samedi 2 mars 2019

Gilets jaunes : garde à vue et fichage


Gilets jaunes : garde à vue et fichage 

Le syndicat de la Magistrature a dénoncé une note interne du procureur de Paris visant à utiliser largement la garde à vue de gilets jaunes pour les empêcher de manifester. En effet, cette note préconise de ne lever les gardes à vue que « le samedi soir ou [le] dimanche matin, afin d’éviter que les intéressés grossissent à nouveau les rangs des fauteurs de troubles ». Et cela même si les faits reprochés sont infimes ou inexistants et destinés à être classés sans suite.
Sans plus de scrupules, le procureur ordonne l’inscription des mêmes interpellés sur le fichier de traitement des antécédents judiciaires, là encore, même si les dossiers sont classés sans suite.
À ce jour, la répression policière a déjà blessé 198 personnes à la tête, éborgné 21 manifestants et cinq manifestants ont eu la main arrachée. Cette répression ne parvenant pas à dissuader les gilets jaunes de descendre dans la rue, l’appareil d’État, tant policier que judiciaire, fait feu de tout bois.

                                           Christian BERNAC (Lutte ouvrière n°2639)

Etudiants de milieux populaires : des études de plus en plus compliquées à mener


De la misère en milieu étudiant

 


À Rennes, une épicerie inspirée des « restos du coeur » et conçue spécialement pour les étudiants vient d'être mise en place. Elle accueille déjà des centaines de demandeurs.
       Dans cette ville universitaire comme ailleurs, ils sont nombreux les étudiants boursiers qui peinent à se nourrir, ne mangent parfois qu'un repas par jour... et voient leurs études en souffrir.
         La pauvreté existait déjà dans le milieu étudiant en mai 1968. Cinquante ans plus tard, non seulement elle n'a pas disparu mais elle s'étend parmi les jeunes issus des classes populaires. Et on ose nous parler de progrès !

Benalla et ses amis : le feuilleton continue


Affaire(s) Benalla : c’est vraiment parti pour durer

Les spécialistes de séries télé connaissent Les vertiges de la passion : c’est la série la plus longue diffusée aux États-Unis, de 1952 à 2009, avec 15 762 épisodes. Voir l’intégralité des épisodes imposait que l’on ait de la chance sur le plan de l’espérance de vie. Va-t-on vers une longévité aussi exceptionnelle avec les aventures de Benalla ?

Le dernier épisode a été la publication des conclusions de l’enquête menée par la commission du Sénat qui conclut que Benalla – qui a passé une semaine sous les verrous avec son alter ego du 1er Mai Vincent Crase – a menti comme un arracheur de dents. Mais surtout, d’après la commission d’enquête, trois proches du président de la République ont eux aussi menti aux sénateurs : son directeur de cabinet, son secrétaire général et l’officier responsable du Groupe de sécurité du président. Et derrière eux c’est bien sûr Macron qui est visé.

Bref, au bilan des épisodes précédents : cinq enquêtes judiciaires sont désormais engagées contre Benalla, et d’autres suivront.

Le feuilleton est donc loin d’être terminé. Les mœurs et méthodes qui ont cours au sein de l’appareil d’État et à son sommet peuvent alimenter une longue série… au moins jusqu’à la fin de la présidence Macron.

                                                        B. S. (Lutte ouvrière n°2639)

Argenteuil-Bezons AB Habitat, représentants des locataires, la CGT devant


Satisfaction

 
 


Les élections des représentants des locataires au conseil d’administration d’AB-Habitat viennent d’avoir lieu. C’est la liste CGT-Indécosa sur laquelle je figurais qui a remporté le plus grand nombre de voix. La liste de la CNL est arrivée en second. Cela marque un net recul pour elle.
         Les électeurs ont marqué leur confiance aux candidats CGT mais ont sans doute voulu aussi sanctionner l’attitude de représentants de la CNL prenant des positions contraires aux intérêts des locataires. On se souvient en particulier de la vente du patrimoine d’ABH à Montigny-lès-Cormeilles, ou encore de l’éviction des élus qui n’étaient pas CNL lors de la mise en place du statut de coopérative du bailleur, sans que celle-ci refuse de la cautionner.
         Pour ma part, je remercie tous les locataires qui m’avaient transmis qu’ils voteraient pour la liste sur laquelle je figurais.
         Dans la mesure du possible, même ne participant pas à ce conseil, cela m’engage à suivre un peu plus les affaires d’ABH dans les temps qui viennent, ce que je ferai en collaboration avec l’élu de la CGT, mon camarade Daniel Hommeau. DM 
 
 
         Cette bonne nouvelle s’ajoute à celle des excellents résultats obtenus par la CGT lors des récentes élections du personnel lors de laquelle celle-ci a obtenu près de trois-quarts des voix.

Argenteuil - Pôle Héloïse –paysages, enquêtes publiques, on se prépare (9)


Une verrue sur la route de l’Impressionnisme




Parmi les éléments des données techniques présentées à l’appui du projet « Cap Héloïse » par le promoteur Fiminco, il en est un qui relève du « paysage ».
         L’intérêt du paysage est justement rappelé : « L’influence du paysage porte particulièrement sur le milieu humain, puisqu’il participe largement à la qualité du cadre de vie. »
         Effectivement, bénéficier d’une jolie vue, d’un beau paysage contibue à générer l’état d’esprit positif de chacun.
         Ces gens-là devraient lire ce qui est écrit sur un livre qui porte sur la géographie d’Argenteuil : « Argenteuil, une géographie ». Ils y liraient le sentiment que l’on peut avoir lorsque l’on descend d’Orgemont la D311, et que l’on découvre la vallée de la Seine, et sa berge arborée du côté d’Argenteuil… Comme une impression… d’Impressionnisme !
         Mais apparemment, nous n’avons pas la même sensibilité, et la construction d’une masse de plus de 40 mètres devient une simple « modification du paysage urbain d’entrée de ville avec le remplacement d’un bâtiment ancien par un aménagement végétalisé à l’architecture soignée ».
         Comme les termes utilisés le sont à dessein : comment ne pas être a priori sensible à un « aménagement végétalisé » et à une « architecture soignée », et ne pas rejeter le « bâtiment ancien ». Et le tour est joué.
         Comme si cela pouvait résumer la réalité du paysage que l’on veut détruire et celle du nouveau paysage que l’on veut nous imposer.
         La caractéristique paysagère de la salle des fêtes que l’on veut détruire est sa discrétion dans ce paysage de berge et d’entrée de ville.
         Celle par quoi on veut la remplacer est un ensemble massif qui imposera sa masse au paysage et détruira ce caractère paisible que j’évoquais à propos de ce que l’on découvre lorsque l’on descend d’Orgemont par la D311.
         Pas étonnant que l’anticipation qui ouvre ce dossier technique montre une vue prise de l’angle face à l’ancienne mairie !
         Pas étonnant qu’il n’y soit guère question de la hauteur de l’ensemble et de ses différents éléments !