vendredi 30 mars 2018

Argenteuil, conseil municipal, Georges Mothron et l'écoute


Au moins écouter, à défaut d’entendre




Lors du conseil municipal de mardi dernier, il y a eu une intervention extrêmement choquante du maire d’Argenteuil à l’occasion de la prise de parole de Frédéric Lefebvre-Naré au moment de la discussion sur le « compte administratif », prise de parole à propos de laquelle, de notre point de vue, il n’y avait pas grand-chose à redire.


Georges Mothron qualifie alors de "minable" la référence du conseiller d’opposition au drame du "Berkane", un hôtel où un homme est mort dans un incendie.
Est-ce-là une réflexion d’un édile responsable d’une importante commune du pays ?
Cela est d’autant plus choquant que ce bout d’intervention concernant ce drame ne le mettait pas en cause.
« …Nous avons appris un drame ces jours-ci : la mort d’un homme, brûlé vif dans sa chambre d’un hôtel non déclaré, « le Berkane », où des familles vivaient dans 9 mètres carrés. Ce drame amène les journalistes et les caméras sur place, mais nous savons tous que des centaines et plutôt des milliers d’Argenteuillais vivent dans des conditions aussi lamentables. Les multiplications de boîtes aux lettres devant des immeubles misérables, les chambres sous-louées à des familles entières, les pavillons transformés en immeubles de rapport.
D’un mandat à l’autre, il y a des projets pour essayer de pallier ces problèmes, il y a des diagnostics, il y a les efforts de nos services sociaux – ou les services d’hygiène, la presse nous dit que l’immeuble du « Berkane » était régulièrement contrôlé par les services de la Ville. Mais il a brûlé quand même.
Notre bonne volonté n’a pas enrayé la dégringolade. On nous dit que la France repart, emploi, croissance économique : mais Argenteuil semble avoir raté le train…. »

         On aboutit à cela lorsque l’on n’écoute pas ceux qui, quel que soit leur point de vue, doivent être au moins entendus à défaut d'être compris.

Argenteuil, Stéphane Gatignon, un ancien Argenteuillais qui jette l’éponge


Quartiers populaires à l’abandon

 
Idem pour bien d'autres communes
Stéphane Gatignon,  que nous avons bien connu naguère lorsqu’il était militant de la Jeunesse communiste à Argenteuil, le maire de Sevran en Seine-Saint-Denis, département pauvre s'il en est, a démissionné. Il s'est dit déçu par la politique de Macron vis-à-vis des banlieues populaires.
Cet élu, passé du PCF aux écologistes puis devenu macronien, ne peut se reprocher qu'à lui-même les illusions qu'il a eu, et qu'il a propagé, en prenant les discours de Macron pour autre chose que de la démagogie électorale.
Toujours est-il que cette démission attire l'attention sur la baisse des crédits des communes les plus pauvres, la fragilisation financière des sociétés HLM avec la baisse des APL et la perspective de coupes dans le budget de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine. Cela vient s'ajouter la fermeture des usines Kodak et Westinghouse dans les années 1990 qui avait sinistré la commune et l'emploi à Sevran.
C'est non seulement contre les dirigeants de l'État, mais aussi contre la bourgeoisie qui dirige l'économie qu'il faut se dresser pour que les quartiers populaires ne s'enfoncent pas plus dans la misère.

Argenteuil conseil municipal, un abondement des finances communales à recentraliser


La cinquième ou sixième puissance mondiale en a les moyens pour tous les territoires



Le cœur de la réunion du conseil municipal était consacré mardi au vote du « compte administratif » qui fait l’état des comptes pour 2017 (recettes-dépenses et résultat).

         Si l’on en croit les chiffres présentés, ces comptes sont bons, le résultat est positif et bon. La municipalité est contente. Mais les habitants peuvent-ils l’être ?
         C’est autour de cette question que le débat a eu lieu entre la municipalité et l’opposition municipale. Comme chacun en a convenu, ce fut « bis repetita », à la manière de ce qui a lieu depuis 2014, voire avant.
         Les données selon nous de cet échange habituel :
Du côté de la municipalité actuelle : cordons de la bourse fermés, rigueur pour les services publics municipaux utiles, bons résultats financiers, mais stagnation globale de la Ville.
Du côté des conseillers actuels de la municipalité précédente : des grosses dépenses, dont de très nombreuses prises en catimini, déficit, mais une Ville en mouvement relatif sur un certain nombre de plans !
Mais pourquoi ne pourrait-il pas y avoir un troisième terme : la discussion par tous les habitants des projets nécessaires, et leur abondement financier par l’Etat ?

Tarnac : le procureur couvre en fin de compte la machination policière


Quand l’Etat protège les siens (air connu)

  

Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur de 2007 à 2009

Bien que tout le déroulement du procès ait montré que l'accusation de terrorisme contre Julien Coupat, Yldune Lévy et leurs amis est une invention de la police, ce que le procureur a reconnu en déclarant que « Le "groupe de Tarnac" n'existe pas, c'est une construction policière », il a tout de même réclamé de la prison ferme contre les deux accusés principaux et du sursis contre les autres.
La longueur des peines de prison ferme demandées par ce procureur couvre exactement la durée de la détention provisoire qui leur a été infligée, respectivement 6 et 2 mois. Autrement dit, elle est destinée à couvrir les méfaits de cette machination policière.
Mais il n'est nullement question de procès contre les autorités policières et politiques de l'époque qui ont jeté des gens en prison simplement pour faire croire que la ministre de l'Intérieur, Alliot-Marie, menait le combat contre un terrorisme inventé de toute pièce.
L'État protège les siens, quelle que soit l'absurdité de leurs accusations.

Manuel Valls, l’Argenteuillais d’un moment qui voulait être roi


De plus en plus à droite

 
Valls en 2013 et celui qui allait devenir son porte-voix dans La loi travail
Le retour de Valls : carrière et préjugés

L’attentat de Carcassonne, s’il a soulevé l’émotion générale, a fait au moins un heureux en la personne de Manuel Valls.
Il a en effet enchaîné une série d’émissions de télévision, de radio et d’interviews dans les journaux. L’ex-Premier ministre a pu s’y répandre en insanités policières, demandes de répression, exigences d’internement administratif de milliers de personnes, mise en place d’une police de la pensée et de la religion.
Les mesures que Valls affecte de mettre en avant n’ont aucun sens et, a fortiori, n’auraient aucune efficacité. Lui-même le disait lorsqu’il était aux affaires et que la droite et l’extrême droite les agitaient dans l’opinion. Mais voilà, ce politicien déconsidéré a besoin de faire parler de lui par tous les moyens.
Ce revenant menaçant d’exterminer les ennemis de la France pourrait n’être que lamentable. Mais, pour le plaisir d’avoir sa photo en première page, dans le misérable espoir de relancer sa carrière, Valls attise les préjugés racistes, demande la restriction des libertés et les pleins pouvoirs à la police, justifie et encourage les exactions contre les populations, au Moyen Orient aujourd’hui, ici même demain.
Que reste-t-il à ce politicien venu de la gauche, sinon tenter une nouvelle vie avec les mots et la politique de l’extrême droite ?

                                    Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2591)

De nombreuses brèves suivront sur notre blog dans les jours qui viennent à propos du dernier conseil municipal, moins intéressant sur ce qui s’y est dit, mais bien davantage sur les problèmes certes évoqués, largement survolés, mais qui concernent, en creux, eux, directement eux la vie des habitants.