dimanche 28 octobre 2018

OTAN : Etats-Unis et leurs alliés en démonstration de force vis-à-vis de la Russie


« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » (Jaurès)

 


En Norvège, les plus grandes manœuvres militaires organisées par l’Otan depuis la fin de la guerre froide ont débuté : plus de 50 000 soldats, 10 000 véhicules, 250 aéronefs venant de 31 pays. Il s’agit pour les États-Unis et leurs alliés de faire une démonstration de forces, en particulier vis-à-vis de la Russie.
Ces bruits de bottes rajoutent encore de la tension dans les relations internationales en ces temps de crise et de concurrences aggravées entre les grandes puissances.
Ils rappellent en tout cas jusqu’où peut mener le capitalisme qui a déjà plongé le monde dans deux guerres mondiales, sans compter les guerres locales qui se sont poursuivies sans discontinuer. Ces manœuvres n‘ont rien de rassurant.

Education : des moyens pour l’Ecole et pas des élucubrations


Navrant ! A des années-lumière des vraies solutions pour réduire la violence

 


Suite à l’affaire de Créteil qui illustre la situation dans un certain nombre de classes du pays, Blanquer de l’éducation et ses collègues de la police et de la justice se sont réunis en « comité stratégique » pour concocter des actions pour lutter contre la violence au sein des établissements…
         Comme pouvait s’y atteindre, les propositions de ces grands stratèges sont toutes plus ridicules les unes que les autres : envisager la présence de la police dans certains établissements ou la création d’éléments d’intervention spécialisés dans ces derniers quand il y a un problème, le recours à des retraités de l'armée, des sanctions sous forme de travaux d’intérêt général effectués dans les collèges-et lycées concernés, ou encore l’augmentation des centres éducatifs fermés… Cela s’ajoute au renforcement de l’interdiction du portable dans les lycées…
         Comme si ces mesures qui ne font que répéter ce qu’eux ou leurs prédécesseurs ont avancé depuis des années pouvaient empêcher ces actes de violence, essentiellement, de se produire. Comme si la présence de la police dans les établissements scolaires n’avait pas toutes les chances de mettre de l’huile sur le feu. Comme s’il suffisait de décréter l’interdiction du portable pour que celui-ci ne soit pas utilisé en classe…
         La société est en crise comme chacun sait et tant qu’elle ne sera pas mise sur les rails des intérêts collectifs de tous, la violence touchera tous les aspects de la vie sociale, à l’école comme hors de celle-ci.
         En attendant la réorientation de la société, il faut lutter pour la réduire, pour aider la jeunesse à trouver sa voie. Cela exigerait une toute autre politique d’Education et de bien davantage de moyens. Il faut des classes à effectifs qui permettent de travailler, une ATSEM par classe dans chaque classe maternelle, des enseignants remplacés, le nombre d’AVS nécessaire recruté, tous les postes nécessaires à la bonne marche des écoles, collèges et lycées mis en place ! Il faut arrêter que le fossé ne se creuse entre l’école publique et l’école privée.
         A l’ESSEC-Cery dont Blanquer a été le directeur, les élèves disposent de tous les moyens nécessaires à leurs études. Voilà un principe qui devrait être général dans tous les secteurs scolaires et à tous les niveaux de l’Education.
         Le 12 novembre prochain, une grande journée de grève doit avoir lieu partout à l’Education nationale. Pour les élèves, leurs parents, pour les personnels de l’Education nationale, voilà une occasion de discuter collectivement de tout cela.

samedi 27 octobre 2018

Vallourec Ascoval (Saint Saulve)


Les travailleurs face au rapace Vallourec

 


Ce vendredi matin, plusieurs dizaines de salariés de l’aciérie Ascoval situé à Saint-Saulve, dans le Nord, près de Valenciennes ont bloqué le site de production de tubes Vallourec d'Aulnoye-Aymeries, à 30km de là. La multinationale Vallourec, propriétaire à 16% de l'aciérie de Saint-Saulve s'oppose actuellement au plan de reprise du site par un énième candidat potentiel.
Malgré les milliards d'euros de dividendes versés aux actionnaires ces dernières années et un chiffre d'affaire en hausse, Vallourec refuse d’investir quoi que ce soit pour l'avenir du site de Saint-Saulve, ce qui le menace de fermeture.
L’État, actionnaire et complice de Vallourec à qui il ne veut surtout rien imposer paiera-t-il l'addition à sa place, sur le compte de l'argent publique? Dans tous les cas, en ciblant Vallourec, les travailleurs s'en prennent au vrai responsable et profiteur de la situation. Leurs collègues du site d'Aulnoye-Aymeries, dont les effectifs ont fondus ces dernières années en savent quelque chose. Face aux capitalistes sans scrupules, les travailleurs ne peuvent compter que sur leur lutte.

Armement : profits au cœur des massacres


 
Industriels français de l’armement : au cœur des massacres

Amnesty International vient de publier « Des armes françaises au cœur de la répression », rapport qui dénonce l’emploi de blindés français dans la répression de manifestations en Égypte depuis 2012.
Il revient sur la manifestation au Caire du 14 août 2013, où la dispersion des partisans du président islamiste Mohamed Morsi avait provoqué la mort de près de mille manifestants. Des véhicules blindés fournis par la France avaient été utilisés par les forces de sécurité égyptiennes pour se déployer, et parfois pour s’abriter et tirer sur la foule.
Depuis, les ventes d’armes françaises à l’Égypte se sont poursuivies, la France devenant depuis 2013 son premier fournisseur d’armements, devant les États-Unis. En tout, plus de quatre milliards d’euros d’armes françaises ont été livrées à l’armée égyptienne entre 2012 et 2017. Des bonnes relations symbolisées par la décoration remise en février 2017 par le président Abdel Fattah al-Sissi au ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, aujourd’hui ministre des Affaires étrangères, en reconnaissance de l’essor sans précédent de la coopération militaire entre les deux pays.
Les États membres de l’Union européenne avaient pourtant décidé, en août 2013, de suspendre les licences d’exportation vers l’Égypte de matériel utilisé à des fins de répression interne. Mais la France, comme douze autres pays européens, a continué ses ventes d’armes. Les autorités françaises expliquent avec hypocrisie que ces armes étaient à destination de l’armée égyptienne, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, et non pour la répression.
Interrogée à la suite de la publication du rapport, la ministre des Armées, Florence Parly, a justifié ces ventes d’armes, ainsi que celles destinées à l’Arabie saoudite, ou aux Émirats, accusés de violer le droit humanitaire dans la guerre qu’ils mènent au Yémen. « Ces ventes d’armes font l’objet d’une analyse au millimètre près » a affirmé la ministre. « De plus en plus, notre base industrielle et de défense a besoin de ces exportations d’armements (…) On ne peut pas faire totalement abstraction de tout l’impact que tout ceci a sur nos industries de défense et nos emplois. »
Rien de tel, pour justifier le soutien aux pires dictatures de la planète, que d’invoquer la défense de l’emploi. Sauf que les ouvriers de l’armement n’ont pas choisi de fabriquer du matériel de destruction massive, et pourraient aussi bien construire du matériel civil. Ce sont les industriels, comme Dassault, Safran ou autres, qui s’enrichissent à milliards par ce commerce, avec l’aide bienveillante des gouvernements successifs.

                                                     Hélène COMTE (Lutte ouvrière n°2621)

Macron et l’Arabie Saoudite "c'est pure démagogie que de dire d'arrêter les ventes d'armes" à l'Arabie saoudite après l'assassinat du journaliste en Turquie


 

Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine 

Arabie saoudite : le prince, ses meurtres… et ses maîtres

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman dit MBS, est en mauvaise posture. Lui qui a lancé une intervention dévastatrice au Yémen, avec des milliers de morts et des dizaines de milliers de victimes, est pointé du doigt par les dirigeants européens et américains pour le meurtre d’un journaliste.
Quelle soudaine prise de conscience ! Ces représentants de commerce au service des industriels de l’armement n’ont évidemment pas plus de scrupules que leurs maîtres. Ils sont guidés par les intérêts économiques et stratégiques des grandes puissances qu’ils représentent, rien d’autre.
Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, chroniqueur au quotidien américain Washington Post, a été assassiné avec préméditation par un commando envoyé par MBS le 2 octobre dernier au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul. C’est ce qu’a affirmé Erdogan, le chef d’État turc, devant son parlement mardi 23 octobre. Ce n’est évidemment pas par amour de la liberté d’expression qu’Erdogan a voulu faire la lumière sur cette affaire, lui qui avoue que « en Turquie, on peut mettre des journalistes en prison » même si « on ne les massacre pas et on ne démembre pas leurs corps, comme le font les Saoudiens ». Cet épisode s’inscrit dans les conflits qui opposent ces derniers temps les différentes puissances du Moyen-Orient entre elles d’une part, et à l’impérialisme américain d’autre part.
Les États-Unis, après avoir laissé l’Iran jouer un rôle central dans la guerre contre Daech, en Syrie et en Irak, ont opéré un revirement diplomatique pour empêcher l’Iran de sortir en position de force du conflit. Ils sont revenus vers l’Arabie saoudite, qu’ils n’avaient en fait jamais lâchée. Et peu de temps après son élection, Trump a dénoncé l’accord sur le nucléaire iranien, annonçant de nouvelles sanctions commerciales radicales contre l’Iran.
Mettant ses menaces à exécution, il a bloqué les exportations vers ce pays en produits de première nécessité, faisant reculer brutalement le niveau de vie des couches populaires. Mais ces mesures ont aussi visé les alliés régionaux de l’Iran, comme la Turquie, qui craint désormais de ne plus pouvoir recevoir de gaz et de pétrole iraniens. Elles ont aussi visé les autres puissances impérialistes européennes qui avaient des échanges économiques avec l’Iran, auxquels elles ont dû officiellement mettre un terme. Et ce n’est que le début, car le 4 novembre 2018, doit débuter la seconde vague de sanctions économiques, avec notamment l’arrêt des exportations d’hydrocarbures.
Après des années de guerres et de bombardements, les chantiers de la reconstruction sont au cœur des tractations entre tous les protagonistes de la région. Il y a quelques jours, Trump a obligé le gouvernement irakien à passer commande pour 15 milliards de dollars de turbines à gaz auprès du géant américain General Electric alors que le contrat était en passe d’être signé avec le groupe allemand Siemens. Trump avait un argument de poids : si le gouvernement irakien obtempère, les États-Unis pourront accepter de laisser ouvert le gazoduc en provenance d’Iran qui alimente l’Irak.
Les États-Unis avaient soutenu jusque-là MBS dans toutes ses initiatives : ses coups de force en Arabie saoudite pour asseoir son autorité, ses initiatives guerrières au Yémen, ou encore le blocus de son rival voisin, le Qatar. Car le Qatar, partageant avec l’Iran un gigantesque gisement gazier offshore se trouvant à cheval sur les deux eaux territoriales, s’est trouvé de fait avoir des intérêts communs avec ce pays. Cette fois-ci, en assassinant d’une façon un peu trop visible un journaliste, employé qui plus est par un quotidien américain, le prince héritier saoudien est devenu difficile à défendre ouvertement et ses tuteurs américains sont contraints de le lâcher, au moins partiellement.
Comme a dit le président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat des États-Unis : « L’Arabie saoudite est un pays et MBS est une personne. Je suis prêt, à séparer les deux. » Cela ne remet en cause ni la stratégie des États-Unis, qui est une des sources majeures du chaos de la région, ni évidemment les ventes d’armes à l’Arabie saoudite, qui sont une source de profits considérables pour tous les industriels de l’armement européens et américains.

                                                  Pierre ROYAN (Lutte ouvrière n°2621)

Conseil départemental du Val d’Oise l’Ehpad de Méru


Comme si rien ne s’était passé ces dernières semaines…

 
Samedi dernier à Méru

Cet Ehpad situé dans l’Oise est géré par le conseil départemental du Val d’Oise. Interpellé sur l’avenir de celui-ci, au nom de son vice-président, par ailleurs adjoint-au maire d’Argenteuil, ce conseil départemental vient enfin de répondre à l’interpellation écrite du secteur de la santé de l’Union départementale CGT du Val d’Oise. A contrario du ton des informations données au moment de la manifestation de samedi dernier (voir l’article ci- dessous de notre hebdomadaire), cette réponse du Conseil départemental aurait de quoi faire redoubler les inquiétudes des résidents, de leurs familles, et des personnels de l’Ehpad. Nous en extrayons l’élément suivant :
« Le Département a demandé à ce que toutes les dispositions soient prises vis-à-vis des résidents, des familles et des professionnels. Dans un échange récent, le gestionnaire de l’EHPAD a indiqué au Département qu’un courrier avait été adressé aux familles et aux résidents pour leur annoncer notamment la fermeture progressive.
Le Département va rencontrer très prochainement les services de l’ARS et du GHT NOVO pour faire un état précis de la situation et des perspectives qui peuvent être envisagées. Je  puis vous assurer qu'il n'est aucun conflit entre le Département du Val d'Oise et celui de l'Oise mais plutôt une volonté de travailler ensemble. Nous partageons un total engagement aux côtés des résidents, de leurs familles et du personnel de l'établissement… »
         Ce genre de réponse tardive n’est vraiment pas ce qu’attende du Conseil départemental du 95 toutes les parties directement concernées.

 

L’article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine
 

Méru : manifestation contre la fermeture de l’Ehpad

300 personnes ont manifesté à Méru samedi 20 octobre contre la fermeture de l’Ehpad Quiétude. Cet établissement public abrite 84 résidents et emploie 60 salariés.
Il est situé dans l’Oise mais dépend administrativement et financièrement du Val-d’Oise. L’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France a annoncé en septembre sa fermeture imminente sous prétexte de travaux trop lourds à supporter.
Après un conseil municipal largement ouvert au public le 26 septembre et un rassemblement devant la mairie le 11 octobre, cette manifestation est le troisième temps fort de la mobilisation contre la fermeture de l’Ehpad.
La veille de la manifestation, on apprenait que l’Ehpad ne fermerait pas, sa gestion étant transférée de l’ARS d’Île-de-France à celle des Hauts-de-France. Les présidentes des deux conseils départementaux de l’Oise et du Val-d’Oise ont immédiatement crié victoire.
Pourtant, rien n’est vraiment réglé. Les questions de financement des travaux de rénovation restent en suspens et surtout on peut douter que l’Ehpad restera un établissement public accessible aux habitants de Méru aux revenus les plus modestes. En effet, précisant dans un communiqué qu’elle cherche un repreneur, l’ARS s’apprête donc à revendre cet Ehpad à l’un de ces requins du privé qui font du profit sur le dos des anciens.
C’est pourquoi la manifestation, appelée à l’initiative des syndicats CGT, Unsa, Sud, et soutenue par la municipalité de droite, a été maintenue.
Au rassemblement final, les orateurs, tout en se félicitant de cette première avancée et du succès de la manifestation, ont souligné leurs inquiétudes et appelé à maintenir vigilance et mobilisation.

                                                                                                         Correspondant LO

Compteurs Itron : le site de Reims menacé


Il y a aussi un site Itron à Argenteuil 

Les travailleurs en grève contre la fermeture programmée

 


Les travailleurs de l’usine Itron, à Reims , qui fabriquent des compteurs pour Gaz de France, ne sont pas prêts à se laisser sacrifier sans mot dire sur l’autel du profit. Alors que la production est parfaitement rentable et que le groupe Itron fait des centaines de millions d’euros de bénéfices, la fermeture de l’usine est prévue en 2020. La direction met en avant la « profitabilité » qui serait plus importante si la production était faite ailleurs.
Après une première manifestation devant la Dirrecte le 28 septembre, des travailleurs se sont mis en grève les 11 et 12 octobre et une quarantaine d’entre eux a fait le déplacement à Meudon où avait lieu une réunion des délégués avec la direction. Depuis mercredi 17 octobre, la grève a repris et s’est poursuivie malgré les manœuvres d’intimidation de la direction qui a assigné quatre grévistes au tribunal pour "entrave à la liberté du travail", ce qui ne manque pas de culot quand on s’apprête justement à priver 260 travailleurs de leur emploi, en comptant les intérimaires. Face à la détermination des grévistes, la direction est ensuite revenue sur sa plainte en signe de "bonne volonté".
Le groupe Itron, qui veut pousser encore d’un cran l’exploitation des travailleurs qui produisent ses compteurs, et Gaz de France, qui veut les acheter au moindre coût, s’entendent sur le dos des travailleurs pour augmenter leurs profits. Ils n’avaient peut-être pas prévu que des travailleurs viendraient relever les compteurs et réclamer leur dû !

vendredi 26 octobre 2018

Transports : la non-gratuité, une hérésie sociale


Pour lutter contre la fraude, gratuité des transports !

 


La Sncf vient de lancer une opération antifraude dans toutes les gares parisiennes, mobilisant 550 agents, secondés par des policiers et des douaniers. Environ 300 000 voyageurs ont été contrôlés avec pour objectif de distribuer 40 000 amendes.
Bref, de grands moyens pour chasser les fraudeurs essentiellement sur les lignes de banlieues qui transportent des millions de salariés se rendant quotidiennement à leur travail.
Ces transports en commun devraient être gratuits, comme certaines villes en ont fait le choix, et financés par le patronat, car la grande majorité des déplacements se font dans le cadre du travail. Une mesure qui mettrait naturellement fin à la fraude…
… Et par la même occasion, les habitants d’Argenteuil récupéreraient la liberté de traverser la gare !