dimanche 31 mai 2020

Exonérations sociales : cadeaux au patronat, la liste s’allonge


Le soutien aux petits qui sert d'alibi



Darmanin, le ministre des Comptes publics, promet qu'il va exonérer de cotisations sociales 500 000 entreprises dans les secteurs du tourisme, de l'hôtellerie-restauration, de la culture et des sports. L'État compenserait, promet-il, le manque à gagner, en versant 3 milliards d'euros.
         Ce sera un geste de soutien de plus envers les patrons. Un geste accompli avec l'argent public. Un geste qui ne concernera pas seulement les petits patrons de ces secteurs mais également les plus nantis. Comme à chaque fois, le soutien aux petits sert d'alibi pour soutenir les moins démunis.
         Oter aux patrons ce qu'ils considèrent comme des « charges », c'était déjà la priorité du gouvernement avant l'épidémie. La crise du Covid sert d'accélérateur et de justification : ce sont déjà 17 milliards de cotisations patronales, tous secteurs confondus, qui ont été annulées ou reportées à plus tard.

Renault : La mobilisation contre les attaques de Renault est à l’ordre du jour ! MCA – Maubeuge


Tous unis pour répartir le travail entre tous



Renault a annoncé officiellement vendredi 29 mai son plan d’économie de 2 milliards d’euros. Il s’agit bien d’une attaque de grande ampleur, prévoyant la suppression de 15 000 emplois dans le monde, dont 4 600 en France. Il y a le projet de fermer 4 usines en France : Choisy le roi, Dieppe, Fonderies de Bretagne et plus tard, Renault Flins.
         Il est aussi prévu le transfert des activités d’assemblage de MCA à Douai, avec forcément d’importantes suppressions d’emplois à l’usine de Maubeuge où il ne resterait plus que 300 salariés environ.
         Après avoir imposé aux travailleurs des augmentations de cadences, des heures sups, des samedis travaillés, les dirigeants de Renault se préparent à condamner une partie d’entre eux au chômage et à plonger des régions entières dans le marasme pour sauver les profits des actionnaires. C’est inacceptable !
         Aucun emploi ne doit être supprimé, ni sur le site de Maubeuge, ni dans l’ensemble du groupe ! S’il y a moins de travail, il faut le répartir entre tous, avec maintien du salaire. Entre les 5 milliards versés par l’État et les 24 milliards de bénéfices réalisés ces dix dernières années, Renault a les moyens de financer le maintien de tous les emplois et des salaires !
         Dès vendredi, les travailleurs de MCA ont fait grève et la production était à l’arrêt. Des milliers de personnes ont à nouveau manifesté hier. La lutte ne fait que commencer.

Renault, Renault-Choisy, Sanofi, … Répartir le travail entre tous ! Intervention de Josefa Torres, technicienne à Sanofi Vitry, au rassemblement des travailleurs de Renault Choisy

États-Unis, France, la police et le racisme


États-Unis : la colère s'étend après le meurtre de George Floyd


Depuis que quatre policiers à Minneapolis ont étouffé cet homme noir, les manifestations se poursuivent dans l'État du Minnesota, malgré l'état d'urgence et le déploiement de la garde nationale. Elles explosent dans de nombreuses grandes villes, de New York à Los Angeles, jusque devant la Maison blanche. Des milliers de jeunes Noirs, mais aussi des Latinos, des Blancs et des moins jeunes demandent justice, expriment leur ras-le-bol des violences racistes commises par des policiers, le plus souvent impunies.
        Les quatre policiers impliqués ont été limogés et l’un d’entre eux a été arrêté et inculpé d'homicide involontaire. Pour les manifestants, le minimum serait qu'ils soient tous les quatre poursuivis, pour homicide volontaire. À juste titre, ils poursuivent donc leur mouvement.

Police : qui a dit la vérité…
27 Mai 2020

« Il y a des hommes et des femmes qui se font massacrer quotidiennement, en France, tous les jours, pour nulle autre raison que leur couleur de peau. [...] C’est l’une des raisons pour lesquelles les gens sont fâchés après la police. »
C’est ce que la chanteuse Camélia Jordana, issue de l’immigration algérienne, a déclaré au sujet des violences policières lors de l’émission On n’est pas couchés, à laquelle elle participait le 23 mai.
« Il y a des milliers de personnes qui ne se sentent pas en sécurité face à un flic et j’en fais partie », a ajouté la chanteuse. Il n’en fallait pas plus pour que des députés de droite et d’extrême droite et des syndicalistes policiers se déchaînent contre elle. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a qualifié ses propos de « mensongers et honteux ».
Faire allusion au racisme d’une partie de la police, qui plus est lors d’une émission de grande écoute, ne saurait donc être qu’une calomnie. Pourtant il y a trois semaines, deux policiers marseillais ont été condamnés à des peines de prison pour avoir passé à tabac un jeune Afghan sur un parking ; après s’être défoulé, un des deux policiers avait dit à l’autre : « Ça fait du bien ! ». À l’Île-Saint-Denis, fin avril, des policiers ont tabassé un Égyptien qu’ils avaient sorti de la Seine. « Un bicot comme ça, ça nage pas », avait dit l’un. « Haha ça coule, tu aurais dû lui accrocher un boulet au pied », avait répondu un autre.
Les propos « mensongers et honteux » ne sont pas ceux de Camélia Jordana mais ceux qui veulent couvrir le racisme dans la police. Mais comme aurait dit un autre chanteur, « cette jeune fille a dit la vérité, elle doit être exécutée » !

                                                           M.B. (Lutte ouvrière n°2704)

Lutte ouvrière, la fête, photos et petit élément personnel (2)


Vive la fête de Lutte ouvrière d’hier et de demain












Pour faire fonctionner toute fête populaire, loin de visées commerciales, cela exige l’engagement de bénévoles dévoués et engagés. Le mouvement ouvrier en a donné longtemps la preuve, par l’organisation de multiples fêtes et banquets, dont la fête de l’Humanité fut l’exemple-type. Lutte ouvrière poursuit cette tradition d’organiser en particulier un évènement fondamentalement politique où s’expriment les idées du communisme, dans une ambiance chaleureuse et fraternelle, avec une place très large donnée au Livre, à la culture, à la science, à l’Art, à l’histoire… Spécialités du pays et du monde expriment aussi le caractère internationaliste de notre fête et de notre combat.
         Cette fête dans un écrin de verdure où brillent mille couleurs ne serait rien sans les milliers et les milliers de militants et de participants qui animent les stands et permettent la réalisation de tout ce programme multiforme dans une totale sécurité pour tous. Tous les enfants qui ont grandi avec cette fête en point de mire en gardent un souvenir très fort.
         Puisque j’ai évoqué mon parcours personnel, je suis passé des merguez à la vente des boissons. Ce dernier poste dura une douzaine d’années, et puis, ce fut plus de trente ans à l’entrée de la fête, pour en assurer avec mes camarades la sécurité. Cela a marqué mes neurones, et il suffit que je l’évoque pour retrouver les arbres, les stands de vente des billets d’entrées, les escaliers, le slogan « Prolétaires de tous les pays, unissons-nous » écrit en de nombreuses langues. Ces deux dernières années, l’âge aidant (eh oui ! ), je me suis retrouvé parmi l’équipe du Petit théâtre de verdure… Bien sûr, je vous y attends pour l’édition 2021 des 50 ans de notre fête.
         En attendant, rejoignez le site : « Des idées pour comprendre le monde » et ses multiples vidéos et textes ! Et bien sûr, alors que la fête 2020 nous manque, salut et fraternité. DM

https://www.lutte-ouvriere.org/comprendrelemonde/

samedi 30 mai 2020

La fête de Lutte ouvrière annulée, un crève-cœur, Nathalie ARTHAUD et Jean-Pierre MERCIER s’adresse à vous : Combattre le capitalisme, une nécessité vitale !

Fête de Lutte ouvrière… une histoire 1971-2019… 2021…, les photos de ces dernières années de notre amie Marie d’Argenteuil











Profitez de ces trois jours sans Presles pour retrouver sur internet de multiples vidéos sur ce qu’est la fête : « Des idées pour comprendre le monde »
https://www.lutte-ouvriere.org/comprendrelemonde/

Fête de Lutte ouvrière, petite histoire personnelle (1)


De la première rencontre à 19 ans…

Mériel 1974, discussion en sous-bois

Lorsque vous avez 19 ans, que vous sortez de « Mai », et que l’on annonce que les communistes révolutionnaires du groupe trotskyste qui a vos préférences prépare une « fête », vous restez quelque peu dubitatif. Et vous voilà tout de même à aller à Presles passer une journée à « monter des stands », dans ce grand champ prêté comme on le dit par un anar. C’était en 1971….
         Je ne me souviens guère de cette première fête, davantage de la seconde et dernière en ce lieu, durant laquelle je suis bien plus impliqué. Je suis aux « merguez » et durant trois jours, j’en préparerai des milliers et des milliers dans… deux poêles : l’une pour la pré-cuisson et la seconde pour la finition. J’en serai marqué à vie, sans être pour autant dégoûté de ce plat dont je n’avais jusqu’alors pas l’habitude.
         Nous attendions quelques milliers de participants. Il y en eut près de trois fois plus. Cette année-là pas question de rentrer sur Paris, je dors dans… un fossé… rêvant sans doute à mes milliers de merguez...
         L’année suivante, c’est l’installation à Mériel, non loin de champignonnières… Il faut tout faire, c’est un espace forestier. Il faut défricher les allées tout en prévoyant de laisser les frondaisons au-dessus des futurs stands. Un super terrain qui monte et qui descend. Souvenez-vous du concert avec John Lee Hooker…
         En 1980, second changement. La construction de la Francilienne nous oblige à opérer un nouveau déplacement, presque comme un retour à la case départ, mais cette fois à l’autre bout de Presles, sur la route de Beaumont-sur-Oise. C’est le parc du château de Bellevue, un ensemble inconstructible qui n’attire personne… sauf des militants d’une organisation ouvrière, à l’image de la société… ces travailleurs sans lesquels cette dernière ne fonctionnerait pas… et capables d'aménager tout ce qui est nécessaire...
(À suivre, deuxième jour, le dimanche)