samedi 13 juillet 2019

Traité commercial Ceta : combattre les traités c’est une chose, combattre le capitalisme en est une autre


Un arbre qui cache la forêt



Le traité commercial entre l'Union européenne et le Canada, le Ceta, est examiné ces jours-ci à l'Assemblée nationale. Négocié depuis 2009, le Ceta devrait être adopté au Parlement puisque Macron y est favorable, donc sa majorité aussi. Il est taillé sur mesure pour les grands groupes industriels des deux côtés de l'Atlantique et a été rédigé en secret dans le dos des populations.
Mais faire du Ceta un cheval de bataille, comme le font le PCF ou la France insoumise (LFI), n’ouvre aucune perspective. Pire, cela dédouane les capitalistes européens et ceux dits français présentés comme vertueux face à ceux d’outre-Atlantique. Or Trump, par exemple, a suspendu l'accord commercial avec l'Union européenne : les travailleurs s’en portent-ils mieux ?
Car c’est la propriété privée des moyens de production et d'échange, et pas tel ou tel traité, qui conduit l’économie vers le chaos. L’arbre des traités entre capitalistes rivaux et concurrents ne doit pas cacher la forêt, ou plutôt la jungle, capitaliste !

Israël : en Israël aussi, « Black Lives Matter » (les vies noires comptent)


Les vies noires comptent


Tel Aviv 2015, lors d'une précédente manifestation (photo : Harvey Sapir)

Lundi 8 juillet, des dizaines de mères juives d’origine éthiopienne ont manifesté dans les rues de Tel Aviv, pour dénoncer les violences policières contre leurs enfants.
Le 30 juin, un de ces jeunes a en effet été tué par un policier, et ce n’était pas une première. Depuis l’arrivée massive en Israël de Juifs en provenance d’Éthiopie dans les années 1980, ils n’ont jamais cessé de subir harcèlement et discrimination. Mais depuis dix jours, les victimes sont en révolte et ont bloqué de grands axes routiers.
Ce mouvement social rappelle qu’en Israël, la fraction palestinienne de la société n’est pas la seule à être discriminée.

Aide sociale à l’enfance : abandonnée par l’État. Un article de notre hebdomadaire


Aide sociale à l’enfance : abandonnée par l’État

Depuis des mois, les travailleurs de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), éducateurs spécialisés, assistantes sociales, infirmières puéricultrices, animateurs, protestent contre la dégradation de leurs conditions de travail, et contre la baisse des moyens consacrés à la prise en charge des mineurs.
Des débrayages ont eu lieu aux quatre coins de la France, avec des manifestations devant les conseils départementaux, dont dépend l’ASE.
Dans la foulée d’un documentaire accablant sur l’un des plus gros foyers d’accueil de France, qui avait fait scandale en janvier dernier, une députée LREM avait lancé une mission sur l’ASE, qui vient de rendre son rapport, et le gouvernement prépare une loi d’ici la fin de l’été pour réformer l’institution. Mais les parlementaires font des propositions qui ne coûtent pas forcément très cher, avertit la rapporteuse. Le secrétaire d’État à la protection de l’enfance, Taquet, enfonce le clou : « Je n’aime pas qu’on prenne un problème en partant des moyens. » Il affirme vouloir « une culture de l’évaluation et de la performance » : autrement dit, faute de mettre des moyens pour l’ASE, il compte mettre la pression sur les travailleurs, les rendant responsables de son mauvais état.
Résultat, une assistante l’a dénoncé dans la presse, les mesures annoncées sont dérisoires. 341 000 mineurs sont actuellement pris en charge, dont la moitié placés dans des familles d’accueil. Or il n’y a ni assez de foyers, ni assez de familles d’accueil. En outre, les dispositifs de prise en charge sont saturés ou inexistants. Pour prendre un exemple, en Seine-Saint-Denis, la durée moyenne entre un premier signalement à l’ASE et le début d’une intervention éducative à domicile est de… trois ans ! En novembre 2018, dans une tribune, des juges du tribunal de Bobigny déploraient d’être devenus « des juges de mesures fictives ».
Un éducateur a de 20 à 30 enfants à sa charge en moyenne, jusqu’à 60 dans certains départements. Il manque des moyens pour acheter des vêtements, mettre en œuvre les prises en charge thérapeutiques, organiser des vacances, acheter des jeux et du matériel pour les activités des enfants, etc. Ainsi, d’après les statistiques, les deux tiers des enfants placés sont en retard scolaire d’un an au moins à l’entrée en sixième et, à 17 ans, presque un quart ne sont plus scolarisés. Un quart des SDF de moins de 25 ans sont issus de l’ASE : la plupart ne sont pris en charge que jusqu’à 18 ans, après ils se retrouvent sans logis, sans ressources, victimes de la loi de la jungle qui règne dans la société capitaliste.
                                                 Pierre MERLET (Lutte ouvrière n°2658)

Argenteuil police municipale en déroute


Démonstration fortuite

 
En tout cas, pas à la police municipale...

La police municipale de la Ville est dans une situation de déliquescence. Les effectifs ont fondu comme neige au soleil. Dans un site de recrutement dédié à celui des agents de sécurité, policiers municipaux, agents de la voie publique ASVP et autres agents chargés de faire traverser les enfants devant les écoles, il y aurait plus de 250 offres d’emploi concernant Argenteuil.
         Pour ce qui est des policiers municipaux, la concurrence est effectivement rude entre les communes, et certaines attirent quand d’autres repoussent. En outre, à Argenteuil, les locaux, l’encadrement, l’ambiance, et les conditions de travail laissent depuis des années à désirer.
             En tout cas, police municipale en disparition ou pas, ce n'est pas pour autant que la ville est à feu et à sang.
         La faiblesse de ce qui reste des effectifs de cette police municipale a contraint la municipalité à ne pouvoir compter que sur la police nationale et sur le groupe de médiateurs de la collectivité pour encadrer les festivités de ce soir.
         Comme quoi, ces derniers, non armés, recrutés parmi la population, sans uniforme policier peuvent tout autant assurer l’encadrement des évènements municipaux !

Bonnes lectures de l’été 2019 (1) Frère d'âme, de David Diop


David Diop, Frère d’âme, le Seuil


Depuis un an, nous avons lu, et lu un certain nombre de bons livres. Nous recommençons à partir d’aujourd’hui nos conseils de bonnes lectures pour cet été 2019.



Rien de mieux pour commencer notre série d’été, que de conseiller ce livre à la veille de la fête « nationale » qui n’est que la fête de l’Union nationale des puissants pour mener les peuples sur les champs de bataille lorsque leurs intérêts (ceux des puissants) sont en jeu.
         En l’occurrence, ce roman évoque l’horreur de la Guerre de 14-18 où les colonisateurs entraînèrent vers les champs d’horreur non seulement leurs « nationaux » mais également les peuples colonisés. Il s’agit dans le livre de David Diop de tirailleurs sénégalais que cette horreur conduit à la folie.
         Les feux de la rampe des cérémonies du centenaire de ladite « Grande guerre » sont éteints. Mais son souvenir doit être cultivé (certes comme bien d’autres) parmi tous ceux qui veulent transmettre ce dont le capitalisme est capable, comme il l’a montré hier, comme il le démontre aujourd’hui, et comme il le prépare pour demain si nous ne sommes pas capables d’en arrêter les ravages.

         Un livre donc pas très gai, mais qui aide à ne pas oublier.