jeudi 2 avril 2020

« Après la crise » : La suite pour les hôpitaux comme ailleurs dépend de nous, et rien à attendre de l’État serviteur de la bourgeoisie. Un article de notre journal

“Le jour d’après” : rien à attendre de ces gouvernements !

01 Avril 2020

Face à l’incurie du gouvernement devant la propagation de l’épidémie, plusieurs organisations syndicales, la CGT et Solidaires ou associatives et environnementales, comme Les Amis de la Terre, OXFAM, ou ATTAC, ont publié le 27 mars une tribune intitulée « Plus jamais ça ! Préparons le jour d’après ».
Cet appel dénonce à juste titre la « baisse continue, depuis de trop nombreuses années, des moyens alloués à tous les établissements de santé, dont les hôpitaux publics et les Ehpad » et réclame, comme tous les soignants, « la mise à disposition du matériel, des lits et des personnels qui manquent ». Pour freiner la pandémie, les signataires réclament que seule soit maintenue la production des biens et des services répondant aux besoins essentiels de la population.
Face à la crise sociale qui s’annonce, ils préconisent que la réponse financière de l’État soit d’abord orientée vers « tous les salariés qui en ont besoin ». Ils mettent, entre autres, en avant l’interdiction des licenciements dans la période, ainsi que la réquisition de logements vacants pour les sans-abri, des moratoires sur les factures impayées d’énergie ou de communications.
Évidemment, certaines des mesures énumérées dans cet appel, si elles étaient appliquées, représenteraient un premier pas salutaire dans la protection élémentaire de la vie, de la santé des travailleurs, des personnes âgées et des précaires. Mais la question est de savoir qui peut mettre en œuvre et imposer de telles mesures d’urgence.
Les signataires de ce texte en appellent à l’intervention des États et des banques centrales. Leur appel ne s’adresse pas principalement aux travailleurs, aux habitants des quartiers populaires, aux militants des syndicats, des associations. Il s’adresse aux gouvernements, aux politiciens de la bourgeoisie.
La tribune salue ainsi le fait que Macron ait récemment appelé à des « décisions de rupture » et à placer « des services […] en dehors des lois du marché », ajoutant : « Nos organisations, conscientes de l’urgence sociale et écologique et donnant l’alerte depuis des années, n’attendent pas des discours mais de profonds changements de politique, pour répondre aux besoins immédiats et se donner l’opportunité historique d’une remise à plat du système, en France et dans le monde. »
Malheureusement, c’est là se bercer et bercer les travailleurs d’illusions sur la volonté et la capacité des gouvernements et des appareils d’État à changer de nature et à se mettre au service de l’intérêt général.
La crise du coronavirus l’illustre de manière éclatante : dans tous les pays, les chefs de gouvernement et de banques centrales se sont succédé, dès l’éclatement de la crise, pour garantir aux capitalistes, aux banquiers, à hauteur de milliers de milliards de dollars, le maintien de leurs profits.
Mais dans le même temps, ceux-là mêmes qui ont froidement mis en œuvre la suppression des dizaines de milliers de lits d’hôpital, la fermeture de structures hospitalières à l’échelle du pays, méprisant les alertes des professionnels de santé, ont été incapables de mettre sur pied en deux mois, autre chose qu’un misérable hôpital militaire de campagne de 30 lits.
Face à la pénurie de matériel de protection, les soignants en sont réduits à lancer des appels à l’aide à la population pour la fabrication artisanale de masques et de lunettes à domicile. Nulle part des usines n’ont été rouvertes ou réquisitionnées pour produire en urgence les centaines de millions de masques ou de ventilateurs nécessaires, alors même que les patrons, de façon criminelle, contraignent des millions de travailleurs à venir dans leurs usines pour fabriquer des biens socialement inutiles en cette période, comme des voitures ou des moteurs d’avions.
Il ne s’agit pas d’une absence de réactivité de Macron ou de Philippe mais d’une organisation sociale irresponsable : celle du capitalisme dont toutes les décisions sont conditionnées par l’impératif du profit.Ce que démontre la crise, c’est bien que ces politiciens ne sont là que pour gérer au mieux les affaires de la bourgeoisie. Même quand le Titanic prenait l’eau, le clairon annonçait aux passagers de la première classe que leur somptueux repas allait être servi.

On ne peut rien attendre de tels gouvernants. Il faut mettre fin à cette gouvernance de la société au seul profit de la bourgeoisie, et à la domination même de cette classe. Les travailleurs, et eux seuls, peuvent imposer les mesures d’urgence indispensables pour ne pas prendre de plein fouet le chaos économique et sanitaire en cours.

                                       Christian BERNAC (Lutte ouvrière n°2696)

Parcoursup : quand Blanquer s’obstine


Blanquer rime avec autoritaire… Jusqu’à quand ?

 
Ils ne vont pas se taire longtemps

Comme si les élèves et leurs parents n’étaient pas confrontés déjà à une situation particulière qui leur pose bien des soucis, pour Blanquer, le calendrier de Parcoursup doit rester le même. Il a ainsi maintenu le délai du 2 avril 23h59, ce soir, pour la confirmation des vœux. Pourtant, ce calendrier n’est pas tenable pour les élèves de terminale.
         Comme l’a déclaré la FCPE dans un communiqué : « Dans la vraie vie sous confinement, les lycéens font face à la « discontinuité pédagogique ». Ces jeunes sont confrontés à la confirmation de leurs vœux, l’écriture des projets de formation motivés comme à la vérification de leurs notes. Ces élèves, ce sont nos enfants et ils vivent eux aussi le confinement, la maladie, eux-mêmes ou leurs proches. »
         De multiples obstacles se sont accumulés pour empêcher que la date du 2 avril puisse continuer à être prise au sérieux. Des difficultés qui sont aggravées par l’inégalité sociale et territoriale.
         Mais de cela, Blanquer nous a habitué à savoir qu’il n’en avait que faire…
         Changera-t-il d’avis dans la journée ?

Argenteuil, commerces, des commerçants très inquiets


Désarroi de cette fraction du monde du travail



Les commerçants qui ont dû arrêter leur activité sont dans l’embarras. Par la fin de l’exploitation, et par le fait que le couperet de fermeture est tombé sans que ceux qui vendent des produits périssables, des fruits en particulier pour les commerçants des marchés forains, ou encore les fleurs des fleuristes, entre autres, aient eu un délai pour liquider les achats qu’ils avaient fait, très peu de jours auparavant pour certains, dans les marchés de gros.
         Mais ces soucis sont aussi les mêmes pour les cafés et restaurants dont le commerce est à l’arrêt.
         Le gouvernement a annoncé des aides. On peut imaginer qu’elles seront loin de contrebalancer les pertes, et qu’elles mettront du temps pour une partie d’entre elles, à se traduire en espèces sonnantes et trébuchantes. Pour qu’il en aille autrement, il faudrait que d’importants moyens humains soient mobilisés, en particulier au niveau des services municipaux qui sont en proximité directe, ce qui ne semble pas spécialement le cas, en tout cas, à ce jour.

À Argenteuil, une dérogation a été obtenue pour l’ouverture du marché du vendredi dans le quartier du Val-Nord. Il sera ouvert de 14 à 17 heures. Un nombre maximum de clients sera accueilli en même temps. L’occasion de s’achalander en fruits et légumes, mais aussi de prendre langue avec ces commerçants qui livrent pour récupérer leurs coordonnées.

mercredi 1 avril 2020

Usine Kolmi près d’Angers : Macron rate une occasion de se taire


La mondialisation ? En l’occurrence, son imprévoyance totale



Mardi 31 mars, Macron s’est rendu à l’usine Kolmi, dans la zone industrielle de St-Barthélemy-d’Anjou près d’Angers, où sont fabriqués un million de masques par jour – soit sur 7 sur 8 des masques produits en France. Savamment orchestrée d’un point de vue médiatique, cette visite a été l’occasion pour le président de se fendre d’un discours sur la nécessité de « relocaliser » la production industrielle. Et d’entonner, après son cocorico, un hymne à la « souveraineté européenne ».
         Remarquons d’abord que, dans le contexte actuel où la pénurie de masques ne commence tout juste à être surmontée que par des importations en provenance de Chine, blâmer la mondialisation n’a à peu près aucun sens. La crise actuelle démontre l’imprévoyance des gouvernants comme Macron, pas l’inutilité des échanges internationaux – dont on mesure au contraire plus que jamais l’importance. Et puis prendre l’exemple de l’entreprise Kolmi Hopen comme symbole d’un nouveau départ de « l’industrie à la française » ... il faut vraiment que Macron soit à court d’exemples. Kolmi appartient en effet à Medicom, un groupe canadien qui possède des sites de production sur trois continents et vend ses produits dans 95 pays.
         Heureusement pour Macron que le ridicule ne tue pas... et que la population est confinée ! Car sans cela, nul doute qu’il aurait fallu une forte présence de CRS pour tenir à distance les travailleurs révoltés par sa politique passée et présente, par ses cadeaux sans limite aux riches comme par son mépris (sans limite lui aussi) des pauvres.

Matériels hospitaliers à produire : bien sûr, mais des voilures c’est de la folie : Jean-Pierre MERCIER sur LCI avant-hier soir

Allemagne : moins de morts ? Surtout plus de lits !


Une situation hospitalière nettement plus favorable


L'hôpital de la Charité à Berlin

Le nombre de morts du coronavirus est très inférieur en Allemagne, alors que le pays a été touché peu après l'Italie et la France par l'épidémie. Pourquoi ?
         L'Allemagne disposait en 2017 de 601,5 lits en soins intensifs pour 100 000 habitants, quand la France en comptait 309. Quant à la capacité de dépistage elle était de 12 000 tests par jour contre 2 500 en France.
         Alors pas de miracle. Beaucoup de médecins disposent du meilleur équipement de ce pays, situation qui tient essentiellement à ce qu'il n'était pas allé aussi loin que la France dans la baisse des moyens hospitaliers. Cela n'empêche pas Macron, Philippe et quelques autres de pousser des cocoricos à la fois ridicules et indécents.

Outre-mer : médecins cubains à la rescousse


Un acquis incontestable du régime castriste



L'arrivée du virus dans les départements et collectivités d'outre-mer inquiète à juste titre, ces territoires étant sous-dotés en médecins et en capacités hospitalières. Le gouvernement français vient du coup d'accepter par décret l'arrivée de médecins cubains aux Antilles, en Guyane et à Saint-Pierre et Miquelon.
         Ces déserts médicaux pourront bénéficier, comme 38 pays, de l'aide de la petite île de Cuba, pauvre, boycottée, mais dotée de deux fois plus de médecins par habitant que la France... grâce à la révolution castriste.

Situation hospitalière, mission-bidon, et réalité dans les hôpitaux


De quoi faire semblant de l’occuper


Totalement silencieuse dans sa circonscription, la députée d’Argenteuil-Bezons, madame Lazaar, vient d’intégrer une « mission d’information sur la gestion de l’épidémie de Covid-19 ». Il s’agirait d’« étudier l’impact, la gestion et les conséquences de la crise sans précédent que traverse le pays ». Chaque habitant, chaque salarié, chaque agent hospitalier a pourtant une idée assez précise sur la question, et également sur l’origine de cette crise effectivement sans précédent. Mais ce dernier aspect n’est pas dans les attributions de cette mission. Dans ce domaine, la député d’Argenteuil-Bezons pourrait pourtant apporter une contribution très riche sur la question, puisqu’elle en porte totalement sa part de responsabilité.


La réalité est celle-là


Deux échos de l’hôpital Saint-Antoine à Paris

Testés positif... à la colère

31/03/2020

Jour après jour, les cas de Covid se multiplient dans les équipes. Alors l’anxiété monte forcément… mais la colère aussi ! Car cette situation aurait pu être évitée.
Il y a une semaine des équipes entières étaient sans masques, et encore maintenant il en manque largement, tant la direction les distribue au compte-gouttes.
Si elle veut prendre des risques, libre à elle. Mais alors qu’elle vienne bosser dans les services.

Hôpital Saint-Antoine - Paris :  Il y a urgence

31/03/2020

Voilà des semaines que la pandémie est annoncée, des semaines que l’hôpital se réorganise pour accueillir au mieux les malades du Covid-19… et c’est toujours la pénurie et le rationnement concernant les masques, les surblouses, et les lunettes de protection.
Partir « en guerre » contre le virus, on veut bien. Mais avec des armes et des munitions.