mardi 25 juin 2019

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 24 juin 2019





Contre le plan de General Electric, contre le chômage, il faut interdire les licenciements !

Samedi dernier, 8 000 personnes sont descendues dans les rues de Belfort contre les 1 000 suppressions d’emploi prévues à General Electric (GE). Ceux qui se battent pour sauver leur emploi en ont entraîné des milliers d’autres qui savent qu’ils sont tout autant concernés. « Eux, nous, c’est le même combat », disait une ouvrière d’une entreprise sous-traitante.

Les gilets jaunes se sont mobilisés, ainsi que des artisans qui avaient une banderole « artisans en colère ». Des magasins avaient baissé le rideau en signe de solidarité. Comme a dit un boucher-charcutier installé à Belfort depuis 20 ans, « l’impact sera énorme sur les commerçants ».

C’était une manifestation ouvrière massive, comme il y en a eu dans de nombreuses villes du pays à chaque fois qu’une grosse usine a fermé ses portes, menaçant de ruiner toute une région. À chaque fois, les ouvriers ont entraîné dans leur combat le reste de la population.

GE est un des plus grands groupes industriels de la planète dont les bénéfices pour les seuls trois premiers mois de l’année atteignent 954 millions de dollars. Maintenir 1 000 emplois ne représenterait qu’une goutte d’eau pour une telle multinationale. Mais la vie de travailleurs et l’avenir d’une région n’entrent pas en ligne de compte. C’est la dictature du grand capital qui s’impose. Et l’État ne s’y oppose pas, il l’accompagne.

En 2015, au moment du rachat d’un des sites d’Alstom de Belfort par GE, le groupe s’était engagé à créer 1 000 emplois sur quatre ans. Il n’en a créé aucun et a juste payé une amende de 50 millions d’euros. Le gouvernement n’a rien fait pour l’obliger à tenir sa promesse. Aujourd’hui, devant l’émotion et la mobilisation, Macron et ses ministres ont fait mine de se préoccuper du sort des travailleurs. Mais c’est pour mieux les lanterner et les attaquer.

Au moment où les plans de licenciements s’accumulent, comme celui de GE ou encore celui des magasins New Look qui vient d’être annoncé et va mettre 400 personnes à la porte, le gouvernement s’en prend aux chômeurs. Il réduit le droit aux indemnités de chômage en imposant d’avoir travaillé 6 mois sur 24 au lieu de 4 sur 28 pour y avoir accès. Et il diminue leur montant par une nouvelle méthode de calcul.

Les millions de travailleurs qui alternent les contrats de quelques semaines ou de quelques jours et les périodes de chômage sont les premiers visés. Mais c’est en réalité une attaque contre tous les travailleurs. Le message au monde du travail est clair : vous devrez encore plus accepter n’importe quel travail, à n’importe quelle condition et à n’importe quel salaire !

Lutter contre le chômage, ce serait d’abord s’opposer aux licencieurs et interdire les licenciements. Ce serait créer des emplois dans les services publics, par exemple dans les services d’urgence des hôpitaux où les aides-soignants et les infirmiers qui sont en grève depuis des mois réclament 10 000 embauches. Mais pour cela, il faudrait s’opposer aux intérêts du grand patronat et prendre sur ses profits.

L’an dernier, les 40 plus grosses entreprises françaises cotées en bourse ont distribué 51 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires, un record historique. Avec cette somme, 1,5 million d’emplois payés 1800 euros net pourraient être créés, cotisations sociales acquittées.

Le grand patronat et le gouvernement sont des alliés qui mènent ensemble une véritable guerre de classe contre les travailleurs. Elle est implacable parce que la crise économique s’aggrave et les rivalités commerciales s’exacerbent. Alors, les capitalistes, pour accroître leurs marges, s’en prennent aux travailleurs. Pendant ce temps, le gouvernement les ligote et leur assène ses propres coups. D’un côté, la grande bourgeoisie s’enrichit comme jamais, de l’autre, la condition ouvrière recule et la société pourrit sur pied.

Les travailleurs peuvent remettre en cause le pouvoir du grand patronat car, dans les entreprises, c’est leur travail qui est à l’origine de tous les profits et de tout le capital.

Comme le montre la manifestation de Belfort, ils peuvent entraîner le reste de la société dans leur combat. Pour cela, il faut qu’ils osent parler de leur propre voix et mettre en avant leurs propres revendications de classe, à commencer par celle d’un emploi et d’un salaire digne pour tous, sans se laisser arrêter par ceux qui disent que ce n’est pas réaliste. C’est aux travailleurs de dire et d’imposer ce qui est nécessaire.

General Electic Belfort : interdire les licenciements


Une manifestation ouvrière qui entraine la population contre les licenciements à General Electric





Vendredi 21 juin, la direction de General Electric Turbines gaz avait décidé de tenir la réunion préparatoire au plan de licenciements qui avait été annulée lundi 17 Juin par les grévistes.
La réunion se tenait dans l’usine car la direction n’avait pas réussi à trouver une salle hors de l’usine. Personne n'a envie de leur en louer une !
Les syndicats ont appelé à nouveau à un débrayage pour empêcher que ce tienne cette réunion. 700 à 800 travailleurs se sont rassemblés devant le bâtiment et ont empêché que la réunion se tienne. Pour autant, la direction a décidé le démarrage du plan - ce qui est une disposition des lois Macron de pouvoir déclencher un plan de licenciements même si les réunions préparatoires n’ont pas pu se tenir. Comme quoi gouvernement et patronat sont main dans la main malgré tous les discours de Le Maire !
Samedi, s'est tenue la grande manifestation ouvrière dans Belfort de soutien aux salariés de General Electric. Plusieurs milliers de travailleurs ont participé à cette manifestation très massive qui a entrainé avec elle une bonne partie de la population et la solidarité des commerçants, artisans. Notre camarade Nathalie Arthaud y avait été invitée par l’intersyndicale. Sous une banderole : « Interdire les licenciements, prendre sur les profits pour préserver l’emploi », le cortège de Lutte Ouvrière avec notre camarade s’est fait entendre par des slogans dénonçant des capitalistes comme General Electric, riche à milliards, qui licencie.
Un nouveau rassemblement est prévu le 27 Juin devant le tribunal d’instance de Belfort, où les syndicats ont assignés GE en vue d’obtenir l’annulation du plan de licenciements.
Aucune raison d'accepter des licenciements dont la seule justification est d'enrichir un peu plus les actionnaires. 

PSA ouvre une usine au Maroc


Prolétaires de tous les pays, unissons-nous !



L'usine d'un sous-traitant de PSA à Kenitra

Le 20 juin, le roi Mohamed VI a inauguré l'usine de Kenitra. Elle produit des moteurs de 208 depuis décembre et devrait à terme employer 2 500 salariés, plus 1 000 autres en sous-traitance. D'après le ministre marocain de l'Industrie, il y aura au total, avec les équipementiers, 19 000 emplois.
Il n'a pas évoqué les avantages offerts sur un plateau à PSA, dont l'usine bénéficie des conditions fiscales et douanières d'une zone franche. Quant aux salaires ouvriers, très loin derrière ceux pratiqués en France, il n'en a bien sûr pas été question.
C'est ainsi que les patrons de PSA, au nom de la compétitivité, mettent en concurrence les travailleurs en France et au Maroc... jusqu'au jour où, d'une rive à l'autre de la Méditerranée, les travailleurs entreront en lutte pour leurs intérêts communs.

SNCF-services des gares : la dégradation continue d’un service essentiel à la population


Salariés et voyageurs paient la politique des suppressions de postes



La presse s'est fait l’écho du « gros mal-être » des cheminots du Nord et du Pas-de-Calais : des files qui n’en finissent plus aux guichets, des agents alpagués et débordés…
Ce qui est vrai dans le Nord-Pas de Calais l’est tout autant dans les autres régions du pays, et dans la région parisienne en particulier. Nous y reviendrons.
Année après année, ce sont des milliers de postes d’agents de vente et agents de gare qui ont été supprimés par la direction de la SNCF.
Il y a pourtant 6 millions de chômeurs. Il faudra imposer de répartir le travail entre tous sans perte de salaire, pour que les voyageurs soient accueillis dignement, les agents puissent exercer leur travail et que les chômeurs aient un emploi.

Argenteuil : emprunts toxiques, à l’ordre du jour du conseil municipal de mercredi


Dans les coulisses, les profits du capital financier

 
Carte emprunts toxiques Dexia (doc. Médiapart)

En novembre dernier, une « Mission d’Information et d’Évaluation sur les Emprunts » était créée à propos des emprunts dits « toxiques » dont la ville d’Argenteuil a pris largement sa part dans les années 2000. Une commission, dix ans après que la question ait commencé à être débattue sur la place publique, ce n’est pas trop tôt ! Un point de compte-rendu de cette « Mission » est à l’ordre du jour du conseil municipal de mercredi soir 26 juin.
         Il n’y a bien évidemment aucune illusion à se faire sur ses résultats. Tout d’abord, l’essentiel est connu. Il s’agissait d’emprunter à des taux variables, initialement bas, qui pouvaient néanmoins varier dans des proportions très importantes en fonction de l’évolution des parités de telle ou telle monnaie. C’était pour les municipalités emprunter en misant comme à la roulette russe. Au final, il en a coûté des dizaines de millions d’euros aux habitants qui n’avaient, comme de bien entendu, pas été mis dans la confidence.
         Si la question a été largement l’objet d’algarades réciproques pendant des années entre les petits notables locaux s’envoyant des noms d’oiseaux sur le sujet, il est étonnant que les uns et les autres n’aient jamais fustigé ceux qui ont fait leurs choux gras dans cette affaire, les banques.
         Pas étonnant, car pour ce faire, il s’agirait de dénoncer le cœur même du capitalisme, ce système bancaire, financier et spéculatif qui mène la société à la catastrophe. Et dont les devantures sont certes anonymes et semblent impersonnelles, mais derrière lesquelles se cache les intérêts d’une grande bourgeoisie, elle tout à fait identifiée.