mardi 20 octobre 2020

Argenteuil, la Seine, pour nous apaiser, un désir de marche et de fleuve

Retrouver une berge pour marcher et oublier un moment

 

Chemin de halage à Epinay-sur-Seine

Lors du dernier conseil municipal d'Argenteuil, la question de la rupture de continuité de la promenade des bords de Seine à hauteur du Port à sables occupés par l’entreprise Fayolle est revenue sur le tapis. Après une intervention du conseiller Omar Slaouti dénonçant cette situation, le maire d’Argenteuil, Georges Mothron reprenait la parole : « une fois n’est pas coutume, je serai d’accord avec M. Slaouti, cette privatisation était une vaste bêtise qui nous apporte bien des soucis. Une question orale a été posée par le groupe ATE, je donnerai quelques indications ». (ATE : Argenteuil Tous Ensemble)

         Certes, chacun a le droit de se réveiller, mais les partisans de Georges Mothron en 2013 avait voté pour l’accord concocté avec discrétion entre Fayolle et le maire d’alors.

         Chacun a le droit de changer d’avis. Mais voilà une nouvelle preuve que la population si elle veut être au courant des mauvais coups qui se préparent à son encontre doit se mobiliser pour contrôler à tout moment tous les tours et les détours de la vie sociale, au niveau de la commune comme de l’entreprise, et comme de la société toute entière. DM

 

lundi 19 octobre 2020

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 19 octobre 2020

 

Après l’attentat de Conflans : ne pas se laisser diviser entre travailleurs

19/10/2020

L’assassinat d’un professeur de collège à Conflans-Sainte-Honorine, décapité pour avoir montré des caricatures de Charlie Hebdo, nous plonge une fois de plus dans l’horreur. Une horreur et un dégoût redoublés par le fait que ces actes ignobles sont toujours utilisés par les racistes, les réactionnaires et les anti-immigrés avec, pour résultat, de diviser le monde ouvrier.

L’acte est effroyable. Tout aussi glaçant est le processus qui a conduit et armé la main de ce jeune de 18 ans, d’origine tchétchène. Son passage à l’acte a, en effet, suivi une campagne d’agitation et de manipulation, orchestrée par la mouvance de l’islamisme intégriste. Celle-ci a voué le professeur à la vindicte publique, en faisant passer un cours sur la liberté d’expression pour du racisme et de l’islamophobie.

Ces agitateurs intégristes prétendent parler au nom des musulmans qui peuvent, à juste titre, se sentir stigmatisés et rejetés. Mais ils ne visent qu’une chose : imposer leur ordre moral à tous, à commencer par les musulmans.

Ils ne s’en prennent pas seulement à ce qui est enseigné à l’école. Ils veulent aussi régir la vie des musulmans et menacent qui ne suit pas le ramadan comme ils le voudraient ou qui boit de l’alcool. Ils font pression sur les musulmanes qui ne se conforment pas à leurs règles. Demain, s’ils s’enhardissent, ils s’opposeront à ceux qui écoutent de la musique ou jouent au foot. C’est ce qu’ils font dans certains pays où ils sont au pouvoir. C’est ce que l’on a vu dans les régions dominées par Daech.

La dictature qu’ils préparent pèsera avant tout sur les classes populaires. Comme le monde occidental a ses fascistes d’extrême droite, le monde musulman a les siens. Quand l’extrême droite identitaire utilise la peur de l’étranger, les islamistes se servent de la religion pour dominer ce qu’ils considèrent être leur communauté.

Les deux s'alimentent mutuellement, les deux sont des ennemis mortels des travailleurs. Et les deux sont prêts à creuser un fossé de sang et à s’imposer par la terreur. On l’a vu en Europe dans les années 1930 avec Hitler, en Algérie pendant la décennie noire des années 1990 et, récemment, en Syrie et en Irak avec Daech.

Qu’ils viennent des rangs de l’extrême droite ou des intégristes, ceux qui prétendent limiter les libertés veulent faire de nous des moutons dociles, soumis à eux, mais aussi au patronat. Il ne s’agit pas seulement de discuter où se trouvent les limites de la liberté d’expression. Ce sont nos droits et nos intérêts de travailleurs qui sont menacés : la liberté de contester, de s’organiser, de revendiquer et de faire grève.

Alors, les travailleurs doivent combattre ces deux ennemis en faisant bloc en tant que prolétaires, en s’appuyant sur leurs intérêts communs d’exploités et sur les combats qu’ils ont à mener ensemble, jour après jour.

Comme tous les autres dirigeants politiques, Macron a appelé à l’unité nationale et au respect de la République. Mais derrière ces prétendues valeurs républicaines, il y a un ordre social contraire aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.

La société ne se délite pas seulement sous les coups de boutoir de militants réactionnaires. Ces derniers ne font qu’exploiter politiquement le désarroi et l’abandon dans lesquels la crise, le chômage de masse et la misère plongent des millions de femmes et d’hommes. Les frustrations et la haine qui en découlent renouvellent en permanence le terreau de l’intolérance, de l’individualisme et de la violence, surtout dans les périodes de crise.

L’ordre social capitaliste et, plus encore, la crise créent les éléments d’un engrenage mortel. Et la politique gouvernementale, systématiquement favorable aux plus riches et à la bourgeoisie contre les travailleurs, ne fait qu’accélérer le mécanisme.

Car, que va-t-il se passer demain ? À cause de crapules fanatisées ou embrigadées par les filières terroristes, combien y aura-t-il de contrôles au faciès, de jeunes de banlieue confrontés au racisme et à la suspicion généralisée ? À cause de terroristes sous statut de réfugiés, combien de migrants fuyant les guerres et les persécutions seront rejetés ? Seuls les travailleurs, unis par-delà les différences d'origine, de nationalité et de religion, peuvent casser cet engrenage.

La conscience de pouvoir et de devoir, ensemble, changer la société doit guider les travailleurs, car le fanatisme religieux, le fondamentalisme, la terreur fasciste, sortent malheureusement, comme des bêtes immondes, du ventre de notre société. Pour mettre fin à des actes barbares tels que le meurtre de Conflans, c’est la société elle-même qu’il nous faudra transformer.

Assassinat politique de Conflans-Sainte-Honorine

Seul

 


Dans les jours qui viennent mes camarades de Lutte ouvrière reviendront sur le cadre général dans lequel intervient cet assassinat d’un enseignant d’histoire-géographie de collège, qui est un véritable assassinat politique, et qui marque à n’en pas douter une étape.

         Je compte sur mes camarades pour éclairer tous ceux qui veulent comprendre. Mesurer le recul de l’organisation du monde du travail qui habite largement les quartiers populaires. Mesurer le recul du mouvement ouvrier qui a laissé la place dans certains quartiers et dans une fraction minoritaire de la jeunesse à l’activité de courants politiques qui n’offrent, sous prétexte de religion, que des perspectives de dictature ou d’utilisation par quiconque en aurait besoin de bras prêts à tout pour maintenir l’ordre existant capitaliste qui mène l’humanité dans le mur. Mesurer le désastre d’une École à la dérive, incapable d’offrir un contrepoids à ces tendances délétères qui entraînent une fraction, certes minoritaire, mais désorientée et perdue de la jeunesse.

         Mais, pour ma part, telle que je connais l’Éducation nationale dans laquelle j’ai enseigné durant 37 ans et dont je reste un militant syndical, je mesure le chemin qu’elle a pris ces dernières décennies, je ne suis malheureusement pas étonné que nous en soyons arrivés-là.

         Aussi, deux questions en particulier qui tenaillent aujourd’hui la pensée de nombreux enseignants, et dont la réponse est cruciale. Comment la hiérarchie de l’Éducation nationale a-t-elle géré une affaire qui durait depuis dix jours et qui a conduit à cette issue tragique ? Trop de fois durant ces derniers temps, nous l’avons vue ne pas avoir l’attitude ferme qui convenait face à des parents hostiles, et hostiles à des enseignants sur des plans très divers et différents de ceux qui sont au cœur de cette affaire ? Combien de fois cette hiérarchie n’a pas eu la fermeté nécessaire, sous prétexte de ne pas faire de vagues, laissant des enseignants à demi seuls, ou complètement seuls face à des problèmes qui concernaient pourtant l’institution toute entière ?

        Dans le drame de Conflans, l’institution s’en défend, mais y compris les termes de son dernier communiqué laissent largement planer le doute sur sa fermeté dès le début de l'affaire.

         Au vu de la quantité de « partages » sur les réseaux sociaux des messages infâmes au cœur de l’affaire, comment la police en liaison avec la hiérarchie de l’Éducation nationale a-t-elle pu ne pas apprécier qu’il y avait péril en la demeure pour cet infortuné professeur !

         Ces deux questions ne sont pas des questions relatives seulement à ce drame effroyable. Elles posent ce qu’est aujourd’hui cette Éducation nationale et la société qu’elle est censée servir. DM

 

Un rassemblement a lieu aujourd’hui midi sur le parvis de la Préfecture de Cergy. Nous y serons. DM

 

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