avec eux. Tu peux me faire plaisir en te sachant toujours près d’eux et de toujours les aider de ton mieux. C’est ton tour.

C’était le mien aussi, mais je n’ai jamais été très chanceux. C’est tout ce que je voulais te dire.

Remonte le moral à tout le monde et tout finira pour le mieux. Je veux que tu ailles chez tous les copains : Toni, Marius, Dalla, Keyla, Avante, Dédé, Papou, Cari, chez Inès en souhaitant le bonjour à tous les copains et les copines de Mara

Embrasse bien fort tous ceux que je connaissais. Tu iras au Club Olympique Argenteuillais et embrasse tous les sportifs du plus petit au plus grand. Envoie le bonjour et l’adieu à tout le Red Star.

Je veux que tu ailles embrasser pour moi, toute la famille Barbera, Vincent, Paulette, Claudie, la Mater et le Pater, Thomas et Angèle et tout l’hôtel Parisis, chez la grand’mère à Yiyi, chez Sola et Raymond, chez Georges, chez Mario, chez Gilles, chez Bernard et chez tout le monde.

Embrasse bien Yiyi quand il reviendra et Dédé Grouin. Va chez Toni et faites un banquet.

Enfin, faites tout pour le mieux.

Je finis en t’embrassant bien fort, et courage. Ton grand frère qui t’aime toujours.

                                                                                               RINO. »