samedi 2 septembre 2017

Maisons de retraites publiques : des crédits en moins


Non aux économies au détriment des maisons de retraite publiques !

 


La Fédération hospitalière dénonce la réduction de crédits alloués aux 2500 maisons de retraite publiques. Cette réduction de 200 millions d'euros par an découle de la loi de 2016 dite « d'adaptation de la société au vieillissement » encadrant le financement de la dépendance des personnes âgées. Elle entraînera une réduction de personnel. Déjà en nombre insuffisant, celui-ci aura moins de temps à consacrer aux résidents.
         Une mesure scandaleuse qui favorisera les lucratives maisons de retraites privées en plein essor dans un secteur où les profits sont parmi les plus importants.

Education : médecine scolaire : un net recul


Le recul

 


Plusieurs syndicats et associations dénoncent le recul de la médecine scolaire en Seine-Saint-Denis, à l'image de ce qui existe dans l'ensemble du pays. Dans ce département, en 2015, il n'y avait plus que 17 postes pourvus sur les 49 prévus. L'Éducation nationale ne remplace pas les médecins qui partent en retraite. Cela est particulièrement dramatique dans les départements sinistrés comme la Seine-Saint-Denis.
Le résultat est que seulement 10 % des enfants passent la visite médicale préconisée avant l'entrée en cours préparatoire (CP). Du coup, on détecte bien tard des myopies, des déficiences auditives, des difficultés chroniques d'apprentissage.
On voit à quels désastres mène leurs politiques d'économie.

Révolution russe de 1917 (31) Début septembre : l’irrésistible progression des bolchéviks dans les soviets


Début septembre : l’irrésistible progression des bolchéviks dans les soviets 

La tentative de coup d’État du général Kornilov et son échec, grâce à la mobilisation du prolétariat, accroissaient considérablement l’influence des bolcheviks. Réduits à une quasi-illégalité depuis les journées de Juillet, emprisonnés comme Trotsky, ou contraints à la clandestinité comme Lénine, ils sont maintenant reconnus comme ceux qui avaient prévu la menace contre-révolutionnaire. Ils ont dénoncé la politique conciliatrice envers les forces bourgeoises des partis menchevique et socialiste-révolutionnaire (SR), qui a favorisé la montée de la contre-révolution ; ils ont reconnu et exprimé les aspirations révolutionnaires des masses. Voici comment Antonov-Ovseenko, cadre bolchévique qui mènera les opérations lors de l’insurrection d’Octobre sous la direction de Trotsky, décrit cette période dans ses Mémoires, publiés en russe :
« Ces messieurs (SR et mencheviks représentant le comité central exécutif du soviet de Petrograd) n’avaient rien appris. Leur moulin à paroles brassait du vent. Et ils ne l’avaient pas remarqué. Le 31 août, le soviet de Petrograd avait adopté une résolution tirée du programme bolchevique, mais ils étaient convaincus que c’était fortuit et qu’ils allaient vite rétablir la situation. Le 9 septembre, ils convoquèrent une séance plénière du soviet de Petrograd, et Tchkhéidzé (président menchevique du soviet) annonça officiellement la démission du bureau du comité exécutif, étant donné l’adoption d’une résolution contraire à sa ligne politique. Escomptant la majorité, le bloc conciliateur proposa alors de refuser cette démission. On vota en sortant de la salle. Il y eut 414 voix pour le bureau et sa politique conciliatrice, 519 voix contre, et 69 abstentions. La démission fut retenue !
Une nouvelle direction fut alors constituée à partir des bureaux de la section des ouvriers et de celle des soldats. Dans la section ouvrière, nous étions majoritaires ; la section des soldats n’ayant pas encore procédé à une réélection de son bureau, les mencheviks et les SR y avaient la majorité. Quelques jours plus tard, de nouvelles élections eurent lieu dans la section des soldats du soviet : son bureau passa également dans nos mains.
Le soviet de Petrograd, de principal appui à la politique conciliatrice, était devenu le principal appui à la lutte contre cette politique. Après le putsch de Kornilov, cela se passa presque partout de cette façon.
Le Vtsik (comité exécutif central panrusse des soviets) recevait des centaines de décisions, de télégrammes, des quatre coins du pays. Presque tous contenaient une condamnation du gouvernement provisoire, l’exigence d’établir un pouvoir socialiste homogène (sans participation des représentants des partis bourgeois). En réponse à la tentative de coup d’État de Kornilov, les masses ouvrières et paysannes ainsi que la masse des soldats s’étaient mises en mouvement en profondeur. Elles s’étaient armées fiévreusement, s’étaient organisées et préparées à la lutte contre le général blanc et ses complices. Et pour s’y préparer, pour lutter, elles voyaient notre parti comme la seule direction fiable et allant de soi.
Dans toute une série de soviets de province et de district, nous conquîmes la majorité. Le 6 septembre, le plénum du soviet de Moscou adopta la résolution du 31 août du soviet de Petrograd (qui réclamait le passage du pouvoir aux ouvriers et aux paysans). Le bureau du comité exécutif de Moscou était à nous.
Déjà lors du putsch de Kornilov, le pouvoir était passé en plusieurs endroits aux comités révolutionnaires constitués pour défaire la contre-révolution. Ces comités conservèrent ce pouvoir jusqu’à ce que soit matée la révolte du général, en s’appuyant sur les ouvriers et les soldats en armes. De fait, on avait là la réalisation du pouvoir soviétique. C’était la renaissance des soviets en tant qu’organes de la lutte révolutionnaire.
Kerenski, à l’évidence, le comprenait. Le 4 septembre il ordonna de dissoudre les comités révolutionnaires, les comités de salut et de défense de la révolution, constitués " dans le but de lutter contre la révolte de Kornilov dans les villes, les campagnes, les gares… Dorénavant, il ne doit plus y avoir d’actions hors du cadre de la loi, et le gouvernement provisoire les combattra. " Mais même le comité populaire pour la lutte contre la contre-révolution, qui dépendait du comité exécutif central, refusa de se soumettre à cet ordre de Kerenski… Et le parti (bolchevique) reprit son slogan (abandonné lorsque les soviets s’étaient trouvés un temps enchaînés à la politique probourgeoise des conciliateurs) : " Tout le pouvoir aux soviets, dans la capitale comme partout ! "
L’influence de notre parti avait cru de façon immense et irrésistible. »

vendredi 1 septembre 2017

Ordonnances anti-ouvrières, un communiqué de Nathalie ARTHAUD


Licenciements, précarité et chantage patronal sur ordonnances

Comme annoncé, le gouvernement Macron enterre le code du travail. Celui-ci ne sera plus qu’un cadre général, les règles applicables étant définies par des accords d’entreprise ou de branche. En plus de livrer encore plus les travailleurs à la rapacité et au chantage du patronat, le gouvernement a veillé à faciliter et réduire le coût des licenciements.
Cette démolition se fait, comme sous Sarkozy et Hollande, au nom du « dialogue social ». Vaste fumisterie ! Le patronat utilise la crise et la menace de licenciements pour allonger et flexibiliser le temps de travail, pour supprimer des congés et baisser les salaires. C’est ce genre d’attaques qu’il veut généraliser dans toutes les entreprises sous couvert « d’accords majoritaires ».
Le 12 septembre, en participant le plus nombreux possible à la journée de grève et de manifestation appelée par la CGT, Solidaires et la FSU, montrons que nous ne sommes pas dupes.
Le patronat et le gouvernement veulent réduire les travailleurs à se défendre et à résister, entreprise par entreprise. Ils veulent les diviser, les émietter et les attaquer entreprise par entreprise. Ils opposent les salariés aux chômeurs, les jeunes aux retraités. Mais quand on appartient au monde du travail, on a les mêmes besoins, les mêmes intérêts et le même combat à mener : celui pour un emploi, un salaire et une retraite dignes.
Quels que soient les calculs et la politique du patronat, les travailleurs constituent une force sociale à l’échelle de la société. Il nous faut le montrer en nous saisissant de toutes les occasions pour dire que nous sommes présents et que nous rendrons coup pour coup. Le patronat et le gouvernement nous mènent la guerre ; nous avons la force de la gagner.

                                             Nathalie Arthaud, le 31.8.17.



Nathalie ARTHAUD prenant la parole lors d'un rassemblement devant chez Sempérit en juillet


Argenteuil Sempérit, une victoire morale


Face au mépris aussi, la lutte !

 
Lors d'un "jeudi de la colère" fin juillet

Début août, les travailleurs de Semperit menacés de licenciement s’étaient retrouvés devant le tribunal de Pontoise. Leurs syndicats avaient porté plainte contre leur direction pour non-respect de la procédure légale de « consultation du comité d’entreprise préalable au plan de sauvegarde de l’emploi ». Le tribunal de Pontoise vient de leur donner raison. Il a reconnu l’irrégularité en question.
         C’est bien évidemment une victoire morale pour les travailleurs de Semperit, petite certes, mais qui leur fait chaud au cœur. La direction doit recommencer la procédure et la consultation.
         Cette affaire indique également le mépris avec lequel les actionnaires et les dirigeants de cette entreprise procèdent. Pour eux, il y a certes la loi, mais ils doivent se dire : « Et alors ! Qu’est-ce que nous en avons à faire ? »
         Contre eux et leurs décisions, et pour la défense des travailleurs menacés, la lutte continue.
         Les « jeudis de la colère » reprennent jeudi prochain, 7 septembre !

Argenteuil classes à 12 élèves, mais bien sûr, en prenant sur les dépenses inutiles


Un petit pas en avant pour l’école, un pas en arrière pour les finances communales

 Ce sont trois classes de CP à 12 élèves qui ouvrent à cette rentrée à Argenteuil dans le quartier du Val d’Argenteuil dans le cadre du dispositif Macron.
         Même si c’est une petite goutte d’eau dans la mare des nécessités, personne ne s’en plaindra. Il en coûtera tout de même une quinzaines de milliers d’euros d’aménagement à la commune. Des classes aménagées pour d’autres usages auront également dû en changer au détriment de la vie des écoles concernées.
         Le gouvernement déclare vouloir généraliser l’opération pour l’ensemble des CP et CE1 des quartiers populaires dès la rentrée 2018. L’ampleur des dépenses pour la commune serait alors toute autre, puisque cela concernerait l’aménagement de plus d’une centaine de classes supplémentaires pour Argenteuil.
         C’est à l’Etat de prendre en charge de telles dépenses. En prenant sur le budget de l’armée par exemple.

Education : hausse du budget en trompe-l'oeil qui ne trompe personne

Dans l'article ci-dessous de notre hebdomadaire, il y a une erreur. Il ne s'agit pas de 12 000 classes, mais seulement de 12 000 élèves. Malheureusement...
Rentrée scolaire : en marche pour une nouvelle dégradation 

Dans une interview au journal Les Échos, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, a annoncé une augmentation du budget de son ministère pour 2018. Des paroles en totale contradiction avec la politique générale du gouvernement et l’annonce en juillet par Édouard Philippe d’ une baisse de 75 millions de ce même budget.



Mais c’est dès la rentrée 2017 que les moyens vont manquer. Le gouvernement met en avant la création de classes de CP à 12 élèves, promesse de campagne de Macron. Ce dispositif, mis en place dans la précipitation, ne concernera que les écoles en Rep + des quartiers les plus défavorisés, soit 12 000 classes, moins de 0,5 % des élèves scolarisés en primaire !
Et aucune enveloppe budgétaire supplémentaire n’a été prévue pour cette mesure. Des postes du dispositif « plus de maîtres que de classes », destinés à de petits groupes d’élèves, vont disparaître. Les classes seront donc encore plus chargées dans d’autres écoles et il y aura encore moins de postes d’enseignants remplaçants. L’année dernière en Seine-Saint-Denis, il y avait déjà chaque jour entre 250 (d’après la direction académique) et 400 (d’après le syndicat SNUipp 93) classes sans enseignant.
Les écoles risquent aussi de subir la baisse du nombre de contrats aidés. Sur les 70 000 contrats aidés dans l’Éducation nationale, 23 000 seraient supprimés d’après les dernières annonces, soit 30 % des personnels. Et il faudra y ajouter les travailleurs ayant un contrat aidé relevant des mairies, qui interviennent dans les écoles pour gérer la cantine ou les activités périscolaires.
Pendant la campagne présidentielle, Macron parlait de l’éducation comme d’une de ses priorités. Quatre mois après son élection, on peut juger sur pièces.

                                           Élisa Caron (Lutte ouvrière n°2560)

Révolution russe de 1917 (30) : Août-septembre 1917 : le putsch manqué de Kornilov


Août-septembre : le putsch manqué de Kornilov

Le général Kornilov, nommé par Kerenski à la tête des armées, se proclame sauveur de la Sainte Russie, veut instaurer sa dictature et en finir avec la révolution. Il lui faut pour cela écarter Kerenski. Ce dernier, sachant ce qui l’attend, ne voit d’autre issue que d’appeler à l’aide le prolétariat de la capitale et ses organisations, y compris le Parti bolchevique. Sans attendre, les marins de Cronstadt, qui avaient débarqué à Petrograd pour faire face aux redoutables cosaques de la Division sauvage, commencent par sortir de prison Trotsky et d’autres dirigeants du Parti bolchevique. En 48 heures, ceux-ci vont coordonner la grève générale et la mobilisation des soviets contre le coup d’État. Le journaliste anglais Albert Rhyss Williams le relate dans son livre-témoignage À travers la révolution russe :
« La bourgeoisie, soutenue par les Alliés et l’état-major, était également déterminée à continuer la guerre. Elle en attendait trois choses : 1° La guerre continuerait à leur donner d’énormes profits basés sur les contrats passés avec l’armée. 2° En cas de victoire, elle leur donnerait comme part de butin les Détroits et Constantinople. 3° Elle leur donnerait une chance d’écarter la demande la plus impérieuse des masses au sujet de la terre et des usines.
Ils pratiquaient la sagesse de Catherine la Grande, qui disait : « Pour sauver notre Empire de l’empire du peuple, le moyen est de déclarer une guerre et ainsi de substituer la passion nationale aux aspirations sociales. » Maintenant, les aspirations sociales des masses russes mettaient en danger le pouvoir bourgeois sur la terre et le capital. Mais, si la guerre continuait, le moment de rendre des comptes aux masses serait reculé. Les énergies absorbées par la guerre ne pourraient pas être employées à continuer la révolution. « Continuons la guerre jusqu’à la victoire » devenait le cri de ralliement de la bourgeoisie.
Mais le gouvernement de Kerenski ne pouvait pas contrôler les soldats. Ils ne répondaient plus à l’éloquence romantique de cet homme. La bourgeoisie chercha un homme d’armes. « La Russie doit avoir un homme énergique qui ne tolérera pas la folie révolutionnaire, mais qui gouvernera avec une main de fer, disaient-ils. Ayons un dictateur. »
Comme homme d’armes, ils choisirent le général Kornilov. À la conférence de Moscou, il avait gagné le cœur de la bourgeoisie en demandant une police de sang et de fer. De sa propre initiative, il avait introduit la peine de mort dans l’armée. Avec des mitrailleuses, il avait massacré des bataillons de soldats réfractaires et avait jeté leurs corps raidis dans les fossés. Il déclarait que seul un remède de cette énergie pouvait guérir les maladies de la Russie.
Le 9 septembre [27 août pour le calendrier russe d’alors – NdR], Kornilov publia la proclamation suivante : « Notre grand pays agonise sous la pression de la majorité bolchevique du soviet. Le gouvernement Kerenski agit en complet accord avec l’état-major allemand. Que ceux qui croient en Dieu et aux Églises prient le Seigneur de faire le miracle de sauver notre patrie. » Il retira du front soixante-dix mille hommes — beaucoup d’entre eux étaient des musulmans —, sa garde du corps turque, des cavaliers tartares et des montagnards circassiens. Les officiers jurèrent sur la garde de leurs épées que, lorsqu’ils auraient pris Petrograd, les socialistes athées seraient obligés d’achever la construction de la grande mosquée sous peine d’être fusillés. Avec des avions, des autos blindées anglaises et la Division sauvage assoiffée de sang, Kornilov s’avança sur Petrograd au nom de Dieu et d’Allah. Mais il ne prit pas la ville.
Au nom des soviets et de la révolution, les masses se levèrent comme un seul homme pour la défense de la capitale. Kornilov fut déclaré traître et hors la loi. Les arsenaux furent ouverts et des fusils mis entre les mains des ouvriers. Les gardes rouges circulèrent en patrouilles dans les rues, des tranchées furent creusées, des barricades élevées en hâte. Des socialistes musulmans se trouvaient dans les rangs de la Division sauvage. Au nom de Marx et de Mahomet, ils exhortèrent les montagnards à ne pas marcher contre la révolution. Leurs plaidoyers et leurs arguments prévalurent. Les forces de Kornilov fondirent et le dictateur fut fait prisonnier avant d’avoir tiré un coup de fusil. Les bourgeois furent accablés de voir que l’espoir de la contre-révolution tombait si facilement sous les coups de la révolution.
Les prolétaires se trouvaient encouragés dans la même mesure. Ils voyaient combien leurs forces et leurs unités avaient de puissance. Ils sentaient de nouveau quelle solidarité liait toutes les fractions des masses travailleuses. Les tranchées et l’usine s’acclamaient. Les soldats et les ouvriers n’oublièrent pas de rendre un tribut spécial aux marins pour le grand rôle qu’ils jouèrent dans l’affaire. »
La démonstration était faite : pour sauver la révolution, il faudrait rapidement en finir avec le pouvoir de la bourgeoisie, en concentrant le pouvoir dans les mains des ouvriers et des paysans pauvres.