samedi 28 octobre 2017

Argenteuil défense de Jean Vilar : déjà plus de 5000 signatures


Un beau succès très significatif de l’énergie et du refus

La pétition du Comité Jean Vilar qui demande la rénovation de la salle des fêtes municipale Jean Vilar et que le maire d’Argenteuil renonce à vendre à un promoteur privé un terrain au cœur de la ville a dépassé hier les 5000 signatures, objectif que ce Comité s’était fixé début septembre. Nous reviendrons sur ce qui, selon nous, se dégage de cette opération de prise de position au cœur de la population. Mais en tout premier lieu, il faut souligner que c’est déjà un beau succès dont nous nous félicitons. Nous y avons largement contribué. Engageant l’avenir d’une commune à l’image de notre classe, le monde du travail, il ne pouvait en être autrement. Nous pouvons en tout cas en être fiers et merci à nos proches qui ont contribué à ce résultat. A suivre donc. DM



Argenteuil, emplois : en créer des utiles et pérennes, une nécessité générale


Des emplois certes, mais pour des projets utiles

Un argument qui revient parfois parmi les partisans très minoritaires du « projet Héloïse » est que « cela va créer des emplois ».
         « Créer des emplois » est effectivement une belle formule, mais qui ne veut pas dire grand-chose. Car on peut créer des emplois inutiles et d’autres utiles comme ceux qui seraient nécessaires dans les écoles de la Ville ou pour les reconstruire. On peut créer des emplois qui… en supprime autant non loin qu’ils en créent. Peut-on imaginer que Géant Casino, Côté Seine et l’Intermarché de la basilique survivent à la réalisation du Leclerc et de la quinzaine de boutiques prévues ? Et que dire des petits commerces qui ont bien du mal à exister dans les deux rues commerçantes de la Ville !
         Avec ce genre de raisonnement, on peut aussi construire une prison à cet endroit, cela créera des emplois !
         Oui, il faut créer des emplois, mais socialement utiles, pérennes, et qui ne soient pas de nature à en détruire autant ailleurs.

Semperit : des emplois bien réels supprimés, qui n'ont pas ému ce type de défenseurs de l'emploi


Argenteuil projet "littoral". Le président fait de la brasse


Quand monsieur le président plaisante

Le grand président du conseil économique d’Argenteuil avait fait beaucoup rire en affirmant il y a quelques semaines que la rénovation économique du quartier de l’ex-zone industrielle de la gare créerait de très nombreux emplois. Selon lui, cela irait jusqu’à créer « un emploi par mètre carré ». Nous avions fait alors un petit calcul. Avec 25 000 mètres carrés, cela entraînerait la création de 25 000 emplois !
         C’était un peu gros, au point que le président en question a tenu à rectifier, si l’on en croit la Gazette du Val d’Oise : « Le temps où une entreprise demandait cinq hectares d’entrepôts pour dix emplois est fini, en tout cas à Argenteuil. Chaque mètre carré doit correspondre à un emploi. C’est bien-sûr une image. Dans un mètre carré, on est serré… Mais c’est l’idée ». Un peu confus tout cela…
         On est effectivement vraiment très serré dans un mètre carré. Surtout lorsque l’on a une vision très étroite des choses. J’espère que vous nous comprenez, en tout cas, « c’est l’idée ».

 
"Projet Littoral" : un emploi par m², seulement une idée... comme une autre

Macron en Guyane, un petit tour et... les problèmes restent


Rien n’est réglé !



Alors que Macron a entamé le 26 octobre un déplacement en Guyane, les maires de ce département d’outre-mer ont annoncé qu’ils refusaient de le rencontrer et une manifestation était organisée à Cayenne. En effet, six mois après la grève générale qui avait duré près de cinq semaines au printemps dernier, rien n’a changé : le gouvernement précédent avait promis la mise en œuvre d’un « plan d’urgence » d’un milliard d’euros que les Guyanais attendent toujours…
Manifestement, pour Macron, il n’y a aucune urgence à tenir les engagements, et encore moins d’urgence à améliorer les conditions de vie de la population. Au contraire, la suppression des emplois aidés y a aggravé la situation.
La mobilisation revient à l’ordre du jour !

Espagne Catalogne, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière écrit avant les derniers évènements


L’article ci-dessous extrait du dernier numéro de notre hebdomadaire Lutte ouvrière a été écrit avant les évènements de ces dernières heures. Le parlement catalan ayant voté une déclaration d’indépendance, Rajoy a destitué le président catalan, dissout le parlement de la région autonome et décidé des élections législatives anticipées. 

Espagne : Rajoy-Puigdemont, le bras de fer continue

Cela fait plusieurs mois que le problème du statut de la Catalogne est au centre de la vie politique en Espagne. Après le référendum du 1er octobre 2017 décidé unitairement par les partis indépendantistes catalans – ceux qui se situent à droite, comme ceux qui se situent à gauche ou à l’extrême gauche – et déclaré illégal par Madrid, le bras de fer continue.
Ni l’interdiction de ce référendum ni le déploiement des forces de police n’avaient empêché que deux millions de Catalans se déplacent pour voter, exprimant à la fois leur mécontentement face à la politique du pouvoir central et se prononçant pour l’indépendance. Comme il fallait s’y attendre, le résultat a été déclaré nul et non avenu par Madrid.
Aujourd’hui, avec la crise économique qui a touché l’Espagne, comme le reste du monde, et tiré la société en arrière, la croissance des courants indépendantistes est l’expression des tensions sociales multiples. Mais leur politique n’offre aucune perspective positive pour les classes populaires.
Les partis et organisations indépendantistes catalanistes ont un langage radical qui ne s’adresse nullement au monde du travail, ni en Catalogne ni ailleurs. Les travailleurs continuent à subir les bas salaires, le chômage et une exploitation de plus en plus forte. Dans les usines, les services publics, les commerces, le secteur bancaire, le tourisme ou l’agriculture, il faut filer droit que l’on soit d’origine catalane ou andalouse, ou que l’on vienne d’un autre pays. Et croire que l’on peut avoir droit à un meilleur traitement parce qu’on est né en Catalogne ou que la famille est catalane est un leurre. C’est pourquoi ce repli sur l’origine de chacun divise les exploités, ceux qui pourtant ont de plus en plus besoin de s’unir pour faire valoir leurs droits.
C’est le piège dans lequel sont tombés actuellement en Catalogne ceux qui croyaient qu’ils pouvaient trouver des alliés dans le camp de leurs exploiteurs parce qu’ils sont de la même nationalité. Aujourd’hui il est clair que ceux qui font confiance à Puigdemont, ce leader indépendantiste catalaniste, politicien bourgeois affirmé s’il en est, se mettent à la remorque d’une politique antiouvrière et se rangent derrière un ennemi prêt à négocier tout et son contraire pour participer au pouvoir. Et il ne faut pas oublier que son prédécesseur, Arthur Mas, est un escroc de la haute finance qui a trempé dans des scandales largement connus et qui veut lui aussi conduire la colère des exploités dans des impasses.
Il faut, et c’est vrai dans toute l’Espagne, lutter contre la politique du pouvoir en place à Madrid, cette monarchie réactionnaire, et dénoncer ses violences policières commandées par Rajoy avec la complicité du Parti socialiste PSOE. Mais il ne faut pas en rester là.
La répression qu’organisent Rajoy et les siens aujourd’hui contre ceux qui s’opposent à sa politique sur le terrain de l’indépendantisme servira aussi contre ceux qui se battent pour défendre les droits du monde du travail. Alors c’est de tous ces problèmes qu’il faut débattre, ceux liés aux coupes budgétaires, ceux liés aux privatisations des secteurs publics, ceux liés aux attaques contre les retraités.
Les Puigdemont d’un côté, les Rajoy de l’autre, se disputent pour mieux servir telle ou telle fraction de la bourgeoisie, mais ils sont prêts les uns comme les autres, chacun à sa façon et sur son territoire, à matraquer le monde du travail.

                                  Henriette MAUTHEY (Lutte ouvrière n°2569)