dimanche 2 septembre 2018

La Poste – CNP : mariage en vue


Le Monopoly du gouvernement



Le 1er groupe d'assurance français, CNP, serait en passe de racheter les parts de l'État dans le groupe La Poste, En plus du courrier, de la banque et de la téléphonie mobile, les postiers devront donc placer des assurances. Leur charge de travail, déjà très importante, risque de s'alourdir encore, car il est peu probable que les effectifs suivent, au contraire.
Les postiers s'inquiètent d'une éventuelle privatisation. En effet, même si la CNP est un groupe public, l'opération va nécessiter l'ouverture du capital de La Poste. Le gouvernement jure ses grands dieux qu'il n'en sera rien et que le groupe restera public. On avait déjà entendu ça à propos d’Air-France ou de l’EDF. En tout cas, cela n’annonce pas une amélioration des services au public. Bien au contraire.

Argenteuil -services publics, la poste- la catastrophe


Sans complexe

 
Cela donne à peu près cela (Photo Le Maine Libre)

Puisque nous évoquons La Poste, le bureau de poste de la galerie commerçante de Joliot-Curie était fermé hier matin, samedi 1er septembre.
         Le samedi matin 1er septembre !
         Un samedi, et le premier jour du mois, des jours particulièrement importants pour les milieux populaires, pour ceux qui travaillent en semaine, et pour tous pour qui le 1er jour du mois est celui où la paie est arrivée.
         Et a contrario de ce qui était mis sur la porte du bureau, ce genre de fermeture inopinée n’a rien d’exceptionnel.

Birmanie –Bangladesh- Massacre des Rohingya : hypocrisie des grandes puissances. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Massacre des Rohingya : hypocrisie des grandes puissances

Samedi 25 août, un an après leur exode massif de Birmanie pour fuir les persécutions et les massacres de l’armée, des milliers de Rohingya, réfugiés dans les camps situés au Bangladesh, ont manifesté.
Il y a un an en effet, l’armée birmane lançait une offensive de grande ampleur contre les populations rohingya concentrées dans l’ouest du pays. Comptant plus d’un million de membres, cette minorité de confession musulmane dans un pays dominé par les courants bouddhistes intégristes, et de longue date victime des exactions du pouvoir, a été déchue de la nationalité birmane depuis 1982 et n’a accès ni aux emplois, ni aux écoles, ni aux soins.
Le 25 août 2017, l’armée birmane s’est déchaînée contre les populations civiles : villages incendiés, femmes violées, assassinats de sang-froid devant les proches.La population rohingya a été réduite à fuir massivement. Aujourd’hui 700 000 de ses membres grossissent les camps de fortune du district de Cox’s Bazar, au Bangladesh.
Dans un rapport rendu public le 27 août, une commission d’enquête de l’ONU accuse aujourd’hui « les hauts gradés de l’armée [birmane], y compris le chef d’état-major, le général Min Aung Hlaing », et demande à ce qu’ils soient « poursuivis pour génocide ». Le rapport critique également la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi – qui, il faut le rappeler, a reçu le prix Nobel de la paix en 1991 – pour n’avoir pas « utilisé sa position de facto de chef du gouvernement, ni son autorité morale pour contrer ou empêcher le déroulement des événements […] ».
La population rohingya réclame justice, mais elle ne pourra guère l’obtenir de l’ONU. Cette institution internationale représente les grandes puissances qui font mine aujourd’hui de condamner le pouvoir birman, mais l’ont surtout soutenu pour protéger les intérêts de leurs trusts qui exploitent le sous-sol birman, tel le trust français Total.

                                                        Aline RETESSE (Lutte ouvrière n°2613)


Réfugiés Rohingya

samedi 1 septembre 2018

Police : nouveau tir policier mortel


Assez !


t-shirt "Justice pour Romain" à la marche du 25 août à Vigneux-sur-Seine

Un automobiliste qui fuyait un contrôle dans le Gard vient d'être tué par le tir d'un gendarme. Les circonstances sont à préciser, mais cela rappelle la mort de Romain, 26 ans, le 14 août à Paris. Il fuyait à cause d’un feu de signalisation défectueux. Un policier a tiré sur sa voiture, soulevant l'indignation.
On peut commettre des infractions, avoir un comportement inadapté, cela ne justifie aucunement le comportement meurtrier des policiers. L’usage d'armes à feu par la police a augmenté, + 54 % en 2017 d'après l'Inspection générale de la police nationale. Le nombre des victimes aussi, 14 morts et plus de 100 blessés entre juillet 2017 et mai 2018.
Les gouvernements successifs n'y sont pas pour rien, en permettant aux policiers de porter leur arme y compris hors service et en autorisant son usage sous le prétexte flou de légitime défense. Cela commence à avoir l’allure d’un massacre légal.

Education, rentrée : la baisse des effectifs, mais partout !


Le 24 novembre 2017 à Argenteuil


Écoles : classes à douze d’un côté, à trente de l’autre !

Le ministère de l’Éducation nationale va étendre la mesure des classes à douze élèves aux CP (cours préparatoires) des établissements classés en REP (Réseau d’éducation prioritaire), alors que ce programme ne concernait que ceux classés en REP+ l’an passé. Parallèlement, les CE1 (cours élémentaire 1) des écoles REP+ vont également bénéficier de ce nouveau dispositif.
Sans surprise, les professeurs plébiscitent la baisse des effectifs dans les classes, mesure qu’ils réclament depuis des décennies. Mais cette amélioration réelle s’est faite au détriment des autres classes. En effet, le ministère n’a créé aucun poste supplémentaire et la baisse des effectifs dans certains CP s’accompagne mathématiquement d’une hausse dans les autres classes, voire par des suppressions de postes d’enseignants en maternelle et en primaire. Ainsi, dans de nombreuses communes rurales, comme en banlieue, des classes ont fermé, surchargeant les classes restantes.
Le dispositif « plus de maîtres que de classes », qui permettait dans nombre d’écoles de monter des projets, a été supprimé. Pire, il n’y a plus de remplaçants en nombre suffisant et les enseignants malades ne sont plus remplacés, le nombre de jours de classe sans professeur menace ainsi d’exploser à la rentrée.
Saupoudrer quelques moyens dans un nombre réduit d’écoles ne permet en aucun cas de résoudre les problèmes d’apprentissage. Pour les élèves les plus fragiles, passer d’une classe à effectif réduit à une classe à trente l’année suivante ne peut donc pas empêcher le décrochage. Sans une création massive de postes d’enseignants, de psychologues, ces classes à douze reviennent à déshabiller Paul pour habiller Jacques.

Argenteuil – Education : Argenteuil bientôt dans le livre Guinness des records ?


Cela ne peut pas donner de bonnes choses

 
Oui, des locaux qui permettent d'apprendre

Hier, nous évoquions la situation déplorable des moyens pour la natation sur la Ville. Aujourd’hui, il nous faut parler d’un triste record qu’Argenteuil peut peut-être inscrire à l’échelle du pays, celui du nombre de classes et d’élèves dans un groupe scolaire.
         Dans le quartier pourtant cher paraît-il au premier adjoint, le Val Notre-Dame, L’école Ambroise Thomas est en passe de pulvériser tous les records : 21 classes et autour de 500 élèves dans l’école, si ce n’est pas encore dépassé à ce jour.
         Il y aura donc des CP à 12 en cette rentrée dans cette école, mais quelle ambiance, quelles conditions de travail pour tous, élèves, enseignants, différents personnels !

Finance : l'Argentine étranglée par la finance


La finance mondiale spécule contre le peso au prix du niveau de vie de la population



Après la monnaie turque, le peso, monnaie de l'Argentine dégringole. Depuis janvier, il a perdu la moitié de sa valeur en dollar. Depuis des décennies, l'Argentine est la proie des grandes banques américaines ou européennes qui dominent la finance mondiale. Aujourd'hui, alors que l'économie argentine connaît des difficultés, ces banques spéculent contre le peso. Pour la population, la chute de la monnaie s'accompagne d'une flambée des prix catastrophique, près de 20 % rien qu'en juillet. Comme à la fin des années 1990, le niveau de vie de millions de personnes est en train de s'effondrer. Dans une économie capitaliste qui craque de tous côtés, les grands groupes financiers continuent de s'enrichir sans vergogne, ajoutant catastrophes sur catastrophes.

Vaccination, rougeole, la vaccination, un immense progrès de santé publique. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2613 (en vente au marché Héloïse ce dimanche matin)

La liberté... d'aider à la santé des autres (photo CHU Montpellier)



Rougeole : qu’est-ce qui tue ?

Pour les six premiers mois de cette année et pour la seule Europe, l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) a dénombré 41 000 cas de rougeole qui ont entraîné 37 décès, soit autant que pour la totalité des douze mois de 2017.
Pour que la vaccination contre une maladie soit efficace, c’est-à-dire pour que les microbes à l’origine de cette maladie ne puissent plus trouver de réceptacle humain où se reproduire, il faut que l’immense majorité de la population soit vaccinée. Ainsi, pour garantir l’immunité de la population contre la rougeole, il faudrait un taux de vaccination supérieur à 95 %. Pour des taux très inférieurs, quand le virus pénètre dans une population, il se propage rapidement parmi tous les non vaccinés, et l’épidémie se répand. En revanche, si le taux est supérieur, la contamination s’arrête du fait du peu de personnes vulnérables. Par définition la vaccination est donc une affaire collective, visant à protéger la population entière, et ne peut être en aucun cas une affaire personnelle du ressort de la liberté individuelle.
Sur le continent européen, en moyenne, le taux de protection contre la rougeole est de 90 % mais avec une grande disparité, qui va de 75 % en Roumanie à 99 % en Hongrie. En France, il est parmi les plus bas, avec seulement 80 % de vaccinés. C’est ainsi qu’une épidémie de rougeole y sévit depuis la fin de l’année 2017. 2 500 cas ont été déclarés, un sur quatre a nécessité une hospitalisation et trois personnes sont mortes.
Alors qu’on dispose d’un vaccin efficace, ces morts sont imputables à ce poison qu’est la méfiance envers les vaccins instillée par le courant antivaccinal, lui-même en partie nourri par les scandales au cœur de l’industrie pharmaceutique.
Il y a là de quoi rager. D’autant que ce courant apparaît aux yeux de certains comme contestataire, puisque s’attaquant à l’industrie pharmaceutique. S’appuyant sur le manque d’information de la population, les antivaccins répandent des rumeurs non fondées sur des risques inventés. Et chaque scandale lié à un médicament ? Mediator hier, Dépakine aujourd’hui ? renforce la méfiance, incitant à confondre les extraordinaires bienfaits des découvertes scientifiques et les désastreux méfaits de l’industrie capitaliste.
Toute proche, l’Italie a connu plus de 5 000 cas de rougeole en 2017. La couverture vaccinale contre cette maladie n’y est que de 86 % mais Matteo Salvini, fidèle à sa démagogie, n’hésite pas à proclamer : « La vaccination doit être un choix libre, pas une imposition soviétique. » Quant à sa ministre de la Santé, Giulia Grillo, elle part en guerre contre la vaccination obligatoire préparée par le précédent gouvernement. Elle sait pourtant le risque et, tout en préparant la population à l’éventualité d’une prochaine épidémie de rougeole, elle déclare : « Il ne faut pas s’illusionner et penser qu’il n’y aura pas de morts.»
Pas facile de dire ce qui est le plus dangereux et le plus mortel entre les virus, l’industrie capitaliste, qui a le profit pour seul gouvernail, et les gouvernements larbins qui sont à son service.

                                              Sophie GARGAN (Lutte ouvrière n°2614)