dimanche 28 janvier 2018

Lactalis, lait contaminé, les raisons du scandale


Lait contaminé : le scandale et ses raisons

Plus de 500 parents de nourrissons ayant consommé du lait en poudre produit par Lactalis se sont organisés en association de défense. Malgré les déclarations du PDG du groupe sur son engagement à assurer ses responsabilités et à indemniser les victimes, certaines familles ont commencé à déposer des plaintes pour connaître la vérité.
Car, si les premiers signalements de bébés malades datent de septembre, il aura fallu attendre le 8 décembre pour que Lactalis arrête la production dans son usine de Craon, et le 12 janvier pour que le patron sorte de sa réserve et se présente au rendez-vous fixé par le ministre de l’Économie. Le 14, il n’en continuait pas moins d’affirmer dans les colonnes d’un hebdomadaire « qu’il n’y a pas eu de manquements de notre part sur les procédures ». Et c’est sans doute avec cet état d’esprit et beaucoup de mépris que, quelques jours après, comme le rapporte le quotidien La Nouvelle République du 20 janvier, Lactalis a proposé à des parents de les dédommager contre promesse de ne pas déposer plainte. Et de leur promettre de rembourser 11 euros pour chaque boîte achetée 24 euros ! Une offre qui ne peut évidemment être ressentie que comme une provocation.
37 nourrissons ont été à ce jour gravement malades. Un cas a été détecté en Espagne, un est soupçonné en Grèce. Mais pas moins de 12 millions de boîtes ont été commercialisées dans 83 pays. Alors, combien étaient contaminées dans tous ces lots ? Le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Liban ont annoncé avoir procédé à des retraits. Mais qu’en est-il de l’Algérie, qui compte pour 12 % des exportations de Lactalis ? Qu’en est-il de la Chine, qui de 2003 à 2013 a multiplié par quatre ses importations de lait en poudre pour bébés ? Ce pays a déjà connu en 2008 un énorme scandale autour du lait en poudre contenant un mélange de mélamine, une résine plastique toxique qui permet de simuler une augmentation de protéines et c’est cette occasion que Lactalis, jouant les monsieur Propre, avait saisie pour développer ses ventes en Chine.
Ces scandales sanitaires successifs sont présentés comme la conséquence de fautes humaines, de défaillances techniques, de malversations individuelles ou encore de failles imprévisibles dans un système qu’il faudrait seulement corriger pour mieux garantir la chaîne de protection alimentaire, de la production à la consommation. Mais ce qui est en cause, c’est le système capitaliste basé sur le profit, qui tend en permanence à faire passer cet impératif avant les intérêts et la santé de la population.

                                                             Philippe Logier (Lutte ouvrière n°2582)




samedi 27 janvier 2018

Conseil municipal d’Argenteuil, marché Héloïse, prime de « présentéisme »



Nous reviendrons sur d’autres aspects du conseil municipal qui s’est tenu hier-au soir. En attendant, deux informations importantes y ont été données.


Un coup dur pour les commerçants et les habitants

Face à ce qu’il appelle "les tendances de hausse" du niveau de la Seine, G. Mothron a pris la décision suivante concernant le marché Héloïse : s’il a eu lieu ce vendredi, il est annulé pour demain dimanche 28 janvier, car selon lui, l'accès et le parking seraient trop difficiles ! "Donc, la mort dans l'âme, dit-il, mais pour jouer la sécurité pour tout le monde, la mort dans l'âme", pas de marché dimanche prochain !
         Et si jamais le « projet Héloïse » se réalisait, ça serait quoi la situation en pareil cas, question « accès » et « parking » ?


Un premier recul au bénéfice des travailleurs de la commune
« Nous avons voté un nouveau régime indemnitaire. Il a suscité des polémiques et pu être mal compris. Nous l'avions voulu très simple. Après mûre réflexion, j'ai décidé d'en modifier l'un des critères : j'en étendrai l'accès aux personnes en congé maternité. » (cf. le site Engagés pour Argenteuil).
         Si nous comprenons bien, la maire d’Argenteuil revient sur un des quatre critères d’absence pouvant priver totalement au bout de quatre jouer les agents de la Ville de la prime dite de « présentéisme » qui se monte dorénavant à 500 euros annuels brut. Les femmes en congés maternités étaient exclus de cette attribution, ce qui pour le moins était inadmissible. Pendant des semaines, en novembre-décembre, sans la nécessité de « mûre réflexion », les agents et les organisations syndicales des territoriaux l’avaient particulièrement dénoncé.
         Il reste maintenant à supprimer les trois autres critères d’attribution : la maladie, les accidents de service, et les jours de grève, qui n’ont, tout autant, pas raison d’être.
         Et ces 400 euros nets seront bienvenus arrivant dans la bourse de tous les travailleurs de la Ville.

          Cette affaire avait fait l'objet d'un vote lors du conseil municipal du 19 décembre. Une modification est décidée. Pas de nouveau vote ?

Médef et répression syndicale, Loïc de « Joli môme » relaxé


Le Medef ridiculisé



Loïc Canitrot de la Compagnie Jolie Môme et militant à la CGT spectacle était poursuivi par le Medef. En juin 2016, une centaine d'intermittents du spectacle s'étaient rendus au siège du Medef pour réclamer l'application des accords sur l'assurance chômage obtenus par leur mobilisation. Agressé par un responsable des vigiles, c'est Loïc qui a été accusé pour coups et « violence en réunion » et qui a passé 48 heures en garde à vue.
Le 25 janvier, après un an de procédure et quatre reports, Loïc a été relaxé par le tribunal de Paris. Le chef des vigiles avait entre temps retiré sa plainte. Mais, comme Loïc l'a rappelé à sa sortie du tribunal, bien d'autres militants sont poursuivis par la répression patronale.



Ehpad, 30 janvier : la colère des travailleurs


Une journée de grève et de manifestation bienvenue


Grèves des salariés de l'Ehpad les Opalines dans le Jura

Confrontés à des sous-effectifs criants et des moyens insuffisants, les travailleurs des Ehpad (établissement hébergeant des personnes âgés dépendantes) sont appelés à la grève mardi prochain 30 janvier. Les Ehpad sont de plus en plus asphyxiés soit par leurs propriétaires privés soit par manque de financement public.
      Pour tenter de désamorcer la colère, la ministre de la Santé annonce 50 millions d'euros. Une aumône et une provocation. Cela représente 2500 postes d'aides-soignants pour un an alors qu'il y a plus de 7000 établissements qui perdent en moyenne un poste chaque année. Consacrer quelques milliards pour accueillir dignement les anciens en fin de vie sans maltraiter le personnel, devrait être une évidence. Pas dans cette société.

Tchad, la contestation monte


La politique de la matraque a des limites

Répression dans les rues de N'Djamena

Depuis plus d'une semaine, des manifestations ont secoué N'Djamena la capitale du Tchad. Les étudiants et les lycéens ont d'abord dénoncé les violences policières. Lundi 25, une grève contre la hausse du prix des carburants a paralysé les transports. Enfin jeudi, le régime d'Idriss Deby a interdit la manifestation contre les mesures d'austérité. La police et l'armée quadrillent la ville. Le réseau Internet a été coupé.
Ces dernières années, la pauvreté s'est aggravée avec la chute des cours du pétrole, une ressource pillée par les compagnies occidentales. Idriss Deby, porté au pouvoir il y a 27 ans avec l'aide de la France joue son rôle de chien de garde des intérêts impérialistes. Mais la politique de la matraque a des limites.