mardi 16 juillet 2019

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise de ce lundi 15 juillet 2019


 
Contre les attaques du gouvernement et des capitalistes, préparons la riposte !

On a vu des drones, des robots multitâches, des exosquelettes et même une plateforme volante digne de la science-fiction, ce dimanche sur les Champs-Elysées. De formidables progrès technologiques transformés en engins de mort et un bon coup de pub pour les marchands de canon : voilà un aspect du traditionnel défilé du 14 juillet. Un hommage à l’armée d’autant plus déplacé que lors de la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, l’armée royale n’était évidemment pas du côté des insurgés, mais ouvrait au contraire le feu sur eux !
Macron paradant en chef des armées n’a pu éviter quelques sifflets de manifestants gilets jaunes, ce qui a indigné Castaner et toute la caste politicienne « en ce jour où la nation est réunie ». Quelle blague ! Dans la tribune des officiels, derrière Macron, se trouvait François de Rugy, le ministre de la transition écologique mis à mal par des révélations sur son train de vie aux frais de l’État. De Rugy a justifié ses dîners à base de homards et de grands crus par la nécessité de « rester connecté » à la société. Pour ces politiciens, la « société » se résume au petit monde qui gravite autour de la bourgeoisie qu’ils servent et dont ils imitent les manières et le train de vie. Oui, dans cette prétendue « nation unie », il y a une frontière sociale entre les capitalistes que ces politiciens représentent et le monde du travail, qui vit une toute autre réalité.
Les annonces de plans de licenciement s’ajoutent les unes aux autres, barrant l’avenir pour des milliers de travailleurs et leurs familles. Ceux de Conforama ont exprimé leur colère lors du Comité central d’entreprise, ce que la direction a qualifié « d’agression ». Les travailleurs de Conforama ont successivement enrichi les milliardaires Arnault et Pinault et maintenant les actionnaires du groupe multinational Steinhoff. Et pour ces gens-là, il faudrait encore qu’ils acceptent d’être mis à la porte sans faire de bruit !
Le même jeudi 11 juillet, ce sont les salariés de WN qui manifestaient à Amiens leur dégoût et leur colère à l’annonce de la mise en liquidation de ce repreneur de Whirlpool. Après avoir empoché les millions de l’État et de Whirlpool, WN, qui appartient au patron local du Medef, met en effet la clé sous la porte et les travailleurs vont vivre leur deuxième plan de licenciement en un peu plus d’un an.
Accompagnant les annonces de licenciement des grands groupes, la réforme des règles de l’assurance chômage réduit les droits des chômeurs en osant prétexter que c’est pour mieux les inciter à retourner vers l’emploi. Le gouvernement fait ainsi pression sur tous les travailleurs, les contraignant encore plus à accepter n’importe quel travail, à n’importe quel prix et dans n’importe quelles conditions.
La réforme des retraites que le gouvernement prépare s’annonce comme un nouvel épisode dans cette guerre aux travailleurs. Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites doit rendre sa copie le 18 juillet, mais on en connait déjà les grandes lignes. L’instauration d’un système à points permettra d’amputer encore plus les pensions, de même que la mise en place d’un « malus » pour tous ceux qui partiraient à 62 ans, l’âge légal de départ. Sur la sellette également, les pensions de réversion, qui bénéficient très majoritairement aux femmes, dont les retraites sont déjà le plus souvent inférieures à celles des hommes.
Pour accroître leurs marges et leurs profits dans un contexte de crise et de concurrence exacerbée, les capitalistes font reculer le niveau de vie des travailleurs par tous les moyens. Ils accentuent l’exploitation et imposent les bas salaires, tandis que le gouvernement rogne sur toutes les dépenses utiles aux couches populaires, des hôpitaux aux écoles, en passant par les transports publics.
Les travailleurs ont les moyens d’arrêter cette course à l’abîme qui condamne toute la société. C’est leur exploitation qui est à l’origine de l’enrichissement de la bourgeoisie, c’est leur travail qui produit toutes les richesses. Le gouvernement peut bien chanter l’air de l’unité nationale, c’est d’une lutte à mort entre deux classes sociales qu’il est question ! Pour imposer leur droit à une vie digne et émanciper toute la société, les travailleurs n’auront pas d’autre choix que de se battre contre la domination capitaliste sur l’économie.

General Electric, légion d’honneur : les licencieurs décorés


Travailleurs licenciés, licencieurs décorés

 
A mes compagnons du profit 

Au milieu des sportifs, anciens ministres ou anciens combattants, la dernière promotion de la légion d'honneur a récompensé quelques patrons.
Dans la promotion du premier ministre, on retrouve au grade de Chevalier, Corinne de Bilbao, ex-directrice générale de General Electric France jusqu’en 2019. Elle fait partie de ceux qui ont préparé ou fait exécuter les plans de plusieurs milliers de licenciements, à Grenoble, à Nantes, à Villeurbanne etc et aujourd’hui le millier de licenciements prévu à Belfort. 
Elle a cédé sa place à un ancien conseiller de Macron quand il était ministre de l’économie, ça vaut bien un ruban, non ?

SNCF gare Saint-Lazare, ligne J et autres, un nouvel obstacle pour les voyageurs


Ce ne sont pas pourtant les vrais problèmes à régler qui manquent

 
                                                            Photo 20 minutes

Depuis hier, la circulation des voyageurs est un peu plus compliquée à la gare Saint-Lazare. Elle n’est pourtant déjà pas simple, mais dorénavant, à terme, il leur faudra franchir l’un des portillons automatiques supplémentaires, à l’arrivée comme au départ.
         Il peut arriver que la salle des quais soit déjà saturée, et ce contrôle en plus ne peut qu’aggraver la situation. Il ne faudrait vraiment pas qu’un mouvement de foule la complique dangereusement, à cause de ce nouvel obstacle !
         Leur installation aura coûté 14 millions d’euros. 33 gares en seront équipées ultérieurement pour un coût total de 55 millions d’euros. Si les équipementiers se frottent les mains, ces millions auraient pu être utilisés d’une bien meilleure façon pour l’amélioration du réseau Saint-Lazare ou pour rétablir des guichets supplémentaires dans les gares.
         La raison avancée pour ces aménagements est la lutte contre la fraude. Comme si cela pouvait véritablement l’empêcher, voire la réduire.
         La seule lutte contre la fraude qui peut être efficace est la gratuité complète des transports en commun qui par la même occasion liquiderait portillons et autres tourniquets.

Argenteuil : municipalité et AB-Habitat sont concernés


Et si c’était dans leur rue ?

 
Eux au moins sont utiles dans les laboratoires (Ph. Wikipédia)

Certes, ce n’est pas nouveau. Les rats prolifèrent à qui mieux mieux dans la cité Joliot-Curie et ses abords.
         Ce n’est pas la première fois que des habitants alertent sur le sujet. Mais rien n’y fait. Ils ont comme l’impression qu’AB-Habitat se désintéresse de la question. Quant aux responsables municipaux, ils sont aussi concernés. Les espaces extérieurs relèvent de la commune, et les rats ne se cantonnent pas à respecter les limites respectives de l’espace propriété d’ABH et celui propriété de la Ville.
         Cette brève sur notre blog a été souhaitée par des habitants de Joliot-Curie. Si les responsables de la situation continuent à s’en désintéresser, on peut toujours conseiller aux habitants de reprendre l’action de ceux d’un quartier de Bordeaux qui s’étaient dans l’après-Mai 68 organisés pour agir pour obliger les édiles et autres à les débarrasser de la présence de ces bestioles inopportunes.

Bonnes lectures de l’été (4) : L’histoire populaire de la France, Gérard Noiriel, Éditions Agone


A lire en pensant à « Sous les pavés, la plage »

 


C’est certes un gros « pavé », mais justement, les vacances sont l’occasion non seulement de lire, mais de lire également ce genre d’ouvrage qui concerne directement les travailleurs et les militants.
Gérard Noiriel est un des très grands historiens d’aujourd’hui. Il est aussi un militant de l’éducation populaire.
Pour résumer, le livre s’interroge sur le rapport entre les dominants et les dominés du début du XVème siècle à aujourd’hui. Alors que s’achève la Guerre de Cent ans, l’Etat royal a développé son système de perception des impôts dans tout le royaume de France. De cette façon, il invente en voulant le rançonner le « peuple » qui ne va pas cesser de ne pas se laisser faire.
Cette Histoire s’achève à l’époque des « années Macron » que nous connaissons. Dans un entretien avec Médiapart, Gérard Noiriel  soulignait qu’« Emmanuel Macron se sert beaucoup de l’histoire comme support idéologique… Mais c’est une conception de l’Histoire qui vise à légitimer complètement le libéralisme et dont le peuple est absent… ». Pour lui, il s’agit donc de rétablir l’existence active du peuple et de ses différentes fractions dont les combats ont fait la société française telle qu’elle est aujourd’hui.
Tout son livre est l’occasion d’une réflexion très actuelle sur les différentes identités qui l’imprègnent et le déroutent pour certaines comme l’identité nationale, mais aussi sur les identités sociale, de classe, de genre, d’origine. Cet ouvrage aide à y voir clair, alors que le nationalisme a le vent en poupe dans le jeu politique.  
Toutes ces questions sont abordées dans une histoire populaire de la France de plus de six siècles (d’où les 750 pages de l’ouvrage), dans un livre passionnant de réflexions et d’interrogations. Totalement convaincantes ou pas, ces dernières permettent en tout cas, certes à contre-courant, de s’interroger sur les discours dominants et plus qu’inquiétants d’aujourd’hui.