dimanche 14 octobre 2018

Hôtel Hyatt Paris-Vendôme : grévistes délogés par des vigiles envoyés par la direction. Un communiqué de Lutte ouvrière d’hier vendredi 12 octobre


Solidarité avec les grévistes de l'hôtel Hyatt !

Communiqué 

En grève depuis le 25 septembre, les salariés de la société de nettoyage sous-traitante de l’hôtel Park Hyatt Paris-Vendôme, ont été violemment délogés, ce vendredi matin à 6h25, par des vigiles envoyés par la direction. Deux grévistes ont été blessés et ont dû être hospitalisés. L’un d’eux n’était toujours pas sorti de l’hôpital vendredi soir. La direction de cet hôtel de luxe, dont la suite la plus chère coûte 18000 euros la nuit, ne supporte pas que des femmes de ménage réclament 3 euros de l’heure d’augmentation, elle est prête à utiliser des méthodes de barbouzes pour casser cette grève. Elle envoie, malgré la loi, d’autres salariés pour faire le ménage.
Mais la préfecture de Paris, loin d’inculper les vigiles, s’en est pris une nouvelle fois aux grévistes, en envoyant la police qui les a encerclés pendant près de quatre heures pour les empêcher de se réunir devant l’hôtel.
Pour dénoncer ces méthodes de voyous et soutenir les grévistes qui réclament également la fin de la sous-traitance et leur embauche par l’hôtel, un rassemblement est prévu samedi 13 octobre à midi devant l’hôtel Hyatt, 5 rue de la Paix (métro Opéra).

Retraites. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine.


Aux capitalistes de payer pour les retraites 

Au moment où se prépare une nouvelle attaque sur les droits à la retraite, chacun y va de sa solution. Le patronat et le gouvernement se soucient des reculs qu’ils disent nécessaires, et les syndicats s’affirment arcboutés pour défendre la retraite par répartition. Mais une chose est certaine : les systèmes, aussi imaginés et retravaillés qu’ils soient, ne pourront représenter une vraie garantie d’avoir une retraite digne au bout d’une vie de travail.



En fait, et notamment depuis 1993 et la réforme Balladur, les droits des retraités ont connu des dizaines d’années de reculs. Rien ne peut protéger vraiment les travailleurs, en dehors du rapport de force entre la classe ouvrière et le monde capitaliste.
Tous les modes de calcul revendiqués, retraite par répartition, retraite par points, ou encore d’autres, partent d’une constante : les travailleurs doivent y cotiser, et donc payer pour assurer leurs retraites. Mais au fond pourquoi ? Pourquoi les travailleurs du rang devraient-ils se priver pendant des dizaines d’années pour espérer, au bout d’une vie de labeur, pouvoir toucher une retraite misérable ?
Quand il s’agit de leurs serviteurs les plus proches, les capitalistes ne se basent pas sur de tels principes. Lorsque les PDG et les plus hauts cadres sont embauchés, il est convenu qu’il faut leur garantir, avant même qu’ils y aient commencé à travailler et sans aucune cotisation, une retraite confortable. Cela est prévu dans le contrat signé lors de leur embauche et cela leur est garanti, même si finalement ils ne donnent pas satisfaction. Alors, pourquoi l’ensemble des travailleurs, qui s’esquintent autrement plus au travail, ne devraient-ils pas avoir les mêmes droits ?
Il y a un autre domaine dans lequel la classe capitaliste tout entière a dû accepter le principe de payer pour assurer la vie jusqu’à leur mort de ceux qu’elle a exploités. Dans le cas des accidents du travail, de trajet, des maladies professionnelles, des rentes doivent être versées à vie, même si le système en place et le montant des indemnisations comportent de multiples injustices. Les patrons seuls cotisent à la caisse des accidents du travail qui indemnise ces victimes de l’exploitation capitaliste.
Alors, tous les travailleurs, qui sont les victimes de l’exploitation capitaliste, devraient avoir droit à ce que la classe patronale dans son ensemble assume sur ses deniers le paiement d’une retraite donnant les moyens de vivre dignement après une vie de travail.
Cette revendication, cette exigence ne sont ni utopiques, ni décalées. C’est simplement une revendication qui a toujours été celle du mouvement ouvrier, quand il pouvait mériter ce nom. En 1910-1911, quand le gouvernement a voulu instituer des retraites ouvrières basées sur les cotisations des travailleurs, la CGT avait protesté au nom de ce principe. Les syndicats défendaient encore fermement cette idée après 1918, avant qu’ils ne tournent complètement casaque et en viennent à défendre les revendications du patronat dans ce domaine. À la veille d’une énième manipulation du système des retraites, il faut plus que jamais rappeler que c’est aux patrons, et à eux seuls, de payer pour la retraite des travailleurs.

                                                          P. S. (Lutte ouvrière n°2619)

Mexique : 2 octobre 1968, le massacre de la place des Trois-Cultures


Mexique : 2 octobre 1968, le massacre de la place des Trois-Cultures 

Le 2 octobre 1968, place des Trois-Cultures, dans le quartier de Tlatelolco de la capitale mexicaine, à 18 h 10, un hélicoptère lançait des feux de Bengale verts. C’était le signal pour lancer l’attaque de l’armée et de policiers en civil contre un meeting d’étudiants en grève qui rassemblait 10 000 personnes.
La place fut verrouillée par des tanks. Les soldats marchèrent vers le rassemblement en tirant au revolver, au fusil, à la mitrailleuse et au bazooka. Des centaines de jeunes, mais aussi des enfants et des riverains y laissèrent la vie. Des milliers furent blessés, arrêtés et emprisonnés cette nuit-là et les jours suivants.
La place des Trois-Cultures réunit des ruines aztèques, une église franciscaine et des immeubles d’habitation, d’où son nom. Le régime, ce jour-là, en fit une souricière. En plus des soldats opérant sur le parvis, les policiers en civil présents portaient un gant blanc à la main pour que les militaires les reconnaissent. Ils occupaient les toits et des étages des résidences, d’où ils tiraient eux aussi. Malgré le gant blanc, les militaires et eux se tirèrent parfois les uns sur les autres. Le gouvernement fit passer ces policiers pour des étudiants armés, justifiant ainsi l’intensité de la répression.
Personne sur la place n’était préparé à ce carnage. Les feux de Bengale furent pris pour le début d’un feu d’artifice. Quand les tirs commencèrent, un orateur lança : « Ne courez pas, ce sont des balles à blanc. » Puis ce fut la panique. Les dirigeants présents du comité national de grève des étudiants furent arrêtés et emmenés dans un camp militaire, puis en prison. Ceux qui cherchèrent refuge dans l’église de la place trouvèrent porte close.

« On veut la révolution ! »

Le Mexique était présidé par Gustavo Diaz Ordaz, un anticommuniste viscéral qui entendait mettre fin à une contestation étudiante qui durait depuis la fin juin et attirait la sympathie d’ouvriers et d’habitants des quartiers populaires. Les étudiants criaient : « On ne veut pas les JO, on veut la révolution ! » mais, pour le gouvernement, les jeux Olympiques prévus quelques jours plus tard devaient se tenir coûte que coûte.
L’État mexicain, dirigé par un parti unique, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), et soutenu par la bureaucratie des syndicats officiels, avait l’habitude de répondre manu militari à toutes les oppositions, ouvrière, paysanne ou étudiante.
Depuis 1950, un article du Code pénal permettait de criminaliser toute opposition. Furent ainsi réprimées les tentatives des mineurs et des enseignants de se donner des syndicats indépendants, la grève générale des cheminots de 1958-1959, celle des médecins et infirmières de 1964 et des mouvements étudiants. En 1962, des soldats assassinèrent un dirigeant paysan, émule de Zapata, Ruben Jaramillo, avec sa famille. En 1967, les hommes de main des producteurs de copra tirèrent sur 800 paysans désarmés. Ces opérations répressives remplissaient les prisons d’opposants. Le plus connu était Demetrio Vallejo, dirigeant de la grève des cheminots, qui avait été condamné à douze ans de prison.
Le mouvement étudiant, influencé par le castrisme, le maoïsme ou le trotskysme, était politisé. Il cherchait à entraîner la population dans le mouvement contre le régime dictatorial du PRI. Une de ses revendications était la libération des prisonniers politiques.

Une répression violente

Le 30 juin 1968, des soldats avaient défoncé au bazooka la porte d’un collège. Face à cette intrusion, le recteur avait mis en berne le drapeau national. Les policiers avaient récidivé au cours du mois de juillet et il y eut des affrontements violents. Le 1er août, le recteur prenait la tête d’une manifestation de 50 000 étudiants contre la répression policière. Les grandes facultés, UNAM, Institut polytechnique et d’autres, furent occupées. Des brigades d’étudiants allèrent dans les rues et sur les marchés exiger la démission des chefs de la police, la dissolution de la police antiémeute et la suppression de l’article de loi de 1950.
Le 5 août, le 13 août, le 27 août, le 13 septembre, les étudiants avaient organisé des marches en direction du Zocalo, la grande place publique du palais présidentiel ; un sanctuaire où les protestations n’étaient pas bienvenues. La première marche y amena 250 000 manifestants et les autres jusqu’à 600 000 personnes. Une partie grandissante de la population regardait vers ces étudiants qui exprimaient leur aspiration à une société plus égalitaire et libre, à l’opposé de ce qu’était le Mexique sous le gouvernement du PRI.
Celui-ci décida de reprendre le contrôle par une répression féroce. Les arrestations remplirent les prisons. Les soldats multiplièrent les humiliations, faisant se déshabiller les prisonniers et les frappant sans raison. Mieux valait ne pas avoir sa carte d’étudiant. Les hôpitaux et les cliniques se remplirent de blessés et de cadavres. Médecins et infirmières purent constater les conséquences de l’acharnement militaire en voyant arriver des femmes enceintes éventrées par des balles explosives et des enfants tués à la baïonnette.
Après le massacre du 2 octobre, Diaz Ordaz et son ministre de l’Intérieur Luis Echeverria imposèrent un black-out sur la répression. On ne sait toujours pas aujourd’hui combien il y eut de morts, de blessés, de disparus. Ni Diaz Ordaz ni Echevarria ne furent poursuivis pour leurs crimes. Ce dernier reçut même une promotion, puisqu’il devint président de 1970 à 1976. Ce massacre, agréé par Washington, en annonçait d’autres qui allaient frapper les opposants dans toute l’Amérique latine, les années suivantes.
Les jeux Olympiques de Mexico d’octobre 1968 ne sont pas restés célèbres pour les performances sportives, mais bien pour le massacre des étudiants en grève qui a permis leur tenue. Quelques jours plus tard, il s’y ajouta le salut lancé par les athlètes Noirs américains levant le poing sur le podium en signe de solidarité avec les exploités de leur pays. Leur geste montrait aussi, à tous ceux qui au Mexique étaient visés par la répression, qu’ils n’étaient pas seuls. Deux événements inoubliables.

                                     Jacques FONTENOY (Lutte ouvrière n°2619

                                                                                       Cnews

Handicap, AVS-AESH... et la députée : une situation scandaleuse pour les élèves en situation de handicap, pour leurs familles, et pour ces travailleurs


La députée prétend faire de la politique autrement… pas joli !

 
                                                                      Paris Normandie

Un député LR proposait de discuter une proposition de loi prévoyant en particulier l’amélioration de la condition des AVS-AESH, ces « auxiliaires de vie scolaire » et ces « accompagnants des élèves en situation de handicap » qui jouent un rôle essentiel pour qu’il y ait une véritable inclusion dans les classes des élèves en situation de handicap. Les premiers sont dans une situation extrêmement précaire, les seconds « bénéficient » d’un CDI, mais les uns et les autres se voient imposer des temps partiels et donc des revenus de misère.
         Les députés LAREM ont voté le rejet préalable de cette proposition de loi.
         Le député des Insoumis, François Ruffin, a dénoncé ce refus et cette attitude dans des termes que l’on ne peut que partager et a publié la liste des 70 députés LAREM présents qui avaient acté ce rejet.
         Parmi les 70, la députée d’Argenteuil-Bezons et sa collègue ex-syndicaliste du lycée Georges Braque d’Argenteuil !
         Se moquer de la situation des AVS-AESH, c’est sans doute pour elles leur façon de faire de la politique autrement !

Pour information, pour lire cette proposition de loi

 http://www.assemblee-nationale.fr/15/propositions/pion1230.asp

SNCF, gare d’Argenteuil, la liberté du passage souterrain est toujours d’actualité


Pas qu’anecdotique

 
Totalement inutiles

Nous avons appris que lors de la diffusion ce vendredi matin de leur information sur la brocante de livres qu’ils organisent aujourd’hui (10 heures-18 heures au marché couvert de la Colonie), les membres de l’association émérite Sous les couvertures qui agit pour la diffusion du livre et de la culture, s’était heurtés au problème de la fin de la liberté totale de passage d’une rive à l’autre de la gare d’Argenteuil.
         Pour distribuer l’information du côté de la sortie Orgemont, il a fallu qu’un des membres de l’association utilise… un ticket. Cela fait cher pour 100 mètre le passage, et pour la défense de la culture !
         Pour la municipalité d’Argenteuil qui s’est inclinée devant les décisions de la SNCF, l’affaire est peut-être close. Mais certainement pas pour les habitants !