lundi 3 décembre 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise de ce lundi 3 décembre 2018


Se dresser contre Macron... et contre ses maîtres capitalistes


Le gouvernement s’est indigné des « scènes de guérilla urbaine » durant les manifestations du 1er décembre. Les journalistes ont sommé chaque personne interviewée de condamner la violence et les atteintes aux symboles de la République. Tous ces gens veulent bien s’émouvoir des souffrances des plus modestes, à condition qu’ils les subissent en silence !

Après des années de coups encaissés contre leurs conditions d’existence, la colère des classes populaires déborde et c’est cela qu’il faudrait condamner ? « C’est violent aussi de ne plus rien avoir dans le frigo avant la fin du mois pour nourrir sa famille », commentait une mère célibataire au SMIC.

Macron a laissé ses ministres se relayer pour appeler à un prétendu dialogue. Le gouvernement, après une première tentative piteuse, finira peut-être par réussir à asseoir des gilets jaunes autour d’une table, mais rien ne dit que cela suffira à calmer la colère.

Du côté de l’opposition, de l’extrême droite à la gauche, tous les dirigeants politiques sont montés au créneau. Des États généraux sur le pouvoir d’achat, proposés par le PS, au référendum sur les taxes de la droite, en passant par de nouvelles élections exigées par Mélenchon ou Le Pen, chacun joue sa carte dans le petit jeu politicien, affirmant comprendre la colère des classes populaires. Leur baratin sur la « réponse des institutions » ne changera rien aux fins de mois impossibles pour les classes populaires. Mais les partis d’opposition aimeraient bien profiter du rejet que suscitent la politique de Macron et son arrogance.

L’impôt sur la fortune, déjà dérisoire par rapport aux revenus des grands bourgeois, a été presque entièrement supprimé par le gouvernement Macron, le même qui affirme aujourd’hui que le moindre coup de pouce au salaire minimum est impossible. Sa politique toute entière est tournée vers les intérêts de la classe capitaliste. Si demain Macron cède devant la mobilisation des gilets jaunes, par exemple sur la hausse de la taxe carbone, on peut être sûrs qu’il trouvera une autre façon de nous faire les poches au profit de la bourgeoisie.

Le slogan « Macron démission » fait l’unanimité dans les manifestations et cela se comprend. Mais si Macron finit par laisser la place, son successeur fera la même politique. Le style changera peut-être, mais la feuille de route restera la même car elle sera dictée par la même classe capitaliste, véritable donneur d’ordre des gouvernements successifs. En ne visant que Macron et son gouvernement, on dirige la foudre sur le paratonnerre qui est justement là pour protéger les capitalistes.

Dans cette période de crise de leur système, les capitalistes, les actionnaires des grandes entreprises, maintiennent et augmentent leurs profits en imposant le blocage des salaires et une exploitation accrue, en imposant l’augmentation des cadences pour ceux qui ont encore un travail et le chômage pour les autres. Pour les travailleurs, les ouvriers, les employés, s’opposer à la chute du pouvoir d’achat signifie porter le combat dans les entreprises, engager la lutte pour les salaires.

Parmi les gilets jaunes, beaucoup réclament la transparence des comptes de l’État. Ils constatent que les impôts et les taxes qu’ils paient ne sont pas investis dans les services utiles au quotidien et revendiquent de savoir où va l’argent. L’ensemble des classes populaires a intérêt à contrôler ce que l’État fait de l’argent. Mais ce contrôle doit s’étendre aux entreprises. Les capitalistes disent qu’ils ne peuvent pas augmenter les salaires, qu’ils ne peuvent pas embaucher ? En imposant la transparence et le contrôle des comptes, les travailleurs auraient les moyens de voir où vont les milliards issus de l’exploitation de leur travail. 

En contestant la domination des capitalistes sur leurs conditions d’existence, les travailleurs s’opposeraient à une politique qui frappe en fait toutes les catégories populaires. Car en bloquant les salaires, en fermant des entreprises, en licenciant, les capitalistes frappent tout un quartier, toute une ville, parfois toute une région, y compris les artisans, les commerçants, dont le sort est lié à celui des travailleurs.

La force des travailleurs est dans les entreprises où ils se retrouvent tous les jours. Leur travail est à la base des profits des capitalistes. C’est là qu’ils ont les moyens, par la grève, d’imposer l’augmentation générale des salaires, des pensions et des allocations. 

Et c’est une lutte d’ensemble qui permettrait aussi que ces augmentations ne soient pas reprises à l’autre bout, par la hausse des prix, en imposant qu’elles suivent automatiquement la hausse du coût de la vie.

Gilets jaunes : le gouvernement est un peu perdu, la mobilisation ne faiblit pas


Manifestation du 1er décembre à Orléans


Manifestation du 1er décembre 2018 à Orléans

Rassemblés à 500 à la gare routière ce samedi après-midi, les «gilets jaunes » ont ensuite manifesté tout l’après-midi dans les rues d’Orléans. Dès la matinée, les blocages ou rassemblements s’étaient remis en place dans une dizaine de points du Loiret (autoroute, ronds-points, devant des centres commerciaux). Une délégation de trois personnes a été reçue par la préfecture.
Cette manifestation était composée de beaucoup de retraités (fonction publique, travailleurs du privé) et de familles ouvrières venant pour beaucoup des communes avoisinantes. Certains déclaraient à nouveau « on n’y arrive plus, plus on paye moins il y a de services dans les communes, le recul de nos retraites ça ne passe pas ».
Cette colère, largement justifiée, montre que le gouvernement n’en a pas fini avec tous ceux qui ne supportent plus la morgue de ce « gouvernement au service des riches ». Mais pour mettre un terme aux fins de mois difficiles, il faudra s’en prendre aux profits des capitalistes.

RSA : anniversaire d'une société sénile


Rendre la vie supportable en prenant sur les profits



Le 30 novembre 1988, sous la présidence de Mitterrand, l'Assemblée nationale votait à la quasi-unanimité la mise en place du revenu minimum d'insertion (RMI) qui allait concerner quelque 330 000 bénéficiaires à l'époque. Devenu revenu de solidarité active (RSA) en 2009, l'allocation est distribuée aujourd'hui à 1,8 million de personnes. Son montant est de 550 euros par mois si l'on est seul, 826 euros quand on est seul avec un enfant. Incapables d'enrayer le chômage, à plat ventre devant les capitalistes qui suppriment les emplois et tirent les salaires vers le bas, tous les gouvernements, depuis 30 ans, versent un petit pécule qui permet à peine de survivre. En 2020, Macron veut remplacer le RSA par le revenu universel d'activité. Le sigle changera mais pour ceux qui toucheront l'allocation, la vie restera insupportable. Pour changer cela, il faut interdire les licenciements et prendre sur les profits faramineux des capitalistes.

Sanofi : Le gouvernement la soigne tout particulièrement


Aux petits soins



Sanofi, qui a affiché près de 7 milliards d'euros de profits en 2017, vient d'obtenir du gouvernement l'autorisation d'augmenter largement les prix de cinq de ses médicaments. Une autorisation nécessaire pour que les médicaments soient remboursés par la sécu. Par exemple, l'Hydrocortancyl en version injectable passera en janvier de 3 € à 5,12 €, soit 70 % d'augmentation. Sachant que plus de 400 000 flacons avaient été vendus l'an dernier, cela pourrait rapporter à Sanofi un bénéfice supplémentaire de quelque 500 000€ puisés dans les caisses de la Sécurité sociale !
Et ensuite, on viendra expliquer aux travailleurs que ces caisses sont vides !

Transport en commun gratuits, la seule perspective


Mettre fin à un gigantesque gâchis social



Comme nous avons pu une nouvelle fois le constater ces jours derniers, la validation manuelle des « pass Navigo » engendre de longues queues en fin ou en début de mois, de quoi faire « criser » tous les travailleurs en particulier, obligés d’en être munis.
La validation par internet n’est pas si simple.
         Mais pourquoi se compliquer la vie alors que celle-ci pourrait être si simple au niveau des transports en commun !
         Il faut la gratuité des transports en commun, et pour commencer ceux des métropoles.
         Avec elle, ce serait :
         Finie la perte de temps pour fabriquer, recharger, contrôler les titres de transports.
         Finis les tourniquets en tous genres que l’on multiplie à l’infini.
         Finis les problèmes afférents à cette question !
         Finies les brigades de contrôle !
         Résultat : une immense économie matérielle et sociale de dépenses qui bénéficient surtout aux fabricants de ce genre de matériels.
         Résultat : bien davantage de décontraction dans les transports, et une économie de moyens humains que l’on pourrait à nouveau diriger pour la présence de personnels disponibles dans les gares.

Argenteuil « emprunts toxiques », 1er avril au 1er décembre


On y croit ! On y croit ! On y croit !

 
Vu de loin, on ne dirait pas que ce sont de joyeux plaisantins

La dernier conseil municipal a voté la mise en place « d'une mission d'information et d'évaluation sur les emprunts », oui vous savez les « fameux » emprunts « toxiques » ! Suite à la demande d’une « commission d’enquête » demandée lors du précédent conseil par Frédéric Lefebvre-Naré.
         Pour Georges Mothron, sans rire, « ça permettra que tout le monde ait les éléments, et d'éclairer un certain nombre de supputations. La commission pourra avoir toutes les confirmations qu'elle souhaite, de la collectivité et de nos partenaires extérieurs. Le Maire, président de droit de la commission, proposera à l'opposition de désigner un des leurs comme vice-président. L'opposition a désigné comme membres MM. Bénédic et Lefebvre-Naré. Nous désignons Mme Charaix, MM. Péricat, Abrinas, Clavel, Métézeau. C'est important, j'aurais dû demander cette commission plus tôt.".
Une mission de six mois maximum, contrôlée par la municipalité, laquelle eut une responsabilité directe dans la souscription de ces emprunts « toxiques » à partir de 2002, soit il y a plus de 15 ans !
Oui on y croit !
         Un des hommes de la bourgeoisie ne disait-il pas « quand on veut enterrer une question, rien de mieux que de créer une commission ».
         Dans tous les cas, une chose est sûre, pas besoin d’une mission ou d’une commission pour savoir que par ces emprunts, le système financier a pompé des millions et des millions supplémentaires dans les finances de la Ville d’Argenteuil.
         Quant à ladite commission, ses conclusions, les Argenteuillais pourront encore les attendre dans cinquante ans !

dimanche 2 décembre 2018

1er octobre, à Paris comme ailleurs, une nouvelle journée de mobilisation


Salariés exploités, chômeurs attaqués, retraités ponctionnés,
C’est tous ensemble qu’il faut lutter !



A Paris, la présence des « gilets jaunes » était impressionnante dans les différents quartiers. De retour de notre cortège, j’en ai croisés, groupes de  « gilets jaunes » plus ou moins importants, sur la chaussée ou sur les trottoirs. Leur présence marquait les rues de la capitale.
         Pour notre part, Lutte ouvrière, nous avons défilé de République à gare de Lyon derrière une banderole réclamant la hausse des salaires, des pensions et des allocation que les travailleurs ne pourront obtenir que par « la lutte ». Notre cortège rassemblait plusieurs centaines de manifestants, en tout cas plus de 500.
Nous reviendrons sur tout cela dans les jours qui viennent. DM



La Réunion : Troisième acte, trois fois rien !


Toujours rien sur les salaires, les retraites et les allocations

Girardin prétendait qu’on allait voir ce qu’on allait voir sur le pouvoir d’achat lors de sa dernière rafale d’annonces vendredi 30 novembre au soir. Et bien on a vu : toujours rien sur les salaires, les retraites et les allocations.
Oh les trois discours, le sien et ceux des présidents du département et de la région, poussés au pupitre pour faire leur réapparition après 14 jours de crise, ont bien porté sur la vie chère.
Melchior signale que le département ne peut pas assurer seul l’aide aux 120 000 familles en difficulté, l’État doit mettre la main à la poche et recentraliser le RSA. Signifiant qu’il avait prévenu sur le risque d’une crise comme celle qui a éclaté ces derniers jours, il rappelle qu’en 2012 l’urgence sociale avait fait l’objet d’un livre blanc, sans aucun résultat.
Robert, bat modérément sa coulpe à propos de sa responsabilité dans la survenue de la crise actuelle. Ne voulant pas rester le seul maudit de l’affaire il veut créer un Conseil consultatif citoyen, tiré au sort, pour préparer des référendums d’initiative populaire.
En attendant, il a trouvé l’arme de destruction massive contre les prix trop élevés : supprimer les coûts de transport des marchandises, en assurant la continuité territoriale comme si La réunion était collée à la France. Ce serait 350 millions d’euros annuels financés par la région, l’État et l’Europe.
La ministre, elle, veut ripoliner l’Observatoire des prix et oh revoilà les citoyens tirés au sort, 50 précise-t-elle, qui y seront associés. Elle prétend qu’aucun produit ne devra échapper à la surveillance, aucun produit ne doit « passer sous le radar ».
Ce qui passe sous le radar, ce sont les profits des grosses entreprises, particulièrement celles de la distribution. Le tour de passepasse consiste à faire semblant de s’en prendre à la vie chère sans écorner les profits capitalistes. Le contribuable paiera ! Il faut juste répartir l’addition sur davantage de monde pour que ça semble moins douloureux.
Être au service du grand patronat impose à ses zélés valets quelques élucubrations et gesticulations. Mais l’enfumage n’a jamais fait disparaître les besoins des travailleurs et de la population pauvre.