jeudi 3 mai 2018
Education, le 3 mai, et après, poser les revendications aux côtés des autres travailleurs. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2596 à paraître.
Éducation
nationale : le 3 mai, en grève contre les mesures gouvernementales
Le jeudi 3 mai, la majorité des
syndicats de l’Éducation nationale appellent à la grève et à des
manifestations. Cette journée se situe dans la continuité de celle du 22 mars
dans la fonction publique contre la dégradation des conditions de travail et
l’austérité salariale, mais également en lien avec la grève de la SNCF ou les
mouvements dans d’autres secteurs, comme les Ehpad.
La réforme du lycée, qui sera
appliquée à la rentrée 2019 en première et à celle de 2020 en terminale,
prévoit la disparition des sections actuelles, L, ES et S, au profit d’une
organisation basée sur un choix de spécialités. Dans un contexte marqué par la
suppression de 120 000 postes de fonctionnaires, elle a toute chance d’avoir
pour conséquence une diminution des moyens au niveau des établissements.
Dans l’enseignement professionnel
aussi, la réforme annoncée donne la priorité à l’apprentissage et laisse
prévoir une réduction des formations dans le cadre scolaire.
Dans le domaine de l’orientation
scolaire, les centres d’information et d’orientation, où les élèves et leurs
familles pouvaient s’informer, sont menacés de fermeture, et les délégations
régionales de l’Onisep, qui publiaient les documents sur lesquels le public
pouvait s’appuyer en la matière, sont transférées de l’État aux régions.
Toutes ces mesures vont aggraver
encore l’état de délabrement dans lequel se trouve déjà le système éducatif, en
particulier dans les quartiers populaires. Elles s’ajoutent à celles qui vont
viser tous les travailleurs, comme la réforme des retraites. C’est autant de
raisons de se mobiliser contre Macron et son gouvernement, au côté des autres
travailleurs.
Libellés :
Education
Argenteuil, défense de Jean Vilar, une salle provisoire qui n’est pas à la hauteur
Moratoire !
A conserver plus que jamais ! |
Destinée aux associations, la
municipalité d’Argenteuil organisait hier une opération porte-ouverte de la
« structure provisoire » cité dans le parc Maurice Audin dans le
quartier du Val-Nord.
Les
travaux n’étant pas terminés, il est difficile de se faire une idée au niveau
de l’acoustique et des questions de chauffage (d’autant plus pour celles-ci que
nous sommes en mai). En revanche, sur d’autres plans, cette visite nous a
permis de nous forger dès maintenant nos premières convictions.
Le bar (!) donne une idée de l'ensemble |
La
surface utilisable est vraiment plus réduite que dans la salle des fêtes Jean
Vilar, pas seulement parce que l’espace utilisable est moins important (sans
parler de l’apport du hall et de la salle Pierre Dux), mais parce que des
contraintes de sécurité qui s’appliquent obligatoirement pour les nouvelles
salles le réduisent encore, concernant les distances et donc des espaces de
sécurité, mais aussi au niveau de ce qui relève de la restauration et également
au niveau de l’impossibilité d’utiliser le petit hall d’entrée. On peut estimer
que pour les banquet, cette salle ne pourra accueillir que moins de 300
convives contre 550 actuellement dans la salle des fêtes communale Jean Vilar.
En
repoussant d’un an la « suspension » de l’utilisation de la salle
Jean Vilar, la municipalité l’a peut-être compris. Nous l’invitons à
approfondir sa réflexion sur le sujet. Pour nous, il faut un moratoire. Que les
associations qui le souhaitent utilisent dès qu’elle sera achevée la structure
nouvelle, et que celles dont l’ampleur de leurs manifestations l’exige puissent
continuer à utiliser la salle Jean Vilar de l’espace Héloïse !
Migrants, avec ceux qui ont le sens de la solidarité
800 morts depuis le début de l’année…
Deux pilotes viennent d’acheter
un petit avion dans le but de sauver les migrants en perdition en mer au large
de la Lybie. Avec leur avion ils comptent quadriller la zone où se concentrent
le plus de naufrages et venir en appui aux bateaux portant secours aux
migrants. Dans cette zone quelques 500 personnes ont encore péri rien qu’au
premier trimestre 2018 !
Cette
initiative, comme beaucoup d’autres, montre que plus nombreux qu’on croit sont
ceux qui s’engagent à aider à circuler et à s’installer tous ceux qui, fuyant
misère et oppression, sont à la recherche d’un havre.
mercredi 2 mai 2018
Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise du mardi 1er mai 2018 : "Travailleurs, "Nous ne sommes rien, soyons tout"! (L'Internationale)"
Travailleurs,
"Nous ne sommes rien, soyons tout"! (L'Internationale)
Les
manifestations qui se sont déroulées un peu partout dans le pays et dans le
monde ont rappelé que le 1er mai n’est pas la « fête du travail » qu’a voulu en
faire Pétain et encore moins celle de la patrie que le FN essaie de lui
substituer.
Pour
affirmer la communauté d’intérêts des prolétaires du monde entier,
l’Internationale ouvrière a adopté le 1er mai comme jour de manifestation
partout dans le monde. La classe ouvrière revendiquait alors en particulier la
journée de huit heures, afin que « l’ouvrier cesse d’être un simple instrument
de travail et commence à devenir un homme ».
C’était
en 1889… il y a près de 130 ans. Mais même si Macron et ses semblables répètent
que nous devons nous « adapter », dépasser les vieux schémas et entrer dans la
« modernité », le 1er mai, journée de lutte des travailleurs, n’a rien perdu de
son actualité. Car ni l’exploitation ni le capitalisme n’ont changé de nature.
Dans
bien des pays, les travailleurs ont à se battre pour imposer des salaires et
des conditions de travail plus dignes. Pour les ouvrières des usines textiles
dangereuses du Bangladesh, les travailleurs surexploités des immenses
usines-casernes en Chine, les ouvriers sous-payés de l’automobile au Maghreb ou
en Asie, les slogans des premières manifestations du 1er mai restent
d’actualité. Leurs conditions de vie et de travail ne sont guère éloignées de
celles du prolétariat des États-Unis et d’Europe à la fin du XIXe siècle.
Dans
les pays riches, les luttes des générations qui nous ont précédées ont permis
d’arracher quelques limitations à l’exploitation… qui sont aujourd’hui remises
en cause les unes après les autres !
Dans
combien d’entreprises, le travail en CDD ou en intérim devient la norme ?
Combien de travailleurs sont soumis au chantage sur le renouvellement de leur
contrat pour leur faire accepter des entorses à la sécurité, des repos
écourtés… ? Combien de travailleurs sont censés adapter leur vie personnelle
aux samedis travaillés, aux heures supplémentaires annoncées le matin pour le
jour même ? Combien perdent des jours de congés ?
On nous
chante les charmes de la « reprise », on nous explique que les sacrifices
finiront par être payants, à condition que nous en consentions de nouveaux !
C’est un tissu de mensonges auxquels personne ne peut croire dans les quartiers
populaires. On y sait bien, pour le vivre au quotidien, que ce que le
gouvernement appelle « baisse du chômage » est en réalité une explosion de la
précarité, où dominent les contrats d’une durée inférieure à un mois.
Les
résultats de l’offensive menée par la bourgeoisie se mesurent en milliards, en
fortunes qui grimpent au rythme des suppressions d’emplois, du blocage des
salaires et de la dégradation des conditions de travail. C’est ainsi que les banques françaises ont
encaissé 23,5 milliards de bénéfices en 2017 tout en prévoyant de supprimer 8
000 emplois dans les deux ans à venir. Ou que Ricoh, dont la filiale française
a réalisé dix millions d’euros de bénéfices, annonce la suppression de 15 % de
ses effectifs dans le pays.
Dans
cette situation où le monde du travail encaisse les coups, les cheminots
recherchent les échanges avec d’autres catégories, et leur grève suscite la
sympathie. De nombreux travailleurs pensent que les cheminots ont raison de se
défendre et ressentent, plus ou moins consciemment, que l’attaque de Macron est
un coup de plus porté à l’ensemble du monde du travail, et qu’elle en annonce
d’autres !
Le
gouvernement martèle que les cheminots défendent leurs intérêts particuliers et
qu’il n’y a aucun rapport entre eux et un salarié d’Air France ou de Carrefour
ou une aide-soignante... Mais derrière la défense du statut censé faire des
cheminots une catégorie à part, on retrouve des objectifs communs à tous les
travailleurs : défendre son emploi, son salaire, ses conditions de travail, sa
retraite. Les cheminots refusent, pour eux et pour les générations futures, de
devenir flexibles, adaptables aux besoins et à la logique du profit
qu’imposeront les entreprises privées lorsque toute la SNCF sera ouverte à la
concurrence. Leur combat concerne tous les travailleurs !
Dans ce
capitalisme en crise, à bout de souffle, la bourgeoisie intensifie
l’exploitation pour maintenir les profits que le marché ne lui garantit pas.
Tant que nous la laisserons faire, elle nous tirera le plus loin possible en
arrière. Il faut que le monde du travail riposte et redonne tout leur sens aux
paroles de l’Internationale : « producteurs, sauvons-nous nous-mêmes » !
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